Le passé et l'avenir ne font qu'un (pv Azuria)

Des arbres, quelques animaux errants, une température plus froide que dans le reste du pays.... Oui, la Crête était l'endroit parfait pour traîner tout en restant tranquille et sans être vu: Le genre d'endroit que Sieg appréciait. D'habitude, il se serait dirigé vers un village, aurait volé quelques vivres, puis serait reparti. Pourtant, pour une raison qui lui échappait, cet endroit l'attirait. Comme si une force invisible le retenait de partir. Voilà trois jours qu'il était là, qu'il avait à peine dormi ou mangé. Mais ni la fatigue, ni la faim ne venaient dérenger son esprits. Il se posait sans cesse de nombreuses questions. Il était déjà venu ici, il en avait la certitude. Mais quand? Où? Pourquoi?........ et surtout, avec qui?

Deux personnes lui revenaient en tête.... cet homme, grand musclé, au tein sombre. Et la jeune fille... blonde, d'une beautée rare. Il y avait aussi se signe sur sa main, à peine perceptible. Il ne fallait pas non plus oublier la rencontre avec cette sorte de folle, l'autre jour, qui prétendait que son réel nom était Link, et non Sieg. Non, il avait beau tourner tout cela dans sa tête, rien n'avait de sens. Tout était sans queue ni tête.

Cessant enfin de se poser toutes ces questions, il se dirigea vers une grotte et décida d'y établir son camp. Malheureusement, il n'en eut pas le temps. Lorsqu'il s'approcha de l'entrée, l'intérieur devint lumineux. Il y entra pour voir de quoi il s'agissait.

Les parois étaient ornés de centaines, voire de milliers de symboles étranges de toutes les couleurs. On aurait dit des lettres, mais dans un dialecte incompréhensible. Ce n'était pas l'ancien language utilisé par les elfes d'Alagësia... c'était une langue qui semblait beaucoup plus ancienne encore.

Au fond de la grotte, il y avait un piédéstal de pierre. Et dessus, le même symbole que sur la main du jeune homme. Un trou dans la roche laissais croire qu'il y avait jadis eu une épée à cet emplacement. Puis, tout devint noir. Sieg tomba par terre et s'évanouit. Lorsqu'il se réveilla, il n'était plus dans une grotte, mais bien au beau millieu d'une ville. C'était le soir, quelques temps avant le coucher du soleil. Les gens autour de Sieg semblait surpris, comme si il venait de tomber du ciel et d'apparraître dans la foule. En fait, ce n'était pas tout à fait faux.... Confus, il regarda autour de lui. Il semblait être sur une place publique.. il y avait des magasins, des marchands, des passants qui se bousculaient, et au loin, un château énorme.

-Mais bon sang... où est-ce que je peux bien me trouver? , se dit-il tout bas.

Il marcha, tentant d'explorer l'endroit, et fonça tout droit dans un soldat, accompagné d'un petit régiment. Le soldat tomba sur le sol, se releva et regarda le jeune homme d'un regard noir.

-Dites donc! Regardez où vous allez!, cria t-il

-Calmez-vous... je ne vous veux rien de mal.

-Ne me demandez pas de me calmer! Je suis le commandant de la garde royale! JE donne les ordres, et je vous demande de vous excuser de m'avoir bousculé!

Sieg afficha un sourrire malicieux, puis releva sa cape pour montrer ses poingnards.

-Laisse moi tranquille, sinon tu risques d'avoir très mal. Je ne crois pas que ta femme aimerait savoir que son époux est mort en accomplissant son devoir.

-Ce sont des menaces??? Gardes! Attrapez-le!

Les soldats s'approchèrent du jeune homme, mais celui-ci fut plus rapide et sorti deux poignards, qu'il pointa vers les gorges des deux soldats les plus près. Les gens autour d'eux commencèrent à s'affoler, et la panique gagna la foule. De plus en plus de soldats s'approchaient....

Combien de temps s'était écoulé depuis qu'il avait disparu ? Une semaine, un mois, une année ? Azuria n'en avait plus aucune idée. Pour elle, seulement quelques jours s'étaient écoulés depuis qu'elle avait aperçut cette ombre près de Teirm. Elle n'en revenait toujours pas et était persuadée de ce qu'elle avait vu. C'était bien lui, Link. Celui qu'elle avait aimé de tout son coeur et qui n'avait de cesse d'hanter son esprit. Bien sûr, la jeune femme avait tenté de l'oublier une fois revenue dans son royaume. Cependant, aucune journée ne se passait sans qu'il ne soit à ses côtés. A chaque fois, ses sentiments l'emportaient sur sa raison. Elle aurait tout donné pour croiser de nouveau son regard d'un bleu magnifique... Tout.
Mais à quoi bon ? Elle savait que quoi qu'elle pense, il ne reviendrait pas. Au Hadarac, tout s'était enchaîné à une vitesse hallucinante. S'il n'avait pas abandonné l'idée de la tuer, elle serait morte à l'heure qui l'est: elle s'en rendait bien compte. A cette pensée, l'elfe ravala les larmes qui perlaient sur son visage.

Heureusement, elle était seule dans la pièce où elle se trouvait. Pour rien au monde elle n'aurait accepté de montrer sa plus grande faiblesse devant Impa. Celle-ci, qui s'était toutefois adoucie avec le temps, lui répétait constamment que cette histoire n'en valait pas la peine. Les déesses en avaient décidé ainsi et leur décision était irrévocable. Et il fallait qu'elle se fasse à cette idée: Link n'est plus. Néanmoins, Azuria avait un mal fou à assimiler cette conclusion. Après tout, il était tout pour elle. Et dire qu'en dix longues années, c'était leur troisième séparation qui avait eu raison d'eux. Quel triste sort... Pendant tout ce temps, jamais ils n'avaient put être l'un auprès de l'autre pendant une longue période. A croire que où qu'ils aillent, leur relation était mal vue. Quel triste sort, quelle ironie ! Et c'est une sensation de nostalgie pure qui envahit la jeune femme. Une mélopée pure, cristalline qu'elle s'obligeait à taire en public. Car ce n'était que lors de ces moments de solitude qu'elle s'autorisait à laisser couler sa tristesse.

*- Où es-tu donc ? S'il le faut j'attendrai toute une vie pour te retrouver mais alors... Le temps jouera contre moi, pensa la princesse avec une douce mélancolie vagabondant dans son esprit.*

Soupirant d'un air las, elle se dirigea vers la fenêtre qui donnait une vue sur la Citadelle. De là, elle avait accès à un paysage resplendissant sur lequel s'étendait l'immense plaine derrière les remparts de la ville. Normalement, la capitale était calme et rien ne dérangeait le quotidien de ses habitants. Baissant les yeux, l'elfe observa qu'un petit groupe s'était formé près de la fontaine. Intriguée, elle fronça les sourcils et remarqua les échanges houleux des membres de ce rassemblement. Au milieu, une silhouette qui lui paraissait étrangement familière se tenait fièrement malgré les soldats qui l'entouraient. Ne pouvant rester dans le doute plus longtemps, elle se précipita vers la porte de la pièce. Parcourant les couloirs aussi vite que sa robe le lui permettait, il lui fallut cinq minutes pour arriver à l'entrée du château. Elle passa devant les sentinelles qui furent surpris de l'apercevoir s'acheminer jusqu'à la place centrale. Lorsqu'elle arriva enfin, c'est à ce moment qu'elle le vit...

