Réveil à Osilon (suite du désert Hadarac)

Lorsqu'Elenoy s'était réveillée, elle fut tout d'abord surprise de se retrouver au désert du Hadarac. Elle avait un mal de crâne insupportable et Ladraïen dû la calmer en lui envoyant des ondes positives. Son épaule l'élançait toujours mais elle fit mine de ne rien ressentir. Se mettant en position assise, elle observa les lieux avec méfiance. Apparemment, Drizzt n'était pas revenu et ce Reiken était pour le moment introuvable. De plus, sous la fatigue, la vue de la jeune femme était légèrement brouillée. Elle tourna alors la tête vers Ladraïen afin qu'il puisse l'aider. Sans plus attendre, le renard accentua sa vision comme il l'avait précédemment fait. Chaque détail fut alors plus précis et les alentours reprirent une forme à peu près normale pour l'elfe.
Un peu plus loin, elle aperçut alors le dragonnier qui était allongé, toujours inconscient. Levant les yeux vers le ciel, elle remarqua alors qu'une bonne partie de l'après-midi s'était écoulée depuis l'incident qui s'était produit avec l'ancien chef des rebelles obscurs. Repenser au combat accentua momentanément la migraine de la dragonnière qui secoua la tête pour chasser ces pensées désagréables.
#- Alors comment te sens-tu ? Demanda Ladraïen en approchant son museau de la main de sa protégée. J'ai veillé sur toi et depuis que tu dors, rien ne s'est passé. L'elfe n'a pas bougé et la nuit risque de tomber d'ici peu de temps.
- Dans ce cas nous allons l'emmener avec nous au Du Weldenvarden, autant quitter le Hadarac au plus vite. Pour ma part, j'ai l'impression que quelqu'un s'amuse à transpercer mon crâne de mille aiguilles. Et je ne parle pas de mon épaule droite... Je te jure que si je revois Drizzt, je vais lui passer un savon dont il risque de se souvenir, répliqua la jeune bretteuse en se massant les tempes avant de caresser d'une main tremblante la tête du renard.#
Acquiesçant d'un signe de tête, Ladraïen se releva en prenant soin de ne pas gêner l'élémentariste. Il se secoua légèrement pour enlever tout le sable qui s'était logé dans son pelage et fouetta l'air de sa queue. Il tourna ensuite la tête vers Ashiro qui était toujours étendu sur le sol.
#- Si je le porte sur mon dos, vous serez trop lourd à vous deux. Mieux vaut que tu contactes Miremel au plus vite pour que l'on puisse tous voyager jusqu'à l'une des cités elfiques.#
Ne voulant pas le contredire, Elenoy s'empressa d'avertir la dragonne sur la situation. Celle-ci se mit tout d'abord à la réprimander sur sa conduite irresponsable et dangereuse avant de lui promettre d'arriver au plus vite. Au bout d'une demie heure, Miremel se posa à côté d'eux, observant sa petite elfe avec inquiétude. Elle ressentait son malaise et ne pouvait que le subir sans pouvoir le guérir.
#- Merci d'être venue Miremel, je me voyais mal m'occuper de ces deux elfes tout seul, avoua Ladra' en se posant sur ses pattes arrières. #
*- Tu me remercieras plus tard, lui conseilla la dragonne en s'approchant d'eux. Comment vas-tu Elenoy ?*
*- Eh bien c'est très simple... Je suis exténuée, je sens que mon crâne va bientôt imploser et mon épaule est cassée. A part ça je crois que tout va bien, déclara la jeune bretteuse, lassée.*
*- Hum en clair rien de grave, ironisa Miremel en secouant la tête en signe de désapprobation. Bon, ne traînons pas. Je ne veux pas m'être déplacée pour des prunes.*
Sans plus tarder, le petit groupe se prépara à partir. Ladraïen porta Ashiro afin de le poser sur le dos de la dragonne qui, d'un coup de museau, le posa correctement afin qu'il ne tombe pas en vol. Puis, le renard se dirigea vers la jeune femme qu'il fit monter sur son dos. Lorsqu'ils furent prêts, ils quittèrent le désert afin de rejoindre Osilon, la seconde plus grande ville du Du Weldenvarden.
Dès qu'ils étaient arrivés, les elfes s'étaient dépêchés de leur venir en aide. Et malgré l'intimidation que leur inspirait Ladraïen, ils rejoignirent les deux dragonniers. Pendant le trajet, Elenoy s'était endormie, bercée par la cadence régulière qu'avait le renard. Dès qu'elle sentit des bras la soulever, elle ouvrit les yeux pour apercevoir des visages brouillés qui la fixaient avec inquiétude et stupéfaction. Peut-être l'avaient-ils reconnus ou alors avaient-ils simplement remarqué la gedwey ignasia qui parcourait sa main gauche. Ne cherchant pas à le savoir, la jeune femme ferma de nouveau les yeux pour se reposer encore un peu. Le renard ainsi que Miremel, qui avait été allégée de Reiken, suivirent les elfes afin de s'assurer qu'ils ne ferraient pas de mal à leur protégée. Ashiro fut lui aussi emmené mais dans un autre endroit de la ville.

