Le passé et l'avenir ne font qu'un (pv Azuria)

A l'aube, Azuria fut réveillée par un rayon de soleil qui vint illuminer son visage. Agacée, elle cligna des paupières mais se remit sous les couvertures afin de pouvoir se rendormir. Voyant qu'elle n'arrivait plus à trouver le sommeil, elle soupira faiblement et retira sa tête des draps en peau de bête. Levant les yeux, elle inspecta la pièce d'un regard ensommeillé. A ses côtés, elle fut surprise de voir Sieg qui dormait toujours. Il lui fallut un certain temps avant de se rappeler les événements de la veille. Elle se sentit un peu stupide d'avoir oublié, l'espace d'un instant, ce qui s'était passé hier soir et un sourire timide se dessina sur ses lèvres. En silence, elle quitta le lit et fut parcourue d'un léger frisson. En cette saison d'automne, il ne faisait pas très chaud dans les montagnes - il fallait l'avouer. S'étirant voluptueusement, la jeune femme bâilla avant de se diriger vers le lac. Au passage, elle attrapa sa cape ainsi que son écharpe qui étaient posés sur le matelas inoccupé.
Une fois arrivée aux abords de l'eau, elle s'agenouilla et se nettoya le visage afin d'être parfaitement éveillée. Ceci fait, elle attendit un instant que les remous de l'eau se furent estompés pour regarder son reflet. Elle détacha la tresse qui tenait ses cheveux et secoua la tête pour les remettre en ordre. Comme l'elfe ne la laissait que rarement détachée, sa chevelure blonde était ondulée et tombait en cascade sur ses épaules. Avec des gestes soigneux, elle entreprit de se recoiffer, ce qu'elle fit sans difficulté.

- Eh bien voilà, ce n'était pas si compliqué que ça, murmura-t-elle en inspectant son image lisse sur la surface de l'eau. Je me demande quelle heure il est...

Inclinant la tête vers le ciel, elle observa le soleil qui n'était qu'au début de sa course, quasiment caché par les sommets environnants. Elle en conclut qu'il devait être aux alentours de huit heures du matin. Pour la seconde nuit d'affilée, elle n’avait que peu dormi et pourtant n’en montrait pas les séquelles. Retournant dans la chambre, la princesse essaya d'être la plus discrète pour ne pas déranger Sieg qui somnolait. Elle se doutait qu'il avait encore plus besoin de sommeil qu'elle et ne voulait en aucun cas l'importuner. S'asseyant sur le lit vide, elle patienta quelques minutes mais finit par en avoir assez. Dans le silence le plus complet, elle quitta la pièce, se retrouvant dans un long couloir aux parois de pierre. Elle se mit alors à l'arpenter, mais alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre la salle principale elle entendit des échos de voix parvenir jusqu'à elle. S'immobilisant, elle écouta avec attention ce qui se disait.

- Comment ça toute une armée ? Il a donc réussit à rassembler plus de personnes que nous le pensions... Cela risque de poser problème, déclara la voix tonitruante de Darunia.

- Et je ne t'ai pas encore parlé de leur plan ! S'empressa d'ajouter une voix qui ne lui était que trop familière. Ils l'ont l'intention d'envahir la forêt Kokiri et d'assouvir son peuple à l'esclavage. Seuls les plus âgés auront le droit à ce traitement. Et je ne tiens même pas à vous dire ce qu'ils réservent aux Gérudos. Dumcan est un monstre, un véritable barbare.

Quelqu'un frappa du pied tandis qu'Azuria perçut un bruit de métal. Elle en conclut qu'un des sages dégainait son arme sous l'effet de la colère. C'était compréhensible: elle était elle-même estomaquée par ce qu'elle venait d'apprendre. Comment pouvait-on se nommer sauveur d'Hyrule en réduisant les autres races à de simples jouets ?

- Qu'il essaye de toucher ne serait-ce qu'un cheveux de mes guerrières et il comprendra ce qu'est la colère d'une femme, rétorqua avec véhémence la chef des gerudos. Laisse-moi le tuer de mes propres mains Impa, ce sera réglé en un rien de temps.

- Es-tu donc folle ? La sécurité au château a été renforcée et sans mes pouvoirs de l'ombre, jamais je ne serais parvenue à m'échapper. J'ai profité d'un moment de surprise générale pour filer et vous rejoindre dans le refuge. Je savais que Zelda viendrait ici si jamais un problème de ce genre survenait. D'ailleurs, comment va-t-elle ?

La sage de l'ombre semblait éprouver une réelle inquiétude envers sa protégée. En effet, elle se souvenait très bien dans quel état elle s'était retrouvée en revenant à Hyrule. Malgré une très nette amélioration, la Sheikah savait pertinemment que l'elfe n'était pas entièrement rétablie.

- Ne t'en fais pas, elle a l'air de tenir le coup, tenta de la rassurer Saria qui était la plus proche de la cachette de la jeune femme. Elle est arrivée ici hier soir, accompagnée d'un groupe de Sheikah. Ce sont ceux que tu as croisé en arrivant tout à l'heure, s'empressa-t-elle de souligner. Mais c'est bizarre... Il y en a un qui est plutôt étrange. La princesse semble lui accorder beaucoup d'importance et ils ont logés dans la même chambre cette nuit. Il a même pris la parole pendant la réunion de la veille et notre plan est son idée. De plus, il a les yeux bleus et...

- Les yeux bleus ? Voyons Saria, cela ne peut pas être un de mon peuple dans ce cas ! Nous avons tous les iris rouges, comme les gerudos les ont dorées, commenta la nourrice avec sévérité. Tu t'es trompée, mais je ne crois pas l'avoir vu.

Un instant de silence. Un des membres du conseil laissa échapper un grognement, signe de son insatisfaction. Ce fut alors Impa qui reprit la parole.

- Je ferai mieux d'aller voir moi-même ce qu'il en est vraiment. Je vous rejoins tout à l'heure.

Puis, sans en ajouter plus, elle se dirigea vers la chambre du jeune couple. Alarmée, la princesse disparut en courant pour ne pas être prise sur le fait. Dès qu'elle entra dans la pièce, elle se dirigea vers le lit où Sieg était toujours allongé. Avec douceur, elle lui prit l'épaule et essaya de le réveiller.

- Sieg, réveilles-toi, lui murmura-t-elle à l'oreille d'une voix angélique. Nous allons avoir de la visite.

Sieg se réveilla en sursaut dès qu'il entendit son nom. Recevoir de la visite? Il n'avait pas du tout envie qu'on découvre qui il était pour le moment, alors il sauta du lit, enfila sa veste et plaça rapidement sa cape sur ses épaules avait de rabattre son capuchon sur sa tête. Cette fois, il s'assura que ses yeux soient cachés par l'ombre, ce qui empêcherait quiconque de voir la couleur de ses iris. De cette façon, il avait l'air de n'importe quel sheikah. Dès cet instant, quelqu'un frappa à la porte, puis entra. C'était Impa. La chef des Sheikahs était grande, mince, et musclée. Elle semblait toujours aussi sérieuse et sûre d'elle. Sourire aux lèvres, elle avança vers Azuria et la serra dans ses bras.