Certes, il n'avait pas les mêmes vêtements qu'autrefois. Mais ses yeux fiers le trahissaient. Stupéfaite, Azuria en resta sans voix. Jamais, au grand jamais elle n'aurait osé imaginer le voir ici même. Comment était-ce possible ? Cela n'avait aucun sens. Cependant, elle ne pouvait décemment pas le laisser tuer les deux soldats. Prenant son courage à deux mains, elle s'avança en se frayant un chemin dans la foule qui s'écartait à son passage. Dès qu'elle arriva dans le cercle formé par les opposants, elle sentit une vingtaine de paires d'yeux se braquer sur elle. Il lui fallut fournir un effort inhumain pour ne pas s'adresser tout de suite à Sieg.

- Que diable se passe-t-il donc ici ? Demanda-t-elle avec sévérité, attendant des explications de la part du commandant.

Sieg n'avait pas bougé d'un pouce malgré tout ce qui se passait. Les femmes qui hurlaient de peur, les enfants qui pleuraient et les hommes qui tentaient de les protèger. Il fallait croire que les habitants de cette ville n'avaient rien vu de troublant depuisun long moment. Après tout, il était seul! Et une vingtaine de soldats l'encerclait, l'empêchant de tenter quoi que se soit. Mais cela ne le dérengeait pas. L'une des choses les plus importantes à faire pour prouver sa valeur était de garder son sang froid. C'est pourquoi Sieg ne bougeait pas et n'avait pas cessé de sourrire malgré le nombre de gardes qui grandissait et l'air hautain du commandant. Mais au fond de lui, il se demandait comment il allait se sortir de se faux pas...

Puis, quelque chose vint troubler ce qui se passait. Une jeune femme était entrée dans le cercle formé par les soldats, comme si de rien était. Mais cette jeune femme n'était pas n'importe qui: c'était celle qu'il avait rencontré il a plusieurs mois. L'air confiante et furieuse à la fois, elle demanda ce qui se passait. Le commandant la regarda un instant, cherchant ses mots... puis il se décida à parler.

-Un outrage, voilà ce qu'il y a! Cet homme est armé et menace de blesser ou même de tuer quelqu'un! Tout ce qu'il mérite, c'est d'être conduit au cachot... et encore là, je suis indulgeant! Princesse, je vous demande l'autorisation de le conduire jusque dans une cellule, où il pourrira en attendant son procès.

Princesse? Alors la folle (xD) en question serait donc beaucoup plus que ce qu'il pensait qu'elle était. Mais ce qui le surprenait encore plus, c'était qu'elle ressemblait étrangement à la fille de ses souvenirs.... peut-être que ces deux personnes n'en étaient qu'une seule, après tout? Quoi qu'il en soit, Sieg décida de ne pas hâtivement sauter aux conclusions. De plus, si la princesse était réellement cette fille à qui il pensait mais dont il avait oublié le nom, cela pourrait prouver qu'il était réellement Link et qu'il avait bel et bien perdu la mémoire. Pour l'instant, défendre sa vie était l'engeu crucial.

-Sauf votre respect, je n'ai rien fait... du moins, pas encore....

Furieux, le commandant posa son regard sur le fauteur de trouble. Jamais il n'avait vu quelqu'un avoir l'air si confiant et si décidé à faire le mal pour se sortir du pétrin. Enfin, il y a vait bien eu Ganondorf, mais il était mort depuis longtemps...

-N'aggrave pas ton cas, sale ordure! Sinon nous n'hésiterons pas à te donner la peine de mort. Sache que notre princesse n'a pour but que la défense de son royaume, et qu'avec des lâches comme toi, la paix que nous avons eue depuis quelque années pourrait être compromise.

Un autre soldat, qui avait l'air beaucoup plus jeune et beaucoup moins expérimenté s'avança. Sans être capable de dissimuler sa peur, il posa sur Sieg on regard qui trahissait ses émotions.

-Maintenant pose tes armes. Nous sommes plus nombreux... tu ne peux rien, de toute façon! , lança t-il, d'un air appeuré.

Sieg se retint de rire devant un tel spectacle. Il détestait les armées et les avaient toujours détestée. Aucun soldat n'avait le sens de l'honneur et acceptait de faire un combat à la loyale. Voilà pourquoi la vie de criminel ou de vagabond était plus simple et plus honorable aux yeux du jeune homme.

-Voilà justement ce qui me prouve que vous êtes de véritables lâches! , dit-il fièrement, Vous êtes ;a vingt contre un seul... ce n'est pas une très belle preuve d'honneur, ça.

Puis il baissa ses poignards. Les soldats ne bougeaient pas, intéressés par ce qu'allait tenter Sieg. Celui-ci se retourna et fit directement face à la princesse.

-Qu'en dites-vous, Princesse? Est-ce là unebonne façon de prouver que votre royaume est saint, en m'envoyant ainsi à l'échafaud? Si votre but est vraiment celui que votre Commandant a dit, vous me laisserez partir et me laisserez rentrer chez moi sain et sauf.

Il plongea intensément son regard dans le sien, comme pour l'intimider. Pour lui, plus rien n'existait, il n'y avait plus de gardes, de citée, ou d'habitants. Il n'y avait que lui et cette fille qui semblait trop jeune pour être souveraine.

Gênée par la situation, Azuria se mordit un instant la lèvre inférieure. Toutefois, ce petit signe de nervosité échappa à tout ceux qui se trouvaient autour d'elle. Devant se montrer forte, elle soupira faiblement. Peu de choix étaient à sa disposition. Soit elle suivait le conseil du garde et enfermait Sieg, soit elle le laissait partir comme si de rien n'était. Ces deux propositions comportaient toutes les deux des failles importantes. Bien entendu, elle se refusait à cloîtrer le jeune homme dans les cachots du château. Cependant, elle était incapable de lui donner la possibilité de s'enfuir. L'elfe devait absolument trouver un moyen de satisfaire à peu près les deux partis sans pourtant éveiller les inquiétudes de la population assistant à la scène. Cernée de toute part, elle finit néanmoins par prendre la parole, ignorant Sieg avec difficulté.

- Il menace de s'attaquer à quelqu'un ? Répéta-t-elle avec une incrédulité feinte. Mais a-t-il blessé ou assassiner l'un de vos subordonnés jusqu'à présent ? Car il y a une grande différence entre menacer et agir...

- Non pour le moment il n'a rien tenté, répondit le commandant qui fut surpris par la question. Toutefois, qui nous dit qu'il n'a pas déjà tué une quelconque personne avant d'amener des problèmes dans la Citadelle ? Permettez-moi princesse de m'occuper de ce vaurien. Il ne mérite rien de plus que la sentence capitale !

