Petite pause sur une longue route.

Balmung parcourait le pays de part en part. Reliant les Beors et le Vroengard à sa forêt natale, le Du Weldenvarden, il s'acquittait de sa tache d'ambassadeur des elfes du mieux qu'il pouvait. Sa mission faisait la paire avec son poste de dragonnier et les deux ensemble lui laissait peu de temps libre.

Ce jour-là, il devait rentrer à Vroengard depuis le repaire des Vardens, dans les chaines rocheuses des Beors. Comme à son habitude, il s'arrêta une fois le soleil couché pour se reposer. Il n'éait pas pressé. Il s'arrêta en bordure du petit village de Belatona, sur le bord du lac Leona.

Il avait choisi une petite clairière et s'y était installé. Il prépara le nécessaire pour allumer un feu et se fit un bouillon de légume. Pendant ce temps-là, Kite s'était allongé et ne bougeait plus d'un pouce, écroulé sous le poids de la flemme.

Alors qu'il dégustait sa soupe, il ressentit la présence d'une autre personne dans les environs. Cette personne présentait deux particularités qui l'intéressait au plus haut point. De un, c'était une elfe, de deux, elle était accompagnée d'un dragon.

Il resta assis et libéra sa conscience au maximum afin que tout ceux qui étaient aux alentours avec la moindre capacité de détection des consciences.

Miara et Maela se promenaient dans la forêt, enfin a nouveau ensemble. Elles décidèrent de marcher un peu, Maela ayant un peu de difficulter a continuer a la transporter. Puis Miara sentie une présence, mais bizarrement elle se cachait pas, elle se montrait volontairement. En froncant des sourcils, elle sortie son épée de son fourreau en silence et fit signe a Maela de s'arrêter.

*Je sens la conscience de quelqu'un mais il semble vouloir qu'on le remarque. Alors reste sur tes gardes, sa risque d'être dangereux.*

Puis elle se consentra pour parler a la personne agissant de la sorte. C'était un elfe.

*Qui es-tu? Qui es-tu pour montrer ta présence de la sorte?*

Miara eu une légère hésitation avant de continuer.

*Je ne veux pas me battre, mais quelqu'un de mal attentionné aurait pu te trouver et te tuer en moins de temps qu'il faut dire Ellesméra. Ce n'est pas sécuritaire d'agir ainsi, même si on se croit assez fort pour battre son adversaire quel qui soit.*

.


Maela marchait à côté de Miara, scrutant la forêt de ses yeux rouges reptiliens. Soudain, elle sentit une conscience, à une dangereusement petite distance de là où elle était avec Miara.

Celle-ci dit soudain, quelques secondes après les réflexions de Maela :

*Je sens la conscience de quelqu'un mais il semble vouloir qu'on le remarque. Alors reste sur tes gardes, sa risque d'être dangereux.*

Maela effleura l’esprit de l’être, pour en savoir un peu plus. C’était un elfe. Il était calme, et paraissait doté de bonnes intentions. Il était dans une clairière, accessible par la voie des airs. Elle constata avec une grande surprise que l’individu ne se cachait pas, et ne refermait pas son esprit. Un grondement sourd s’échappa de la gorge de Maela. Elle n’aimait pas que la situation échappe à son contrôle. Soit la personne était un ami, auquel cas elles n’avaient pas de soucis à se faire. Soit c’était un ennemi, et il se montrait volontairement car il se savait doué en magie, et se croyait capable de les combattre. Stupide. La prétendue logique des tueurs à gage pouvait se montrer aussi utile que mortelle.

Maela entendit Miara parler à l'elfe :

*Qui es-tu? Qui es-tu pour montrer ta présence de la sorte? Je ne veux pas me battre, mais quelqu'un de mal attentionné aurait pu te trouver et te tuer en moins de temps qu'il faut dire Ellesméra. Ce n'est pas sécuritaire d'agir ainsi, même si on se croit assez fort pour battre son adversaire quel qu’il soit.*

Maela considéra avec suspicion l’échange de Miara avec l’inconnu. Si ça se trouvait, il pouvait les tuer en levant le petit doigt, était un ami de Rois et de Reines, et il était si vieux qu’il ne recevait jamais d’ordres de personne. Et Miara serait obligé de l’appeler « Maître ! » Maela sourit à cette idée. Non, là, vraiment, elle se faisait des histoires…

Maela sonda l’espace autour de l’elfe. Il y avait un deuxième individu, tout proche du premier. Aussitôt, Maela dit à Miara, d’une voix étrangement joviale et lointaine :

* Il y a quelqu’un avec l’elfe !*

Puis, elle ajouta pour elle-même :

* Un dragon !*

* tant qu’on est ici, on ne peut pas en savoir plus !* Décida Maela, plus curieuse qu’autre chose.

