Visite à Ceris

L'aube venait à peine de peindre le ciel de ses couleurs orangées, teintées de légères touches roses. Les nuages de cotons empêchaient déjà le soleil de baigner l'avant poste d'un halo de lumière. Entouré d'arbres et de flore en tout genre, l'endroit était pourtant évasé. Vers la droite, deux huttes faîtes à même le sol s'érigeaient fièrement face aux autres édifices construits en hauteur. Le décor était idéal pour se reposer après un long voyage. Espacé et protégé par la magie de la forêt, aucun homme aux intentions malfaisantes ne pouvait s'aventurer ici. Si les elfes avaient choisis cet endroit pour y construire Ceris, ce n'était pas pour rien..
Toutefois, pour le moment, seuls trois ou quatre elfes animaient le petit village sylvain. Ils avançaient de leur démarche féline, se regardant à peine. Près d'une des huttes, l'un d'eux porta une flûte à ses lèvres et se mit à jouer une douce mélodie. Cet endroit semblait en dehors du temps, tout simplement magique.

Petit à petit, une forme indistincte apparut dans le ciel. Ressemblant de loin à un oiseau, la silhouette se rapprochait à coups d'ailes réguliers de l'éclaircie entre ces arbres. Au fur et à mesure qu'elle avançait, elle devenait de plus en plus imposante et on pouvait discerner une personne la chevauchant. Il s'agissait bien entendu d'un dragon aux écailles d'un bleu éblouissant. Dessinant une ombre immense au centre de la clairière, l'animal mystique descendit lentement afin de poser patte à terre. Quand il fut enfin stabilisé sur le sol, son cavalier descendit de la selle. Il s'agissait d'un jeune homme aux cheveux châtains, un peu ébouriffés par le vent. A sa hanche était ceint une épée au pommeau bleuté. Bien entendu, ce n'était autre qu'Eragon et Saphira. Aujourd'hui, le dragonnier avait besoin de se reposer un peu, devant faire disparaître la pression qui pesait sur ses épaules.

"- Saphira, peux-tu me rejoindre d'ici une ou deux heures ?"
"- Bien sûr, répondit l'interessée en secouant sa lourde tête. Fais bien attention à toi petit homme."

La dragonne déploya à nouveau ses grandes ailes membraneuses et s'envola dans un nuage de poussière. Eragon l'observa quelques instants avant de commencer à marcher. Tandis qu'il avançait, il repensait à tout ce qui lui était arrivé depuis un moment. Ces derniers temps avaient été mouvementés et c'est pourquoi il avait besoin de repos. Pendant qu'il marchait lentement, le dragonnier, comme à son habitude, pensait à autre chose et ne remarqua pas la personne qui progressait dans la direction opposée à la sienne. Ce ne fut qu'à la dernière seconde qu'il s'en rendit compte, ce qui fut bien trop tard. Ils se percutèrent sans grande cérémonie et le guerrier voulut réparer aussitôt son erreur en rattrapant l'autre personne par le bras, l'empêchant de tomber en arrière.

- Pardonnez-moi, je ne regardais pas où j'allais, déclara-t-il en aidant l'elfe (ou humain) à se relever.

Elyara se promenait dans Ceris. Elle devait se dépêcher. Maintenant que Osilon avait croisé sa route, elle se devait de passer par Ceris avant de rejoindre Farthen Dur. Peu d'elfes parcouraient la cité. Elle mangerait ici, puis continuerait sa route. La petite elfe se demandait quand la guerre se terminerait. Les temps obscurs ne lui plaisait guère. Savourant petit pain, elle s'avançait inconsciemment dans le village. Une enfant jouait devant un arbre. Intrigué qu'un bébé habite un tel village, elle contempla ses boucles d'or (Mdr), ne voyant pas le demi-humain qui s'avançait, s'appretant a lui rentrer dedans.
Ce qui devait arriver arriva et les deux jeunes se percutèrent. Le jeune armé de bons reflèxes la rattrappa par le bras. Il s'excusa brièvement, relevant Elyara. Son genoux était écorché. Elle grimaça. Elle s'apprétait a remercier l'inconnu lorsque elle se rendit compte qu'il n'était autre qu'Eragon le tueur d'ombre !!! Rouge de honte et de gêne elle bredouilla une excuse inaudible a l'élu de son coeur.

-P... par... pardon...

Toujors rouge, elle fixa le beau visage du dragonnier. Qu'il était beau... Elle ne dit rien de plus, savourant le plaisir d'une rencontre. Comment lui dire ?
Il aimait Arya, tout le monde le savait. Cette pensée lui flot de larmes. Elles roulèrent le long de ses joues. Toute confuse, elle marmonna avant de tourner les talons et de partir:

-Euh... Aur... Aurevoir.