Quatre jours s'écoulèrent pendant lesquels la jeune bretteuse put retrouver ses forces. Contrairement à Reiken, elle n'était restée que quelques heures dans le coma une fois arrivée à la cité. Malgré la magie des elfes, elle portait un bandage qui immobilisait son épaule. C'était d'un inconfort épouvantable et le fait de ne plus pouvoir se mouvoir librement agaçait l'élémentariste. Toutefois, elle ne s'en plaignait jamais ouvertement, trop reconnaissante aux elfes d'Osilon de l'avoir soignée. Car en plus de cela, ils l’avaient aménagée dans l’une des plus belles demeures, chantée à partir d’un ébène noir d’une centaine d’années. L’intérieur était somptueux, sûrement prévu pour accueillir des personnes de hauts rangs.
Ashiro, quant à lui, avait été installé dans un arbre à proximité. Il se trouvait dans un chêne très jeune dont l’ombre des feuilles apportait une fraîcheur très agréable. Chaque jour, la reine venait lui rendre vite durant une heure en attendant qu’il se réveille. Après tout, elle ne pouvait décemment pas le laisser partir sans même mettre les choses au clair avec lui. Il venait de vivre un combat qui n’avait rien d’anodin et dont l’ampleur risquait d’être désastreuse dans les jours qui allaient suivre.
#- Crois-tu vraiment que cela soit nécessaire d’attendre qu’il reprenne conscience ? Lui avait demandé Ladraïen dès le deuxième jour, lors de sa visite. Il a ses affaires et nous les nôtres. Autant le laisser en paix…
#- Non, lui avait répondu la dragonnière sur un ton catégorique. Il doit savoir et j’ai quelques questions à lui poser. #
Depuis, la discussion n’avait pas reprit. Il aurait été stupide de protester, les deux camps ayant des arguments aussi convaincants les uns que les autres. Le renard n’avait donc fait plus aucune remarque à ce sujet, continuant néanmoins d’accompagner la dragonnière à chaque fois qu’elle venait voir comment se portait Ashiro. Un elfe avait été désigné pour s’occuper de lui et être là au cas où il reprendrait conscience. Toutefois, cela ne servit à rien. Même au bout du troisième jour, il ne donnait aucun signe de rétablissement. Bien sûr, ses blessures avaient été soignées et certaines plaies avaient cicatrisé. Mais malgré tous les soins, il ne se réveillait pas. Même avec les certitudes des elfes qui s’occupaient du dragonnier, la reine restait très sceptique sur ce qui allait se produire. Peut-être n’allait-il reprendre conscience que dans deux semaines ou même un mois. A son plus grand désagrément, l’élémentariste ne pouvait pas attendre une si longue période. Si Reiken ne revenait pas à la réalité au bout du quatrième jour de son séjour à Osilon, elle partirait sans plus tarder.
#- Elenoy, il est l'heure. Ton ensommeillé t'attend, il risque de s'impatienter, railla Ladraïen en début d'après-midi alors que sa protégée faisait ses valises. Tu ne voudrais pas qu'il parte sans toi.
#- Ce n'est pas drôle Ladra', répliqua-t-elle en soupirant faiblement. Je n'ai eu aucune nouvelle des elfes aujourd'hui. Peut-être qu'avec un peu de chance Ashiro a reprit conscience. Bon d'accord... Je divague.#
A force, la jeune bretteuse s'était fait à l'idée que le dragonnier n'allait pas se réveiller avant son départ. Toutefois, comme elle l'avait fait pendant ces trois jours, elle s'était promise d'aller vérifier son état. Après avoir terminé de ranger ses affaires, elle se rendit dans la demeure où avait été logé Reiken pendant tout ce temps. Une fois arrivée, elle posa son épée à l'extérieur et tendit l'oreille. Au passage, elle avait vu l'elfe qui était chargée de surveiller le dragonnier, elle s'attendit donc à ne rien entendre. Quelle ne fut pas sa surprise d'entendre une voix s'élever de la chambre.
*- Il en a mis du temps dis donc... Ne put s'empêcher de penser immédiatement la reine. Enfin, au moins je vais pouvoir avoir une petite discussion avec cet Ashiro.*
Sans plus tarder, Elenoy ouvrit la porte et haussa un sourcil en voyant l'elfe se reculer au fond de son lit. Au moins il restait méfiant. Sûrement ne savait-il pas où il se trouvait, ce qui était tout à fait compréhensible. D'un pas léger, la jeune femme s'avança, son visage affichant une expression sereine mais dénuée d'un sourire.