Elle se mit à marcher, tandis que Miara essayait de dialoguer avec l’elfe tout en avançant. Elles arrivèrent enfin à la clairière.
Un elfe était assis, devant un bol de soupe, les yeux levés vers elles.
Derrière lui, un dragon, un grand dragon bleu.
Maela salua l’elfe, selon les coutumes que Miara lui avait inculqué, puis s’assit, les pics hérissés et les griffes sorties, histoire de montrer qu’elle ne se rendrait pas sans combattre, attendant que Miara ait finit sa conversation en esprit avec l’homme.

Attendant de voir si les inconnus étaient vraiment agressifs.

Et dans ce cas, Maela ne ferait pas de quartier pour protéger sa dragonnière.

Il ressentit l'esprit de la jeune elfe dragonnière tenter de le contacter.

*Qui es-tu? Qui es-tu pour montrer ta présence de la sorte?*

Cette question le fit sourire. La distance entre eux était faible, mais il pouvait estimer la puissance de la jeune femme. Elle n'était pas faible, son potentiel était bon, mais elle manquait d'entrainement.

*Qui es-tu? Qui es-tu pour montrer ta présence de la sorte? Je ne veux pas me battre, mais quelqu'un de mal attentionné aurait pu te trouver et te tuer en moins de temps qu'il faut dire Ellesméra. Ce n'est pas sécuritaire d'agir ainsi, même si on se croit assez fort pour battre son adversaire quel qu’il soit.*

Il la vit alors apparaitre dans la clairière. de la main, il leur indiqua de s'installer eux ici face au feu. Il prit alors la parole pour a première fois. Le dragon bleu, lui, faisait tout juste attention à eux, du moins, en apparence.

- Bienvenue, chère amie aux oreilles pointues. Assieds-toi, je répondrai à tes questions. Tout d'abord, qui je suis, ce qui en est une très bonne: Je m'appelle Balmung et voici Kitoriel mais appelez-le Kite. Nous venons d'Ellesméra. Et j'ai montré ma présence pour pouvoir vous faire venir à moi car j'ai senti vos esprits et je sais que vous ne m'êtes pas hostiles. D'autres questions?

Lentement, Miara rangea son épée et s'assit. Maela, elle, s'installa juste a côté d'elle mais Mimi (le beau surnom xD merci Ely) le savait ou plutot sentait bien que son attention était porté sur l'autre dragon.

-Je ne crois pas. Je me présente, je m'appelle Miara et elle c'est Maela. Mais dit moi, vous me semblez... un peu familier. Vous ne seriez pas chez les Vardens par hasard? Car si ses le cas... Houlala, Murtagh risque de m'étripper avec plaisir celui là.

*Pourquoi je lui ai caché? A ses vrai, j'aurais eu l'air folle et s'il m'aurait cru, il me traiterait d'incapable. Tout un chef T.T*

.

Maela sourit en entendant Balmung appeler Miara « amie aux oreilles pointues ». Miara, qui était très susceptible, allait forcément s’en rendre compte. Comme à chaque fois que Maela souriait, le résultat fut assez effrayant, car ses dents blanches pointaient hors de sa mâchoire et ses yeux envoyaient des éclats rouges, mais les deux dragonniers ne parurent pas s’en rendre compte, occupés qu’ils l’étaient à s’envoyer des messages mentaux. Elle sourit donc dans le vide, avant de remarquer Kitoriel qui l’observait d’une drôle de manière.

Essayant de s'intéresser à autre chose, Maela sursauta en entendant son nom, puis elle reprit le fil de la conversation :

-…et elle c'est Maela. Mais dites-moi, vous me semblez... un peu familier. Vous ne seriez pas chez les Vardens par hasard? Car si c’est le cas... Houlala, Murtagh risque de m'étriper avec plaisir celui là.

Ah oui, là c’était sûr, « Etriper avec plaisir » n’était peut être pas assez fort pour ce que Murtagh allait commettre quand il saurait. Oui, tant qu’à faire, autant qu’il ne sache jamais ce qui avait été dit dans cette clairière.

Maela observa la réaction de Kitoriel et de Balmung au nom de « Murtagh. » Le résultat était plutôt concluant. Bal ne s’était pas levé en pointant une épée vers eux et Kite ne s’était pas rué sur elles en les écrabouillant et en rugissant : « Reaaaady ? Goooo ! »

En vérité, ils n’avaient même pas sursautés. C’était très vexant pour son imagination de dragonne folle. Sur cette dernière pensée, Maela bailla, puis demanda à Balmung et Kite :

- Bon, je suppose que vous êtes Vardens, sinon vous auriez bondi en nous écra… en essayant de nous tuer, en entendant le nom de Murtagh. Nous sommes aussi Vardens, comme vous avez pu vous en rendre compte… Sinon, est-ce que vous pourriez nous dire, comme nous sommes du même côté…

Ses grands yeux s’agrandirent de curiosité :

-Pourquoi vous voyagez par ici ?