Le lieutenant ne semblait pas en démordre, convaincu que Sieg représentait un danger pour la ville. Néanmoins, il était tout à fait hors de question que cela arrive. Adressant enfin un regard au jeune homme, la princesse aperçut ses yeux magnifiques qui la fixaient avec intensité. Non... Ne pas l'observer pour le moment. Rien de tel pour la déstabiliser et lui faire perdre ses moyens face aux autres. Détournant la tête, elle répondit au commandant avec assurance.

- Et sur quoi vous basez-vous pour éluder ce genre de conclusion ? Je vous prie de me laisser m'occuper de cet étranger. Veuillez retourner à vos occupations habituelles, je n'ai plus besoin de vos services général.

Le membre de l'armée tressaillit, stupéfait. L'espace d'un instant, il ouvrit la bouche pour émettre une objection. Mais le regard sévère d'Azuria le retint de dire un seul mot. Quelque peu vexé dans son amour propre, il grogna un ordre à ses hommes. Ceux-ci s'exécutèrent avec rapidité en remarquant l'air maussade de leur supérieur. Les soldats dispersèrent la foule qui suivait la scène en y apportant une grande curiosité. Si les gardes n'étaient pas intervenus, les villageois seraient sûrement encore en train d'épier chaque événement avec intérêt. Après tout, la princesse ne sortait que très rarement de son château lorsque son statut l'en obligeait. La voir arriver en trombe en plein milieu de la place centrale n'avait rien d'anodin. Et puis il y avait cet inconnu qui était arrivé de nul part. Certains jetaient quelques coups d'oeil dans sa direction, persuadés de l'avoir déjà croisé. D'autres, en revanche, paraissaient le mépriser pour le chahut qu'il avait provoqué.
L'elfe n'accorda aucune importance à tout ceux qui la surveillait avec attention. Tournant discrètement la tête en direction de Sieg, elle s'avança vers lui et lui prit le bras avec délicatesse. Toutefois, sa poigne était sûre, ce qui ordonnait au jeune homme de ne pas se défiler.

- Suis-moi, déclara-t-elle avec un calme qu'elle s'obligeait à arborer malgré les battements de son coeur qui s'intensifiaient à chaque seconde. Si j'étais toi, je ferrais profil bas car je ne crois pas pouvoir te sauver une seconde fois du commandant en chef. Mieux vaut que tu évites les ennuis pour le moment.

Sans en ajouter plus, elle le conduisit en direction du château. Quand ils passèrent devant les portes, les soldats lui destinèrent un salut qu'elle ignora. Fermant les yeux, elle pria pour que les tremblements secouant ses doigts passent inaperçus aux yeux du jeune homme. Une fois arrivés dans les jardins royaux, Azuria se décida enfin à lâcher Sieg. Se tournant vers lui, elle le fixa dans les yeux pour la première fois. Cependant, aucun mot ne put franchir le seuil de ses lèvres. Seul une question ne cessait de traverser son esprit. Comment était-ce possible ? Comment...

Bien que Sieg avait posé directement une question à la princesse, celle-ci semblait trop occupée pour lui adresse la parole, ou même le regarder. Depuis qu'elle était arrivée, elle n'avait fait que l'ignorer. Cela le frustrait: Sieg détestait les gens trop snobs pour faire attentions aux personnes moins riches ou moins intelligentes. Pourtant, elle avait du cran, cette fille. Et malgré son jeune âge, elle ne semblait pas du tout manquer d'expérience. Un peu comme si elle avait été initiée dès son plus jeune âge ou si elle avait vécue plusieurs expériences plus ou moins dangereuses. En regardant plus profondément dans ses yeux, on remarquait qu'il y manquait quelque chose. On pouvait voir qu'au fond d'elle, la princesse était déchirée, que son âme n'était pas entière. Oui, tout ce qu'il voyait en la regardant, c'était la tristesse et la dépression, dissimulées sous son but et son devoir.

Contre toute attente, les gardes royaux partirent, après un grognement du commandant, qui ne pouvait résister au regard sévère de sa jeune souveraine. Puis, peu à peu, la foule se dispersa et les habitants retournèrent à leurs activités habituelles. Après tout, la nuit était déjà tombée et les commerçants allaient bientôt fermer boutique. Voyant qu'il ne risquait plus rien, Sieg rengea rapidement et habillement ses deux poignards sous sa cape, avec tous les autres. Puis, il sentit quelqu'un saisir son bras. Sursautant, il vit que ce n'était que la princesse. Il eut d'abord le réflexe de vouloir se dégager, mais le ton sévère de la jeune femme le stoppa net. Sans broncher, il la suivi et marcha rapidement pour ne pas trop traîner derrière elle. Finalement, ils aboutirent dans ce qui semblait être le jardin de l'immense château qu'il avait aperçu plus tôt. Les étoiles scintillaient dans le ciel, le bruit de l'eau coulant dans la fontaine se faisait entendre et étouffait celui des quelques criquaients qui étaient présents. Les flambeaux situés un peu partout et les lucioles procuraient juste assez delumière pour que le jeune homme puisse voir l'air confus et attristé de la princesse. Ce n'est qu'à ce moment qu'il se souvint de son nom.


-A... Azuria.... c'est ton nom?

Bien sûr, il le savait. Il l'avait déjà rencontrée plus tôt. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était si cette fille avait bien dit la vérité sur se qui concernait sa mémoire. Puis, plus il la regardait, plus il trouvait de ressemblances avec la femme blonde de ses souvenirs. Et si?..... Non, c'était impossible...

Azuria ne put réprimer un air de surprise lorsqu'il se souvint de son nom. Elle n'aurait jamais osé imaginer qu'il puisse se rappeler ce petit détail. Après tout, son identité ne semblait pas avoir tellement d'importance à ses yeux. Et pourtant, il arrivait à se remémorer son prénom. Reprenant une attitude aussi calme que possible, la jeune femme se recula d'un pas en gardant le silence. Elle cherchait à déchiffrer le regard dans lequel ses yeux étaient plongés. Cependant, elle n'y parvenait pas. Tout ce qu'elle voyait l'intriguait et était confus. Qui était donc la personne qui lui faisait face ? Etrangement, elle n'en avait aucune idée. Elle voyait Link, celui qu'elle aimait, ainsi qu'un homme dont elle ignorait tout. Une expérience très troublante. Il était difficile pour l'elfe de ne pas y accorder de l'importance. Cela brouillait involontairement son jugement et elle hésitait sur l'attitude à adopter. Une partie d'elle l'incitait à se montrer méfiante, mais l'autre l'encourageait à se blottir dans les bras de Sieg. A force de se répéter qu'elle devait rester distante, la jeune femme put enfin prendre la parole.

- Il semblerait en effet... Répondit-elle à voix basse. Surprenant que tu t'en souviennes. Je suppose que Sieg est le tien.