- Auriez-vous peur de moi ? Vous m'en voyez vexée, déclara-t-elle sans pour autant le penser. En tout cas je suis soulagée de voir que vous avez finit par revenir parmi nous.

Intriguée par le comportement du dragonnier, Elenoy haussa un sourcil. Toutefois, elle ne fit aucune remarque à ce sujet, ayant eut les rapports sur les différentes blessures de Reiken. Apparemment, une profonde entaille incurable lacérait son dos. A première vue, elle semblait être la cause de nombres de ces souffrances, ce qui incita la jeune femme à ne pas aborder le sujet. S'avançant d'un pas, elle prit appui de sa main valide sur le rebord du lit, observant l'elfe avec intensité. En effet, son épaule droite n'était toujours pas soignée, prenant plus de temps que prévu malgré les soins qu'elle avait reçut. Toutefois, dans un jour ou deux la jeune bretteuse serait complètement rétablie, contrairement à Ashiro. Pour lui, un séjour plus long à Osilon s'imposait. Après tout, il venait à peine de sortir d'un coma qui avait duré quatre nuits et il ne paraissait pas totalement prêt à repartir en voyage dans l'Alagaësia en compagnie de son dragon.
Pendant un long moment, la dragonnière resta sans dire un seul mot, se contentant de fixer Ashiro. Au bout de quelques minutes dans le silence le plus complet, elle finit par prendre la parole en arquant légèrement le buste en arrière afin d'ajouter à sa position habituelle un peu plus de noblesse.
- Cela fait exactement quatre jours que nous sommes revenus du Hadarac, expliqua-t-elle tout d'abord sans ciller une seconde, l'intonation de sa voix étant calme avec une pointe de sévérité. Ma dragonne et Ladraïen nous ont conduits à la première grande citée elfique se trouvant sur leur chemin et ce fut Osilon. Depuis notre arrivée, vous vous doutez que vous êtes resté dans le coma.
#- Ce fut très amusant pour Elenoy de jouer les nourrices une heure par jour, déclara une voix dans chaque esprit se trouvant dans la pièce exiguë. #
- Ladraïen ! Rétorqua la jeune bretteuse en tournant la tête vers l’animal qui venait d’arriver dans l’encadrement de la porte. Arrête de dire ce genre de sottises.
#- Je ne fais que dire la vérité. Tu l’as dit très clairement, s’il ne se réveillait pas aujourd’hui tu laissais tomber car tu ne souhaitais pas attendre obtusément qu’il retrouve ses esprits.#
Ne pouvant nier ce que venait d'avouer le renard, l'élémentariste fronça les sourcils avant de reporter son attention à Reiken. Celui-ci semblait assez embarrassé par sa présence, ce qui amusa brièvement l'elfe. Néanmoins, elle reprit vite son sérieux et inspira profondément, s'apprêtant à répondre aux autres questions du dragonnier.
- Si je suis ici c'était tout d'abord pour m'assurer si vous étiez enfin de nouveau parmi nous. Si cela n'avait pas été le cas, je serais restée une heure tout au plus avant de retourner à Ellesméra. J'ai tenu à vous rendre visite chaque jour car j'avais plusieurs sujets à aborder avec vous, commenta-t-elle en s'approchant de quelques pas de Ladraïen. Mais avant de commencer par cela... Avez-vous d'autres questions à me poser ? Que nous soyons pleinement débarrassés de vos interrogations personnelles voyez-vous, souligna-t-elle en venant se mettre aux côtés de Ladraïen qui scrutait le visage de Reiken avec gravité, cherchant à déceler le moindre de ses mensonges.
#- Penses-tu que nous puissions lui faire confiance ? Demanda la jeune femme en empêchant quiconque à part Ladraïen de capter ses pensées. Il n'a pas l'air dangereux...
- Mieux vaut rester méfiants. Après tout, nous ne savons rien de cet elfe. Il pourrait très bien être du côté de Drizzt en réalité. Je ne tiens pas à ce que tu sois manipulée Elenoy.
- Ne t'en fais pas pour moi, se contenta de répondre l'intéressée.#

L'ombre d'un sourire vint se dessiner sur la bouche d'Elenoy lorsqu'elle entendit les questions de Reiken. En réalité, elle-même n'en avait aucune idée car après tout, le Drizzt qu'ils avaient vu revenait du passé. Il ne semblait connaître personne et il n'avait donc, à première vue, aucune raison de s'attaquer à la jeune femme. Tout ceci était encore dû à un de ces plans étranges dont le rebelle avait le secret. Ce n'était pas la première fois qu'il tentait un tel coup. Malgré tout, cette fois, il était allé bien trop loin dans ses élucubrations. Mais qu'avait-il encore essayé de faire ? Allez savoir.