Balmung écouta la jeune elfe se présenter avec intérêt, en buvant doucement sa soupe.

-Je ne crois pas. Je me présente, je m'appelle Miara et elle c'est Maela. Mais dit moi, vous me semblez... un peu familier. Vous ne seriez pas chez les Vardens par hasard? Car si ses le cas... Houlala, Murtagh risque de m'étriper avec plaisir celui là.

Ainsi, elles faisaient parties des vardens. Intéressant... Quand à la possibilité qu'il se soit croisé, il se demanda si cela était possible. Il conclut que ce n'était pas complétement improbable. En effet, il voyageait beaucoup mais il était passé pas mal de fois à Tronjheim. Au moment où elle aborda la possible volonté de Murtagh de « l'étriper », Balmung sourit. Connaissant le chef des vardens, ce n'était pas complétement impossible mais il était surement plus occupé à rêver de baston ou à boire un verre dans une quelconque taverne dans l'espoir de provoquer une bagarre. Sauf si, justement, il voyait là l'occasion de se divertir. Alors là, il ne donnait pas cher de sa peau.

Kite quand à lui, était bien plus intéressé par Maela. Il avait rarement l'occasion de rencontrer ses semblables lors de leurs voyages fréquents et son caractère quelque peu... perturbant ne l'aidait pas à créer de vrai lien avec ceux de sa race. La seule dragonne avec qui il aie réellement sympathisé, c'était Miremel. Mais seulement si on peut considérer un relation de maitre à élève comme étant de la sympathie.

Il fut quelque peu surpris par le sourire de la dragonne. Cette façon de ressortir les dents était assez particulière. Après un bâillement, elle s'exprima à son tour:

"Bon, je suppose que vous êtes Vardens, sinon vous auriez bondi en nous écra… en essayant de nous tuer, en entendant le nom de Murtagh. Nous sommes aussi Vardens, comme vous avez pu vous en rendre compte… Sinon, est-ce que vous pourriez nous dire, comme nous sommes du même côté… Pourquoi vous voyagez par ici ?"

Balmung sourit à nouveau. Nombreux étaient les adversaires qui savaient garder leur calme en entendant quelqu'un s'annoncer comme leurs ennemis. L'entrainement de dragonnier permettait d'obtenir ce détachement. Si, au lieu de Miara et Maela, c'étaient des agents de l'empire qu'il avait croisés, il ne se serait pas jeté sur eux même si ils venaient eux-mêmes se mettre à sa portée. Il y avait bien des manières d'exploiter une telle rencontre sans sortir l'épée du fourreau. Enfin,... les épées dans son cas maintenant.

- Je ne fais que passer par ces bois. Je me rends bien plus au Nord, ma route est encore longue. Quand aux Vardens... effectivement, j'en suis. Mais faites attention aux conclusions hâtives. Mon manque de réaction n'est en rien significatif. Vous apprendrez tout cela, un jour...

D'une main, il attrapa un bûche et la lança au milieu des flammes. Des étincelles jaillirent et il resta là un moment à les regarder, sans dire un mot. L'ambiance devint un peu plus lourde. Il reprit finalement la parole:

- Néanmoins, rester simplement parmi les Vardens ne vous mènera pas jusqu'au bout de votre potentiel, ils sont forts mais un dragonnier nécessite un apprentissage particulier. Je vous conseille d'essayer de prendre contact avec un, certains sont véritablement très puisant. Enfin, je dis ça mais cela ne me concerne pas.

Il replongea dans son mutisme en pensant à sa petite sœur qui devait se trouver au moment même à Vroengard. Elle aussi était dragonnière et étudiait avec une des plus puissantes, Elenoy, la reine des elfes. Il avait lui-même appris énormément à ses côtés et il savait qu'elle pouvait se révéler exigeante. Doucement, il s'extirpa de ses pensées et revint à la clairière et à la jeune elfe face à lui.

- Où vous rendez vous, vous-mêmes? Je suppose qu'une varden et un dragon ne se trouve pas par hasard dans un endroit aussi reculé mais aussi proche de Dras Leona. Votre voyage doit bien avoir un but.

- Je ne fais que passer par ces bois. Je me rends bien plus au Nord, ma route est encore longue. Quand aux Vardens... effectivement, j'en suis. Mais faites attention aux conclusions hâtives. Mon manque de réaction n'est en rien significatif. Vous apprendrez tout cela, un jour...