Pour le moment, mieux valait ne pas trop insister. La dernière fois qu'elle avait fait l'erreur de lui assurer que son vrai nom était Link, les choses ne s'étaient pas bien passées. Le désert du Hadarac avait alors été le témoin d'une scène tendue. Des menaces échangées, des larmes versées... Voilà ce dont se souvenait la princesse. Et à la dernière minute, elle avait été contrainte d'oublier ses espoirs vains et de quitter l'Alagaësia. À quoi bon s'attendre à un miracle ? La magicienne ne comptait plus sur sa bonne étoile depuis ce jour. Mais voilà que soudain, Il apparaissait en plein milieu de la Citadelle comme si de rien n'était. Une dérision tout à fait exhaustive du destin. Si les Déesses avaient décidé, de leur douce ironie, de perturber Azuria... Elles avaient réussit haut la main. Elle qui avait déjà du mal à accepter l'idée d'avoir perdu l'homme qui faisait battre son coeur, il fallait que cet événement vienne ajouter une touche de mélodrame à sa douleur.
Au loin, quelques gardes traversèrent les jardins afin de remplir leur ronde habituelle. Lorsqu'ils aperçurent les deux jeunes gens, ils rebroussèrent chemin. Apparemment, rien de suspect. Le cliquetis de leur armure s'étouffa au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient. Le calme environnant revint alors, ce qui embarrassa l'elfe. Ce silence pesant la gênait mais elle se refusait à le montrer. Depuis qu'elle était revenue, elle avait appris à cacher bon nombre de ses émotions.

- Puis-je savoir ce que tu fais ici ? Finit-elle par demander en évitant de regarder Sieg. Tu... Tu n'avais aucune raison de venir.

Des mots bien pâles en comparaison aux milliers de questions qui envahissaient ses pensées. Elle aurait souhaité les poser toutes une à une. Toutefois, sa nervosité l'en empêchait.

Sieg souria de toutes ses dents lorsqu'Azuria prononça son nom. Elle avait enfin accepté la vérité: Il n'était qu'un pauvre assassin et jamais il aurait pu être Link, l'ex-roi du Surda. Mais si cela était vrai, comment expliquer toutes ces images et ces impresssions? On aurait dit qu'elles venaient d'un autre monde.... et c'était justement là où il se trouvait. Cet endroit n'était pas du tout l'Alagësia, et il était sûr et certain d'avoir déjà vu ce château... Il y était même déjà entré plusieurs fois.... oui, il y avait même déjà vécu! En tant que messager de la famille royale! Maintenant, une partie de son esprit devenait claire. Il connaissait cette ville: c'était la citadelle d'Hyrule, la capitale du Royaume, dirigé par nul autre que la princesse Zelda. Pourtant, cette Azuria semblait être la réelle souveraine. Dans ce cas, où pouvait bien se trouver Zelda, la princesse se trouvant dans ses souvenirs? Il quitta ses pensées lorqu'il se fit demander comment il était arrivé ici. Cessant de se poser toutes ces questions, il répondit.

-C'est tout ce que tu trouves à me demander? Eh bien, pour tout dire, je ne sais pas du tout. Je me trouvais sur la crête quand je me suis évanouï et j'ai atteri au beau millieu du marché de la ville. Je croyais me trouver dans un endroit inconnu, mais après quelques minutes, je me suis souvenu: Nous sommes à Hyrule, n'est-ce pas? j'ai déjà vécu dans ce château... j'étais messager de la famille royale.

Il arrêta ses explications et regarda autour de lui. Il se souvenait de ce jardin... c'est ici qu'il l'avait vue, pour la première fois. Elle était toute jeune, mais même à cette âge, elle montrait qu'elle avait de la maturité et un sens pour diriger et raisonner. Et puis c'était l'une des plus belles filles que Sieg n'avait jamais vues. Ses longs cheveux blonds, son sourrire resplandissant, ses yeux qui trahissaient chacunes de ses émotions... Maintenant tout lui revenait.

-Où est Zelda?

Sieg avait lancé cette phrase spontanément, sans le vouloir. Son désir de retrouver la fille de son enfance était maintenant plus grand que tout. Une partie de lui n'avait que pour but de la retrouver, mais il ne savait même pas pourquoi. Puis, il posa à nouveau son regard sur Azuria. La princesse lui faisait fièrement face, ne laissait parraître aucune pensées ou émotions. Enfin, il y eu un déclic...

-À moins que...

Oui, il le savait. Tout était clair, c'était elle, Zelda! Et dire qu'à leur dernière rencontre, il avait refusé de l'écouter et avait menacé de la tuer! Il avait commis une énorme erreur ce soir-là. Mais aujourd'hui, le destin lui offrait une seconde chance. Et il n'allait pas la laisser partir.

-Tu est Zelda, n'est-ce pas?

Azuria se raidit instantanément lorsqu'il lui parla de la Crête. Depuis combien de temps n'avait-elle pas posé les pieds là-bas ? Elle n'en avait aucune idée. Et dire que c'était à cet endroit qu'elle avait rencontré Link pour la première fois de sa vie. Elle s'en souvenait comme si c'était hier. Ce jour restait inlassablement ancré dans sa mémoire. Malgré ses efforts, la jeune femme n'arrivait pas à l'oublier. Impa, un soir, lui avait proposé d'effacer ses souvenirs pour qu'ils cessent de l'obséder. Cependant, elle avait ardemment refusé. Elle tenait trop à son passé pour s'en détacher. Même si cela devait lui causer des blessures incurables, elle souhaitait vivre avec. Oublier le passé, vivre le présent et imaginer le futur... Voilà un concept qu'elle avait du mal à adopter, ses pensées étant constamment tournées vers sa mémoire. Depuis le temps, elle s'était faite à l'idée que rien au monde ne pourrait la sauver de cette histoire. Enfin... à peu près.
L'elfe ne sut quoi dire lorsqu'il lui assura avoir déjà vécu au château. Etait-ce possible qu'il se souvienne de sa véritable identité ? Tout cela était si soudain ! Mais si vraiment c'était le cas, elle n'en revenait pas. Link: de retour en terre d'Hyrule. Un rêve qu'elle gardait précieusement pour chacune de ses nuits agitées. Car bien entendu, rêver du jeune homme lui arrachait quelques larmes qu'elle n'arrivait pas à taire durant son sommeil.

*- Je n'arrive pas à y croire... Comment sait-il ça ? Se demanda-t-elle en levant légèrement la tête vers Sieg. J'ai l'impression que je vais bientôt me réveiller. Tout cela est tout bonnement irréalisable.*

Comme pour s'assurer qu'elle n'était pas dans un délire, elle fixa l'ancien héros. Ces yeux fiers et beaux lui rendaient son regard avec la même intensité. La princesse y discerna une pointe de stupéfaction. Et pourtant, il restait maître de lui. Non voyons, c'était insensé. Et pourtant, ses doutes se confirmèrent quand il prononça son nom. Pas celui qu'on lui avait attribué une fois ses souvenirs effacés, non. Son véritable prénom, que tout le monde ici connaissait. Au premier abord, il ne semblait pas saisir qu'il parlait d'elle. La magicienne n'en tint pas rigueur. Après tout, qu'il ne la reconnaisse pas ne l'étonnait guère. C'est pour cette raison qu'elle ne fit aucune remarque jusqu'à ce qu'il reprenne la parole. Et là, pour la première fois, Azuria fut vraiment déstabilisée. Une expression de surprise se dessina sur son visage et ses mains se crispèrent en deux poings serrés. En effet, il avait raison. C'était bien elle la princesse Zelda. Inspirant profondément pour garder son calme, la jeune femme se contenta tout d'abord d'acquiescer d'un faible signe de tête. Son esprit était brouillé par un nombre incalculable de pensées qui l'assaillirent. Tout se mélangeait, formant une belle pagaille dans laquelle elle devait rapidement faire de l'ordre. Le temps qu'elle y parvienne, un long silence s'installa entre les deux jeunes gens. Ce ne fut qu'au bout de plusieurs minutes qu'elle se décida à le briser.

