Le passé et l'avenir ne font qu'un (pv Azuria)

Sieg s'approcha de la princesse et se colla contre elle, plaçant ses bras derrière les siens pour l'aider à couper les fruits et à les placer dans le petit bol de bois. Bien sûr, l'aide qu'il lui apportait était futile, mais il y avait longtemps qu'ils n'avaient pu se toucher, et il avait envie de sentir la chaleur du corps de celle qu'il aimait. Mais pourtant, cette fois aucune chaleur ne s'en dégageait. Il était d'une froideur suprenante. Peut-être était-elle encore plus mal en point qu'il ne le pensait? Ou n'était-ce que la fatigue et les cauchemars qui la tourmentaient?

-Je crois qu'Impa et les autres sont déjà entrain de délibérer dans la salle de réunion. J'ai entendu quelques bribes de conversations dans le couloir, tout à l'heure, et je ne crois pas qu'ils savent quelle est la plus intelligente décision à prendre vis-à-vis l'armée blanche.

Les morceaux de fruits tous placés dans le récipient, Le jeune homme alla s'asseoir sur le lit aux côtés d'Azuria, le bol à la main. Il y prit un morceau de pomme, le mangea lentement et invita sa compagne à en faire de même. La nourriture ne se convervait pas bien montagnes, loin des champs où ils avaient été cultivés. Donc, le modeste repas auquel ils avaient droit n'était pas digne d'un banquet. Mais puisqu'ils étaient tout deux épuisés et, dans le cas de Sieg, affamé, cela ferait l'affaire. Malgré le fait qu'il pouvait se rassasier, le héro était toujours inquiet à propos du rêve que lui avait raconté Azuria. Bien sûr, il brûlait d'envie de lui en parler, de lui poser des questions, et d'aller jusqu'au fond de cette faire, mais se dit que ce ne serait pas le meilleur moyen de la rassurer. Il biffurqua donc sur un autre sujet.

-Lorsque nous auront le temps, nous devrions aller sur les plaines avec nos chevaux. Ils doivent s'ennuyer, seuls à l'écurie, sans soleil ou herbe à bouter.

- Tu penses qu'il s'agit là d'une bonne idée ? Après tout, la plaine n'est plus un endroit très sûr, fit-elle remarquer avec calme. Mais tu as sûrement raison ; cela ne peut que leur faire du bien.

Azuria avait retrouvé sa tranquillité une fois aux côtés de Sieg. Le maigre repas s'était écoulé dans le silence, mais cela ne l'avait pas importuné. Au contraire, cette sérénité lui avait permis de reprendre posément ses esprits. Ainsi, calée contre l'épaule du jeune homme, elle l'écoutait paisiblement. Remarquant que le bol était désormais vide, elle le dégagea des genoux du héros et le posa un peu plus loin. Ces moments là lui faisaient le plus grand bien ; ils étaient seuls, sans personne pour les importuner et ils n'avaient pas besoin de se cacher aux yeux des sages. La princesse pouvait enfin se détendre ; et que Sieg ne lui pose aucune question sur son rêve la soulagea. Il se montrait toujours compréhensif dans ce genre de situation. C'est pourquoi, au bout d'un court temps de réflexion, elle se releva en entraînant le jeune homme par le bras.

- Autant y aller tout de suite, déclara-t-elle avec un sourire de nouveau resplendissant aux lèvres. Il y a de nombreux endroits que je ne connais pas encore sur la plaine. On pourrait se balader jusqu'à la tombée de la nuit.

Puis, sans attendre une quelconque protestation, la magicienne l'invita à la suivre. C'était le moyen parfait pour lui faire oublier ses tracas. Ils se dirigèrent vers les écuries où les deux chevaux étaient cloîtrés l'un à côté de l'autre. Ils étaient d'ailleurs très reconnaissables : Tempête avec sa robe de neige et Epona avec son liserai blanc en pointe qui lui coupait le chanfrein en deux. Dès que les deux équidés les virent arriver, ils hennirent pour montrer leur enthousiasme. En effet, ils comprirent aussitôt ce qu'une visite pouvait signifier ; au moins une heure de liberté à galoper sur la plaine !
Leur pansage fut rapide et en quelques instants, cavaliers et montures étaient parés pour une virée tranquille. Ils ne tardèrent alors pas plus longtemps et quittèrent les écuries qui se trouvaient non loin du grand Hall. Ils prirent un passage secret, ce qui leur permit de déboucher près des montagnes, à l'extérieur du village Cocorico. De là, ils avaient une vue d'ensemble sur la plaine qui s'étendait à perte de vue. Il devait être aux alentours de deux heures de l'après-midi, ce qui leur laissait le temps de se promener en tout tranquillité. A peine furent-ils sortis du passage, Azuria se tourna vers Sieg.

- Y a-t-il un coin où tu veuilles te rendre en particulier ? Malheureusement... Nos choix sont assez restreints vu le nombre de territoire que Dumcan contrôle.

-Essayons simplement de ne pas trop nous approcher de l'orée de la forêt Kokiri, et tout ira bien.