*Aïe, j'ai l'impression d'entendre Galbatorix, mais en beaucoup plus gentil... Déjà sa de gagner comparé a ce... Bon, réveille Miara, sinon cela sert a rien d'être assis là.*

- Néanmoins, rester simplement parmi les Vardens ne vous mènera pas jusqu'au bout de votre potentiel, ils sont forts mais un dragonnier nécessite un apprentissage particulier. Je vous conseille d'essayer de prendre contact avec un, certains sont véritablement très puisant. Enfin, je dis ça mais cela ne me concerne pas.

*Tieen tieen... Il semble pas aussi désintéresser qu'il en a l'air... Dragonnier puissant... Bah, s'il savait, je crois qu'il n'aurait pas osé dire sa mais bon... Faut faire attention Mimi, tout ce que tu diras, même a un Varden pourra être une arme contre toi alors juge tout avant de parler...*

Elle avait a peine clignée des paupières a son observation. Fallait dire que devant un elfe, normalement, Miara l'aurait malmené un peu mais sachant pas sa force en plus de... Bref, d'une manie assez ordinaire, sortie sa dague de sa poche et la fit rouler entre ses doigts, perdue un peu.

- Où vous rendez vous, vous-mêmes? Je suppose qu'une varden et un dragon ne se trouve pas par hasard dans un endroit aussi reculé mais aussi proche de Dras Leona. Votre voyage doit bien avoir un but.

Oups. Détail mineur. Se promener était pas vraiment une bonne raison... Aïe. Éviter la question, aussi bien ou l'éluder... oui, l'éluder, ce serait mieux.

-Eh bien... La vérité n'est pas toujours bonne à savoir. Surtout pour quelqu'un qui ne connait pas mon histoire, Balmung...

Elle lança sa dague dans les airs avant de la rattraper habilement. Pour ce donner une contenance.

-Mais la raison la plus probable ou possible serait tout simplement aller chercher des vivres a Dras-Leonas. Balmung, en parlant de dragonniers puissants, fesiez vous référence a vous-même?

Miara leva les yeux au ciel, soupirant doucement. Mimi cachait son intérêt pour la question. Après tout, aussi bien avoir l'air innocente et neutre. Même voir idiote. Elle s'accôta contre la patte avant droite de Maela, pour regarder le ciel et en profiter largement, pour une rare fois depuis... depuis longtemps. La présence de Balmung la perturbait. Aller savoir pourquoi. Peut-être a cause du mystère qui planait autour de lui ou un je-ne-sais-quoi qui fesait en sorte que ses pensées n'étaient pas aussi nets que normalement.

- -Eh bien... La vérité n'est pas toujours bonne à savoir. Surtout pour quelqu'un qui ne connait pas mon histoire, Balmung...

La jeune fille était quelque peu nerveuse et cela se sentait dans le temps qu'elle avait pris pour répondre. Une erreur... ou peut-être pas. Restait à savoir si elle était suffisamment déterminée pour garder ses émotions pour elle.

- -Mais la raison la plus probable ou possible serait tout simplement aller chercher des vivres a Dras-Leonas. Balmung, en parlant de dragonniers puissants, faisiez-vous référence a vous-même?

Des vivres à Dras Leona... Raté, cela ne tenait pas la route. C'était la ville la plus dangereuse de toute l'Alagaesia, juste après Urû'baen. Un varden, qui plus est dragonnier ne s'approcherait jamais de cette ville sans une très bonne raison de braver le danger. Une elfe pouvait parfaitement survivre dans la nature si cela lui permettait d'éviter un tel péril. Qui plus est, Belatona était un certes un village assez petit mais son marché comportait amplement de quoi se ravitailler.

Quand à sa remarque sur les dragonniers elle le fit sourire. Il était certes fort mais il n'atteignait pas la cheville d'Elenoy ou de Murtagh. Quoique, Murtagh...

- Moi, un dragonnier puissant? Je dois reconnaitre que ma force est supérieure à celle d'un dragonnier dernièrement formé mais je suis d'atteindre loin celle de la reine. En fait, ils me surpassent tous. Mais je dois reconnaitre qu'il y a longtemps que du sang neuf n'a pas rejoint leur rang. Peu d'apprentis vont jusqu'au bout de leur apprentissage.

Elle essayait avant tout de se donner une contenance mais il voyait bien que la question l'intéressait plus que ce qu'elle voulait laisser paraitre. Sa façon de jouer avec son couteau était sa manière de se calmer.

Alors que le dragonnier était occupé à ces pensées, la dragonne prenait contact avec son compagnon. Kite bougea à peine en entendant son message télépathique.

" Bonjour Kitoriel. J’aimerais vous demander une chose. Avec ma dragonnière, nous n’avons pas beaucoup voyagé ensemble, car nous avons… nous avons eu de nombreux problèmes, avec Galbatorix entre autre. Je ne vois pas l’utilité de le cacher, mais nous avons été séparés quand je suis née, et ce à cause de Galbatorix. Nous ne nous sommes retrouvés que très récemment. Je voulais savoir… car vous…vous devez le savoir. Combien y a-t-il de dragonniers aptes à nous former Miara et moi ?"