-Je suis si soulagée de voir que tu es toujours en un seul morceau. J'ai eu si peur pour toi et pour l'avenir d'Hyrule.

Et c'est à cet instant qu'elle aperçu Sieg, immobile, qui se tenait derrière la princesse. Tout ce qu'elle pouvait voir était sa bouche et quelques-uns des nombreux poignards qu'il portait à sa ceinture.

-Et je crois que toi, tu es celui qui a aidé Zelda à sortir du palais, n'est-ce pas?

Sans parler, Sieg hocha la tête. Il ne voulait pas qu'elle reconnaisse sa voix.

-Dans ce cas, le conseil a une énorme dette envers toi. On m'a dit que tu avais trouvé le plan qui nous aidera à écarter Dumcan du pouvoir... Nous avons donc décidé que tu assisterais à toutes les réunions pour nous donner ton avis sur les décisions et nous aider. Darunia n'ai pas vraiment d'accord, mais il n'aura pas le choix d'accepter. Pour l'instant, je vous demande à tous les deux de me suivre, nous allons commencer à former les équipes de camps.

Puis, Impa quitta la pièce, suivie des deux jeunes gens. En marchant dans le couloir, il leur arrivait de croiser quelques gorons qui s'arrêtaient pour saluer poliment la princesse. Une fois rendue dans la pièce, Impa prit place sur son fauteuil et invita Azuria à faire de même. Contrairement à la réunion d'hier, tous les sages étaient présents. Sieg salua Ilmair et vint se placer à ses côtés, derrière la princesse. Puis, Rauru, le plus vieux des sages, prit la parole;

-Alors, résumons. Des sept Territoires, La citadelle, la plaine, le Lac et le Village Cocorico sont occupés. Ce qui nous laisse le Désert, la forêt et la montagne. Impa nous a informé que l'armée blanche est présentement entrain de se diriger vers la forêt pour conquérir le territoire. Il faut donc former le camp de la forêt au plus vite. Saria, quelle est la population de la forêt?

-Nous sommes environ 60 000. De ce nombre, 15 600 savent se battre. Je prendrai 1000 d'entre eux pour former le camp, et dans l'ombre, je formerai les autres pour que nous ayons plus de combatants. Nous allons pacifiquement laisser Dumcan prendre la forêt, mais aussitôt qu'il tentera quelque chose, nous attaquerons puis nous replierons aussitôt.

-Bien. Pour ce qui est de la montagne, Darunia y restera avec les gorons. Dumcan ne devrait pas venir, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Impa, tu t'occuperas du village Cocorico. Je crois que les habitants te sont fidèles et tu devrais pouvoir en entraîner quelques-uns.

Petit à petit, le plan s'acheva. Ruto choisit une grotte dans la profondeur du Lac comme emplacement pour son camp et décida d'y emmener tous les guerriers zora qu'elle trouverait. Nabooru, quant à elle, décida de rester dans la forterresse Gérudo avec ses guerrières, tandis que Rauru choisit la citadelle, car il pourrait habiter dans le temple du temps et former de nouveaux magiciens.

-Et toi, Ilmair, tu prendras place sur la plaine. Comme tes hommes ne sont pas nombreux, c'est un emplacement de choix car la plaine n'offre pas beaucoup d'endroits où se cacher, donc tu ne te feras pas remarquer.

-Si je peux me permettre, Ilmair et les autres Sheikahs sont sous mes ordres. C'est pourquoi je suis celui qui prendra la direction du camp. De plus, la princesse viendra avec nous, car sans elle, je ne peux pas être aussi puissant que lorsqu'elle est à mes côtés.

Les sages ne comprenaient pas: la princesse était en danger de mort, c'est pourquoi elle était venue dans la montagne, pour être en sécurité. Alors pourquoi la placer dans le camp de la plaine, qui était sans doute le plus dangereux de tous? Darunia se leva.

-Il n'en est pas question! Zelda restera ici, sous la protection de mes Gorons. Peut-être que nous t'avons laissé le droit d'assister aux réunions, mais jamais je n'accepterai qu'un étranger décide du sort de la princesse! Qui es-tu pour oser parler de la sorte??

Sieg retira sa cape et la déposa sur la table. Puis, il montra sa main droit, sur laquelle on voyait très bien le signe du trifroce.

-Link. Voilà qui je suis.

Alors, un silence tomba sur l'assemblée stupéfaite. Ils avaient tous la bouche ouverte jusqu'à s'en décrocher la mâchoire. Tous sauf une. Celle-ci baissa instinctivement les yeux avant de les tourner vers Sieg. Il semblait sûr de lui alors qu'une demi-heure plus tôt, il n'était pas enclin à dévoiler sa véritable identité. Quel revirement de situation ! De plus, il osait arborer la Triforce qu'il portait à la main droite. En clair, il avait totalement changé d'avis - ce qui surprit Azuria. Laissant le temps aux sages de réagir, elle resta silencieuse en les observant avec appréhension. Allaient-ils aussi bien réagir qu'elle l'espérait ? Rien n'en était moins sûr... Elle n'avait donc qu'à attendre que l'un d'eux daigne prendre la parole. Heureusement, cela ne prit qu'une ou deux minutes avant qu'Impa n'arrive à s'exprimer clairement.

- Mais... Pourquoi nous as-tu caché ton retour ? Déclara-t-elle avec gravité, se retenant de justesse de réprimander le jeune homme. Nous te croyions tous morts et voilà que tu reviens parmi les vivants ! Tu as quand même du toupet d'avoir mentit au conseil des sages. Néanmoins...

- Nous sommes extrêmement ravis de te savoir de nouveau à Hyrule, compléta la sage de la forêt qui évita des paroles gênantes à la nourrice. Je me disais bien que tes yeux me rappelaient quelque chose. Comme je me sens stupide de ne pas d'avoir reconnu plus tôt.

- Il suffit Saria, l'arrêta Rauru en lui adressant un regard sévère. Zelda, vous étiez au courant et vous ne nous avez rien dit à ce sujet ? Pourquoi donc ? C'est pourtant vous qui nous aviez expliqué que Link ne pourrait plus jamais revenir sur nos terres.

Prise au dépourvu, la princesse ne répondit pas immédiatement. Réfléchissant, elle parcourût l'assemblé des yeux et soupira en voyant qu'ils tournaient tous la tête dans sa direction. Elle devait donner des éclaircissements sur cette affaire pour le moins étrange. Car après tout, même elle n'était toujours pas capable d'annoncer comment Sieg s'y était pris pour revenir au royaume. L'espace d'un instant, elle s'imagina déformer la vérité pour éviter que les sages ne lui posent trop de questions: ils finiraient sûrement par arriver au sujet le plus délicat qu'était l'amour qu'ils se portaient. Même si elle souhaitait à tout prix que la discussion ne parte pas en pugilat, elle n'avait guère le choix. Autant tout avouer.

- En réalité, je ne pouvais pas vous révéler la véritable identité de Sieg car c'était à lui de le faire. Ce n'est pas mon rôle de parler pour lui sur cette histoire. De plus, j'étais effectivement persuadée qu'il ne parviendrait pas à rejoindre Hyrule: c'est pourquoi je n'ai pas insisté lorsque vous l'avez crut décédé. Mais puis-je vous remémorer que nous avons un problème bien plus urgent à traiter ? Il est impossible que ce plan réussisse si un détail ne vous convient pas, souligna-t-elle en fronçant subrepticement les sourcils. Alors... ?