En effet, puisque l'armée blanche avait rasé la forêt quelques jours plus tôt, il ne devait en rester que des cendres et de la poussière. Au fond, cela ne le dérangeait pas vraiment de voir ce qui en restait, mais quelque chose, en lui, refusait d'y aller. Et ce quelque chose ressemblait à une voix qui lui disait *J'ai grandi là-bas. Je ne veux pas voir mon ancien village en cendres.* .... les restes de l'esprit de Link, peut-être?


La tête dans les nuages, il laissa Epona galoper dans les prés, sans vraiment lui donner de direction ou l'obliger à ralentir. De toute façon, c'était ce qu'il souhait en la sortant de l'écurie: qu'elle puisse vivre un instant de liberté après tout ce temps enfermée dans les montagnes. Et puis, elle semblait apprécier le fait de galoper aux côtés de Tonnerre. Autour d'eux, le paysage était époustouflant: l'herbe était d'un vert éclatant, le soleil était haut dans le ciel, lui-même parsemé de quelques nuages qui donnaient un peu d'ombre à l'occasion. Et le vent, quant à lui, soufflait ardement sur les quelques arbres parsemés ici et là, les laissant danser en agitant leur feuilles. Il n'y avait pas à dire; malgré le fait qu'Hyrule était souvent la cause de grandes guerres et de plusieurs morts, elle restait une terre magnifique où, normalement, la nature dominait pacifiquement. Sans que Sieg ne s'en rende vraiment compte, Epona le guida vers un endroit des plaines qu'il n'avait que très peu exploré jusqu'à présent. L'herbe devient de plus en plus rare, laissant place au sable. Autours, de grands rochers devenaient de plus en plus nombreux, jusqu'à ce que le couple et leur montures se trouvent dans un ravin. Finalement, les chevaux s'arrêtèrent sur le bord d'une petite Oasis entourée de palmiers et d'un peu de végétation. Au loin, un Océan de sable s'étendait devant ses yeux: le désert Gérudo.

-C'est curieux... Je croyais que nos montures voudraient profiter de la verdure des plaines, mais elles nous ont conduits au désert!

Sans poser davantage de questions, Sieg sauta de sa jument, la laissant aller se désaltérer à l'oasis. Il regarda les alentours: le ravin était plutôt calme. Aucune trace de Moblins, ou de l'armée blanche. Ce n'était pas surprenant, puisque la forteresse Gérudo, où vivait la majorité de la population, était bien loin des ravins, au coeur du désert, où peu de gens s'aventuraient. Il était même possible que plusieurs miliciens aient essayé d'y aller, mais n'ont trouvé que la mort en tentant ce voyage périlleux. En effet, sans un guide qui connaisse bien cet environnement hostile, tenter de trouver la forterrese du peuple des sables était un vrai suicide.

-Et si nous passions la nuit ici? Je commence à étouffer, dans les montagnes. La chambre que les sages nous ont préparée est très bien aménagée, mais ce n'est pas comme une bonne nuit à la belle étoile... Qu'en dis-tu?

- Pourquoi pas... Toutefois je crains qu'Impa ne se fasse du mauvais sang pour nous, souligna l'elfe, l'air gênée. Mais quand on y pense, cela fait une éternité pour que n'avons passé de nuit tranquille tous les deux, sans tracas...

La princesse inspecta brièvement les alentours et remarqua qu'il n'y avait personne à part eux. Il ne devait pas y avoir âme qui vive à plus d'un kilomètre à la ronde. Ainsi, ils ne verraient peut-être que quelques Gérudos durant la soirée si l'occasion se présentait. Or, même en ces temps de conflits, le peuple du désert quittait rarement sa Forteresse sous l'ordre de Nabooru. Il s'agissait donc là d'une opportunité que la jeune femme se refusait à ne pas saisir. Il était tellement rare que de tels instants leur soient accordés ! C'est pourquoi elle finit par se retourner en direction de Sieg. Un sourire illumina les traits de son visage alors qu'elle déclarai :

- Tu m'as convaincue, restons ici. Je vais chercher de l'eau pour que nous n'ayons pas à le faire plus tard dans la soirée.

Azuria descendit de Tonnerre qui s'empressa de retourner auprès d'Epona. Puis, elle se dirigea lentement vers l'Oasis. Elle avançait de son pas léger, glissant sur le sable qui s'envolait au moindre de ses mouvements. C'était la première fois qu'elle venait dans cet endroit singulier du royaume. Toutefois, elle s'y sentit en sécurité. La magicienne savait qu'elle ne risquait rien, accompagnée de Sieg et à des kilomètres de l'armée blanche. C'est pourquoi elle déposa son épée au pied d'un palmier. Lorsque la gourde fut remplie à ras bord, elle leva les yeux pour apercevoir le soleil frôler l'horizon. Ainsi, ses rayons ardents qui provoquaient la chaleur des lieux disparurent de l'autre côté du désert des Illusions. Pourtant, même si la nuit tombait, il n'y avait qu'une petite brise pour permettre à n'importe quel Hylien de s'endormir paisiblement dans cet endroit dénué de vie. S'arrachant à sa contemplation du paysage environnant, la princesse rejoignit le héros avec lenteur. Elle semblait danser, faisant un léger soubresaut au moindre de ses pas tandis qu'elle fredonnait une mélodie. Celle-ci était douce et exotique, convenant parfaitement aux lieux dans lesquels ils se trouvaient. Cela faisait trop longtemps que l'elfe n'avait pas chanté : tous ses ennuis évaporés, elle était de nouveau épanouie ici.
Avant de retourner auprès de son bien-aimé, Azuria voulut d'abord s'occuper un peu de Tonnerre. Rapidement, elle lui ôta sa selle ainsi que le filet qui l'empêchait de boire avec aisance. Dès que ce fut fait, elle revint aux côtés de Sieg.