- C'est exact, je suis bel et bien Zelda. Je ne pensais pas que cela aurait de l'importance à tes yeux, commenta-t-elle en ne cessant de le contempler dans les yeux. Comment...

Soudain, l'elfe s'arrêta dans ses paroles. Il n'était peut-être pas nécessaire de lui poser ce genre de question pour le moment. S'il se souvenait de quelques détails, c'était déjà un grand pas. Trop le bousculer risquait de causer plus de souci qu'autre chose. Se retenant alors de le questionner, la magicienne reformula sa phrase.

- J'ai un peu de mal à croire que tu arrives à t'en souvenir. Tu semblais tellement persuadé que j'avais tort la dernière fois, souligna-t-elle en tentant de rassembler tout le sang-froid dont elle pouvait faire preuve sur l'heure.

Plus Zelda parlait, plus ses émotions la trahissait. Sieg voyait très bien qu'elle était amoureuse de lui et qu'elle avait pensé à son retour et à leur dernière discussions pendant tout ce temps. D'habitude, il aurait trouvé cela pathétique, mais cette fois, il ressentait une légère pitié. La pauvre avait tellement espéré, et maintenant qu'il était là, il avait peur de la décevoir. Ne voulant pas que tout cela aille plus loin, il décida de rester distant pour le moment, pour voir quelle allait être la tournure des événements.

-Euh... eh bien, lorsque je suis entré dans le château, tout m'est revenu en tête... je crois que...

Il fut interrompu par un groupe de soldat qui entra dans le jardin. Ils étaient une dizaine, tous bien armés. À leur tête, il y avait le commandant que Sieg avait rencontré plus tôt dans la soirée. Trois gardes bloquèrent l'entrée pendant que les autres allèrent à un endroit différent, regardant les alentours. Leur chef s'avança vers la princesse et regarda Sieg d'un air furieux. Puis, il prit la parole.

-Votre majesté, un groupe d'assassins est entré dans le palais. Ils ont déjà éliminé une bonne quinzaine des mes hommes et ont pour but de vous tuer. Tous le personnel est dans la grande salle, protégé par le reste de la garde. J'ai pris tous les soldats que j'ai pu trouver et nous sommes venus nous assurer que les fauteurs de trouble ne vous atteignent pas.

Tous les gardes semblaient stressés et ne tenaient plus en place. On aurait dit qu'ils savaient qu'ils courraient à leur perte en défendant leur souveraine. Sieg ne comprenait pas: des soldats bien entraînés ne devraient pas avoir peur d'une petite bande de tueurs assez fous pour entrer dans un palais aussi bien gardé. Pendant qu'il pensait à tout cela, il ne remarqua pas que deux soldats arrivèrent par derrière pour l'assomer. Ne pouvant parrer ce coup de masse derrière la tête, il tomba sur le sol. Le commandant fi signe à ses hommes de prendre le jeune homme et d'aller le déposer plus loin.

-Désolé de ne pas vous avoir prévenue, mais c'était ce qu'il fallait faire. Celui qui a fait venir les assassins est quelqu'un qui connait le château et qui y est déjà venu. Cet homme est notre principal suspect. Nousvous avons apporté une couverture et un oreiller, alors si vous voulez dormir, ne vous gênez pas.

Ecoutant la réponse de Sieg, Azuria ne savait plus vraiment quelle attitude adopter. Lui restait distant envers elle, ce qui la vexa sans qu'elle ne le veuille. Cependant, elle comprit que c'était la meilleure solution pour le moment. L'espace d'un instant, elle se demanda si elle allait un jour retrouver l'homme qu'elle connaissait vraiment. Ne voulant pas se tracasser pour ça, elle secoua légèrement la tête. Toutefois, la jeune femme n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit car un groupe de soldats débarqua en trombe dans les jardins. Le martèlement de leurs bottes ainsi que le bruit de métal qui les accompagnaient suffit à briser le silence tendu qui régnait autour d'eux. Le commandant en tête de troupe s'avança jusqu'à eux d'un pas assuré. Il semblait tout à fait débordé et son visage était crispé. Il ne fallut pas longtemps à l'elfe pour comprendre qu'il se tramait quelque chose de grave. A peine eut-elle pensé à cette éventualité que l'homme l'avertit de la présence d'assassins dans le château. Comment les gardes avaient-ils fait pour ne pas les intercepter plus tôt ?
La princesse voulut s'enquérir des détails de cette histoire quand soudain elle vit Sieg s'écrouler à ses côtés. Il venait d'être assommé par deux sentinelles qui le traînèrent à l'écart. Le commandant lui donna brièvement les raisons de ce coup bas. Ainsi, le jeune homme était le principal suspect dans cette histoire. Quelle idiotie ! Azuria voulut argumenter mais on ne lui en laissa pas le loisir. Un garde vint à sa rencontre pour l'éloigner des jardins où elle était une cible facile.

- Suivez-moi majesté, nous allons vous conduire en lieu sûr. Vous n'aurez rien à craindre, souligna-t-il d'un air qui se voulait vainement rassurant.

Toutefois, celle-ci se débattit légèrement pour qu'on la lâche. Le fantassin, un peu intimidé, desserra l'étreinte qu'il exerçait sur son avant-bras. La magicienne n'en attendit pas moins. Se retournant, elle fit face au chef de l'armée en le fixant avec un calme déconcertant. De son côté, il ne semblait pas avoir prévu un tel revirement de situation de sa part.

- Je suis consciente que vous agissez dans mon intérêt mais cet homme n'est pas un de ces assassins, répondit-t-elle en fronçant légèrement les sourcils. Je vous prie de renoncer à l'enfermer. Si vous ne le faite pas, je serais contrainte de ne pas écouter vos élucubrations à son sujet. Veuillez le relâcher immédiatement.

- Je regrette princesse, c'est impossible. Nous sommes sûrs que c'est ce vagabond qui est de mèche avec ces tueurs qui sont à votre recherche. Après tout, ils pénètrent dans le château dès son arrivée dans la Citadelle. Avouez qu'il ne s'agit pas d'une simple coïncidence. Nous allons l'emmener loin de vous pour votre sécurité.