- C'est totalement insensé ! Même toi tu devrais le reconnaître, répliqua Darunia en s'adressant directement à Sieg, le foudroyant de ses iris noires. Si tu tiens à ce que la princesse survive à cette bataille, le seul moyen d'y parvenir est de la mettre en sécurité. Les montagnes sont parfaites pour cela.

Cela compliquait grandement leurs affaires. L'intervention du goron fit taire toute personne se trouvant autour de la table. Derrière elle, Azuria sentit Ilmaïr gesticuler avec impatience. Apparemment, il était sur le point de rétorquer une phrase cinglante à Darunia mais en fut empêché par les yeux intransigeants d'Impa. Celle-ci, les bras croisés et le dos calé sur le dossier de sa chaise, semblait en pleine réflexion. Il fallait absolument trouver un moyen d'apaiser la colère du sage du feu et ainsi satisfaire tout le monde sans que le conseil se sépare en deux groupes distincts: l'un pour le fait que la princesse soit dans la plaine, l'autre s'y opposant ardemment. Heureusement, pour le moment personne ne se risquait à énoncer son avis clairement.
De nouveau, ce fut alors la chef des Sheikahs qui parvint à placer une parole en première. Fallait-il juste espérer qu'elle soit la plus clémente envers le jeune couple qui préférait rester uni jusqu'à la fin de cette histoire des plus désagréables.

- Je pense que Link a raison, déclara-t-elle avec accalmie, ce qui soulagea grandement l'elfe. Dumcan sait pertinemment que nous ferrons tout ce qui est en notre pouvoir pour protéger Zelda. Ainsi, il éliminera tout de suite les endroits où elle court un risque plus important. Il n'ira donc pas imaginer que nous l'amènerons dans le lieu le plus dangereux. Comme il était présent à la bataille contre Ganondorf, il doit déjà se douter que la princesse se trouve ici. Il faut donc qu'elle quitte les parages pour le tromper.

- De plus, je ne courrai aucun péril tant que je serai accompagné des Sheikahs. Ils me protégeront ainsi que Sieg, déclara-t-elle, se refusant inconsciemment de l'appeler Link autant que faire se peut. Vous n'avez donc aucun souci à vous faire pour moi.

Après avoir pris en compte ces arguments plus que convaincants, tous les sages finirent par accepter l'idée proposée. Darunia, encore réticent, se contenta d'acquiescer d'un bref signe de tête: c'était déjà mieux que rien. Calmée, la magicienne échappa un sourire qui apaisa les traits de son visage.

hrpg: Link c'est pas de la main gauche qu'il a la Triforce ? O.o

Les troupes de l'armée blanche étaient positionnés à l'orée de la forêt Kokiri. Leur lieutenant s'avança et restait stupéfait de se trouver devant une énorme barrière de bois, formée à même les arbres. On aurait dit que la forêt refusait de voir entrer les Hyliens sur le territoire de ces mystérieux enfants immortels. Le procureur avait pourtant dit qu'ils ne devraient pas rencontrer de résistance, et de voir cela l'inquìétait un peu car il ne savait strictement rien sur ce que les Kokiris étaient capables de faire. Mais il fallait tout de même dire qu'il avait avec lui assez d'hommes pour conquérir et occuper n'importe lequel des territoires, alors un petit groupe d'enfants ne devrait pas lui causer de problèmes. Sortant un parchemin de sa poche, il parla d'une voix forte, espérant être entendu.

-Moi, lieutenant de l'armée blanche d'Hyrule, déclare au nom du grand procureur Dumcan que la forêt Kokiri fait maintenant partie du grand Dominion d'hyrule. C'est pour cela que je vous demande d'ouvrir vos frontières pour que nous puissons occuper la forêt et ainsi vivre en harmonie et partager nos rescources. Nous ne sommes pas venus ici pour engager les hostilités, c'est pourquoi nous vous demandons de vous montrer coopératifs.

Mido, qui était de l'autre côté de la barrière naturelle, n'avait qu'une envie: envoyer une volée de flèches à ces tyrans pour leur faire comprendre que jamais le peuple de la forêt ne se soummettrais aux hyliens. Cela le dégoutait de voir que Dumcan osait envoyer des troupes sur leur territoire. Mais, il devait se résigner aux ordres de Saria. Il devait les laisser entrer, puis refermer la barricade. Ainsi prisonniers, les soldats ne pourraient plus s'enfuir, et les Kokiris du camp, camouflés en noir, les tueraient un par un.

-Moi, Mido, grand chef Kokiri, accepte de cohabiter avec votre puissante nation.
Comme si ils étaient vivants, deux arbres bougèrent, laissant parraître une porte. Peu à peur, les troupes de Dumcan y entrèrent et se rendirent jusqu'au village kokiri, sans savoir qu'ils étaient maintenant prisonniers sur un territoire qu'ils croyaient leur.



Sieg et cinq de ses sheikahs venaient de monter trois tentes, au beau millieu de la plaine, près d'un étang. Ilmair était parti à la citadelle pour chercher des renseignements auprès de Rauru, qui avait établi son camp dans les catacombes du temple du temps. Lorsque la dernière tente fut posée, Le jeune homme rejoint Azuria, qui faisait boullir un peu de nourriture dans une marmite.

-Ce ne sera pas très confortable, mais si nous ne faisons pas de grand feu la nuit, personne ne nous repèrera. Pour ce qui est des monstres, nous avons quelques herbes, ce qui les éloignera.

Après quelques heures, Ilmair revint, à pied. Seul Sieg et Azuria utilisaient des animaux pour se mouvoir plus rapidement, les autres préférant courrir. Il comprenait, car de toutes façons, les Sheikahs étaient plus rapides et beaucoup plus discrets lorsqu'ils étaient à pied.

-Maître, dit Ilmair à l'intention de Sieg, J'ai une bonne nouvelle. Plus de la moitié des soldats de métier d'hyrule ont quittés l'armée car ils voulaient rester fidèles à la famille royale. Ils se sont dispersés un peu partout au pays, ce qui facilitera le recrutement. Pour ce qui est de l'armée blanche, la majorité de ceux qui l'ont rejoint sont des paysans ou des habitants pauvres mécontents de la monarchier. La plupart n'ont presque jamais tenu une arme. Ce qui signifie que Dumcan a l'avantage numérique sur nous, mais que nous avons l'avantage tactit et que nous avons plus d'expérience que ses hommes.

Le groupe de la plaine n'avait pas tardé à quitter les montagnes. Dès que la réunion avait été terminée, chaque personne s'était affairée à préparer ses affaires pour le voyage. N'ayant besoin que de peu d'ustensiles pour leur expédition, les Sheikahs avaient vite été prêts à partir. Toutefois, ils ne purent s'éloigner des montagnes que lorsque Sieg et Azuria furent enfin disposés à entreprendre leur périple. Une fois les chevaux harnachés, les provisions vérifiées, et les Hyliens préparés, ils purent commencer leur voyage. Au bout de quelques heures, ils finirent pas monter leur campement dans la plaine. Ils se trouvaient sur un terre-plein entouré d’une barrière. A une centaine de mètres se trouvait une grotte, parfaite pour se cacher au cas où les choses tourneraient mal. Les sages avaient grandement insisté, surtout Darunia, pour qu'ils établissent leur camp à proximité d'un endroit où la jeune femme pourrait se replier pour éviter n'importe quel danger. De leur position, ils avaient une bonne vue sur les chemins débouchant sur cette partie de la vallée. Tout convoi arrivant dans les environs ne pourrait pas leur échapper. En clair, un bon endroit pour espionner sans être remarqué.

