L'auberge et la forêt de séjour. [PV Lonaela]

Je m'approchai du gérant, en lui demandant s'il avait toujours une chambre de libre. Il acquiesça. Je me retournai vers Lonaela, et lui dit qu'il avait une chambre, pas très loin de la mienne. Je réglai alors les deux nuits, avant que Lonaela aie le temps de dégainer son argent. Je me retournai en lui souriant.

Avais-tu des sacs? lui dis-je.

Elle me dit que non, bien que ceci m'étonnait.
Je montais alors les marches du grand escalier qui menait aux chambres. Il débouchait sur un couloir mal éclairé. Je me cognais le pied dans une marche et tomba sur le palier. Je me retournai vers l'Elfe et me mit à rire. Elle eut un petit rire charmeur. Je lui tendis alors la clé de sa chambre, et lui souhaita une bonne nuit. Chacun alla dans sa chambre...

Koroeskohr tendis la clé de la chambre à Lonaela. Elles la prit avec une délicatesse elfique, puis ils se souhaitent bonne nuit. Elle poussa la porte qui émit un petit grincement, posa ses clés sur la petite table de nuit, et s’assit en tailleur sur le lit assez confortable. Elle ferma les yeux, et resta longuement dans cette position. Tard dans la nuit, elle se leva et s’approcha de la fenêtre, ses pieds nus sentant les nervures du bois du plancher. Le coude sur le bord de l’ouverture, elle contempla les étoiles, rêveuse. L’elfe avait envie que la nuit passe vite, très vite, afin qu’elle puisse revoir le nomade, et continuer la visite avec lui.

Le lendemain matin, le soleil était à peine levé que Lonaela sortit de sa chambre. Elle n’en pouvait plus d’attendre, il fallait qu’elle sorte. L’elfe longea le couloir, et s’arrêta devant la porte de Koroeskohr. Elle hésita, puis frappa timidement.

Est-ce toi Lonaela?

J'étais réveillé depuis un moment. Mon sommeil avait été hanté par des pensées très anciennes, mais j'avais tout de même bien dormi. J'étais impatient d'être le lendemain, car j'avais hâte de revoir cette jolie Elfe ainsi que cette magnifique ville d'Ellesméra.

J'allais lui ouvrir. Malgré l'heure assez reculée, elle était resplendissante et emplie d'une détermination incommensurable. Je l'invitais à entrer dans ma chambre, afin de manger quelque chose avant de partir. Je lui tendis une spécialité Elfique qu'elle devait certainement connaitre, composée d'une pâte légère et moelleuse ainsi que de fruits de saison.
Je croquai moi-même dans la mienne, car j'avais grand faim.

Aimes-tu? Je les ai fait moi-même.

Elle me regardait d'un air soucieux.

Bon d'accord, je suis descendu afin de me faire aider, avouai-je.Tu as encore faim? ou souhaites-tu partir?

J'emballai deux des gâteaux dans une petite étoffe, et les glissai dans ma besace.
Nous sortîmes alors de la chambre afin de partir en ville.

Je lui demandai :

Par quoi veux-tu commencer?

Trois chemins s'offraient à nous. Un menait jusqu'à Tialdari Hall, l'autre à l'arbre Menoa, que nous avions emprunté hier de nuit, donc nous ne vîmes rien, et un qui s'enfonçait encore plus dans la ville. Elle choisit alors.

Une voix masculine lui répondit :


-Est-ce toi Lonaela?

L’elfe sursauta, légèrement : Koroeskohr avait une voix parfaitement éveillé, et pleine d’assurance. La porte s’ouvrit, et Lonaela vit apparaître le visage du
nomade. Bien qu’il fasse sombre, elle pouvait distinguer, grâces à sa vision développée, les yeux envoûtants de l’homme. Il l’invita à entrer, et lui proposa un gâteau elfique. Elle croqua, et savoura cette spécialité qui lui rappela des souvenir lointains. Son goût fruité resta agréablement dans la bouche. Le nomade lui demanda :

-Aimes-tu? Je les ai fait moi-même.

L’elfe sentit qu’il ne lui disait pas toute la vérité, et en fut un peu déçue. Il se rattrapa, et admit :

-Bon d'accord, je suis descendu afin de me faire aider. Tu as encore faim? Ou souhaites-tu partir?