Préférant ne pas rester silencieuse plus longtemps, la dragonnière se contenta tout d'abord d'hausser son épaule valide pour signifier qu'elle n'avait que des hypothèses à ce sujet. Toutefois, lorsqu'elle s'apprêta à prendre la parole, Ladraïen fut le plus rapide des deux.
#- Nous ne pouvons être sûrs sur ses agissements, expliqua sans quitter des yeux le dragonnier. Drizzt est un être à part entière, son esprit est aussi compliqué que celui du plus intelligent homme de l'Empire. Toutefois, il a beau être malin, la folie s'entremêle avec sa perspicacité, ce qui lui permet d'élaborer des plans dangereux et pourtant parfois habiles. S'il s'en est prit la dernière fois à Elenoy c'est simplement car elle s'est trouvée sur son chemin. Autrefois il la connaissait et s'était éprit d'elle mais aujourd'hui, nous pensons qu'il n'a aucun souvenir de tout ceci. #
Le renard se tut, tournant discrètement le regard vers sa protégée qui le foudroya de ses yeux de saphir. Elle n’en revenait pas qu’il ait osé aborder l’amour que lui avait autrefois porté Drizzt. D’ordinaire, c’était une histoire qu’elle se gardait de raconter, personne n’étant au courant. En à peine deux secondes, Ladraïen venait de réduire ses efforts à néant. Toutefois, celui-ci n'en prit pas compte et laissa sa petite elfe continuer l'altercation. C'est ce qu'elle fit aussitôt.
- Nous soupçonnons donc le véritable Drizzt d'avoir tenté un sort qui aurait ramené l'homme qui l'était à notre époque. Mais je ne sais pas dans quelles circonstances le Drizzt du présent est mort, précisa la jeune bretteuse en détournant le regard.
Malgré tout, elle reprit contenance et reporta son attention sur Ashiro, l’observant de façon troublante. Elle s’avança alors, laissant le renard où il était. Elle s’approcha du dragonnier et vint se mettre face à lui sans un mot. Elle put alors pleinement le dévisager, regardant chacun de ses traits pendant quelques minutes. Au bout d’un moment, elle ferma les yeux et un sourire indéchiffrable éclaira le coin de ses lèvres.
- Eh bien si vous avez eu des réponses à vos questions, j'aimerais qu'il en soit de même pour les miennes, déclara-t-elle en rouvrant son regard qui se porta sur Ashiro. Tout d'abord, j'aimerais savoir qui vous êtes. Car vous avez beau être un dragonnier et un général elfique, je ne sais pas du tout à qui j'ai affaire. Alors je vous écoute... Reiken.
Elenoy l'avait délibérément appelé par son nom, examinant son comportement. Même si elle était certaine de n'avoir affaire au Reiken qu'elle connaissait, elle voulait voir comment il allait réagir. Ladraïen, lui, s'approcha quelque peu afin de ne pas encombrer l'encadrement de la porte où il se tenait depuis son arrivée. Néanmoins, ne voulant pas se soucier de ce qui allait se passer, il s'allongea un peu plus loin pour rester à l'écart de cette discussion. Il avait prit la parole deux ou trois fois, cela lui suffisait pour le moment. Après tout, cela ne le regardait pas, il le savait pertinemment. Cependant, il ne put s'empêcher de lancer une remarque à l'élémentariste.
#- Ne l'effrais pas trop s'il te plaît, je n'aime pas ressentir la peur quand j'essaye de me reposer, dit-il en bâillant avant de poser sa lourde tête sur ses pattes. Et surtout reste sur tes gardes...
- Ce n'est pas dans mes intentions si cela peut te rassurer, répondit la dragonnière en se retenant de rire. Et je t'ai déjà dit que tu n'avais aucune raison de t'inquiéter pour moi. Je sais me défendre Ladra.#

Elenoy se contenta d'acquiescer d'un léger signe de tête, mettant sa main dans sa poche. Elle en sortit alors le dit médaillon qu'elle observa un instant, perplexe. Il était superbe, d'une belle manufacture. Rien à dire là dessus. Ne voulant pas faire attendre le dragonnier plus longtemps, la jeune femme le tendit à son propriétaire sans plus de cérémonie. Des colliers comme celui-là, elle en avait déjà eu un. Toutefois, elle avait vite fait de s'en débarrasser contrairement à l'elfe qui devait tenir énormément à ce bijou.
- Il est très beau, avoua la jeune bretteuse en croisant les bras. Si je vous l'ai pris c'est parce qu'hier, lors de ma visite quotidienne, il était sur le rebord du lit et il risquait de tomber. Je ne sais pas comment il a fait pour arriver là mais en le voyant je me suis dis qu'il valait mieux le mettre en sûreté jusqu'à votre réveil.
Soutenant un peu plus le regard d'Ashiro, elle se tut l'espace d'un instant. Elle se mit alors à bouger de quelques pas, faisant le tour du lit. Lorsqu'elle arriva au niveau de la fenêtre la plus proche, elle tourna la tête vers le paysage qui s'étendait à l'extérieur de la pièce en s'appuyant sur le rebord.