Pendant que tout le monde s'affairait sur les derniers détails, la princesse elle, s'occupait de préparer à manger. Avec comme matériel une marmite, une cuillère en bois et quelques couteaux de cuisine, ses possibilités culinaires étaient grandement réduites. Toutefois, elle n'en avait que faire. Cela lui rappelait les années de solitude qu'elle avait connu. Bien sûr, tout le monde ignorait dans quelles conditions elle avait vécu lors de sa fugue en Alagaësia. Même Link n'en avait connu que les grandes lignes: c'était amplement suffisant aux yeux de l'elfe. Ceci était sûrement la pire période de sa vie et elle ne tenait pas à les partager. Isolation, peur... Voilà à peu près ce qui l'avait hanté jusqu'à ce qu'elle rencontre la l'homme auquel elle tenait le plus. Personne, pas même Sieg, ne pouvait se douter à quel point ce simple hasard l'avait sauvé. Se retrouver seule sous la tente camouflée permettait à la magicienne de penser à tous ces petits détails tassés au fond de sa mémoire. Qu'est-ce qu'elle avait put être stupide à cette époque... Heureusement qu'elle avait changé désormais.
Lorsque le jeune homme vint lui parler, elle sursauta, manquant de faire tomber sa louche dans le repas qu'elle confectionnait. Levant les yeux dans sa direction, elle se contenta d'hausser les épaules d'un air neutre. Pourtant, elle n'eut guère le temps de dire quoi que ce soit, car Ilmair vint à leur rencontre pour leur expliquer la situation. Au moins une bonne nouvelle.

- Dans ce cas nous devons rassembler les soldats pour qu'ils se rendent au repère des montagnes. Là-bas, ils pourront au moins y trouver un logement de quoi se nourrir. Ainsi, même en démolissant les ressources de Dumcan, nous montons une armée qui pourra toujours être nécessaire en cas de besoin. Toutefois, si nous pouvions éviter les morts d'innocents... Je sais que cela est difficile mais je ne tiens pas à ce que tout notre peuple soit détruit par cette guerre.

- Nous ferrons tout notre possible pour protéger la population neutre soit épargnée. Cela pourra en même temps prouver notre bonne foi et convaincre d'autres personnes de se joindre à notre cause. Je dirai à mes Sheikahs de veiller à cela, assura-t-il avec sérieux, ne voulant pas faillir à cette tâche.

Alors qu'il s'apprêtait à franchir le seuil de la tente, Ilmair en fut empêché par l'un de ses guerriers. Celui-ci venait d'arriver en courant et malgré la sueur qui perlait de son front, il ne semblait pas essoufflé. Fixant un instant le trio qui se trouvait sous le toit de tissu, il s'adressa à Sieg en l'apercevant. S'inclinant brièvement, il déclara de sa voix de ténor:

- Un bataillon de soldats arrive dans notre direction, j'ai bien l'impression que le procureur ne perd pas son temps. C'est le deuxième qui défile depuis ce matin, fit-il remarquer en fronçant imperceptiblement les sourcils. Ils se dirigent vers les terres de l'ouest, du côté du lac Zora. Devons-nous intervenir ?

Un sourire malicieux se dessina sur le visage de Sieg lorsqu'il entendit qu'un bataillon de soldats avançait vers eux. Un bataillon représentait environ une centaine d'homme, ce qui n'était pas vraiment nombreux, mais pour un petit groupe de sept vagabonds, les vaincre face à face serait du suicide. D'un autre côté, c'était l'occasion rêvée de montrer à Dumcan qu'un groupe de personne n'appréciait pas sa venue au pouvoir et allait combattre dans l'ombre. Convaincu, Sieg se leva et alla rammasser ses armes. Lorsqu'elles furent toutes attachées à sa ceinture, il se retourna vers le reste du groupe, sourrire aux lèvres.

-Prenez tout ce dont vous avez besoin, nous partons tout de suite. Breden, dit-il en pointant un des Sheikahs du doigt, tu resteras ici pour garder le camp. Assures toi que personnes ne le trouve, et si jamais tu te fais attaquer, pars immédiatement.

Puis, il sortit de la tente, faisant signe aux autres de le suivre malgré le fait qu'il n'ait pas expliqué la raison de leur départ. À pas de courses, ils se rendirent vite vers un relief parsemé de colines, tout près du Lac. Si le bataillon se rendait vers le domaine des Zoras, il devait obligatoirement passer par cet endroit, mais sans passer par dessus les collines. Les rebelles étaient donc en sécurité et pourraient les observer passer sans se faire remarquer.

-Lorsqu'ils arriveront, vous enverrez une volée de flèches. Essayez de vous disperser et de tirer rapidement, ainsi, ils ne seront pas comment nous sommes et se croiront encerclés. Lorsqu'une vingtaine d'entre eux seront morts ou blessés, ils vont probablement partir à nos trousses. C'est à ce moment que moi et la princesse allons nous faire remarquer pour qu'ils nous suivent. Puis, nous utiliserons la magie pour les éliminer. Puis, le reste du bataillon devrait vite se mettre à courrir vers le Lac. N'oubliez pas qu'il ne faut pas tous les tuer, Sinon Dumcan ne saura pas que nous existons.

Lorsque tout le monde eut compris le plan, Sieg donna l'ordre de dispersion. Le Sheikahs décidèrent de rester en hauteur, arc et flèches à la main, tandis que les deux Hyliens seraient plus bas, cachés non loin du chemin que le bataillon de l'armée blanche allait utiliser. L'attente était longue, presqu'interminablem, quand soudain ils entendirent des bruits de pas métalliques rettentir un peu plus loin...

Azuria était calée contre une paroi de pierre, cachée des soldats qui approchaient à grands pas. A ses côtés, Sieg attendait lui aussi l'arrivée du bataille dont on entendait déjà la marche régulière mais désordonnée. Inspirant profondément, la jeune femme ferma les yeux afin de conserver son calme. Par réflexe, elle chercha la main du héros qu'elle saisit. Cela eut pour effet de la rassurer et elle se concentra de nouveau sur l'allure des hommes qui arrivaient. Soudain, une voix nette leur parvint de leur cachette. Intriguée, l'elfe tendit l'oreille et fut stupéfaite de reconnaître l'homme qui s'adressait à ses troupes. Il s'agissait en réalité d'un Sheikah, le second d'Impa qui s'occupait souvent de leur peuple lorsque la sage n'en avait pas le temps. Qu'il se soit joint à Dumcan la surprit mais, malgré tout, elle ne le fit pas savoir, se contentant de relâcher aussitôt la paume de Sieg.