Lonaela acquiesça, et ils sortirent du bâtiment.

-Par quoi veux-tu commencer?

L’elfe regarda les trois chemins qui s’offrait à eux et répondit :

-Pourquoi pas celui du milieu ?

Elle avait choisit celui qui s’enfonçait dans la ville, le plus profond et mystérieux. Ce chemin lui évoquai le nomade. Lonaela plongea son regard dans le sien et lui demanda :

-Alors, qu’en dis-tu ?

Je suis ton envie. Allons-y.

Nous attaquâmes alors le chemin pentu et glissant de par la mousse qui s'y était déposé. Je faillis tomber plusieurs fois, et rattrapa Lonaela qui glissait. Cette descente fut une horreur. Arrivé en bas, je lui montrais différents commerçants qui avaient fait leur renommée ici. D'en bas, nous avions une belle perspective de la ville avec le Tialdari Hall. Un sentier quittant la ville intriguait l'Elfe. Elle me demandait où il menait.

Ce sentier mène à la forêt de Séjour, où les Dragonniers et autres personnes importantes logent, aux frais de la reine. Peu de personnes y ont logé, mais il est libre de visite quand il n'y a personne. Veux-tu aller jeter un oeil?

Avant qu'elle ne me réponde, j'y avançai déjà, car ce lieu était également très beau, et je n'y avais pas mis le pied depuis ma dernière visite, qui remontait aussi à loin.

Nous fûmes émerveillés par cet entrelacement de branches qui laissaient filtrer quelques faibles rayons de soleil, qui illuminaient une bâtisse resplendissante. On reconnaissait bien l'architecture elfique antique, qui n'est plus présente dans la ville récente.

Un garde était posté devant. Je m'approchai de lui, et lui demandai si l'on pouvait visiter l'intérieur. Ce n'était pas autorisé.
Je le regardai, et lui demandai plus gentiment, en lui disant qu'on ferait attention, et que la personne qui m'accompagnait était une Elfe.
Il m'y autorisa finalement. Nous entrâmes. Je n'étais encore jamais entré, et je ne voyais pas ça si grand de l'extérieur.

Quel magnifique intérieur ! C'est une maison comme celle-ci qu'il me faudrait, pour peut-être arrêter mon errance dans tout l'Alagaësia. Qu'en penses-tu, Lonaela? Tu n'as pas dis un mot depuis que tu es entrée. Tu aimes cette maison?

-Quel magnifique intérieur ! C'est une maison comme celle-ci qu'il me faudrait, pour peut-être arrêter mon errance dans tout l'Alagaësia. Qu'en penses-tu, Lonaela? Tu n'as pas dis un mot depuis que tu es entrée. Tu aimes cette maison?

C’est vrai que l’elfe n’avait pas pratiquement pas parlé depuis qu’ils s’étaient engagés dans le sentier qui menait dans la forêt de Séjour. Mais, elle avait été tellement émerveillée par cette ville somptueuse, elle avait tellement pris plaisir à se promener au côté de Koroeskohr, qu’elle n’avait soufflé mot. Se ressaisissant, Lonaela répondit :

-Cette maison est vraiment magnifique, tu as raison, Koroeskohr. Si je n’avais pas décidé de continuer mon voyage dans le but de découvrir l’Alagaësia, je serais resté vivre ici. Mais mon envie d’aventures est plus forte, et…je sais que j’y reviendrais un jour, pour y bâtir ma maison.

Elle resta quelques instants silencieuse, puis soudainement, elle fut prise d’une joie soudaine. L’elfe attrapa la main du nomade, chaude et légèrement rugueuse, puis l’entraîna plus loin dans la battisse, ses sandales joliment ouvragées en cuir noir claquant contre le sol de l’arbre "chanté". Une porte se dressait devant eux, sa poignée en forme de rose fermée, ne faisait qu’un avec le reste de la porte. De loin, on pourrait croire qu’elle était finement gravée de diverses fleurs, mais en s’approchant, on remarquait que c’était le bois qui avait cette forme. Lonaela mit la main sur la poignée, ses doigts caressant chaque pétales de bois.

–On entre ?