Dehors, les elfes s'activaient à leurs affaires et plus loin une masse de couleur marron marchait de long en large. Miremel était en train d'aider tout le monde à boucler les derniers préparatifs pour le voyage de leur reine juvénile. Elle avait eut beau leur dire que cela n'était pas nécessaire, personne n'avait voulut l'écouter. Et voilà que pour son retour à Ellesméra on lui apportait des gardes, un cheval elfique et des vivres à ne plus savoir quoi en faire. Tout ceci amusait la dragonne qui prenait un malin plaisir à s'en occuper personnellement, ce qui contrariait sa partenaire. Mais au fond, l'élémentariste se doutait qu'elle n'agissait ainsi que pour s'assurer que rien d'autre ne pourrait lui arriver, au moins dans le courant de la semaine.
- J'imagine que vous devez vous poser de nombreuses questions au sujet de ma visite, n'est-ce pas ? Finit par déclarer l'elfe d'un air absent. Cela n'a rien d'étonnant. Mais sachez qu'avant d'être la reine des elfes, je suis une dragonnière et une femme. J'ai un passé et des problèmes qui, certes, ne vous concernent pas. Toutefois j'aimerais vous demander quelque chose. Ce que vous avez dû entendre de la bouche de Drizzt au sujet d'un certain Reiken... Je voudrais que vous l'oubliez.
Cette fois, Elenoy avait été catégorique et la contrarier aurait été une action stupide, voir risqué. Inconsciemment, elle serra les poings, tentant de garder en elle la colère que le simple souvenir de Reiken lui apportait. Remarquant cela, Ladraïen se releva et vint près de sa protégée. Affectueusement, il lui lécha la main ce qui eut pour effet de calmer l'elfe. Peut-être n'avait-il jamais rencontré ce dragonnier auquel on faisait un peu trop souvent référence mais il comprenait pourquoi sa coéquipière réagissait ainsi. Leurs esprits étaient constamment liés, il avait donc accès aux souvenirs de la jeune bretteuse, douloureux soient-ils. Il était au courant du comportement qu'avait eut ce Reiken autrefois et depuis, le renard s'était juré une seule et unique chose. S'il revoyait un jour cet homme, celui-ci ne survivrait pas à leur rencontre.
Et voilà qu'un dragonnier portant le même nom et aux traits similaires faisait son apparition pour venir en aide à l'élémentariste. Simple coïncidence ? Ladraïen n'en était pas persuadé et c'était l'une des raisons qui le poussait à se méfier d'Ashiro. Toutefois, il se gardait bien d'en parler à la dragonnière.
#- Ecoute toi... Tu ferrais mieux de l'écouter et ne lui pose pas de questions à ce sujet, stipula-t-il en ne s'adressant qu'à Reiken. Je ne sais pas ce que tu venais faire là-bas mais tu as des traits qui me sont familiers et qui pourraient t'être fatals. Compris ? Maintenant je vous laisse. #
Laissant à Elenoy la possibilité de percevoir cette dernière phrase, le renard ne tarda pas plus longtemps. De son pas majestueux, il quitta la pièce en adressant néanmoins un dernier regard à l'elfe dans le lit avant de s'éloigner.
- Excuse Ladraïen, demanda la jeune femme en soupirant faiblement. Une entité magique de plus d'un millénaire a du mal à accorder sa confiance aux autres.

Elenoy encaissa les remarques d'Ashiro sans broncher, comprenant que toute cette histoire devait plus l'agacer qu'autre chose. Après tout, le voilà plongé dans des événements qu'il aurait été préférable qu'il ne connaisse jamais. Toutefois, elle fut piquée à vive. Restant appuyée contre le rebord de la fenêtre, la jeune femme passa une main fébrile dans ses cheveux, tentant par la même occasion de bouger son épaule. Elle fut alors soulagée de voir qu'elle ne ressentait quasiment plus aucune douleur. Profitant alors de son rétablissement, elle retira le tissu qui gardait son bras fixe sans pour autant forcer sur le membre endolorit. Une fois ceci fait, elle s'adressa à Reiken tout en observant toujours l'activité qui se déroulait dehors.
- Les temps sont durs, expliqua-t-elle en fronçant légèrement les sourcils. Même le Du Weldenvarden n'est plus un endroit sûr désormais avec les assauts des elfes noirs. Autant prendre le moins de risques possibles. Nous avons donc décidés de renforcer la sécurité un peu partout.
Faisant glisser lentement son bras, la dragonnière baissa imperceptiblement la tête et se retourna. Au passage elle croisa brièvement le regard du dragonnier qu'elle ne s'amusa pas à soutenir cette fois.