- Ecoutez-moi tous ! Déclara-t-il en se postant devant ses troupes. D'ici quelques minutes, nous serons arrivés au domaine Zora où notre autorité a déjà assouvie une partie de la population de l'eau. Toutefois, restez sur vos gardes. Je ne tiens pas à ce que l'un d'entre vous meurs bêtement à cause d'un manque d'attention envers nos ennemis. J'espère avoir été assez clair. Maintenant, en route !

Ceci dit, il se retourna et inspecta les lieux avec suspicion. Fronçant les sourcils, il s'avança d'un pas avec précaution. De leur abri, le jeune couple pouvait apercevoir l'attitude soudain méfiante du Sheikah. Muscles tendus, il leva les yeux vers une des collines à proximité de leur position. Sa réaction fut alors immédiate. Se retournant d'un bond, il hurla à son armée de fuir. Malheureusement, il était bien trop tard. Une volée de flèches s'abattit sur les soldats stupéfaits par cet assaut dont ils ne pouvaient déterminer la provenance. Comme ils n'étaient que très peu équipés ou protégés, les gardes tombèrent les uns après les autres. Les plus rapides eurent néanmoins le temps de se réfugier derrière leurs boucliers de bois, criblés des armes sifflant au dessus de leurs têtes. La première partie du plan fonctionnait à merveille et au bout de quelques minutes, une quinzaine de soldats avait déjà péris sous le nuage de flèches. La seconde partie devait désormais commencer avant que les Sheikahs ne soient repérés.

- Allons-y, c'est à nous de jouer, déclara la princesse en agrippant Sieg par le bras afin qu'il la suive. Fais attention à toi surtout.

Sans plus attendre, les deux Hyliens sortirent de leur cachette. Ils ne leur fallut que quelques pas avant d'être à découverts, sous le regard ébahis des survivants. Le première à réagir fut bien entendu leur chef qui leur ordonna de les attraper vivants. Devant ces soldats prêts à la capturer, Azuria sentit sa détermination défaillir. Pourtant, cela ne dura guère longtemps. Elle faisait entièrement confiance à Sieg et savait que son idée ne pouvait que réussir. Créant des cristaux bleutés entre ses mains, la magicienne attaqua alors que quelques soldats se dirigeaient vers eux. Surpris, quatre d'entre eux ne purent éviter ce coup qui les effrayèrent avant qu'ils n'en succombent. La suite ne fut pas longue à se dérouler. Les autres fantassins dégainèrent leurs armes respectives et se précipitèrent vers les deux jeunes gens qu'ils croyaient sans défense face à leur nombre. Le combat pouvait dès lors commencer.
Dès qu'ils furent certains que l'armée les avaient pris pour cible, les Hyliens se mirent à courir pour les attirer dans un autre endroit. A cinq cent mètres, ils avaient repéré une intersection entre deux collines dont ils pourraient tirer avantage. Néanmoins, ils devaient d'abord s'y rendre avant de penser à autre chose. Filant à toute allure, ils se précipitèrent vers le guet-appen qu'ils avaient monté. A cause de sa robe, la princesse était légèrement en retrait par rapport à Sieg. Et là, le pire se produisit. Alors qu'ils étaient presque arrivés, elle se prit les pieds dans une racine qui dépassait du sol. Ironie du sort, la racine vint s'enrouler autour de sa cheville, ce qui empêchait l'elfe de s'en dégager. De l'autre côté, l'armée arrivait à grands pas.

Dès qu'il vit Azuria tomber, Sieg fit demi-tour, sortit deux poignards et les lança férocement vers les deux soldats les plus près. Tous les deux les reçurent en pleine gorge et mourrurent quelques instants plus tard, après s'être vidés de quelques litres de sang. Les autres soldats reculèrent, effrayés de voir deux de leur camarades mourrir ainsi. Sieg, armes à la main, se placa devant la princesse et attendait ses opposants de pied ferme. Maintenant, on ne voyait que le côté assassin qui se trouvait en lui. Un sourire aux lèvres, il fit signe aux hommes de Dumcan d'approcher. Ceux-ci hésitèrent un instant, puis l'un d'eux s'écria;

-Nous nous battons pour la démocratie! Tous ceux qui s'y opposent ne sont que des sujets, des gens qui n'ont rien d'autre en tête que de servir la courronne! Nous méritons mieux que tout ça!

-Et c'est en exploitant et en volant les rescources des autres peuples que vous tentez d'instaurer la démocratie? Laissez-moi rire!

Malgré la provocation que Sieg venaient de leur lancer, les hommes hésitaient toujours à avancer, craingnant ce que l'assassin et la magicienne pourrait leur faire. Pendant un long instant, personne n'osa bouger. Puis, leur capitaine, le sheikah, s'avança. Il regarda le jeune homme et la femme à ses côtés, puis dégaina son arme et se plaça en position avant de foncer vers lui. Tout aussi habile et connaissant les techniques de combat, Sieg n'eut aucune difficulté à parer et à éviter les coups que son adversaire lui portait. En fait, il souhaiter rester sur la défensive jusqu'à ce que son plan continue. Alors que les soldats regardaient le combat, ébahis, les hommes de Sieg, cachés plus loin, lancèrent une nouvelle série de flèches vers le bataillon de l'armée blanche. Pris de peur, ils se mirent à courrir jusqu'au Lac Hylia, où ils trouvèrent refuge auprès de leurs collègues. Après cette brève escarmouche, ils avaient perdu près de la moitié de leur effectif. Seul leur chef restait, ne voulant pas laisser sieg s'en sortir vivant. Malgré lui, son arme, peu solide moins solide que les poignards de l'assassin, se brisa. Il tomba sur le sol et regarda Sieg droit dans les yeux.

-Link... tu es revenu parmi les vivants... les déèsses sont en colères et nous ont envoyé un véritable démon aux yeux bleus... Dumcan ne l'avait pas prédit...

Puis, après avoir jeté un nuage de poussière, il disparut. Satisfait, Sieg rangea ses armes, rassembla les sheikahs, puis ils retournèrent au camp. Ils y trouvèrent Breden qui, piètre cuisinier, leur offrit un repas qui n'était pas très ragoûtant... Puis, repas terminer, le chef du groupe d'insurgés rammassa une carte et la montra à ses subalternes.

-Nous avons laissé passer ce bataillon, ce qui fait que maintenant, Dumcan sait qu'une rébellion se prépare et qu'il devra être plus prudent. Notre avantage, comme je l'ai dit au conseil, est qu'il ne sait pas où nous sommes et combien nous sommes. Comme il ne connait pas ses informations, il n'enverra pas ses troupes voyager un peu partout sans au moins en envoyer cinq ou six bataillons. Puisque ce nombre est trop nombreux pour un groupe comme le nôtre, nous allons nous concentrer sur les informations. Chaque convoi qui partira de la citadelle devra être identifié. Lorsque nous tomberons sur quelque chose de capitale, comme les plans d'une nouvelle arme ou d'une nouvelle fortification, nous sortirons de l'ombre pour voler tout ce que nous pourrons trouver en tuant le moins de soldats possible. De plus, il nous faudra faire un rapport à tous les autres camps chaque jour, que nous enverrons par pigeons qui ont étés spécialements entraînés par Saria. Si jamais nous ne recevons pas d'informations d'un camp pendant plus de 24 heures, nous saurons que ce camp a été découvert ou détruit, et nous prendrons les mesures nécéssaires. Vous avez des questions?