Décidément, ce commandant était rancunier envers Sieg. La jeune femme s'en doutait: il agissait plus par vengeance que par sens du devoir. Et ses troupes lui obéissaient aveuglément, sans se soucier de l'injustice qu'exerçait le général. Il était hors de question qu'ils l'emmènent comme ça. La princesse lui adressa un regard soutenu avant de se diriger en direction de l'ancien roi du Surda. Les deux soldats qui le soutenaient s'immobilisèrent en la voyant arriver. Elle leur ordonna de le lâcher d'un signe de la main, ce qu'ils firent sans plus attendre. Mieux valait ne pas s'attirer d'ennuis avec la royauté... Aussitôt, l'elfe s'approcha du jeune homme et remarqua une profonde contusion dont s'échappait une estafilade de sang. Sans plus attendre, elle porta une main à la blessure qui se guérit. Pendant ce laps de temps, le commandant vint se mettre à ses côtés. Il la tira en arrière avec force et l'obligea à le suivre sans discuter.

- Dame Impa vous attend à l'intérieur, précisa-t-il à l'adresse d'Azuria. Elle tient à vous avoir à l'oeil tant que la menace plane sur vous. Emmenez-le, continua l'homme en désignant leur suspect du doigt tout en s'éloignant.

- Link ! Ne put s'empêcher de crier la princesse en tournant la tête vers Sieg, la peur se lisant enfin dans son regard.

Personne ne parût accorder de l'importance à cette plainte qui sonnait tel un cri de désespoir. La magicienne était tenue fermement par le commandant et fut obligée de le suivre. Toutefois, elle regardait les sentinelles emporter le jeune homme avec effroi. Elle redoutait le sort qu'ils lui réservaient.

Lorsque Sieg se réveilla, il était au beau millieu d'une cellule. Une voix distante l'avait tiré de son profond sommeil, causé par un coup de masse derrière la tête. Au début, il ne porta pas attention à ce qu'il entendait. Puis, il se rendit compte que des informations importantes étaient dites près de lui. Il s'aprocha donc de la porte sans faire le moindre bruit, et écouta.

-Est-ce que tu crois que c'est une bonne idée d'avoir fait ça? Nous pourrions être repérés à tout moment!

-C'est déjà trop tard... Zelda se doute de quelque chose... elle n'a plus

-Je sais, mais c'est quand même dangereux... Les soldats dispersés partout dans la ville pourraient nous trouver

-Écoute, nous avons tué ou emprisoné tous les gardes du château: on ne crain rien! Alors continue de suivre le plan... lorsque le chef te donnera le signal, nous tuerons la Princesse, et tous les sages, puis nous partirons sans qu'ils ne sachent ce qui s'est passé.

Sieg se leva lentement et vit qui étaient les deux personnes qui discutaient: ce n'était que deux gardes royaux. Mais dans ce cas, que voulait dire leur conversation? Il s'asseya, puis réfléchit un instant. Enfin, tout devint clair dans sa tête. Il prit deux de ses poignards dissimulés sous sa veste, qui n'avaient pas été pris par les gardes, et défit la serrure. À l'extérieur, il tua rapidement les deux soldats, qui n'eurent pas le temps réaliser ce qui se passait. Il devait retrouver la princesse le plus rapidement possible. Heureusement, il connaissait tous les couloirs du palais, ce qui le surpris. Il déboucha dans la chambre de la princesse, où il la trouva, accompagnée de cinq gardes. L'un d'eux s'approcha de la souveraine, avec un couteau et tenta de la tuer pendant qu'elle avait la tête ailleurs et qu'elle n'y prêtait pas attention. Sieg se jeta sur lui et lui trancha la gorge d'un geste rapide.

-Zelda, prends une arme! Les assassins ont tué les Gardes et ont volé leur uniforme!


Les Assassins reculèrent de quelques pas, stupéfaits. Celui qui semblait être leur chef lança à deux d'entre eux.

-Prévenez le commandant! Nous sommes découvert! Qu'on tue la sage de l'ombre!

Deux étaient partis, il n'ent restait plus que trois. Tous sortirent leurs armes et regardèrent Sieg d'un air surpris. Aucun d'entre eux ne savait comment ce parfait vagabond aurait pu savoir ce qui se passait. Maintenant, leur plan était tombé à l'eau.

-J'ignore comment tu as découvert qui nous étions, mais je te promets que si tu nous laisse la princesse, nous allons te laisser tranquille... Tu as ma parole!

Nullement surpris que le tueur essaie de gagner sa confiance, Sieg adopta une position de combat Sheikah. Il ne quitta pas son interlocuteur du regard et garda sa fierté et son sang froid.

-Étant moi-même un assassin, je sais que les gens comme nous n'ont aucunne parole... et puis, il y a tellement de gens, dans cette ville! Pourquoi la princesse?

-Tout simplement parce que depuis que Link est parti, elle ne pense qu'à lui et arrive à peine à diriger notre royaume! Nous avons besoin de changements....

Après s'être faite traînée pendant quelques minutes à travers le palais, Azuria finit par arriver dans sa chambre. À l'intérieur, cinq soldats attendaient en cercle autour de son lit. Mais aucune trace de sa nourrice. Déconcertée, la jeune femme ne comprenait pas l'absence d'Impa. Le commandant lui avait pourtant explicitement déclaré qu'elle voulait la voir. Cependant le dit chef de l'armée s'était déjà éclipsé avant que l'elfe n'ait le temps de lui en poser la question. Elle se retrouva donc seule, entourée d'une garde rapprochée. Etrangement, aucun de leur visage ne lui était familier. Même celui qui semblait être leur supérieur ne lui disait rien. Elle était néanmoins persuadée d'avoir rencontré chaque général, lieutenant ou second. Toutefois, elle n'en tint pas rigueur, étant de retour à Hyrule depuis peu. De plus, ce n'était pas elle qui s'occupait le plus de son armée. Résignée, la princesse de désintéressa vite des sentinelles qui la surveillaient. Ne pouvant pas rester plus d'une seconde assise, elle fit le tour de la pièce d'un pas lent. A chaque mouvement, elle percevait les regards qui se tournaient dans sa direction. Rien de plus désagréable que de se sentir surveillé. Elle ne supportait pas vraiment ça et pourtant, elle ne faisait aucune remarque à ce sujet.

*- J'espère que tout va bien pour lui, se surprit-elle à penser tandis qu'elle arpentait la pièce avec inquiétude. Je dois absolument m'assurer qu'il ne lui est rien arrivé...*

Sans attendre plus longtemps, la magicienne se dirigea vers l'unique porte. Malheureusement, elle fut arrêtée dans son élan par un homme plutôt musclé qui lui barra la route. N'appréciant guère ce comportement, elle leva les yeux vers lui d'un air courroucé.

- J'aimerais passer si vous n'y voyez pas d'inconvénients, déclara-t-elle en s'efforçant de garder son calme malgré la situation. Puis-je ?

- Pardonnez-moi mais j'ai ordre de ne pas vous laisser sortir. Ces assassins ont l'air très organisés et vous donner l'autorisation d'arpenter les couloirs du château serait totalement insensé. Veuillez rester ici princesse, au moins jusqu'à ce que les choses s'arrangent.

