Rencontre avec sa dragonnière (PV Gabriella)

Gabriella avait faim mais, ça, ce n'était pas nouveau. Elle ne se rappelait plus d'une journée où elle n'avait éprouvée ni faim ni froid. Cela faisait depuis sa naissance qu'elle vivait dans la rue. Qu'elle ait réussie à survivre était déjà un exploit. Elle se promenait donc dans le marché de Teirm. Personne ne faisait vraiment attention à la petite silhouette crasseuse qui se déplaçait entre les étals. Si les marchands étaient trop occupés, elle pourrait peut-être les délester de quelque chose à manger.

Son regard fut soudainement attiré par quelque chose de bizarre. Cela ressemblait à une grosse pierre ovale taillée dans une pierre précieuse. Ça devait valoir beaucoup. Elle s'en rapprocha doucement et, quand elle vit que le marchand était fort occupé avec des soldats qui venaient d'arriver, elle prit la pierre et partit très vite. Personne ne criait, donc personne ne l'avait vue. Elle serra la pierre contre elle et partit en courant vers son repaire secret, là où elle cachait ses trésors.

La petite fille arriva finalement dans son repaire secret. L'endroit était calme et chaud puisque prêt de la cuisine d'une auberge. Il arrivait à la femme de l'aubergiste de donner quelques restes à Gabriella mais, c'était très rare. Elle entra dans sa cachette et déposa la pierre sur un vieux coussin qui lui servait de lit. Elle tapota doucement dessus et, au bruit que cela fit, elle comprit que la pierre était creuse.

-*Je me demande ce qu'il peut y avoir à l'intérieur.*

Elle haussa les épaules et se mit à écouter les derniers potins racontés par les clients de l'auberge. Sa cachette étant suffisamment prêt pour entendre. Elle su donc qu'un bijoutier avait été arrêté par les soldats pour avoir osé dissimuler quelque chose que l'empire voulait. Elle ne savait pas quoi cependant. Elle continua d'écouter jusqu'à ce qu'elle soit trop fatiguée et s'endormit en serrant la pierre contre elle.

La pierre se mit soudainement à bouger. Ce mouvement frénétique réveilla Gabriella qui fit un bond quand elle vit ce qui l'avait réveillée. Sa pierre bougeait. Elle remuait dans tous les sens et finit par se fendiller. Gabriella se tenait près de la porte, prête à fuir si elle le devait. La pierre finit par éclater révélant un être que la petite fille n'avait jamais vue. Ça ressemblait à un oiseau avec ses ailes, mais à un oiseau recouvert d'écailles comme un lézard. Gabriella s'en approcha doucement.

-Quelle genre de créature es-tu donc? Tu n'es pas un oiseau, c'est sûr. Tu ressembles plus à un lézard avec des ailes.

Elle approcha doucement sa main tremblante pour toucher ce bébé d'une espèce qu'elle n'arrivait pas à identifier du haut de ses cinq ans.

Quand la petite tête de la créature toucha la main de Gabriella, un éclair de lumière jaillit. La petite fille tomba sur le sol et voulut hurler de douleur mais, auncun son ne sortit de sa bouche. Elle retrouva sa liberté de mouvement au bout de quelques secondes. Quand elle regarda sa main, une étrange cicatrice y brillait et cela la démangeait comme une morsure d'araignée.

Elle s'assit donc sur le sol et la créature en profita pour monter sur ses genous. Sans savoir pourquoi, Gabriella sut que sa nouvelle amie était une fille et qu'elle avait très faim. Mais, comment allait-elle appeler sa nouvelle camarade. Elle finit par la prendre dans ses bras et la regarda en face.

-Je vais t'appeler Manath. J'avais une amie qui s'appelait comme ça mais, elle est morte de la fièvre l'hiver passé.

Elle finit par prendre un vieux manteau trouvé dans une poubelle et trop grand pour elle. Comme il faisait froid dehors, elles s'y emmitoufflèrent elle et sa nouvelle amie. Après, elles sortirent pour essayer de trouver à manger à Manath.

L'heure tardive n'aidait pas vraiment Gabriella pour trouver de la nourriture à sa nouvelle amie. Elle réussit cependant à s'infiltrer dans les cuisines des auberges pour voler des morceaux de viandes par ci par là. Après chaque vol, la petite fille donnait ses trouvailles à la petite bête dont le ventre gonflait au fur et à mesure qu'elle mangeait. Finalement, la bête fut rassasiée et s'endormit en émettant une étrange mélopée dans les bras de Gabriella.