Koroeskohr lui répondit affirmativement, et l’ouvrit. La pièce était vaste, les murs, ornés d’animaux, étaient aussi joliment travaillés que la porte. L’elfe admira un pan du mur, où il y était représenté un loup hurlant devant une pleine lune. Chaque poils de la bête y étaient tracés, et son expression le rendait presque réel. En se concentrant, on pouvait presque entendre son cri résonnant dans la nuit. Lonaela souffla :

-C’est magnifique !

Ils avancèrent vers le centre de la pièce où trônait un énorme lit en draps de ce fin tissus que les elfes savent si bien fabriquer. Lonaela les effleura, laissant glisser sa main sur cette douce matière de couleur lin. Observant les torsades qui ornaient les pieds du lit, elle demanda au nomade :

-C’est vraiment du grand art…alors c’est dans une de ces maisons que tu aimerais habiter ?

En effet. Si je pouvais, j'investirais cette maison ; malheureusement elle n'est pas à vendre. J'aime tout autant que toi cette maison. Je me verrais bien un peu plus loin dans la forêt, au calme ; tous les matins j'irais voir Ellesméra s'éveiller au son des pas des sandales des Elfes et à la douce lumière du soleil si particulière à la capitale Elfique, j'irais saluer ses habitants avec qui je me serais lié d'amitié, ou encore déguster leurs délicieuses pâtisseries !

Tiens, en parlant de pâtisserie...

Je sortis de ma besace les deux petits gâteaux Elfiques. Je donnai le sien à Lonaela, et mangeai tranquillement le mien. Elle le dégusta soigneusement, sans en faire tomber une miette, afin de ne pas salir le sol que nous n'étions même pas sensé fouler.

Je tournai mon regard vers elle. Je ris, car elle avait une miette au coin de la lèvre, un bout de fruit qu'elle n'avait pas senti. Je lui enlevais alors. Mon doigt resta sur ses lèvres quelques secondes. Je revins alors à la raison et commença à quitter la pièce pour en explorer d'autres.

J'arrivai dans la salle de bain, où les détails étaient minutieusement travaillés : la baignoire en ivoire, les rideaux de satin, le carrelage de mosaïque, le miroir serti de pierres précieuses encadré par un magnifique arc d'ébène, tout était fait pour que la personne les utilisant se sente à l'aise.

Je me regardai dans le miroir, replongeant dans mes pensées. Mon éclat d'argent sur le front brillait par la lumière qui passait par la fenêtre et son reflet sur le miroir. Je ne l'aimais pas, mais je voulais le garder pour me souvenir. Me souvenir de mon passé, de ma tribu, de son massacre. Mon épée à double lames pesait sur mon dos, je la déposai donc à l'entrée. Mon maître d'armes me revint alors à l'esprit. Il m'avait dit un jour : "Le destin est un sentier que tu te dois de quitter de temps en temps, afin de pouvoir bifurquer à tout moment."
Je n'avais pas compris ses paroles sur le moment, mais elles prenaient à présent tout leur sens.

Je devais arrêter d'errer inutilement. Je devais me fixer un but. Changer. Changer de vie, de mode de vie. Voyager avec quelqu'un qui saura ce qu'il faut faire de moi, quelqu'un qui m'aime. Devais-je lui dire? ou devais-je être implicite jusqu'à ce qu'elle comprenne?

Cruel dilemme se présentant à moi,
Ne m'oblige pas à choisir le trépas,
Me voilà suffisamment torturé
Ne me vois pas maintenant blessé!

[HRP]Rappelle-toi la leçon : tu ne connais pas mes pensées.[/HRP]

Koroeskohr s’éloigna de Lonaela et alla visiter la salle de bain et ses nombreux détails. L’elfe s’avança, puis s’arrêta à l’encadrement de la porte. Elle le vit de dos, il était face au miroir aux pierres précieuses qui brillaient de milles feux. Lonaela put ainsi le voir le reflet de l’homme. Ses yeux gris pales étaient tournés vers le sol, il avait l’air pensif, et ses sourcils légèrement froncés, lui donnait l’air un peu contrarié. Ce qui, ne put s’empêcher de penser Lonaela, le rendait terriblement beau.