Ces derniers mots avait été prononcé à la fois avec détresse et ironie. Il trouva ce mélange intéressant. Sans prendre le temps de saluer, il entra directement dans le vif du sujet, ce qui pour lui, signifiait énumérer les dragonniers comme si il faisait sa liste de course.

" Voyons voir... Sirius a deux apprentis, Elenoy à Ely, l'autre alcolo s'occupe de Let, les autres... je les ai jamais vraiment rencontré."

Il ne dit rien de plus.

- Moi, un dragonnier puissant? Je dois reconnaitre que ma force est supérieure à celle d'un dragonnier dernièrement formé mais je suis d'atteindre loin celle de la reine. En fait, ils me surpassent tous. Mais je dois reconnaitre qu'il y a longtemps que du sang neuf n'a pas rejoint leur rang. Peu d'apprentis vont jusqu'au bout de leur apprentissage.

Elle vit son sourire, ce qui signifiait qu'il ne mentait pas. Très intéressant mais décevant aussi. S'il avait pas de sang neuf, cela voulait dire qu'il y avait peu de chance de devenir dragonnière. Miara ferma les yeux et donna l'illusion d'être devenue une statue, tellement son souffle était lent.

" Bonjour Kitoriel. J’aimerais vous demander une chose. Avec ma dragonnière, nous n’avons pas beaucoup voyagé ensemble, car nous avons… nous avons eu de nombreux problèmes, avec Galbatorix entre autre. Je ne vois pas l’utilité de le cacher, mais nous avons été séparés quand je suis née, et ce à cause de Galbatorix. Nous ne nous sommes retrouvés que très récemment. Je voulais savoir… car vous…vous devez le savoir. Combien y a-t-il de dragonniers aptes à nous former Miara et moi ?"

Bon, maintenant, manquait plus que la confirmation de la mauvaise nouvelle, ce qui ne tarda pas.

" Voyons voir... Sirius a deux apprentis, Elenoy à Ely, l'autre alcolo s'occupe de Let, les autres... je les ai jamais vraiment rencontré."

Miara riait intérieurement. L'autre alcoolo n'était autre que Murtagh. Mais la nouvelle lui laissa un goût de cendre dans sa bouche.

*Maela, nous n'avons plus rien a faire ici. Nous leurs avons volés assez de temps comme sa. De plus, la nuit va bientôt tomber et faut trouver un endroit sûr pour la nuit. Cela me désole car j'aime bien leurs compagnies mais nous devons continuer... *soupir mental* Aucun dragonnier n'est prêt pour nous. Aucun en fait ne le saura jamais. Qui voudrait faire de son apprentie une dragonne et une elfe qui a été chez Galbatorix tant de temps? Même quand les Vardens le sauront, je n'aurait plus ma place. Partons.*

Elle se leva lentement tout en rangeant sa dague, les yeux fermer. Les ouvrir lui ferait mal. Elle resta accôté contre Maela quelques instants avant de prendre son élan et commencer a s'éloigner. Mais elle dit une chose qui surprendrait sûrement sa dragonne.

*Si tu veux Maela, tu peux rester encore un peu avec eux. Moi, je dois m'éloigner pour clarifier mes sentiments et éviter de te blesser. Car proche de toi, si je les laisses aller, tu risques d'avoir mal pour moi, ce que je ne veux pas. Profite de la compagnie d'un des tiens. Moi, je suis seule au monde. Rejeter par tous. Sauf... Sauf les rêves.*

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*Maela, nous n'avons plus rien à faire ici. Nous leurs avons volés assez de temps comme sa. De plus, la nuit va bientôt tomber et faut trouver un endroit sûr pour la nuit. Cela me désole car j'aime bien leurs compagnies mais nous devons continuer... *soupir mental* Aucun dragonnier n'est prêt pour nous. Aucun en fait ne le saura jamais. Qui voudrait faire de son apprentie une dragonne et une elfe qui a été chez Galbatorix tant de temps? Même quand les Vardens le sauront, je n’aurais plus ma place. Partons.*

Lentement, Miara se leva, rangeant sa dague dans son fourreau. Elle resta ainsi les yeux fermés, pendant de trop de temps au goût de Maela, appuyée à la dragonne blanche comme si elle n’avait plus la force de s’éloigner. C’était sans doute le cas. Maela voulut lui adresser mais elle s’aperçut que l’esprit de Miara s’était refermé. Maela ne percevait que des petites bribes de pensées. Cela n’était jamais arrivé depuis un certain temps. Que se passait-il ? Au moment ou Maela faisait onduler son dos comme pour se lever, Miara dit :