- Alors, as-tu prévu quelque chose pour clore cette ballade à cheval ? Lui demanda-t-elle en le fixant de son regard nébuleux.

S'approchant avec grâce, la magicienne se posta juste en face du jeune homme. L'espace d'un instant, elle hésita et resta devant lui sans bouger. Mais elle finit par entourer son cou de ses bras avec délicatesse, ce qui était autrefois devenu un automatisme. Il lui semblait que le temps s'était affreusement écoulé depuis leur retour sur leurs terres natales. Tout ces mois sans fin qui étaient passés et où l'elfe avait perdu l'habitude de montrer une telle tendresse...


hrpg: erm... désolée je n'y ai pensé qu'après avoir tout terminé mais désolée, ça risque d'être galère de répondre je crois xD. Encore désolée ^^*

Sieg fut légèrement surpris lorsqu'Azuria entoura son cou de ses bras. Bien sûr, cela ne le gênait pas du tout, au contraire. Il était seulement... peu habitué à ce genre de contact physique. Et même si les souvenirs de Link était bien ancrés dans son esprit, il ne savait pas du tout comment agir avec Azuria... Cette femme qu'il trouvait belle, qu'il admirait, et qu'il aimait plus que tout. Ne voulant pas rester figé là devant elle, il approcha lentement ses mains du corps de la princesse et l'enlaça à la taille, la rapprochant encore plus de lui. L'espace d'un instant, il regarda les cheveux et eu envie de les attacher, puis se dit qu'ils étaient bien dressés, mais qu'ils étaient aussi fatigués et qu'ils ne s'échapperaient pas. De plus, ils pouvaient compter sur eux pour être réveiller en cas d'attaque ou de quelconque danger.

-Et si nous faisions un feu? Les nuits du désert sont fraîches et il ne faudrait pas attraper froid.

Il déposa un tendre baiser sur les lèvres de son interlocutrice, chose qu'il rêvait d'envie depuis plusieurs heures, puis se détacha de son enlacement. Heureusement, dans le sac que traînait Épona, il apportait toujours l'essentiel de survie. Un peu de bois, du silex, un peu de nourritures, et quelques couvertures chaudes. Il sortit le tout, les plaça non loin de l'Oasis, sur de la verdure, entre deux palmiers. Il étendit les couvertures sur le sol, puis, à côté, plaça le boit, qui s'enflamma bientôt grâce au frottement du silex qui produisit vite des étincelles. Il voulut réchauffer un petit morceau de viande qu'il avait emballé, mais se résigna au dernier instant, se disant qu'Azuria n'aurait probablement pas faim, comme d'habitude.

-Viens, je ne te ferai pas mal. Je te le promets , lui dit-il, sourrire aux lèvres.

Puis, il chercha quelque chose dans l'une de ses nombreuses poches. Il n'en avait pas l'air, mais transportait avec lui beaucoup plus de choses que quiconque pourrait le penser. Tout cela était cependant très bien dissimulé, témoignant de ses talents de voleur. Enfin, il trouva ce qu'il cherchait, et le montra aux yeux de la femme à ses côtés. C'était un petit objet de porcelaine muni de trous et d'une embouchure: un Ocarina.

-Je t'ai entendue fredonner tout à l'heure, et j'avoue que le son de ta voix m'a laissé... sans voix, justement. Et si, pour rendre cet endroit silencieux et aride plus enjoué, je t'accompagnais alors que tu chantes une petite mélodie?

hprg: Au fait, j'ai oublié de le dire dans mon MP... Félicitations pour ton concours, Troisième, c'est pas rien

Azuria fut enchantée en reconnaissant le petit instrument qui était logé dans la paume de Sieg. De nombreuses fois, elle avait eu l'occasion d'entendre Link jouer de l'ocarina qu'il tenait de Saria. La mélodie qui en sortait était envoûtante entre les mains du jeune homme. On ne pouvait se lasser de cette musique si douce qui berçait quiconque avait la chance de l'écouter. C'est pourquoi la princesse afficha un sourire ravi lorsqu'il lui proposa de l'accompagner tandis qu'elle lui chantait le premier morceau qui lui venait à l'esprit. Il ne lui fallut que très peu de temps pour trouver la chanson qui serait parfaite pour un duo avec l'Ocarina. C'était une ballade qu'elle connaissait aussi loin que ses souvenirs lui permettaient de se le rappeler. Sans tarder plus longtemps, l'elfe déclara :

- Dans ce cas, j'ai la mélodie idéale. J'espère qu'elle te rappellera quelque chose.