La petite fille voulut donc retourner à son repaire. Quand elle tourna le coin, elle s'arrêta et se colla très vite sur le mur. Des soldats entouraient sa cachette et elle en vit un sortir avec des fragments de l'oeuf qu'il montra à son chef.

Gabriella n'attendit pas qu'on la voit, elle s'enfuit à toutes jambes vers une autre cachette. Elle pu tout de même entendre ce que leur chef disait.

-Trouvez-moi ce bébé dragon et celui ou celle pour qui il a éclot. Je les veux vivants tous les deux.

Gabriella avait peut-être juste cinq ans mais, elle n'avait survécue aux rigueurs de la vie dans la rue juste par sa bonne mine. Donc, selon ce qu'avait dit le soldat, sa nouvelle amie était un dragon, ou plutôt une dragonne. Elle qui rêvait d'avoir une vie plus excitante, elle était servie. Mais, jamais elle ne se serait attendue à devenir responsable d'un dragon. Elle ne savait pratiquement rien sur eux. Une chose était sûr, elle devrait garder profil bas pour les prochaines années. Voilà qui ne serait pas facile.

Quand sa dragonne fut rassasiée, Gabriella se trouva une autre cachette suffisamment chaude pour dormir mais, aussi assez près de la rue pour fuir si des soldats arrivaient. Comme de fait, elle remarqua assez vite qu'il y avait plus de patrouilles que d'habitude. Deux soldats s'étaient arrêtés juste devant sa cachette et elle pu les entendre. Ils parlaient de son dragon.

-Alors, avez-vous trouvé quelque chose?

-Non rien. C'est comme si il s'était évanoui dans la nature. J'ai même entendue dire qu'il y avait un Parjure qui s'est joint aux recherches.

-Hum...je me demande si on va le trouver. On sait que l'oeuf a éclot mais, on ignore pour qui et à quoi il ressemble.

-Bah...Un dragon, c'est un dragon. Donc un gros lézard avec des ailes. Doit pas être sorcier de trouver ça. C'est le dragonnier qui va être plus dur à trouver. On sait même pas à quoi il ressemble.

Il y eut un moment de silence puis, le soldat reprit.

-Bon, tu viens? Le capitaine ne serait pas ravi s'il nous voit flemmarder alors qu'on doit trouver le dragon et son dragonnier.

Les deux soldats repartirent et Gabriella poussa un soupir de soulagement. Par chance, ces deux-là n'avaient jamais pensé regarder dans le tas de boîtes en bois à leur pied sinon, ils auraient trouvés le sujet de leur discussion.

Gabriella ne savait plus du tout quoi faire. Pour l'instant, la montagne de boîtes en bois était un abri sûr mais, il ne serait pas toujours là. Dès le lendemain, elle savait que les gens du coin démembreraient les boîtes pour avoir du bois pour leur feu. Il fallait qu'elle trouve une autre cachette rapidement. Pas seulement pour elle mais, aussi pour Manath. Elle finit par s'endormir en réfléchissant au problème. Ce fut un homme qui farfouillait dans les boîtes qui la réveilla le lendemain matin. elles s'enveloppèrent très vite dans le manteau sa dragonne et elle et elle partit à la recherche d'une autre cachette.

-*Hum...Peut-être que le vieux herboriste pourrait m'aider. Il a bien soigner mon rhume l'année dernière. C'est grâce à lui si je ne suis pas morte de la fièvre. Il peut bien m'aider maintenant. Il en sait peut-être plus sur les dragons que moi.*

En se faisant cette réflexion, elle passa près d'un groupe de soldats. Ceux-ci parlaient avec un homme de haute stature et d'allure altière. Il semblait leur donner des ordres. Gabriella se posta tout près pour entendre ce qu'ils disaient.

-N'oubliez pas. Sa Majesté veut avoir le dragon et son dragonnier vivants. Il ne serait pas très content s'il apprenait que vous les avez tués.

-À vos ordres, monseigneur. Mais comment pourrons-nous reconaître le dragonnier?

-C'est très simple. Le fait de toucher un dragon nouveau-né laisse une marque semblable à celle-ci. *Il leur montra sa main.* Celui ou celle qui a touché le dragon portera aussi cette marque. Identifier cette marque et vous aurez votre dragonnier.

Les soldats saluèrent et partirent. Gabriella en profita pour partir aussi. Elle loucha légèrement vers sa main. La marque qu'elle s'était faite en touchant sa dragonne la veille n'avait toujours pas disparue. Au moins, elle ne brillait plus. Après que les soldats et leur chef se fut éloignés, elle commença à ressentir une peur intense. Elle ne voulait pas être découverte...