*-Tu t’éloigne de chemin de la Raison, jeune elfe !
-Esporian ? !
-Qui d’autre !
-Mais, que…
-N’oublies pas que notre lien mental est trop fort pour que tu me caches tes sentiments. Je les capte facilement !
-Laisse-moi tranquille, veux-tu ? Je n’ai pas besoin qu’on vienne me faire la leçon !
-Comme tu veux ! *

Mais, bien qu’elle ne veuille l’admettre, son dragon était bien plus sage qu’elle. Après tout Koroeskohr était un humain ! Un humain d’une vingtaine d’années ! Alors qu’elle, c’était une elfe de 102 ans, et encore, elle n’est était qu’au début de sa longue vie ! Et puis…, peut-être qu’il connaissait quelqu'un d’autre qui attendait quelque part qu’il revienne de son voyage. Cette pensée lui pinça le cœur, mais elle savait bien que s’était possible, et qu’elle ne connaissait presque rien de la vie du nomade. Malgré cela, l’elfe sut qu’elle n’aurait jamais le courage de lui demander. Lonaela soupira. Soudain Koroeskohr leva les yeux et s’aperçut qu’elle l’observait. Vite elle détourna le regard, et l’homme alla à l’entrée déposer son épée. Pendant ce temps, Lonaela, légèrement gênée, alla dans d’autres pièces, tout aussi somptueuses et bien décorés que les autres.
Finalement, elle s’arrêta devant un escalier étroit. Ne résistant à la curiosité, l’elfe grimpa avec rapidité et légèreté les marches qui la séparaient du palier. Arrivée en haut, elle se retrouva dans une pièce circulaire, dont le sol était nervuré de cercles concentriques. Les murs étaient tapissés de l’écorce de l’arbre. Elle avait aussi poussé à l’intérieur. Au plafond, une ouverture ronde avait été pratiquée. On y voyait les branches et feuilles de l’arbre qui semblaient vouloir atteindre les nuages. Le soleil, haut dans le ciel, caressait de ses rayons la peau délicate de l’elfe. La nuit, si l’on s’asseyait sur l’un des quatre gros poufs disposés hasardeusement sur le sol au vernit naturel, et si l’on regardait le ciel, on verrait des étoiles scintiller dans la nuit.
L’elfe regarda le mur circulaire et remarqua une petite tige qui dépassait. Elle la tâta délicatement, et l’écorce qui les pavait se mit à bouger, jusqu’à créer de multiples fentes assez larges dans lesquels dépassaient des rouleaux de parchemins. Elle s’apprêtait à poser une question à Koroeskohr, quand l’elfe s’aperçut qu’il n’était plus avec elle. Lonaela entendit alors qu’on l’appelait depuis l’étage du dessous. Elle comprit alors : profondément encrée dans sa contemplation, elle n’avait pas entendu les appels de l’homme. Se tournant vers l’escalier, elle cria d’une voix claire et fraîche :

-Je suis là ! Monte l’escalier étroit, situé de l’autre côté de l’ouverture de la salle de bain !

Je cherchai l'escalier. Un autre appel de Lonaela m'aiguilla.

J'arrivai dans une pièce circulaire, où se trouvaient peaux de bêtes au sol et tapisseries au mur. Une petite ouverture surplombait la salle. On entendait le vent courir dans les feuillages. Je ne savais que dire. Je prenais place sur un pouf. Lonaela en fit autant.

J'étais dans mes pensées, une fois de plus. Lonaela me regardait d'un air étonnée. Je me sentais fatigué, et l'humidité n'était pas mon fort.

Cette maison.. que je voudrais bâtir... je voudrais le faire...

Je respirai un grand coup.

...avec toi.

Koroeskohr monta les escaliers étroits et rejoignit l’elfe. Tout deux s’installèrent dans les poufs. Enfin, il prit la parole :

- Cette maison.. que je voudrais bâtir... je voudrais le faire...

Il inspira longuement et reprit :

-...avec toi.

Lonaela mit du temps à assimiler ce que le nomade lui disait. Ces mots l’avait figée, elle avait arrêté de penser, de respirer. Son corps, bien qui soit léger, s’enfonça plus profondément dans le pouf. Elle resta quelques temps ainsi, ses yeux d’un bleu océan fixant un point invisible ; sa bouche couleur cerise légèrement ouverte. Un lourd silence pesait sur la pièce circulaire. Le vent avait pris de la force et s’engouffrait dans l’ouverture ronde, et autres trous plus ou moins visible, en produisant une sorte de musique à la tonalité mystérieuse. Le bois oscilla légèrement.
Finalement, les paupières de Lonaela battirent lentement, et elle sembla revenir à la réalité. L’elfe comprit alors pleinement le sens de ces paroles. Cet homme l’aimait, il désirait vivre avec elle, et…ses sentiments étaient partagés.
Se redressant, le souffle coupé, elle bredouilla un inaudible :