Sans plus attendre, la princesse se mit de nouveau à fredonner cette chanson dont elle venait de parler. Il n'y avait pas de paroles à proprement dit ; il s'agissait d'une suite de sons qui s'échappait de sa bouche avec harmonie. Le timbre de sa voix était doux et le rythme lent. Toutefois, avec le silence qui régnait aux alentours, son chant porta loin dans le désert. Cette mélopée retraçait toute son enfance qui, pourtant, avait été si mouvementé. Elle se souvint des soirées au château, des discussions, brèves soient-elles, avec Link... Tout ceci vint l'assaillir sans pour autant qu'elle ne cesse de chanter.
Quelques seconde après qu'elle ait commencé, la jeune femme entendit l'Ocarina se joindre à elle. A eux deux, ils couvrirent le crépitement du feu, le pas nonchalant des chevaux ainsi que le sifflement du vent. Tout autour, il n'y avait plus rien à part une étendue sans fin. Ils étaient tous les deux, seuls et sans que quoi que ce soit puisse rompre cette atmosphère paisible. Mais il fallut bien que tout ceci s'arrête ; Azuria baissa le ton de sa voix jusqu'à ce qu'il ne s'agisse que d'un murmure. La mélodie de l'Ocarina fit de même et le silence revint petit à petit. Profitant de cet instant, la magicienne observa de nouveau le paysage environnant. Les bras appuyés sur les genoux, elle finit par se tourner vers Sieg en posant une main sur la sienne.

- Bien... Maintenant que dirais-tu de faire une promenade à pied ? Proposa-t-elle en souriant discrètement. Je ne suis jamais venue au désert des Illusions et j'aimerai tellement que tu me montres un peu. Et puis n'étant pas fatiguée, je ne risque pas de dormir avant longtemps. Alors tu acceptes ?

hrpg: je tiens juste à préciser que j'ai pas arrêté d'écouter la dite chanson pendant tout mon poste xD (la ballade de Zelda ^^)

Sieg afficha un regard confus lorsqu'Auzuria lui demanda de lui montrer le désert. Lui non plus n'était jamais venu visiter les environs, et n'était arrivé à Hyrule que depuis peu de temps. Pourtant, alors qu'il regardait autour de lui, il se rendit compte que ce paysage lui était familier. Des ravins à l'oasis, en passant par le moindre grain de sable... Oui, il connaissait bien le désert. Il y était souvent venu, et connaissait chaque recoin d'Hyrule. Enfin, Link en connaissait chaque recoin. Ce restant de mémoire pris dans sa tête le fit frissonner légèrement. Il détestait avoir de petites crises d'identité comme celle-ci, mais bon, il allait devoir s'y faire. Prenant la princesse par la main, il commença à marcher vers l'étendue du désert. Quelques pas plu loin, lorsque l'oasis fut bien derrière eux, ils se retrouvèrent dans un véritable labyrinthe de pierre, creusé par le vent à même le ravin. Si ils continuaient plus loin, ils arriveraient dans la mer de sable, et pourraient ensuite atteindre la forteresse Gérudo. Mais, chaque chose en son temps...

-Je ne vois pas vraiment comment les Gérudos font pour vivre ici. D'accord, il y a une belle Oasis, et la nuit, le temps devient tout et agréable, mais de jour, la chaleur doit être insuportable, non?

Il avait posé cette question sans vraiment espèrer de réponse de la part d'Azuria. L'avoir à ses côtés et lui tenir la main tout en marchant tranquillement, sans avoir à se soucier de quoi que se soit, était largement suffisant. Il ne savait pas où étaient rendus les chevaux et les avait perdus de vue, mais s'en balançait, car il savait que dès demain, ils seraient de retour et les attendraient sur le bord de l'eau, prêts à retourner au château. Soudain, il se tira lui-même de sa rêverie.

-Ho! Nous n'avons pas prévenu les sages! Je suis certain qu'Impa est sur le point de lancer la moitié des troupes à notre recherche!

Embarrassée, Azuria s'immobilisa, ce qui obligea Sieg à faire de même. Impa et le reste du conseil des sages lui étaient complètement sortis de la tête. L'espace d'un instant, elle fut honteuse de son comportement envers sa nourrice. La connaissant, celle-ci devait se faire un sang d'encre pour eux et elle n'hésiterait pas à envoyer tous les Sheikahs disponibles pour retrouver leur trace. Après la bataille ainsi que la fuite de la princesse, il était normal que la sage de l'ombre se fasse autant de souci pour sa petite protégée. Elle ne pouvait donc pas la laisser plus longtemps s'inquiéter de la sorte. Acquiesçant les paroles du jeune homme, l'elfe s'obligea à abaisser les barrières de son esprit. Depuis son cauchemar, elle s'était renfermé mentalement, empêchant quiconque d'entrer en contact avec elle. Ce ne fut qu'en entendant la voix bouleversée d'Impa qu'elle comprit son erreur.