*Si tu veux Maela, tu peux rester encore un peu avec eux. Moi, je dois m'éloigner pour clarifier mes sentiments et éviter de te blesser. Car proche de toi, si je les laisses aller, tu risques d'avoir mal pour moi, ce que je ne veux pas. *

Etonnée, Maela vit la main de Miara trembler un peu, sur sa patte. La dragonne aux yeux rouges la regarda, et pensa mentalement, le plus fort possible, comme si Miara pouvait encore les entendre :

* Et toi Miara, tu partirais ? Que se passe- t-il ? Des sentiments ne peuvent pas me blesser. Des sentiments… même les tiens ne doivent pas me blesser.*

Mais pourquoi, alors qu’elle pensait ces mots, Maela sentait la peur lui serrer la gorge ? Pourquoi sentait-elle que ses pattes n’avaient besoin que d’un ordre pour attraper Miara et la mettre sur son dos ? Elle voulait soudain partir. Pour aller où ? Maela s’en moquait. Tant que ce serait avec sa dragonnière…

*Profite de la compagnie d'un des tiens. Moi, je suis seule au monde. Rejetée par tous. Sauf... Sauf les rêves.*

Ces mots, Maela se les répéta en boucle dans sa tête, comme si ils avaient un sens caché. Mais à force de se les répéter, ils n’avaient plus aucun sens. Seule au monde… Maela sentit une boule de colère exploser dans son cœur. Seule au monde. Mais non, Miara n’était pas seule, elle était là, elle. Elle qui l’avait cherché depuis sa naissance. Elle qui, elle le savait, ne serait jamais aussi proche d’un autre que de Miara. Même si, en ce moment, elle ne s’était jamais sentie aussi loin d’elle. Le pire, c’est que Miara disait la vérité, mais Maela se révoltait contre, comme si cela suffisait pour faire disparaître la vérité. Mais elle n’y pouvait rien. Rejetée par tous… sauf les rêves. Oui, un rêve. Tout cela n’est qu’un rêve. Elle ne savait pas ce qui la consumait le plus en elle, la tristesse, ou la colère ? Personne ne pouvait le savoir.

Soudain, Maela comprit. A force que la conscience de Miara n’éloignait de la dragonne, elle sentit que c’était non pas la sienne mais un peu de la colère et de la tristesse de Miara qui s’étaient infiltrées en elle. Maela comprit qu’elle ne pouvait plus suivre Miara. Elle avait besoin de se calmer. Pour son bien. Et Maela sentit qu’elle ne pouvait pas renouveler l’expérience d’être avec Miara quand elle était dans cet état, car cela lui faisait tellement mal, de souffrir pour les gens qu’elle aimait.

Mais n’était-ce pas égoîste de la laisser souffrir seule ?

Anéantie, Maela se laissa retomber sur le sol, sourdement, les yeux rivés sur l’obscurité des bois, rivés sur l’endroit où Miara venait de disparaître. Puis, doucement, elle leva les yeux vers Balmung et Kitoriel, qui étaient restés exactement là où ils étaient quelques minutes avant.

Bon, trouver un sujet de conversation. Elle s’aperçut qu’elle n’avait pas vraiment envie de discuter. Finalement, elle murmura, comme si cette voix n’était pas vraiment à elle, d'une voix pâteuse :

- Désolé de vous demander cela, mais serait-ce possible de rester dormir ici ? Miara a besoin de… d’être seule, je crois. En fais, je n’en sais rien. Elle a besoin de réfléchir. Si vous voulez, je monterais la garde, comme ça vous pourrez dormir tout votre soûl.

Elle voulait être réveillée quand Miara reviendrait. Elle demanda encore, aux deux compagnons :

-A quel âge un dragon crache-t-il du feu ?

Le feu crachota ses dernières braises avant de s’éteindre.

Balmung regarda s'éloigner Miara. Il comprenait sa réaction. Elle désirait faire partie de la confrérie mais aucun des siens n'était apte à prendre une nouvelle apprentie en ce moment. Evidemment, il en restait un, un qui était libre de transmettre son savoir. Mais Balmung ne se sentait pas prêt à transmettre ses connaissances. Son apprentissage venait tout juste de finir...

Mais peut-être était-ce ça la prochaine étape. Il n'était pas n'importe quel nouveau dragonnier. Il était plus fort que les autres, plus expérimenté. Sa formation, il l'avait obtenue en grande partie par lui-même, en voyageant par de là les mers. Peut-être était-il prêt finallement...

L'elfe était partie et sa dragonne était restée. Celle-ci resta un moment silencieuse puis prit la parole:

- Désolé de vous demander cela, mais serait-ce possible de rester dormir ici ? Miara a besoin de… d’être seule, je crois. En fais, je n’en sais rien. Elle a besoin de réfléchir. Si vous voulez, je monterais la garde, comme ça vous pourrez dormir tout votre soûl.