Hrppg: La particularité de mon perso est qu'il pleure beaucoup. Mais avec de bonnes raisons...

hj: je vois, on va essayer de gérer ça alors !

A peine Eragon eût-il aidé l'inconnue à se relever qu'elle partit en bredouillant quelques paroles à peine audibles. Il fut étonné par ce comportement qui lui échappait et resta un moment sans bouger. Il était là, debout au beau milieu de la place, observant l'elfe aux cheveux bleus qui s'éloignait à grands pas de lui. L'avait-il offensée ? Il n'en avait aucune idée mais était bien décidé à tirer cela au clair. Son côté gentleman l'empêchait de laisser une jeune femme en pleurs sans rien faire. C'est pourquoi il s'élança derrière l'elfe. Fort heureusement, il ne lui fallut qu'une minute pour la rejoindre. Afin de la retenir, il lui prit malencontreusement le bras, comme tout à l'heure. Le dragonnier ne sut comment elle allait réagir devant un tel geste et la lâcha aussitôt.

- Veuillez m'excuser... Vous ai-je causé du tort ? Si c'est le cas, je vous jure que ce n'était pas mon intention.

En effet, le rougissement de l'inconnue avait échappé à Eragon. Il n'avait pas remarqué ce détail, ce qui l'empêchait totalement de comprendre la fuite de la jeune elfe. C'est pourquoi il voulait lui venir en aide, ou du moins savoir ce qui la tracassait pour s'enfuir dès qu'elle l'eût reconnu. Alors qu'il attendait une quelconque réponse à sa question, le guerrier sentit une présence qui cherchait à rentrer en contact avec lui. Il ne lui fallut que peu de temps pour comprendre de qui il s'agissait et abaisser les défenses qu'il avait érigé par sûreté.

"- Un souci quelconque ? Je t'avais demandé de faire attention Eragon..."
"- Voyons Saphira, répondit-il avec calme, ce n'est rien de grave. J'ai eu un petit incident avec une elfe et j'essaye juste de régler ce détail."
"- Quand bien même, je ne peux te laisser cinq minutes seul. J'arrive tout de suite. De toute façon, l'appétit me manque."

Cette phrase fit sourire le dragonnier qui connaissait l'appétit gargantuesque de sa dragonne. Qu'elle ose lui dire qu'elle n'avait pas faim était l'un des mensonges les plus amusants qu'il a entendu aujourd'hui. Toutefois, il ne fit aucune remarque et préféra se reconcentrer sur la discussion qu'il tenait.

hrpg : Ok. Un truc, il y a une saphira sur le fow, je sais pas si tu as le droit de choisir ses pensées

Elyara sentit une main se refermer sur son bras. Elle se retourna et contempla Eragon. Géné, il lui lâcha le bras et lui demanda si il lui avait causé du tort. Elyara se disait qu'il ne pouvait pas la rendre triste. Le dragonnier ne comprenait pas ses pleurs ni sa jolie couleur tomate. C'était habituel et ça avait le don d'énerver la petite elfe. Aussi, elle ne repondit pas tout de suite. Comment expliquer a Eragon qu'elle pleurait en moyenne trois fois par jour, qu'elle était triste tout le temps depuis ses neufs ans a cause de la mort de sa soeur ? Elle se décida a faire court, et, elle expliqua, toujours rouge :

-Ne vous inquietez pas, je pleure souvent. Petite, il m'est arrivé malheur. Depuis, beaucoup de mes semblables me rejetent. Mais ce n'est pas important.

Elle essuya ses larmes. Il etait si gentil et si... mignon. A cette pensée, elle revira au pourpre. Comment quelqu'un qu'elle n'avait vu que deux fois pouvait l'atirer autant ? Elle soupira. Se reprenant en croisant le regard inquisiteur du dragonnier, elle demanda :

- Eh bien, Cela m'a fait très plaisir de vous rencontrer, Argetlam.. Puis-je me permettre une question ? Ou est Saphira aux Ecailles Brillantes ?

Elle ne savait pas quoi dire. Alors, elle l'avait questionné au hazard, refusant de le laisser partir. Elle se tut et attendit la réponse du Tueur d'Ombre.

hrpg: je le sais, d'ailleurs je lui ai envoyé un mp en espérant qu'elle me réponde. Hélas, en attendant je ne peux pas me priver d'une Saphira

Eragon écouta attentivement les explications de la jeune elfe et en fut peiné. Un malheur n'était jamais souhaitable et celui qu'elle avait dû connaître devait être affreux pour qu'il la rende aussi désemparée. Cependant, il doutait de pouvoir faire quoi que ce soit pour la soulager de ce fâcheux incident. Toutefois, le dragonnier était incapable de regarder cette inconnue sans même essayer de la réconforter. Ce genre de chose n'était pas son fort, plus habitué à la guerre qu'aux pleurs. Avec chance, les larmes de l'elfe aux cheveux bleus cessèrent de perler sur ses joues, à son plus grand soulagement. Néanmoins, il en restait encore quelques unes qui scintillait sur sa peau pâle. Le guerrier fouilla alors dans ses poches, certain de l'avoir mis là. Il en sortit un mouchoir de tissu blanc immaculé et le tendit à sa locutrice en arborant un sourire qui se voulait rassurant.