*- Zelda, je t'en prie réponds moi ! Où es-tu, est-ce que tu vas bien ? Zelda !*

*- Ne t'en fais pas Impa, je me porte à merveille, répondit l'intéressée avec sérénité. Sieg et moi avions juste décidé de sortir Tempête et Epona pour qu'ils puissent profiter du soleil. Nous nous trouvons désormais au désert des Illusions et nous comptons y camper jusqu'à l'aube.*

*- Que les déesses soient louées, murmura la Sheikah tandis qu'un soupir de soulagement de répercutait dans l'esprit des deux femmes. N'est-ce là trop dangereux ? Je vais demander à quelques gardes de vous rejoindre immédiatement.*

*- Ce ne sera pas nécessaire. Il n'y a personne à des kilomètres à la ronde et tes soldats risqueraient de se perdre en voulant nous retrouver. Nous serons de retour dès que possible, je te le promet.*

Bien que réticente, Impa accepta d'un bref "oui". Tout en donnant ses dernières recommandations à la magicienne, ses pensées devinrent de plus en plus éloignées. Alors que la sage leur demandait à tout deux de rester prudents, ses paroles se perdirent dans le néan. Leur connexion venait d'être rompue à cause de la distance qui séparait le désert des montagnes. Néanmoins, cela n'avait que peu d'importance : la nourrice était rassurée, c'était l'essentiel. Reportant son attention sur Sieg, Azuria lui fit savoir qu'elle venait d'entrer en contact avec Impa afin de la prévenir.

- Je lui ai dit que nous serons de retour d'ici demain matin au plus tôt. Cela ne laisse guère de répit... Mais je ne pouvais pas lui en imposer plus après lui avoir causé une telle frayeur, avoua-t-elle en baissant les yeux alors qu'ils reprenaient leur marche.

La ballade dans le désert dura une bonne heure avant qu'ils ne s'en lassent tous les deux. Ne pouvant se rendre à la Forteresse Gérudo, le paysage fut rapidement réduit à une étendu désertique sans fin. Cela n'avait rien de bien intéressant, si ce n'est le fait que cela permettait au couple de marcher sans interruption, main dans la main. La princesse aurait souhaité profiter de cet instant encore longtemps si ses pieds avaient put faire un pas de plus. La fatigue finit par avoir raison d'elle, ce qui les obligea à rebrousser chemin en direction de l'Oasis. Une fois arrivés, Azuria s'assit sur les couvertures que Sieg avaient précédemment disposé. Dès qu'elle eut ajouté du bois, le feu qui éclairait le campement se raviva. Elle l'observa un instant crépiter à nouveau d'un air vague avant de revenir à la réalité.

- Connais-tu une histoire ? Demanda-t-elle sans quitter le feu dont les flammes scintillaient dans ses yeux de saphir. Maintenant que j'y pense, tu ne m'as pas dit ce que tu as fais durant ton absence...

Pris au dépourvu, Sieg ne savait pas quoi dire. Les derniers mois qu'il avait passés en terre d'Alagësia lui faisait honte, car il avait tué, volé, ou torturé bien des gens. Pendant un instant, il ne su que répondre, car il ne souhaitait pas décevoir d'une manière ou d'une autre Azuria en lui racontant les malheurs et les injustices qu'il avait semé sur son passage avant d'arriver à Hyrule.

-Eh bien... je.. j'ai erré. Je me posais des questions sur mon existence, passée et présente. Je ne voyait que noir et j'étais prisonnier d'une confusion qui me rongeait jusque dans l'âme.

Il aurait voulu lui dire que cette confusion était toujours présente, qu'il était partagé entre deux identités, et qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il était réellement au fond de lui. Mais cela, il se le garda, et se convainca que ce n'était ni le moment ni l'endroit pour poser de telles questions et qu'il devrait faire tout ce qu'il pouvait pour profiter de cet instant si rare où tout deux étaient réunis et pouvaient discuter sans avoir peur d'être interrompus par leur devoir. Pour détendre l'atmosphère, il entonna donc un poème qu'il connaissait bien et qui représentait très bien ce qu'il ressentait en ce moment.

-La course du temps est cruelle
sa vitesse est perçue différemment par chacun
Mais personne ne peut la modifier.
seule la mémoire des jours anciens n'est pas altérée.
Le temps file et emporte les hommes... ainsi va le fleuve qui jamais ne s'arrête...

Il s'arrêta. Jamais ce poème n'avait été récité en Alagësia. Il l'avait entendu bien avant... lors de son enfance. Enfin, lors de l'enfance de Link. Ce genre de regain de mémoire, qui arrivait de temps en temps, lui faisaient toujours aussi peur. Car ces souvenirs n'étaient pas ajoutés à son esprit, mais plutôt à une partie de son âme, qui ne demandait qu'à sortir et à exister. Comme il ne voulait pas en parler, il tâcha d'oublier cette sensation étrange et traumatisante.

-C'est un poème Sheikah. Je crois que c'est Impa.. qui me l'a.. enfin, qui me l'a appris, il y a longtemps. La culture Sheikah me fascine. C'est un peuple sombre et mystérieux, mais qui dégage aussi un certain sentiment de nostalgie et de mélancolie à travers ses chansons et ses mythes.