Azuria écoutait le plan d'une oreille peu attentive. Depuis qu'ils étaient revenus au campement, elle semblait préoccupée. Malgré ses efforts, elle n'arrivait pas à cacher son trouble au reste du groupe. Heureusement, personne n'osait lui poser de question: pas même Sieg qui était occupé à instaurer de nouvelles règles pour le bon fonctionnement de leur mission. Ainsi, ce manque d'intention l'arrangea car elle n'avait nulle envie d'avouer ce qui la tracassait. A ses pieds, le bol que Breden lui avait donné était encore remplit. Elle n'y avait pas touché, ayant perdu l'appétit pour le restant de la journée. L'expérience de ce matin lui restait encore en travers de la gorge. Il lui fallut d'ailleurs un certain temps avant de reporter son attention sur la discussion en cours, juste au moment où elle entendit quelqu'un prononcer son nom.

- Ton plan est assez clair, nous n'avons pas de questions à ce sujet, répondit Ilmair avec assurance. Cependant, je pense que Zelda devrait demeurer au campement. La situation est bien trop dangereuse et les sages nous tueraient s'ils savaient ce qui s'est produit tout à l'heure.

Cette remarque, très pertinente, fut acquiescée par la totalité des Sheikahs. Ils tournèrent la tête en direction de Sieg tandis que certains adressaient quelques regards en biais à la princesse. Celle-ci n'attendit pas la réponse du jeune homme. Se levant prestement, elle épousseta avec sérénité ses vêtements recouverts de poussière, les yeux fermés. Son visage affichait une expression tout à fait neutre jusqu'à ce qu'elle daigne ouvrir les paupières. Ce fut alors un regard impassible qu'elle adressa au chef du peuple de l'ombre.

- Dans ce cas, il n'est plus nécessaire que je m'attarde ici. Veuillez me prévenir dès que votre réunion sera achevée. Si je comprends bien, ma présence n'est pas désirée et je ne tiens pas à vous importuner plus longtemps.

- Princesse... Ce n'est pas ce que nous voulions dire par là. Ne le prenez pas mal, c'est avant tout pour votre sécurité, renchérit Breden en y mettant toute la bonne volonté du monde.

- Voyons, restez encore avec nous ! Nous tenons seulement à ce que Dumcan ne puisse pas mettre la main sur vous, souligna Ilmair qui voulut se rattraper avec maladresse. Nous avons bien faillit vous perdre tout à l'heure et nous souhaitons juste que cette opportunité ne se reproduise plus.

Cependant, cela ne fit qu'envenimer les choses. Sans un mot, la magicienne quitta la tente à grands pas. L'intervention d'Ilmair ne venait que de confirmer les craintes qui la rongeaient depuis leur retour: elle était un poids lourd. A cause d'elle, leur plan avait faillit échouer et elle se sentait totalement inutile. Qu'on la confine au campement ne pouvait alors que l'inciter à penser cela. Quelle injustice.
Sous l'effet de la frustration, Azuria frappa du pied. La magie coulant dans ses veines s'activa et sa main droite fut entourée d'un halo de lumière. Inspirant profondément, elle tenta de retrouver son calme pour ne pas céder à la colère. Ce serait bien mal agir que de montrer à quel point elle était furieuse à cause de l'isolement qu'on lui imposait. L'elfe passa ses mains glacées sur son visage et parvint reprendre contenance malgré sa soudaine solitude. Elle s'éloigna de l'abri où résidaient les guerriers afin de rejoindre celle où elle dormait. L'après-midi venait à peine de commencer mais qu'à cela ne tienne ! Elle y entra sans plus tarder et s'allongea sur le sol dur. Plongeant sa tête dans l'oreiller, elle le serra de toutes ses forces afin d'y déverser son mécontentement.

- Je n'arrive pas à y croire, finit-elle par lâcher avec indignation. Je n'en reviens pas qu'ils aient osé me traîner au coeur de la plaine pour ensuite m'enfermer au camp. Et dire qu'il n'a même pas essayé de me soutenir... Ah quel coup bas !

-Ça doit être difficile, n'est-ce pas?

Sieg était silencieusement pénétré dans la tente, quelques secondes après que la princesse y fut entrée. Il était maintenant assis à côté d'elle, le regard vide, comme si il se parlait à soi-même. Sans le vouloir, il l'avait fait sursauter, c'est pourquoi il attendit un instant avant de continuer à parler.

-Tu ne dois pas trouver ça facile, d'être toujours mise à l'écart, de peur qu'il t'arrive quelque chose. De plus, la pression qu'on te mets doit être si insupportable que es probablement stressée et apeurée de faire la moindre erreur, car tu as peur que le plan soit gâché et que Dumcan soit au pouvoir à tout jamais, pas vrai ?

Il parlait en toute franchise, comme si il avait déjà vécu un événement de la sorte. Au fond, il la comprenait. Partout où elle allait, on prenait des décisions dans son intérêt sans lui demander d'abord, car on la jugeait trop frêle et trop jeune pour qu'elle puisse prendre en main son propre destin. N’importe quel être normal aurait succombé à la colère dans une telle situation… pourtant, Azuria semblait toujours aussi sérieuse et aussi sûre d’elle-même. Mais c’était au fond de sa personne qu’il apercevait ce grand vide, ce sentiment confus de haine et de tristesse qui l’habitait. Pour l’instant, elle arrivait à contrôler ses émotions… cependant, avec les pouvoirs qu’elle détenait, un désastre pourrait arriver si elle les conservait trop longtemps. L’espèce d’un instant, il voulu le lui faire remarquer, mais se retint à la dernière minute. Après tout, on avait dû le lui dire à maintes reprises, et lui rappeler une fois de plus ne serait que remuer le couteau dans la plaie. Voulant se montrer rassurant, il prit sa main dans la sienne et la regarda dans les yeux, compatissants.

-Il ne faut pas oublier que tu n’es pas seule. Peu importe ce que les sages font, ils le font dans ton intérêt. Si jamais tu trouves qu’ils ne te laissent pas assez de liberté, tu n’as qu’à t’imposer, à leur faire savoir que tu n’es plus une enfant, sinon personne ne te laissera vivre ta vie.

Puis, il se leva. Après avoir bien épousseté ses vêtements, il baissa le regard vers elle et lui souria à nouveau.

-Maintenant, c’est l’heure de nous entraîner. Prends une arme et suis moi dehors.

Écoutant avec calme les paroles de Sieg, Azuria se contenta d'acquiescer d'un léger signe de tête. Il avait parfaitement raison: elle le savait. Cependant, elle avait beaucoup de mal à ne pas s'incliner devant les décisions qu'on prenait pour son bien. Se quereller avec les sages ne faisait pas parti de ses priorités et elle s'était refusée à les contredire jusqu'à maintenant. Pourtant, le jeune homme n'avait pas tort. Il ne fallait pas qu'elle se laisser mener par le bout du nez. Après tout, elle était la chef du conseil et la princesse d'Hyrule ! Deux prétextes pour ne plus céder à chaque fois aux choix des autres. Toutefois, l'elfe devait trouver le juste milieu entre ces deux idées. Car certes, elle ne pouvait plus être considérée comme une enfant; mais il fallait, de l'autre côté, qu'elle garde un minimum de bon sens. Jamais elle n'irait jusqu'à devenir trop autoritaire. Elle s'y refusait corps et âme, ne souhaitant pas être impérieuse avec les sages.