- Toutefois, je ne pensais pas qu'ils accentueraient encore plus ma protection par la même occasion, déclara en soupirant, las. Je suppose que notre retour en catastrophe n'a pas dû inciter notre peuple à me laisser sans surveillance. Pourtant quand je n'étais que la cousine du roi des elfes, on me fichait la paix et personne ne cherchait à savoir où je me trouvais sous peine de me voir débarquer en rage à Tialdari Hall pour que Niklor soit au courant de ma façon de penser.
L'élémentariste croisa les bras tout en scrutant la pièce dans laquelle ils se tenaient. A part le lit ainsi qu'une table de chevet et une malle, l'endroit ne comportant pas beaucoup de meubles. Les elfes avaient enlevé tout le mobilier afin de faciliter le passage pour les médecins ainsi que les magiciens pendant le coma de Reiken. Depuis, la chambre semblait bien vide. Reprenant le cours de ses pensées, Elenoy secoua sa chevelure et reprit la conversation comme si elle ne venait pas de s’absenter.
- Enfin je parle… Mais cela n’a que peu d’importance, souligna-t-elle en se redressant, le port de tête altier. Après la tournure des événements, je n’ai plus aucune question à vous poser. Je vais d’ailleurs vous libérer de ma présence oppressante si vous le voulez bien.
Sans en ajouter plus, la jeune femme se dirigea vers la sortie comme l’avait précédemment fait Ladraïen. Il ne servait plus à rien de s’attarder en ces lieux et elle l’avait très bien compris, l’elfe en avait assez de tout ceci. Bien entendu c’était compréhensible mais la façon dont il s’était exprimé avait passablement offusqué la dragonnière. Celle-ci, ne voulant plus s’agacer à rester ici, avait alors décidé de prendre congé de son sauveur. Mais juste avant de franchir le seuil de la porte et de disparaître dans le couloir, elle se tourna en adressant un regard solennel à Ashiro.
- La reine, comme vous l’avez si bien dit, commenta-t-elle avec une certaine ironie, vous remercie de l’avoir sauvé au Hadarac. Je vous salue dragonnier.
A ces mots, la jeune bretteuse quitta la pièce pour rejoindre le cortège qui n’attendait désormais plus qu’elle.

Depuis qu'elle avait quitté la chambre du dragonnier, les événements s'étaient enchaînés à une vitesse hallucinante. Alors qu'elle était prête à partir, quelques elfes vinrent voir Elenoy pour lui rappeler que ce soir commençait les fêtes de Dagshelgr. Ils lui firent alors remarquer que cela faisait au mois un siècle qu'aucun souverain n'avait célébré le jour saint à Osilon. Sans pour autant insister, ils lui demandèrent de rester encore cette nuit afin de participer aux festivités avec eux. La jeune femme alors n'eut pas le courage de refuser et partit ranger ses affaires dans la demeure où elle s'était installée pendant son séjour.
*- Eh bien... Je croyais que nous devions partir dès aujourd'hui, lui avait fait constater Miremel avec amusement. Pourquoi as-tu accepté ? Et moi qui pensait que tu étais plus sérieuse que ça !*
*- N'en rajoute pas, avait répliqué l'elfe en soupirant d'agacement. Je n'ai pas eu le coeur de refuser, je n'y peux rien. Nous prendrons la route dès demain à l'aube. Pas la peine d'en faire un drame ! Tout Ellesméra peut bien attendre un jour de plus.*
Ne voulant pas en ajouter plus, la dragonnière avait fermé son esprit à Miremel et par la même occasion à Ladraïen qui n'en prit pas compte. Et le reste de la journée se déroula sans un mot pendant que les préparatifs de Dagshelgr se déroulaient à l'extérieur.

Une fois la nuit arrivée, l'ambiance au Du Weldenvarden devint plus calme et magique. Des chants en ancien langage s'élevèrent, rassemblant tous les elfes aux alentours d'Osilon. Au bout d'une demie heure à peine, la place centrale de la ville était bondée d'elfes qui dansaient et chantaient sous le rythme d'une musique enchanteresse. Toutefois, la jeune bretteuse ne voulait pas descendre de sa demeure pour rejoindre les réjouissances. Pour l'occasion, elle avait néanmoins fait un effort et s'était habillée d'une tenue digne de son statut. Deux elfes étaient venues dans la soirée pour la coiffer convenablement. La première réaction de l'élémentariste fut de protester intérieurement mais elle se retint de partager sa contrariété.