Inclinant la tête en direction de Sieg, la jeune femme lui adressa un sourire discret. Sa nourrice lui avait aussi récité ce poème lorsqu'elle était enfant et elle s'en souvenait encore. Il était vrai que la culture Sheikah était l'une des plus mystérieuse du royaume et peu de gens la connaissaient. Le peuple de l'ombre : protecteur de la famille royale depuis la nuit des temps. Ils accomplissaient leur tâche sans relâche sans pour autant se mélanger aux autres peuples d'Hyrule. Reportant son attention sur les flammes qui s'élevaient à une quarantaine de centimètres au dessus du sol, Azuria posa ses mains sur les couvertures de laine et récita à son tour :

- Il est un fait que le temps ne peut altérer.
Une amitié partagée... Un sentiment profond du coeur qui devient plus fort au fil des jours.
Un jeune esprit renferme un coeur ambitieux...
Des amours légères cèdent à une passion profonde...
Un miroir d'eau pure reflète la vie.

Remarquant l'air surpris du héros, la magicienne se mit à rire ; un son cristallin s'échappa de sa bouche. Depuis le début de leur aventure, c'était la première fois qu'elle riait et cela lui fit du bien. Que cet instant dure toujours ! C'était tout ce qu'elle désirait. Cependant, elle savait très bien que cette nuit paisible serait de courte durée. Dès l'aube, ils devraient lever le camp pour rejoindre les montagnes où les sages les attendaient avec impatience. Préférant ne pas s'en soucier pour le moment, la princesse reporta son attention sur Sieg.

- C'est la suite de ton poème, commenta-t-elle avec calme en passant une main dans ses cheveux. Avec Impa comme protectrice, j'ai eu toute une éducation sur les traditions Sheikahs. Je t'avoue que le fait qu'ils t'intriguent à ce point ne me surprend pas. Tu... C'est quelque chose que j'aurais dû prévoir en t'observant dès ton retour. Si tu n'avais pas les yeux bleus, on te prendrait facilement pour l'un des leurs.

Détournant le regard, l'elfe scruta l'oasis dans laquelle ils se trouvaient. Laissant vagabonder ses iris bleutés le long de la petite étendue d'eau, elle vit s'y refléter la lune ; elle était ronde, blanche... parfaite. Cette vision lui rappela vaguement le soir de leur arrivée aux montagnes. L'ombre d'un sourire se dessina sur son visage avant de disparaître. Soudain, un vent froid s'éleva et couvrit le campement, faisant se mouvoir les palmiers qui apportaient un peu de fraîcheur durant la journée. Azuria frissonna, n'ayant pour se couvrir que ses vêtements ordinaires. Le feu se pencha au gré de la brise glaciale, manquant de lécher les pierres disposées afin de le contenir dans un espace restreint. Un silence s'installa sournoisement entre les deux jeunes gens. Ne le supportant pas, la magicienne finit par le briser.

- Sieg... Je trouve que tu es très courageux, finit-elle par déclarer sans regarder l'intéressé. Malgré ce que tu endures depuis ton retour ici, tu sembles toujours sûr de toi. La vérité ne paraît pas t'accabler... Tu fais tout ton possible pour nous sauver de Dumcan. Je ne sais pas ce que je ferrais sans toi...

Calant son menton entre ses bras, les jambes repliées contre elle, la princesse se sentit quelque peu gênée. Elle n'avait plus pour habitude de se dévoiler ainsi, ce qui l'embarrassa.

Sieg, gêné, se mit à rougir malgré lui. heureusement, puisqu'Azuria était calée contre lui, elle ne pouvait pas distinguer ce rapide changement de couleur survenu sur son visage, ce qui l'aurait encore plus embarassé. Il n'avait pas l'habitude de recevoir ce genre de compliment, et malgré lui, ne pouvait s'empêcher d'en éprouver une certaine gêne. Pour ne pas avoir l'air d'être dépourvu de sentiment, il plaça ses bras autour du corps de la jeune femme, l'enlaçant tendrement. Puis, baissant sa tête, il glissa quelques mots à son oreille.

-Je suis heureux que tu soies avec moi...

Le vent violent qui venait de souffler s'était maintenant apaisé. Plus un bruit ne retentissait dans le désert, désormais. Les chevaux, non loin de amoureux, dormaient paisiblement. Sieg se dit que bientôt, lui et Azuria allaient faire de même. Alors, il alla s'adosser contre le palmier tout près d'eux, emmenant doucement la princesse avec lui. Ainsi collés, leur yeux commencèrent à se fermer doucement. Il faut dire que l'environnement dans lequel ils se trouvaient les aidait à s'engager dans le sommeil, et ils ne se firent pas pirer pour tomber dans les bras de Morphée. Pour la première fois depuis des lustres, rien ne vint les déranger et ils avaient pu prendre du bon temps. Ils eurent un sommeil paisible, sans interruption et sans problèmes de toutes sortes. La nuit passa vite. Et lorsque le climat froid nocturne fut remplacé par la chaleur accablante matinale du désert, ils ne tardèrent pas à se réveiller....