- Je ne peux qu'imaginer la douleur que vous éprouver et à mon plus grand regret, je crois être incapable de vous apporter mon aide. Veuillez juste acceptez ce mouchoir afin de cacher votre chagrin.

Avec toute la galanterie dont il disposait, il s'inclina avec noblesse, gardant un port de tête altier. Eragon se dressa en entendant la question que lui posait l'elfe, ne sachant que répondre. En effet, il n'avait qu'une idée approximative de l'endroit où se trouvait Saphira. Cette dernière, venant à peine de lui dire qu'elle revenait, il ne pouvait savoir sa position exacte. Toutefois, il se doutait qu'elle devait être à quelques minutes à peine de Ceris. En effet, alors qu'il s'apprêtait à répondre, la dragonne projeta son ombre immense sur le sol. Elle descendit lentement, anticipant son atterrissage comme à chaque fois. Lorsque ses pattes touchèrent terre, une légère secousse secoua le sol. De son regard bleuté, Saphira observa les deux personnes présentes.

"- Bien, je vois que tu es en bonne compagnie, fit-elle remarquer de sa voix grave."
"- C'est ce que je t'avais dit... Il n'était pas nécessaire de nous rejoindre."
- Demoiselle, permettez-moi de vous présenter Saphira, ma dragonne. Saphira, voici... Puis-je savoir votre nom ? Si cette question ne vous paraît pas indiscrète bien sûr...

hrpg: Tu es une fille en vrai ? Et Saphira me connait déjà. Alors quand je lui dirait mon nom, elle s'en souviendras. Toi aussi selon ma pres mais tu ne t'en souviens pas un dragon a une meilleure memoire

Elyara regarda la grande dragonne. Impressionante et brillante comme un véritable Saphir. Elle pensa a Topaze. Sa chère dragonne ressemblait tant a Saphira !! Elle donna son nom a la dragonne, rouge comme une tomate. Elle aurait bien aimé allez faire un tour avec Eragon. Elle utilisa son mouchoir. Tout les jeunes homme qu'elle rencontrait lui en offrait !! Soucieuse de ne pas quitter trop tôt celui qu'elle aimait, elle engagea la conversation :

- Saphira, tu ressembles beaucoup a ma dragonne, Topaze. Eragon, est-ce qu'un combat petit seul à seule ou a dos de dragon vous ferez plaisir ? Enfin... j'aimerai beaucoup m'entrainer avec Eragon le tueur d'ombre.

Toute rouge, elle barbota qu'il n'était pas obligé et quelle s'en passerait si ça le gênait. Elle murmura aussi qu'elle ne lui arrivait pas a la cheville et que si il avait beaucoup de travail, elle n'y penserai plus. Enfin, elle lui sortit un charabia incompréhensible ou sortait des "Désolé" et des "Ce n'est pas grave" ou encore "vous n'êtes pas obligé". Elle se tut finalement, toujours pourpre. C'était si subtil de parler a Eragon d'un coup comme ça !!

-Pardon, je ne dit que des bétises.

Elle sourit pauvrement au dragonnier et s'essuya les yeux sentant les larmes lui monter aux yeux.

hrpg: oui je vois, pour le moment nous allons faire comme si mon perso ne s'en souvenait pas

"- Elyara... Oui cela me dit quelque chose. Nous nous sommes déjà rencontrées, n'est-ce pas ? Demanda Saphira en approchant son museau de l'elfe."

D'ordinaire, la dragonne ne s'adressait pas directement à ses interlocuteurs, laissant Eragon s'en charger. Mais cette fois, elle avait préféré parler elle-même en sachant pertinemment que son dragonnier était incapable de comprendre de quoi elle parlait. Même s'ils partageaient leurs pensées, il n'était pas rare que certaines échappent à l'autre. Toutefois, les paroles de Saphira parvinrent aussi au guerrier qui en fut interloqué. Si cela était vrai, il ne s'en souvenait pas. Dans une journée normale, il rencontrait environ deux personnes différentes et il en croisait une vingtaine. Et encore, ce n'était que lorsqu'il se contentait de se balader comme aujourd'hui. Comment se souvenir de toute l'Alagaësia dans ces conditions ? C'est pourquoi le jeune homme resta silencieux à ce sujet, préférant réfléchir à la proposition de son interlocutrice. Néanmoins, il n'en eut guère l'occasion car elle lui adressa aussitôt un flot d'excuses à n'en plus finir. Cela le gêna quelque peu car il ne voyait pas en quoi une telle demande exigeait aussitôt le pardon de l'autre.