- Tu as vu juste… Cependant, si tu doutes de mes capacités à me maîtriser, permets-moi de te rassurer. Je ne me suis jamais emportée jusqu'à causer du tort autour de moi et cela n’arrivera pas de sitôt. Malgré tout, je pense suivre ton conseil. Merci Sieg, déclara-t-elle en lui adressant un sourire chaleureux.

Ces paroles avaient été dites sans la moindre colère. Lorsqu'elle avait parcourut le regard de l'assassin, elle avait remarqué le scepticisme qui éclairait ses iris bleutés. N'en prenant pas rigueur, elle avait juste trouvé nécessaire de lui expliquer clairement que ses craintes n'étaient pas fondées. Sans un bruit, elle se releva avec grâce et prit au passage l'épée posée à ses côtés. L'arme légère, maniable et très équilibrée tandis que la lame était fine mais tranchante. Un instrument de combat redoutable entre des mains expertes. Depuis qu'elle l'avait acquis, la magicienne ne s'en séparait que rarement. Au fil des années, elle avait appris qu'avoir une épée à disposition était le meilleur moyen de rester en vie; une dure réalité dont elle avait payé les frais avant de la mettre en vigueur.
Une fois sortie de la tente, Azuria tourna la tête en direction de Sieg. L'espace d'un instant, ses lèvres se mouvaient en un sourire énigmatique, captivant. Cependant, celui-ci disparut sous ses mèches blondes lorsque la jeune femme inclina son visage vers les plaines aux alentours. Apparemment, il n'y avait pas âme qui vive: ils pourraient donc s'entraîner sans rencontrer le moindre problème. En réfléchissant à ce détail, la bretteuse fronça les sourcils. Pourquoi pratiquer l'escrime aujourd'hui ? Avait-elle aussi lamentable ce matin que seuls des cours intensifs pourraient réparer son erreur ? Préférant ne pas rester dans l'incertitude plus longtemps, elle s'empressa de questionner Sieg à propos de cet exercice:

- Je ne sais pas si tu t'en rappelles, mais tu m'as déjà instruit à l'art du combat. Enfin, un peu d'entraînement ne me ferra pas de mal je présume, finit-elle par reconnaître à contre coeur. Viens, je connais l'endroit idéal où nous pourrons être tranquilles.

Avec délicatesse, la magicienne lui prit le poignet et l'invita à la suivre. Ils quittèrent le campement en silence pour éviter que les Sheikahs ne les suivent. Malheureusement, c'était peine perdu: elle s'y attendait. De toute évidence, les membres peuple de l'ombre allaient les entendre et alors les espionner en cachette pour que rien de grave ne leur arrive. Mais faire semblant était quelque chose qui ravissait la princesse: une sorte d'interdit qu'elle osait enfin mettre en oeuvre. Au bout de quelques minutes, ils finirent par arriver dans un coin reclus de la plaine. Ils étaient entourés d'arbres et de buissons tout en leur offrant un espace suffisant pour se mouvoir librement. A peine arrivée, Azuria se posta face au jeune homme, prête au combat.

Sieg sourit lorsqu'il vit qu'Azuria était devant lui, déterminée, épée à la main. Malgré toute la sagesse et la ténacité qu'elle pouvait montrer, elle avait toujours l'air d'une enfant innofensive et frêle. Lentement, il s'aprocha d'elle, sans pour autant arrêter de la regarder et de lui afficher un sourrire réconfortant. Puis, il arracha un bout de tissus de sa longue cape noire, trouée, et sale pour en faire un bandeau, qu'il plaça sur les yeux de la princesse. Voyant qu'elle était confuse, il prit ses bras tendus et les baissa, défaisant ainsi la position de combat qu'elle avait choisie pour lui montrer que ce n'était pas lui qu'elle devrait affronter. Finalement, il sortit l'arc qu'il avait apporté et lui mit dans la main avec une vingtaine de flèches.

-L'entraînement que je vais te donner aujourd'hui te servira à augmenter ta concentration. Te concentrer est la chose la plus importante à travailler, car c'est ton esprit qui dirige tes gestes et qui détermine ta force et ton agilité.

Dès qu'il eut terminé les explications, il alla s'asseoir sur un rocher non loin de lui. La plaine était calme, le seul bruit pouvant être entendre étant le vent. Une légère brise soufflait sur le peu de végétation qu'on y trouvait et le coucher de soleil, d'un orange éclatant, colorait le ciel. On avait parfois la chance d'apercevoir quelques oiseaux qui volaient ici et là ou qui se perchaient à une branche pour se reposer et faire résonner leur chants plus ou moins mélodieux.

-Ce que je te propose, c'est d'y aller en trois parties. Dans la première, je te laisses seule et tu vas devoir te concentrer sur ce qui se passe autour de toi. Ne te fie pas seulement à ce que tu entends, mais aussi à ce que tu ressens. Dans la deuxième partie, je vais lancer un poignard sur l'un des arbres qui t'entourent et tu devras tirer une flèche sur cet arbre. Ce ne sera pas facile, mais ça t'aprendra à ne faire qu'un avec ton environnement. Pour ce qui est de la troisième partie... je te laisserai découvrir, ajouta t-il sur un ton amusé.

Cessant de parler, il resta silencieusement assis sur sa pierre. Il regardait Azuria, qui semblait petit à petit se familioriser avec l'endroit où elle se trouvait, au climat doux de la plaine, au carressement du vent, et au moindre son émis par un animal quelconque. Lorsqu'il vit qu'elle était prête, il se leva, s'avança légèrement, et lança un de ses poignards sur un tronc qui se trouvait juste derrière la jeune femme. Bien sûr, il avait plusieurs autres de ces petites armes dans ses mains et prêtes à lancer, mais il préfèrait attendre quelle était la rapidité des réflexes de la princesse avant de tirer à nouveau.

Suivant le conseil de Sieg, Azuria se concentra afin d'écouter chaque bruit qui l'entourait. Au bout de quelques minutes elle perçut le bruissement des feuilles qui bougeaient au gré du vent, les mouvements du jeune homme non loin d'elle ainsi que le chant des oiseaux. Elle pouvait discerner la mélodie d'un merlan de celle d'un rouge-gorge. Elle ne faisait plus qu'un avec son environnement, même s'il restait quelques zones d'ombres dans sa nouvelle perception de l'atmosphère. Afin d'accentuer sa méditation, l'elfe ferma les yeux malgré le bandeau qui lui obstruait déjà la vue. Ainsi, dès que Sieg jeta l'un de ses poignards, elle eut le réflexe de se déplacer sur le côté afin d'éviter l'arme qui siffla à environ un mètre de son oreille. Elle se retourna alors, cherchant à savoir avec précision où le coutelas s'était planté. Prenant une des flèches, elle la banda à son arc et décocha rapidement le jet qui effleura l'écorce de l'arbre. La flèche s'arrêta dans l'herbe, ce qui agaça la princesse. Elle ne se concentrait pas assez, elle s'en rendait bien compte !
D'un claquement de langue réprobateur, elle retenta l'expérience en y mettant toute son énergie. Cette fois, elle entendit l'arme se planter d'un coup sec dans le tronc où reposait le poignard. Satisfaite, elle tourna légèrement la tête en direction de Sieg.