Les rayons ardents du soleil percèrent la noirceur nocturne afin d'éclairer le désert. Ici, le soleil se levait plus tôt, ce qui empêcha le couple de profiter trop longtemps d'une nuit de sommeil. La lumière recouvrit rapidement le ciel, ce qui obligea Azuria à ouvrir les yeux. Lorsqu'elle se réveilla, elle remarqua qu'elle était calée contre Sieg, une main sur son torse. Il lui fallut quelques coups d'oeil aux alentours pour se souvenir de l'endroit où ils se trouvaient. Toujours contre le jeune homme, elle voulut se rendormir quand elle remarqua qu'il émergeait lui aussi de ses songes. Tant pis... La soirée paisible s'achèverait maintenant. L'elfe se redressa en s'étirant voluptueusement. Elle se dirigea ensuite vers l'oasis, remarquant que les chevaux s'étaient réfugiés à l'ombre des palmiers comme eux. Sur l'heure, ils devaient étouffer sous la chaleur qui régnait aux alentours. Plus qu'une heure à tenir sous les températures excessives du désert et ils rentreraient sur la plaine ; juste le temps de prendre un petit déjeuné convenable. Rapidement, la princesse se fit un brin de toilette et détacha ses cheveux blonds afin d'enlever le sable qui s'y était logé. Cela ne lui prit que quelques minutes et elle en profita pour préparer à manger. Les selles étant disposées non loin d'eux, elle y prit un peu de viande sèche car les fruits n'avaient pas supporté les quelques minutes passées sous le soleil. Rajoutant un peu d'épices pour lui donner du goût, elle prépara leur repas en silence, attendant que Sieg soit complètement réveillé.
Au bout de quelques minutes, elle prit deux petits bols et y disposa le ragoût qu'elle venait de confectionner. Peu de fois, elle avait cuisiné pour quelqu'un et elle espérait que ce maigre repas plairait au héros. Avant de le rejoindre, elle prit un peu de pain et de fromage. Puis, se repositionnant à ses côtés, elle lui tendit le bol rempli.

- J'espère que tu aimeras, dit-elle avec un sourire enchanteur. Comme tu n'as jamais goûté à mes plats, je pense qu'il est temps pour toi de t'y risquer.

Involontairement, elle se mit à rire avant de s'occuper de ce qu'elle tenait entre les mains. Son ventre criait famine et elle ne tarda pas à plonger sa cuillère dans la nourriture fumante. Certes, un repas chaud en plein désert perdait de son attrait... Mais malheureusement, ils n'avaient pas grand chose sous la main. Le repas se fit en silence, ce qui n'importuna aucun des deux jeunes gens. Une fois son assiette terminée, Azuria se tourna vers Sieg à nouveau. Alors qu'elle s'apprêtait à lui demander si tout allait bien, elle entendit des bruits de sabots au loin.

Sieg, lorsqu'il ouvrit les yeux, aperçut Azuria qui, devant lui, préparait ce qui semblait être un repas. Ce n'est qu'à ce moment qu'il se rendit compte de la faim qui avait pris racine dans son estomac. La soirée qu'il avait passé en compagnie de sa bien-aimée avait été bien apréciée puisqu'ils avaient pu profiter un peu du temps imparti qu'ils avaient sous la main. Cependant, il devait maintenant manger un peu, sans quoi son estomac allait exploser. Il prit le bol que lui avait préparé Azuria, la remercia, et plongea sa cuillère dans le ragoût. La première bouchée eut de la difficulté à passer. En effet, le goût n'était pas aussi bon que ce à quoi ressemblait la nouriture qu'Azuria préparait au campement. Peut-être que la nourriture n'était pas de bonne qualité ou qu'elle avait tout simplement mis trop d'épicie dans sa recette, mais que se soit l'une ou l'autre de ces raisons, le ragoût n'était pas très... ragoûtant. Il afficha tout de même un rictus étrange qui ressemblait à un sourrire, histoire de ne pas trop la décevoir, et pris en main tout le courage qu'il avait pour réussir à avaler ce qu'il avait pris.

-Je n'ai pas très faim. Je vais mettre le reste du ragoût dans une gourde pour en garder pour plus tard. Je te remercie, c'est très gentil de ta part d'avoir préparé tout ça.

Puis, il s'éxécuta, sans pour autant arrêter de sourrire. Il alla jusqu'aux selles, desquelles il sortit une gourde vide et y mit le ''délicieux'' repas d'Azuria, après quoi il revint auprès d'elle. Il s'assit à ses côtés, et, même si elle était occupée à manger il fit quelque chose qu'il n'avait osé faire que trop peu souvent jusqu'à présent: il l'embrassa. Langoureusement et passionnément. Tout de suite après, il la regarda dans les yeux, mais ne dit rien, lui faisant tout de même comprendre qu'il l'aimait et ce, sans limites. Puis, il se releva, épousta ses vêtements, et regarda les alentours.

-Dépêche-toi de terminer ton repas. Je suis du genre patient, mais ce n'est pas le cas d'Impa.

Azuria sentit ses joues s'empourprer lorsque Sieg l'embrassa sans qu'elle ne s'y attende. Après ce baiser fougueux, elle fut immobilisée. Le regard qui la fixait la stupéfia et elle rougit encore plus. Cela ne passait pas inaperçu mais elle n'en avait que faire. Les iris bleutés du jeune homme la subjuguaient, comme à chaque fois qu'elle avait l'occasion de les croiser. Elle pouvait sonder ces yeux pendant des heures s'il le fallait et sans jamais s'en lasser. Cet élan soudain d'amour la surprenait autant qu'il lui plaisait. Depuis le début, les deux jeunes gens restaient un peu gênés l'un envers l'autre. Et jusqu'à maintenant, l'elfe n'avait su comment interpréter cela. Maintenant qu'elle le savait, elle en fut heureuse et cela la rendit timide. Toutefois, quelques secondes plus tard, elle tourna la tête sur le côté, écoutant les paroles du héros. Elle acquiesça d'un signe de tête ; Impa n'attendrait pas longtemps. S'ils mettaient plus d'une demie journée pour traverser la plaine, elle lancerait une horde de soldats à leur recherche.