Ne voulant pas contredire le fantassin, Azuria fit volte-face en soulevant partiellement les pans de sa robe. Bien qu'elle fut contrariée, elle ne le fit pas savoir sur l'expression de son visage. Soit, qu'il en soit ainsi. Pour le moment, elle demeurerait ici en guettant l'arrivée de la Sheikah. Perdue dans ses pensées, elle s'assit sur une chaise qui se trouvait face à un grand miroir qui reflétait le décor de la chambre. N'y accordant aucune attention, elle tourna la tête dans une autre direction. C'est alors que soudain, Sieg entra dans la pièce. Son image se reflétait dans la glace ainsi que celle d'un soldat brandissant un couteau. La pointe de ce couteau était dirigé vers la jeune femme qui écarquilla les yeux de stupeur. Toutefois, le bretteur eut tôt fait de se débarrasser de cet assassin. Lorsqu'il lui conseilla vivement de dégainer une arme quelconque, elle ne se fit pas prier. Portant une main sur le pommeau de son épée, elle la retira de son fourreau. Celui qui l'avait précédemment empêché de quitter la pièce s'adressa à deux de ses subordonnés qui s'empressèrent de suivre ses sommations. Impa était en danger ! L'elfe ne pouvait pas la laisser seule sans rien faire. Cependant, elle fut tétanisée en apprenant les raisons qui poussaient ces tueurs à vouloir sa mort.

- Car vous préféreriez que Ganondorf revienne au pouvoir peut-être ? Demanda-t-elle avec une ironie à peine dissimulée. Vos agissements sont dignes de lui.

- Pourquoi pas... Au moins lorsqu'il gouvernait, nous pouvions agir sans problème. A cause de vous, notre travail devient difficile. Depuis votre retour, les gens comme nous ont du mal à trouver leur place dans ce monde stupide de paix éternelle, répliqua l'un des assassins avec froideur. C'est pour cela que nous avons décidé d'agir maintenant.

Puis, sans rien ajouter de plus, celui qui venait de prendre la parole se jeta sur Azuria. Néanmoins, elle avait prévu cela et esquiva l'attaque avec agilité. Une fois arrivée dans le dos de son adversaire, elle lui asséna un violent coup avec le côté tranchant de son épée. Puis, avant que l'homme ne s'écroule sur le sol, elle le transperça de son arme. La magicienne vint ensuite se positionner aux côtés de Sieg. Ne lui adressant qu'un bref regard, elle reporta son attention sur les deux assassins restants.

Sieg restait d'abord un peu stupéfait de voir la princesse manier l'épée avec tant d'assurance et de rapidité, tout en gardant son sang froid. Elle n'en avait pas l'air au premier coup d'oeil, mais Zelda pouvait se montrer meurtrière et sans pitiée, surtout vis-à-vis les gens destinés à créer le mal. Sans pour autant continuer de se pauser des interrogations sur les capacités de la jeune femme, il lança deux de ses poignards directement sur l'un de ses opposants. Celui-ci en reçu un en plein coeur, et l'autre au milieu du ventre. N'ayant pu éviter un tir si précis, il se vida de son sang et tomba sur le sol dans un cri de douleur avant de mourrir. Le second passa également à la charge, prenant pour cible Sieg, qui n'était pas armé. Mais le jeune était beaucoup plus rapide et ne se laissa pas impressionner: il fit une roulade entre les jambes de son attaquant, se retourna et lui cassa le cou. Puis, il rammassa ses armes sur le corps de l'autre assassin et s'adressa à la princesse.

-Va surveiller l'entrée de la pièce. Et surtout, ne me regarde pas.

Lorsqu'il fut sur et certain qu'il était à l'abri du regard de Zelda, il retira ses vêtements et enfila l'uniforme de la garde royale que portait un des assassins. Il s'assura de cacher légèrement son visage avec le casque, pour ne pas être reconnu, puis pris la princesse par le bras. Il la serrait solidement, comme si il souhaitait lui faire du mal. Pour qu'elle ne se pose pas de question et qu'elle n'ait pas peur, il lui expliqua la situation.

-Nous allons descendre dans le grand Hall pour délivrer le personnel. Plus de la moitié des assassins doivent être partis, maintenant qu'ils savent qu'ils sont découverts. Nous allons leur faire croire que quelqu'un a tué ceux qui étaient chargés de ton élimination et que je suis le seul survivant. Pour l'instant, essaie d'avoir l'air d'être une prisonière.

Ne lui laissant pas le temps de répondre, il descendit rapidement les escaliers en la serrant contre lui, un poignard sous sa gorge. Lorsqu'ils arrivèrent dans la grande salle, ils trouvèrent une vingtaines de ''gardes'' qui commençaient à tuer les femmes de chambres, les boulangers et les jardiniers qui étaient sans défense. Plus loin, on voyait le commandant. Il regardait ce spectacle avec le sourrire pendu jusqu'aux oreilles.

-Bon, c'est assez pour l'instant! conduisez les survivants aux cachots!, ordonna t-il à ses hommes. Puis, il se retourna vers l'un de ses subalternes. Avez-vous retrouvé les sages?

-Non, sire. Selon nos informations, seule la sage de l'ombre était présente lorsque nous sommes entrés ici. Nous l'avons droguée et en enchaînée. Elle devrait se réveiller d'ici quelques jours, d'ici-là, nous pourrons jeter un sort sur sa cellule pour l'empêcher d'utiliser ses pouvoirs.

-Parfait. Dès qu'elle se réveillera, je veux que vous l'interrogiez: nous avons besoin de savoir où se trouvent tous les sages.

Il arrêta de parler lorsqu'il aperçu la princesse. Il fut tout d'abord surpris, puis rassuré de voir qu'un de ses hommes la tenait, car il ne se doutait pas que Sieg s'était déguisé. D'un air triomphant, il s'approcha de ce qu'il pensait être un de ses hommes.

-Alors, vous avez réussi? Combien de nos hommes sont morts pour la capture de cette porteuse de triforce?

-Deux hommes, monsieur.

-Seulement deux? Voilà qui est beaucoup moins que ce que je pensait. On dirait que les mortels peuvent bien rivaliser avec les élus des dieux, finalement., dit-il , en souriant machiavéliquement. Conduisez-la dans une cellule. Je veux qu'elle soit sous surveillance intensive.

Le jeune homme n'eut pas le temps de dire ou de faire quoi que se soit. Un assassin qui était présent lorsque Sieg était entré dans la chambre s'était approché de lui et avait fait tomber son casque. Il cria haut et fort que cet homme était un imposteur. Ne sachant plus quoi faire, celui-ci serra la magicienne contre lui et se concentra. Instictivement, il invoqua le vent de Farore, et les deux jeunes gens disparurent dans un éclair vert.