-Moi…moi aussi,…moi aussi je t’aime…

Un fort courant d’air anima ses cheveux châtains. Puis, se levant presque, ayant repris de l’assurance, elle déclara d’une voix plus forte, semblant s’adresser autant à l’humanité qu’à l’homme qui la regardait avec appréhension :

-Moi aussi je t’aime…Oui, je t’aime Koroeskohr !

Prenant soudain conscience de ce qu’elle venait de faire, son teint pâle légèrement doré vira à l’écarlate. Gênée, elle se rassit précipitamment. Ce n’était pas à son habitude de se dévoiler ainsi. Elle s’était laissée emporter, et se sentait un peu ridicule. N’osant plus croiser le regard de Koroeskohr, elle contempla ses sandales. Des mèches de cheveux cachaient son visage tourné vers le bas.

J'étais impressionné par son dévoilement si brusque, et tellement heureux de cette réponse si enthousiaste, que j'attendais. J'étais abasourdi, également, car je ne pensais pas qu'elle comprendrait tout de suite mon sous-entendu.

Je pris place dans le pouf près d'elle. Je m'installais confortablement, puis tourna la tête vers elle. Je la regardai, étant absorbé par la beauté de son visage. Elle me regardai, mais je ne savais pas à quoi elle pensait. Elle m'aimait. Je l'aimais. Je voulais la suivre où qu'elle eut envie d'aller.

Nos mains s'effleurèrent, je rougis en la retirant brusquement. Je l'avançai alors doucement vers la sienne. Tout doucement. Je la pris, et me rapprochai alors. J'étais assez gêné, mais je continuai quand même. Je tournai ma tête vers la sienne. Mon coeur battait la chamade, j'étais assez nerveux. Je la regardai tendrement. Ses lèvres humides semblaient telles deux fines bandes rouges, qui chatoyaient au soleil. Ses yeux profonds envoutants me passionnaient, m'avaient comme pris en otage.

Je n'avais pas soufflé mot depuis sa réponse, et je me décidai alors :

- Lonaela. Le tout premier prénom que j'entendis en arrivant à Ellesméra. A son contact, mon destin devait être comme scellé.

Je respirais alors un grand coup.

- Moi aussi je t'aime Lonaela ! m'écriai-je.

Je le répétais encore et encore, inlassablement, jusqu'à ce que nos regards se croisent.

Comme des aimants, leurs yeux s’attirèrent. Lonaela appréciait le contact de la main de Koroeskohr. En un peu plus d’un siècle d’existence, elle n’avait encore jamais été envahit par ce sentiment qui lui faisait battre son cœur d’elfe à une vitesse folle. Chacune de ses veines étaient animée par une pulsation de joie. Chaque parcelles de son corps semblaient prêtes à exploser pour libérer le bonheur qu’elles contenaient.

Son regard bleuté se détacha de celui de l’être qu’elle aimait. De sa main douce et délicate bien que légèrement tremblante, Lonaela caressa les traits séduisants du visage de l’homme. Ses yeux s’arrêtent sur l’éclat d’argent qui ornait son front. Sa signification mystérieuse l’intriguai, mais pour l’instant elle ne s’en souciait pas…

L’elfe approcha lentement son visage de celui Koroeskohr. Son nez à l’odorat fin pouvait maintenant distinguer avec précision les différentes odeurs qui composaient l’attirant parfum de l’homme. Tel des pétales de roses tombant de la fleur éclatante, ses lèvres se posèrent avec tendresse sur celles de l’homme dont elle ne voulait à aucun prix être séparée. Fermant les yeux, Lonaela savoura ce moment magique…quelque peu troublé par l’intervention d’un soupir mental marquant la contestation de son dragon.

Lorsque l'Elfe m'embrassa, je sentis une vague de frissons chaude et apaisante traverser mon corps de part en part. J'étais envoûté par ces lèvres douces et humides qui frôlaient les miennes, néanmoins fougueusement. J'avais les yeux fermés, et tous les autres sens en éveil. Je sentais son doux parfum de fraise des bois, le contact de ses mains douces et effilées, j'entendais le pépiement des oiseaux qui provenait de l'ouverture située au dessus de nous.