Ses propres préparatifs avaient durés deux bonnes heures pendant lesquelles la dragonnière s'était fermement ennuyée. Les deux elfes avaient passé leur temps à la coiffer et la maquiller gracieusement pour un résultat tout à fait surprenant. Sa chevelure brune était attachée par une pince discrète qui remontait ses cheveux bouclés. Deux mèches avaient été laissées, pendant derrière l'oreille de la reine juvénile. Sur sa tête, un diadème d'argent couronné d'un saphir éclatant trônait avec élégance. Ses yeux, quant à eux, étaient mis en valeur par un léger trait noir qui insistait sur son regard nébuleux. Et pour finir, on lui avait choisit une robe d'un bleu royal dont les teintes partaient en dégradés vers le bas. Une ceinture dorée était autour de sa taille et était surmontée d'une lune d'argent qui scintillait à la lumière. Le décolleté était formé par des fils d'or qui s'entrecroisaient et les manches se terminaient en pointe avec une bordure de la même couleur que la ceinture. Il n'y avait pas à dire c'était une tenue sublime, même pour de telles circonstances.
#- Tu ne vas quand même pas rester seule ici toute la nuit, la sermonna Ladraïen pendant que sa protégée regardait la fête d'une fenêtre. Tu leur as promis d'y assister ! Je n'appelle pas ça remplir tes engagements jeune elfe.
- Je n'ai pas envie de descendre, s'était-elle contentée de répondre avec fermeté.#
Comprenant qu'il ne servait à rien d'argumenter, le renard avait quitté la pièce pour sortir. Il se joignit quelques temps à la compagnie des elfes mais finit par s'en lasser. Décidant de retourner près d'Elenoy, il passa devant l'arbre où était logé Reiken. Ah oui... Il était toujours là lui c'est vrai. Décidant de l'ignorer, l'animal continua son chemin quelques mètres avant de s'immobiliser. Il prit un instant de réflexion avant de faire demi-tour, entrant dans le chêne. Il parcoura la demeure avant de se retrouver face à la porte de la chambre. Ladraïen hésita un long moment mais finit par céder, pensant à sa petite elfe. Il ouvrit alors mentalement la porte et entra dans la pièce, se retrouvant nez à nez avec le dragonnier. Celui-ci le regarda d'un air surpris, ne devant sûrement pas s'attendre à une telle visite. Ne lui laissant pas le temps de dire quoi que ce soit, le renard s'adressa à Ashiro en le fixant de son regard ambré.
#- Va la voir, déclara-t-il en contenant toute l'animosité qu'il éprouvait envers le dragonnier. Un conseil que tu ferrais mieux de suivre. #
Puis, sans en ajouter plus, il s'éclipsa pour retourner au coeur de la fête sans que la jeune femme ne se doute de quoi que ce soit.

Dès qu'elle reconnut la voix du dragonnier, Elenoy se raidit instinctivement. Que faisait-il ici ? Elle n'en avait aucune idée. Pourtant, leur dernière discussion avait été des plus tendues... Souhaitait-il encore l'assaillir de remarques sur son comportement ou alors sur la façon dont elle était excessivement protégée ? Si c'était le cas, mieux valait pour lui de s'éclipser sans même ajouter un seul mot. L'espace d'un instant, les soupçons sur le pourquoi de la visite d'Ashiro qu'avait la jeune femme se portèrent sur Ladraïen.
#- Ladra'.... J'espère que tu n'y es pour rien car je n'apprécie pas du tout, pensa-t-elle en contactant son compagnon qui se trouvait au coeur des festivités.
#- Je n'allais tout de même pas te laisser à l'intérieur sans réagir. Alors occupes-toi de ton invité puisque tu ne veux pas venir rejoindre ton peuple lors de cette soirée. Et n'essaye pas d'y échapper, je le saurais, prévint-il en accentuant sur ses dernières paroles.#
Soupirant faiblement, l'elfe rompit leur connexion mentale et baissa la tête. Elle releva ensuite son regard pour apercevoir Reiken qui observait lui aussi les elfes en train de chanter leur mélodie fascinante. Il semblait avoir fait un effort de présentation pour venir la voir. C'était déjà pas mal. Il fallait l'avouer, cette tenue lui allait plutôt bien. Mais pour rien au monde la dragonnière aurait partagé cette pensée à voix haute. Autant mourir que de complimenter un homme qui l'avait effrontément blessé il y avait de cela quelques heures.
Un silence pesant régnait dans la pièce, chacun attendant que l'autre prenne la parole. De son côté, la jeune bretteuse ne savait pas quoi répondre. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il l'ait cherché de sa propre volonté. Même si elle ne connaissait pas exactement le contenu de la discussion qu'il avait eu avec Ladraïen, elle pouvait se douter de certains sujets abordés.
- C'est Ladra' qui vous a demandé de me rejoindre, c'est ça ? Demanda-t-elle en tournant le dos à la fenêtre, les bras croisés. Ecoutez, il a prit cette initiative sans m'en avertir car je ne souhaitais pas descendre. Alors à moins que vous ne soyez doté de trésors de persuasions, je ne bougerais pas d'ici.
Quittant la fenêtre, l'élémentariste s'approcha d'une table en if qui se trouvait sur le côté. Du bout du doigt, elle frôla le bois en longeant le bord du support. Elle vint alors s'asseoir sur une chaise surmonté d'un velours rouge somptueux. Elle croisa discrètement les jambes et tourna la tête dans la direction opposée à l'ouverture vers la fête.