Il aquiesça lentement, elle posa alors une question:

- A quel âge un dragon crache-t-il du feu ?

Le feu sembla s'éteindre mais d'un murmure, le dragonnier le raviva.

- Ainsi tu ne le craches pas encore... En général, un dragon peut embraser ce qu'il veut après six mois mais... il y a des cas particuliers. Tu dois en faire partie. Peut-être que votre séparation à ralenti ta croissance interne. Maintenant que vous vous êtes retrouvées, tu devrais y arriver bientôt.

Il se tût à nouveau un instant. Il repensa à la séparation qui venait de se produire entre Maela et Miara. Cela avait du être douloureux, très douloureux.

- Est-ce que c'était la première fois? Ce que tu as ressenti, il y a un instant, ça a du être fort, très fort. C'est toujours comme ça que ça se passe les premières fois qu'un dragon et son dragonnier partagent une forte émotion.

Il jetta un regard à Kite qui était toujours aussi indifférent. Néanmoins, il partageait ses émotions et savait qu'ils étaient d'accord.

- C'est ici que commence votre apprentissage. Allons rechercher Miara.

Il se leva et commença doucement à marcher vers l'orée du bois.

Elle n'était pas loin. En fait, un peu dans la forêt mais pas trop pour que la distance qui les séparaient la fasse souffrir. Un vent froid s'était infiltré en elle et Miara tremblait de froid, de tristesse, de rage. Elle tomba a genoux et continua a trembler. Des larmes coulaient mais les sentait trop fortement. La rage s'était emparée d'elle et le vent hurlait dans sa tête.

*L'eau qui coule, coule pour ne jamais s'arrêter. La douleur est cette eau. Tout ce qu'on peux faire pour l'éviter, est de la faire dévier en espérant qu'elle ne reprendra jamais sa place véritable.*

Elle avala difficilement sa colère et sa douleur, en essayant de ne pas la partager a Maela. Sûrement qu'elle aussi elle la ressentait, mais fallait lui éviter de l'empirer. S'accrochant a un arbre, elle essaya de se relever mais sans succès. Alors elle resta la, effondrée sur le sol. Et comme pour l'aider, de la pluie commenca a tomber fortement. Miara tremblait encore plus mais fesait des efforts pour rester au chaud.

*Maela me turait si j'abandonnais maintenant, après tout ce qui ses passé. Non, je dois pas abandonner, surtout pas l'espoir. Même si pour moi, elle est une chimère comme l'amour, laissons la chance a cette petite que cela soit différent pour elle. Pour Maela, pour ma famille, pour mes amis... Mais je n'ai plus de famille et mes amis...*

Un autre frisson plus fort la parcourut et se permit de pleurer. Pour la première fois depuis longtemps, elle pleurait pour vrai et laissait son corps sous les soins de la tristesse. Ses larmes étaient balayer par la pluie mais
sentait le goût salé des larmes sur ses lèvres. Miara ferma les yeux et se laissa aller sous la pluie glacée.

Spoiler:

- Ainsi tu ne le craches pas encore... En général, un dragon peut embraser ce qu'il veut après six mois mais... il y a des cas particuliers. Tu dois en faire partie. Peut-être que votre séparation à ralenti ta croissance interne. Maintenant que vous vous êtes retrouvées, tu devrais y arriver bientôt.

Maela acquiesça bien que son esprit fût ailleurs. Elle pensait encore à sa séparation d’avec Miara. Elles ne s’étaient même pas séparées car elles ne s’aimaient pas, non. Elles s’aimaient trop.

- Est-ce que c'était la première fois? Ce que tu as ressenti, il y a un instant, ça a du être fort, très fort. C'est toujours comme ça que ça se passe les premières fois qu'un dragon et son dragonnier partagent une forte émotion.

_ Oui, c’était une des premières fois que nous nous séparions. Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi fort depuis le jour de notre rencontre.

Maela, du coin de l’œil, vit Balmung adresser un bref regard intense, significatif, à Kitoriel. Elle fit semblant de ne pas s’en rendre compte.

- C'est ici que commence votre apprentissage. Allons rechercher Miara.

Il se leva et commença doucement à marcher vers l'orée du bois. Maela le regarda partir sans comprendre. Un apprentissage ? Quel apprentissage ? Un peu perdue, elle se mit à réfléchir furieusement, alors que son esprit avançait au ralenti l’instant auparavant. Après un petit moment de flottement, Maela comprit. Balmung et Kitoriel allaient être leurs Ebrithils ! Le mot en ancien langage se répéta dans sa tête. Ebahie, elle se reprit, puis décida d’annoncer la nouvelle à Miara. La dragonne aux yeux rouges ferma les yeux, pour se concentrer sur le lieu où était Miara. Elle n’était pas très loin, mais juste assez pour ne plus la sentir dans son esprit, car Miara lui cachait sa présence.