S'exécutant sans poser de questions, Azuria suivit le jeune homme qui la serrait contre lui, une lame sous le cou. Elle tenta de prendre l'air le plus apeuré dont elle était capable. Une fois qu'ils eurent retrouvés les assassins, l'elfe fut sidérée de les voir tuer tout le personnel du château à portée de main. S'ils voulaient l'assassiner elle, pourquoi s'attaquer à ces innocents ? Elle n'en revenait pas d'autant d'injustice. Il lui fallut faire preuve d'un grand sang-froid pour ne pas laisser éclater son indignation. Gardant la même expression effarée sur son visage, elle écouta la discussion entre le commandant et ses subordonnés. Au moins le reste du conseil des sages était en sûreté même si Impa, de son côté, courait un grave danger. Il fallait absolument que la jeune femme la sauve des griffes de ces meurtriers. Qui sait ce qu'ils avaient l'intention de lui faire subir pour qu'elle trahisse les autres sages ? Mieux valait ne pas l'imaginer.
Apercevant le chef de l'armée, l'elfe ne put s'empêcher de froncer les sourcils sous la colère. Elle n'arrivait pas à croire que cet homme qui l'avait protégé pendant de nombreux mois n'avait en réalité qu'un seul et unique but: mettre fin à ses jours. Et dire que tout ce temps, elle ne s'était douté de rien. Peut-être que si elle avait été plus attentive, elle aurait déjoué les noirs desseins de l'Hylien. Malheureusement, ce n'était pas le cas: ce qui rendait la perfidie encore plus grave à ses yeux. Et voilà qu'il se moquait ouvertement d'elle en tournant en dérision les pouvoirs divins dont elle disposait.

*- Si tu savais ce qui s'est réellement passé, tu n'afficherais pas un air aussi victorieux espèce de renégat, pensa la princesse en serrant discrètement les poings. Ne me sous-estime pas... Je ne t'ai pas encore montré de quoi j'étais capable.*

Puis, alors qu'il ordonnait à Sieg de la conduire dans les cachots, les événements s'enchaînèrent sans qu'elle ne puisse réagir. Un bruit de métal touchant le sol, un hurlement et une forte étreinte. Tout le reste était flou dans son esprit et il lui fallut un long moment avant de comprendre ce qui venait de se dérouler sous ses yeux. Ainsi, leur plan venait de tomber à l'eau à cause d'un homme qui avait accidentellement fait tomber le heaume de Sieg. Aussitôt, il l'avait reconnu et avait sonné l'alerte. Par réflexe, Sieg l'avait pris contre elle et comme elle ne se débattit pas, il put invoquer le vent de Farore qui les emporta à l'extérieur du château. Ils réapparurent beaucoup plus loin, dans une ruelle totalement déserte de la capitale. Ici, ils étaient à l'abri des regards. De plus, la nuit était tombée et les citadins avaient regagné leurs demeures. Quelques bruits de pas vinrent à leurs oreilles mais rien de bien inquiétant car ils se dissipèrent aussi vite qu'ils étaient apparus. Toutefois, ils ne pouvaient pas rester longtemps dans cette impasse sombre.
Dès qu'elle eut retrouvé ses esprits, la magicienne leva les yeux vers Sieg. Puis, dans la confusion, elle se recula de quelques pas pour se dégager de lui. Elle inspira alors une grande bouffée d'air frais en fermant les yeux. Une brise légère vint alors caresser son visage. Une belle nuit en perspective. Il faisait plutôt chaud et un vent rafraîchissant se levait. Les étoiles brillaient de mille feux et la lune, dans sa rondeur éclatante, veillait sur le paysage silencieux. Personne ne pouvait se douter du drame qui était en train de se produire derrière les murs du palais.

- Nous l'avons échappé belle, souligna la princesse avec un calme surprenant. Heureusement que tu as pu nous sortir de là grâce au vent de Farore. Cependant, nous devons y retourner. On ne peut pas laisser Impa là-bas...

Se calant contre le mur face à Sieg, Azuria le regarda dans les yeux. Son regard, troublant et déterminé, sondait celui dans lequel il était plongé. Toutefois, elle fut surprise de ne rien y discerner. C'était comme si le jeune homme cherchait consciemment à taire toute émotion. Il lui semblait avoir affaire à une barrière dont elle n'arrivait pas à abaisser la garde. Pourquoi donc tant de retenue devant elle ? L'elfe n'en avait aucune idée. Néanmoins, elle ne fit aucune remarque à ce sujet. Relevant imperceptiblement la tête, elle ne quitta pas Sieg de son regard nébuleux. Elle s'adressa ensuite à lui pour ne pas que le silence ne s'installa entre eux.

- Même si elle ne risque rien pour le moment, elle est en danger, continua-t-elle comme si de rien n'était. Bien entendu, il faudrait que tu m'apportes ton aide. Puis-je compter sur toi Sieg ?

Dès que la princesse l'eu lâché, Sieg parti dans son esprit et se posa diverses questions. Tout d'abord, comment avait-il fait pour se trouver dans le château quelques secondes plus tôt et maintenant être dans un coin sombre et perdu de la ville? Ce n'était pas la princesse qui avait fait cela, car selon ses souvenirs, elle n'avait pas le pouvoir de disparaître. Alors, c'était lui. Tout ce qu'il avait fait, c'était souhaiter être loin, s'échapper et sauver sa vie.... ainsi que celle d'Azuria. Maintenant tout était clair: il était bel et bien Link, porteur du triforce du courage. Mais alors comment avait-il pu perdre sa mémoire et devenir assassin du jour au lendemain, lui qui était roi du Surda? Tout cela n'avait aucun sens.... De plus, les seuls souvenirs qu'il gardait de son passées étaient quelques noms ou images plus ou moins floues. Heureusement, il avait Azuria, et il pourrait lui poser toutes les questions qu'il voudrait et elle serait bien heureuse de répondre, elle qui souhait tant qu'il retrouve sa personalité d'autrefois. Lorsqu'elle parla de retourner au palais, il se raidit.

-Il n'en est pas question. Si nous y allons, ils nous trouveront et nous tueront, c'est inévitable. De plus, ils ont dit qu'ils ont besoin d'Impa pour lui soutirer des informations, donc il ne la tueront pas. Si nous allons au palais, nous mourront et avec ta mort, les assassins gouverneront le royaume.

Il s'approcha d'elle et la prit par les épaules, plongeant intensément son regard dans le sien, prouvant ainsi qu'il était sérieux et que tout ce qu'il allait lui dire était d'une importance capitale.

-À partir de maintenant, nous ne pouvont faire confiance à personne. Le commandant n'est pas dupe: il va libérer les prisonniers et les obliger à travailler pour lui. Petit à petit, l'armée sera corrompue et nous n'auront plus aucun espoir de sauver notre patrie

Il avait dit ''notre'' sans y penser. Il n'avait plus aucun contrôle sur ses dires et ses actions, c'était comme si quelqu'un avait pris sa place, qu'une partie de son esprit ne demandait qu'à sortir et à exister. Confus, il la lâcha, puis se retourna et marcha un peu. Sur le rebord d'une fenêtre, il attrapa des vêtements sombres qui, une fois portés, cacheraient tout le corp et une bonne partie du visage.Il en lança quelques-uns à Azuria et lui fit signe de les enfiler par dessus ses vêtements, ce qu'il fit aussi.

-À présent, tu m'appelleras Allan. Tu devras aussi te trouver un faux-nom. Nous seront un couple de marchands qui viennent de loin. Se sera la seule façon de sortir d'ici et de ne pas être découverts peu importe où nous allons. Maintenant, j'ai besoin de savoir si tu connais un endroit où nous pourront être en sécurité, trouver des gens qui nous seront fidèles pour former un groupe de combatants, et où nous pourront manger et dormir. Tu as une idée?