- Asseyez vous... Dit la jeune reine au dragonnier en désignant d'un air absent le dossier en face d'elle. Oh et juste une petite question.
Lentement, Elenoy reporta son regard sur Reiken en plantant ses yeux d'un bleu intense dans les siens. Malgré la faible clarté de la pièce, l'iris coloré de la jeune femme brillait d'une lueur particulière, faisant ressortir encore plus la teinte de saphir de ses yeux. Calmement, elle reprit alors la parole sans aucune agressivité.
- Puis-je savoir pourquoi vous avez écouté ce cher renard ? Vous souhaitiez à ce point me revoir ? Ironisa-t-elle pendant que l'ombre d'un sourire énigmatique se dessinait sur ses lèvres.

Après avoir écouté les paroles du dragonnier, Elenoy soupira en signe de mépris. Elle croisa les bras, détournant encore plus le regard pour ne plus avoir à le regarder. Il parlait sans connaissance de cause, cela se voyait effrontément. Croyait-il donc que son statut soudain de reine lui convenait autant ? Bien sûr, elle n'en avait que faire et acceptait les changements sans broncher. Mais elle avait encore un peu de mal à accepter le fait de se retrouver sur les feux de la rampe.
- Je vous pardonne, finit enfin par répondre la jeune femme au bout d'un long moment de silence pesant. La royauté, même chez les elfes, est difficile à accepter pour bons nombres de personnes et à vous voir cela ne m'étonne guère. Vous êtes un guerrier, pas un noble. Mais ne vous faîtes pas une mauvaise idée de moi s'il vous plaît.
Se levant de sa chaise, la dragonnière s'étira quelques instants. Au niveau de son épaule elle sentit un léger craquement qui n'avait rien de bien rassurant. Toutefois, elle n'en prit pas rigueur et fit comme si de rien n'était. Se retournant, elle prit appuie sur la table et fixa Ashiro avec sévérité.
- Ne pensez pas que je sois une de ces reines qui n'a d'intérêt que pour elle-même. Je suis avant tout une dragonnière libre à qui on a fichu la responsabilité de tout un peuple magique. Vous ne savez pas grand chose de moi n'est-ce pas ? Comme je ne sais rien de vous, souligna-t-elle avec calme en se redressant subrepticement. Vous devez sûrement penser que je suis une elfe capricieuse qui ne veut même pas faire plaisir à son peuple n'est-ce pas ? Eh bien détrompez-vous.
Sans réellement le vouloir, la jeune bretteuse frappa modiquement sur le guéridon avant de revenir près de la fenêtre. D'ici, elle observa les festivités qui avançaient à bon train. Les habitants d'Osilon semblaient heureux et ils continuaient de danser et chanter au rythme de la musique enchanteresse que l'on entendait depuis la pièce où les deux elfes se tenaient. Au milieu de tout ce remue-ménage se tenait Ladraïen qui s'ennuyait à mourir. Ce genre de fête n'était pas ce qu'il préférait, étant un animal posé dont l'âge dépassait celui du plus vieux des elfes. Il était un gardien parfait et avec lui et Miremel, l'élémentariste se sentait constamment soutenue et aidée. Sans ces deux là et leur sale caractère bien distinct, elle ne savait vraiment pas où elle en serait.
Quittant le cours de ses pensées, Elenoy revint à la réalité en reprenant la parole comme si de rien n'était.
- Ne croyez pas non plus que si je suis restée tout ce temps à Osilon, ce fût uniquement pour vous poser des questions dès votre réveil. Je n'oublie pas que sans vous Drizzt m'aurait probablement tuée et je ne serais pas là pour les fêtes de Dagshelgr, déclara-t-elle en fermant les yeux de lassitude. Je vous remercie profondément Reiken...
C'était bien la première fois depuis le réveil d'Ashiro que la jeune femme s'adressait à lui avec autant de sincérité. Il n'était pas dans ses habitudes de faire abstractions des reconnaissances qu'elle avait envers chacun. Même si jusqu'à présent elle avait fait preuve d'austérité envers le dragonnier, l'elfe n'en gardait pas moins pour lui une profonde gratitude.
D'ailleurs, on pouvait apercevoir dans sa façon de se tenir une imperceptible différence. L'élémentariste ne se tenait plus avec autant que majesté que tout à l'heure. Elle semblait plus simple, plus... Farouche. Sa personnalité de dragonnière commençait à ressortir. D'un geste discret, elle remit correctement une mèche de ses cheveux qui s'était collée contre son front.
- Vous avez d'autres choses à me reprocher ou votre rancoeur s'est calmée après ce que vous m'avez dit ? Que je puisse au moins être prête à d'autres répliques cinglantes si cela peut vous soulager.