Maela lança dans l’esprit de Miara :

-Miara !!! Balmung et Kite… ils vont être nos Ebrithils !

Elle sentit une immense surprise pointer dans la conscience de Miara. Maela prit une inspiration, puis dit d’une voix douce :

-Miara, reviens. Je sais que tout ce que tu as dit tout à l’heure est vrai. Mais si Balmung devient ton Ebrithil, alors tu ne seras plus jamais seule. Plus jamais.

Elle rajouta, à l’intention de Balmung et Kite :

- Miara va revenir ici d’un moment à l’autre. Je vais chercher un endroit où nous abriter, il commence à pleuvoir fort.

D’un bond, elle se leva et s’envola d’un fort battement d’aile, qui provoqua une mini-tornade dans la clairière. Au bout de quelques minutes, sa voix se fit entendre de nouveau :

-J’ai trouvée une caverne assez grande pour que nous puissions entrer tous dedans.

Elle leur envoya une image d’une grotte à l’abri du vent et de la pluie, à quelques minutes de là. Elle se coucha, des gouttes d’eau roulant sur ses écailles tombant sur le sol dans d’immenses flaques brunâtres, pourtant, elle n’avait pas froid. La chaleur intérieure de son corps était très élevée, comme si un véritable feu brûlait dans ses entrailles. Elle éternua fortement, et un écho horrible retentit dans la grotte. Bizarre cet éternuement, comme si quelque chose s’était débloquée en elle. Elle en était tout tremblante. Un nuage de fumée noir sortit de ses naseaux. Curieuse, Maela regarda la fumée partir vers le haut de la grotte, en louchant un peu.

* Après la buée blanche qui sort de ma bouche quand il fait trop froid, de la fumée noire qui sort de mon nez quand j’ai trop chaud *

Elle ne put s’empêcher d’hoqueter.

*Tiens, voilà autre chose, maintenant. Le hoquet. C’est pas vraiment le moment. Et puis, y a pas d’eau, en plus. Rien pour étancher ma soif. *

Elle scruta l’obscurité de la grotte, puis regarda l’averse au dehors de la caverne.

*Ah si, en fait. *

De plus en plus de fumée sortait de ses naseaux. Elle essaya de retenir sa respiration, son museau virant de plus en plus au rouge. Après quelques minutes, elle respira un petit coup. Il n’y avait plus aucune fumée. Elle eut un hoquet. Une immense flamme rouge sortit de sa gueule pour venir carboniser un tas de branches mortes devant elle. Ne sachant pas quoi faire, Maela se précipita sous la pluie, sa gueule et ses naseaux fumant, ses yeux rouges larmoyant sous la fumée qui s’échappait d’elle, mais le feu ne s’éteignait pas. Il continuait à sortir d’elle, et elle allait être condamnée à mourir là, juste à cause d’un stupide feu qui ne voulait pas s’éteindre car il était dans elle-même. Eh oui. Même chez les dragons, FUMER TUE.
Et arroser Maela comme on n’arrose un feu ne changerait rien.

* Je suis pas une petite fleur qu’on arrose tous les jours pour voir grandir mes pétales.*

Non, décidément, un dragon avec des pétales, Maela n’arrivait pas à l’imaginer.
Comment pouvait-elle faire ? Elle eut alors une idée très lumineuse. Elle ferma sa gueule. Non, très mauvaise idée, en fait. Elle hoqueta, et une flamme bleue sortir de gueule. C’était très joli, le bleu, mais là, elle n’avait plus envie d’admirer les magnifiques couleurs qu’elle pouvait faire en ayant le hoquet. Vraiment.
Elle gronda, s’énervant contre elle-même. Si une flamme verte sortait de ses griffes, genre rayon laser, là, elle croyait pouvoir rentrer facilement dans le livre des records de l’Alagaesia.
Elle se concentra, comme si elle ordonnait au feu de s’arrêter. Le feu s’arrêta. Maela ouvrit un œil, puis l’autre, redoutant de revoir une flamme sortir d’elle en ricanant :

-Il fallait le demander gentiment, petite impertinente !

Mais il ne se passa rien. Soulagée, elle rentra dans la grotte, en pensant à l’étrange phénomène qui venait de se produire. C’était peut être un déblocage grâce à Miara, comme le supposait Balmung. Comme si l’amour pouvait lui donner du feu. Ca y est, elle comprenait enfin l’expression « les feux de l’amour. »

A ce moment là, Kitoriel, Balmung et Miara arrivèrent.