- Bien sûr, je lui fais confiance pour nous faire un accueil dont nous nous souviendrons, déclara l'elfe en esquissant un sourire discret.

En effet, connaissant sa nourrice, celle-ci allait sûrement lui faire tous les reproches possibles. Trop inquiète, elle lui poserait toutes sortes de questions afin de s'assurer qu'elle se portait à merveille. C'était compréhensible après tout, la Sheikah devait s'assurer personnellement de protéger la princesse. Peut-être était-ce d'ailleurs pour cette raison qu'elle avait eu du mal à accepter Sieg. Il s'occupait constamment de sa sécurité, et Impa ne pouvait plus que passer derrière lui... Mais qu'à cela ne tienne ! Il en était ainsi désormais ; les temps changeaient.
Plongeant sa cuillère dans son bol, la magicienne goûta enfin le repas qu'elle avait confectionné. Elle fut surprise du goût et se retint de recracher. Elle fut honteuse d'avoir confectionné un petit déjeuné aussi peu comestible. Elle ne put en avaler une bouchée de plus et se tourna vers le jeune homme.

- Si j'étais toi, je jetterais le ragoût tout de suite, même si c'est pour me faire plaisir que tu le conserves. Je t'en remercie, mais je ne tiens pas à ce que tu sois intoxiqué, plaisanta-t-elle en rassemblant ses quelques affaires.

Sur ce, elle se rapprocha de Tempête et monta en selle. Le campement était défait et le feu éteint ; ils pouvaient partir sans souci. N'attendant pas plus longtemps, le couple quitta le désert des Illusions, direction les Montagnes goronnes. Le voyage du retour fut plus long que prévu, même s'ils ne rencontrèrent aucun obstacle ou même le moindre convoi de l'armée blanche. Depuis la bataille, Dumcan semblait s'être retranché dans la Citadelle. Même si cela leur accordait ainsi un moment de répit, ce n'était que de mauvaise augure.

En quelques heures seulement, ils atteignirent la porte de pierre, qui s'ouvrit pour eux sans souci. Le climat de la plaine et des montagnes était définitivement plus doux que celui du désert, où la chaleur en plein jour était tout simplement insuportable, sauf pour les Gérudos, qui semblaient être insensibles à la chaleur. Derrière la porte, le grand hall, toujours aussi plein que d'habitude. Des soldats restais plantés debout, montant la garde, tandis que d'autres étaient en petits groupes et se déplaçaient d'une pièce à l'autre. Un peu partout se trouvaient des Familles, assises, qui attendaient qu'on leur attribue une chambre. Il n'était non plus pas rare de tomber sur un goron, une Gérudo, un Kokiri, ou, plus rarement, un Zora. Sieg et Azuria, quant à eux, si dirigèrent vers l'écurie, où ils laissèrent leurs montures. Dès lors, un soldat les interpella.


-Princesse, il y a quelque chose que vous devriez venir voir.

Ils suivirent le soldat, qui les amena dans la salle d'entraînement. Une trentaine d'hommes, arcs à la main, se tenaient devant plusieurs cibles. Le soldat qui avait guidé les amoureux ordanna aux hommes de faire feu, et ils tirèrent tous vers la cible. Peu d'entre-eux touchèrent le centre d'une cible, mais tous en touchèrent une. Fier, le soldat se tourna vers la princesse.

-Ils ne sont pas encore parfaits, mais après 2 semaines d'entraînement, ils commencent à comprendre. Au fait, Impa m'a chargé de vous informer qu'il y a une réunion du Conseil, ce matin.

-Merci. Allons-y, alors.

La salle du conseil n'était pas bien loin. Ils n'avaient qu'à monter un escalier situé tout près de la salle d'entraînement, puis à marcher une minute ou deux dans un couloir. À l'intérieur se trouvaient 5 des 6 sages.

-Bonjour. Où est Rauru?

-En mission de reconnaiscance. Asseyez-vous, je vous prie , répondit Ruto.

Azuria et Link prirent chacun leur place autour de la grande table de pierre forgée à même la montagne. Dès qu'ils furent assis, Impa se leva.

-Deux espions ont été arrêtés, la nuit dernière. Ils se sont faufilés dans nos rang pour nous voler des informations. Ne n'avons pas réussi à les faire beaucoup parler pour l'instant, mais nous sommes persuadés qu'ils travaillent pour le compte de Dumcan.

C'était évident. Qui d'autre que le procureur, avec qui ils étaient en guerre, aurait bien pu vouloir leur voler des renseignements?

-Avez-vous essayé d'entrer dans leur esprit?

-Nous avons tout essayé, laissa entendre de sa voix forte Darunia. Mais ils semblent résister à tous les moyens que nous avons. Ils ont dû recevoir une formation spéciale.