- C'est bon je crois avoir saisit le truc, affirma-t-elle, un sourire radieux aux lèvres. Tu peux continuer, je suis prête ! J'ai hâte de voir ce que tu me réserves après.

Elle attendit patiemment qu'il relance l'un de ses couteaux. Lorsqu'il le fit enfin, elle remarqua qu'il avait un peu accéléré le rythme et lançait ses armes à des intervalles de plus en plus restreintes. Prise de cours, elle eut d'abord du mal à s'adapter à ce changement si soudain. Un peu perdu, elle entendait les coutelas se planter à sa gauche, puis à sa droite sans qu'elle n'ait le temps de réagir. Néanmoins, ne cédant pas à la panique, elle prit fermement l'arc et décocha les flèches dans les directions que ses sens lui indiquaient. Azuria manqua les trois premiers essais, ce qui ne lui laissa que quinze traits à sa disposition. Cependant, elle fit par s'y habituer et toucha chaque cible que Sieg l'obligeait à viser. Lorsqu'elle eut épuisé son carquois, elle retira le bandeau de ses yeux pour voir les résultats. Elle fut satisfaite de voir que seize flèches étaient plantées dans cinq arbres différents.

- On dirait bien que je n'ai pas perdu la main. Tu ne pensais pas que j'allais en mettre autant n'est-ce pas ? Demanda-t-elle au jeune homme avec amusement. Avant de te connaître, je ne faisais que du tir à l'arc chez mon père adoptif. Bon... La suite maintenant ?

Sieg était bouche bée. Même lui, lorsqu'il avait tenté cet entraînement, n'avait réussit à toucher autant de cibles. Il fallait croire que la princesse avait réussit à utiliser son sang froid remarquable pour faire autre chose que conserver ses émotions, et c'était exactement ce qu'il souhaitait. La concentration et le sang froid d'Azuria réunis en feraient une adversaire bien plus que dangereuse au combat. Satisfait de sa brève performance, il s'inclina pour la féliciter.

-Bravo, tu as fais preuve d'une concentration exemplaire. C'est bien plus que tout ce que je m'attendais à voir de ta part. La troisième et dernière partie sera un peu plus difficile. Elle n'est pas dangereuse, mais tu pourrais très bien te casser une côte si les choses tournent mal, ce qui ne devrait pas arriver avec moi, dit-il, toujours avec ce sourrire chaleureux et taquineur au bout des lèvres.

Cessant de parler, il alla vers l'arbre le plus près de lui et arracha deux branches de taille moyenne, à peu près identique. Il en lança une à la princesse et garda l'autre, qu'il empoigna fermement. Puis, il lui fit signe de remettre le bandeau sur ses yeux et s'approcha d'elle à nouveau. Enfin, il commença à tourner en cercle autour d'elle en la pointant avec sa branche.

-Tu as réussi à tirer sur une cible simplement en te fiant à l'environnement dans lequel tu te trouves. Mais tu sais très bien que lors d'un combat, il ne suffit pas d'attaquer... il faut aussi se défendre. Cette fois, je tournerai autour de toi et te donnerai des coups aléatoirement. Toi, tu devras les parer du mieux que tu le pourras.

Il continua de tourner encore quelque minutes, puis, rapidement, donna un petit coup sur l'épaule de la princesse, qui sursauta. Au début, il se mit à penser qu'il y allait peut-être un peu trop rapidement, puis se dit qu'il ne fallait pas la ménager si il voulait qu'elle progresse.

-Concentre-toi, tu peux y arriver. Cette fois, il te faut ne faire qu'un avec l'air qui t'entoure. Ainsi, tu sentiras les particules d'air se déplacer lorsque je te donnerai un coup.

Azuria remit rapidement le bandeau sur ses yeux afin de continuer l'entraînement. Ecoutant les instructions de Sieg, elle fronça imperceptiblement les sourcils lorsqu'elle sut ce qui l'attendait. Le combat à l'épée n'était pas ce en quoi elle excellait. En effet, elle maniait mieux le tir à l'arc que l'escrime. Ainsi, se défendre contre les attaques du jeune homme risquait d'être plus compliqué. Toutefois, l'elfe ne s'en fit pas pour si peu. Elle lui faisait entièrement confiance et savait qu'il n'irait pas jusqu'à la blesser grièvement. Si cela devait se produire, ils auraient tous les deux de sérieux ennuis avec le conseil des sages qui n'accorderaient plus leur confiance au héros. Ainsi, mieux valait éviter les accidents en tout genre. Pour cela, elle devait faire preuve d'une méditation irréprochable. Pourtant, elle la jeune femme ne put éviter le premier coup qu'on lui porta. La faisant sursauter, elle porta par réflexe une main à son épaule en tournant la tête en direction de Sieg. Apparemment, il allait tout faire pour qu'elle progresse.

- Je préfère ne rien te promettre, prévint-elle en reprenant correctement la branche qu'elle tenait dans sa main droite. J'ai plus de difficultés à l'épée alors je vais essayer... Mais tu risques d'être un peu déçu par mes performances.

Puis, sans attendre une réponse de la part de l'Hylien, elle reporta son attention sur le combat. Pour le moment, elle ne percevait que le mouvement léger de Sieg qui tournait autour d'elle. A chaque instant, elle s'attendait à ce qu'il recommence à l'attaquer sans qu'il ne le fasse. Comme elle ne voyait pas clairement ce qui se passait, la princesse n'avait aucune idée sur ce qu'il allait tenter. Rabaissant sa garde, elle fut soudain frappée par un nouveau coup sur son bras gauche. Déconcertée, elle lâcha une exclamation de surprise. A cet instant, tout s'enchaîna avec rapidité. L'allure s'accéléra et elle dût se concentrer pour éviter les attaques de Sieg.
Au début, elle en évitait à peu près une sur trois. Elle commençait à sentir une douleur au niveau des bras à force d'être touchée par le branchage de son soit-disant adversaire. Et soudain, elle riposta avec force sous l'effet de l'agacement. Bloquant le coup du jeune homme, elle le repoussa pour qu'il ne puisse plus l'atteindre. Cependant, cela ne fit rien de concret car il recommença sans tarder. Il fallait absolument qu'elle se défende, sans quoi la magicienne allait finir totalement épuisée. Heureusement, alors que Sieg allait la frapper sur le côté, elle se décala sur le côté et évita son assaut avec agilité. Elle eut alors un déclic, comprenant enfin ce qu'il lui demandait depuis le début. Anticiper, réagir et esquiver: voilà le comportement qu'elle devait adopter. Malgré tout, en évitant un coup de Sieg, elle tomba à terre et laissa échapper son bâton. Amusée, elle laissa échapper un rire cristallin.

- Je crois que ça ira pour le moment non ? Demanda-t-elle, un sourire éblouissant aux lèvres. Sauf si tu tiens à m'achever, je n'en peux plus.