Ce moment était magique, et j'aurais voulu qu'il ne s'arrête pour rien au monde. Lorsque je décollais mes lèvres des siennes, je la regardais droit dans les yeux. Ses beaux yeux bleus profonds, surmontés de ses longs cils, qui battaient, inlassablement, irrémédiablement, m’hypnotisaient. Je lui attrapais la tête des deux mains en les glissant dans ses cheveux, puis je lui donnais un baiser. Je voulais lui montrer que je l’aimais, en en prenant l’initiative, en lui montrant que moi aussi, je souhaitais par-dessus tout vivre le restant de ma vie avec elle, jusqu’au bout.

Je l’aimais, oui, je l’aimais, comme je n’avais jamais aimé. Cette sensation m’était totalement nouvelle, et j’en découvrais toutes les subtilités : le cœur qui bat la chamade, la chaleur qui envahit tout le corps, et surtout le bonheur indescriptible qui recouvre son âme.

Je lui demandais alors :

- Où irons-nous, après tout cela? Je ne sais quoi faire, où aller...

- Où irons-nous, après tout cela? Je ne sais quoi faire, où aller...

Lonaela regarda Koroeskohr, pensive. Elle avait tellement de choses à lui dire. Elle ne savait pas par où commencer. Finalement, Elle retira sa main de celle de l’homme et lui montra sa paume dans laquelle brillait sa gedwëy ignasia. Plongeant son regard dans le sien, elle lui expliqua :

- Cette marque que j’ai dans la main…je ne sais pas si tu l’ignores ou non, mais elle signifie que je suis liée à un dragon.

La stupéfaction, se peignit sur le visage de Koroeskohr, apparemment, il ne s’attendait pas à ça. Elle continua :

- Esporian, c’est son nom, a éclot pour moi il y a environ une dizaine de mois. Nous étions en voyage pour découvrir l’Alagaësia, cette terre dont mon dragon et moi n’avons vu qu’une infime partie. Nous nous sommes arrêtés pour visiter le Du Weldenvarden, la forêt de mes ancêtres. Il l’explore à présent avec sa sœur, Ilian, qu’il a retrouvé depuis peu. Laissant les deux dragons tranquilles, je suis allée voir le légendaire arbre Menoa et je t’ai trouvé, agenouillé, en train de réciter des prières.

* En posant ma main sur son épaule, je n’aurai jamais pensé que je tomberai amoureuse de lui… L’amour est vraiment imprévisible…*

L’elfe se colla contre Koroekohr.

- Je désire rester avec toi, mais je dois continuer mon voyage…veux-tu m’accompagner ? Je te présenterai Esporian, Ilian, …

Elle n’eut pas le loisir d’en dire plus que le garde qui les avait autorisés avec réticence à rentrer dans la battisse fit irruption dans la pièce…

Le garde fit irruption. Il nous demanda alors de sortir, car nous y étions quand même depuis un sacré moment. Je pris alors la main de Lonaela, et nous courûmes jusqu'à la sortie. Nous traversâmes alors le petit pont de bois, et nous retrouvions de nouveau dans la ville après quelques temps de marche.

J'étais dans mes pensées. Je ne savais quoi répondre à la proposition qu'elle m'avait faite. Tout à coup, je m'arrêtai. Elle se tourna vers moi d'un air étonné. Je respirai à pleins poumons, puis déballa :

-Oui, je veux te suivre jusqu'au bout. Je viendrai avec toi où que tu ailles. Je risquerai jusqu'à ma vie pour toi. Je t'aime, et je ne veux pas que ça s'arrête.

Je lui sautai au cou, et l'enlaça. J'aimais le contact chaud et doux de sa peau satinée, et je ne m'en serais pas défait, si Lonaela n'avait pas essayé de se défaire de mon étreinte. C'est que je dois pas être tout léger.

- Parle moi de ton dragon, ou ta dragonne, je ne sais pas. Je n'en ai encore jamais rencontré, et je souhaiterai savoir le caractère qu'un animal pareil peut avoir. Si jamais je le rencontre, j'aurais peur de faire une bêtise en disant quelque chose de déplacé. Me crois-tu à la hauteur?