- Voyons, il n'est pas nécessaire à une jeune demoiselle de s'excuser ainsi. Je serai ravie d'engager un duel avec vous, même si vous affirmez ne pas être à ma hauteur.

Aussitôt dit, la dragonnier porta une main à son épée. La lame glissa le long du fourreau tandis que Brisingr étincelait de mille feux. Toutefois, elle n'égalisait pas les écailles resplendissantes de Saphira. A ses côtés, l'arme semblait d'une couleur fade. Tenant fermement l'instrument de combat, Eragon la porta à sa gauche, attendant qu'Elyara fasse de même. Avec un sourire chaleureux, il déclara :

- Cette journée était destinée au repos d'un simple dragonnier. Grâce à vous, Elyara, elle en devient très plaisante. Êtes-vous prête ?
"- Fais attention tout de même. Il serait fâcheux que tu la blesses, fit remarquer Saphira avec sérieux."
"- Ne t'en fais pas pour cela, je sais contenir ma force."

Elyara sourit en degainant Emeraude. Sachant parfaitement que le dragonnier risquait fort de la battre, elle s'usa d'aucune intimidation, se mettant en garde sans rien dire.
Le combat commença selon les regles. Elyara s'ennuyait. Elle sentait le dragonnier retenir ses coups. Alors, la petite elfe qui ne laissait pas croire a une telle aisance, enchaina coups sur coups, frappes sur frappes pendant un petit moment. Bien entendu, le dragonnier s'en tira rapidement, mais il suait maintenant. La jeune fille lui avait fait comprendre qu'elle n'était pas si faible...

Le dragonnier semblait un peu moins a l'aise, c'était déjà ça. Néanmoins, il n'était pas vraiment mort de fatigue (^^"). Il enchainait parade sur parade, coup sur coup. Elyara, tout au fond d'elle, l'admirait et ne pouvait s'empecher de le regarder de temps en temps. Elle fronça les sourcils et se reconcentra sur le combat. Cela faisait une heure qu'ils enchainaient les techniques. L'affrontement durait depuis maintenant près d'une heure, et la jeune fille se fatiguait. La sueur perlait. Le dragonnier semblait en meilleur état qu'elle, ce qu'il l'enervait.

- Tu es excellent !!!

Au début, Eragon eût tendance à ne pas trop forcer. Il ne souhaitait pas qu'Elyara se sente surmenée vu son jeune âge. En effet, il ne doutait pas de ses capacités, loin de là cette idée ! Mais il avait reçu une formation spéciale pour tenir tête à n'importe quel parjure. Peut-être n'était-ce pas le cas de cette elfe aux traits si délicats. C'est pourquoi il retenait chaque coup et ralentissait l'allure au maximum. De plus, Saphira les observait avec attention, ce qui l'obligeait à rester constamment sur ses gardes. De ses yeux de saphir, la dragonne ne perdait pas une miette du combat et fixait son protégé avec attention. Comme d'habitude, elle n'encourageait pas ce genre de duel qu'elle trouvait inutile. A ses yeux, il s'agissait simplement d'un moyen de se blesser. C'est pourquoi elle se contentait de regarder, allongée sur le ventre et les pattes croisées.

"- Attention à ta gauche, lança soudain la dragonne bleue."
"- Je l'ai vu merci, répliqua le jeune homme, trop concentré pour s'adresser poliment à elle. C'est gentil de t'inquiéter à ce point pour moi mais je ne risque rien, ne t'en fais pas."
"- Si tu le dis..."

Le dragonnier sentit quelques gouttes de sueur perler sur son front. Ses cheveux se plaquaient à son crâne humide et il ne pouvait pas les dégager de son visage. Soudain, il fut contraint de se baisser afin d'éviter la lame meurtrière de son adversaire. Il en profita alors pour toucher ses jambes, ce qui ne marcha pas. Cette Elyara se débrouillait décidément très bien ! Sans le vouloir, Eragon en fut impressionné et il accéléra l'allure. Néanmoins, il se rendit compte de son erreur et voulut rectifier cela. Il n'en eût guère l'occasion car son opposante du jour en profita pour faire de même.
Ils se retrouvèrent donc en plein combat endiablé jusqu'à ce que le bretteur décide d'arrêter tout ceci. Brisingr, son épée, émettait une lueur bleue qui contrastait avec la verte qui émanait de celle d'Elyara.

- Je peux en dire autant de vous, damoiselle Elyara. Vous êtes douée, je ne peux le nier. D'où tenez-vous cette aisance à l'escrime ?