Lecture avide [ A qui le désire ]

C'était une après-midi on ne peut plus banale. Le soleil brillait intensément au dessus d'une bonne partie de l'Alagaësia. Le temps était doux, ayant quelques petites bourasques de vent. Des oiseaux chantaient leur petite chanson çà-et-là et se répondaient joyeusement. Quelques lièvres gambadaient, toujours aux aguêts, si jamais le moindre aigle, buse au faucon ne daignait se montrer. Les fleurs, encore timide par le frais hivernales, donnaient l'impression de n'oser ouvrir leurs pétales colorés.
Ce paysage magnifique n'arrivait à trahir les temps durs qui régnaient à présent en Alagaësia. Une personne étrangère n'aurait jamais deviné qu'une violente guerre avait éclaté et qu'elle existait toujours; tout ceci était si beau...
Les brins d'herbes dansaient sous les légères brises et le bruissement des feuillages accompagnait le vent. Le ciel azuré était d'une magnificience presque indescriptible: pas le moindre nuage à l'horizon et le bleu semblait s'étendre à l'infini.
Cette beauté n'était autre qu'un paysage près de Melian, non loin des frontières Surdariennes.
Là, sous l'ombre d'un grand chêne, un jeune homme, vêtu d'un long manteau blanc, lisait avidement. De loin, il semblait plonger dans sa lecture, se laissant envahir par les moindres phrases, goûtant le moindre mot, ressentant le moindre adjectif, avide d'un monde extérieur et d'une histoire qui n'a pas eu lieu d'être réellement. Son attention n'était porté que sur le livre qu'il tenait. L'ouvrage était magnifique: il avait une certaine vieillesse lui donnant l'apparance d'une oeuvre d'art unique et dont la reliure dorée brillait matement à la lumière chaleureuse du soleil.
Non loin du jeune homme, un loup albinos se reposait dans l'herbe fraîche, et un magnifique étalon trottait et brouttait au soleil. Leurs silhouettes blanches semblaient presque lumineuses et purs.
Nausikaa ne voulait pas vraiment passer inaperçu; il n'avait pas de raison pour se cacher. Il n'était coupable de rien, seulement de sa séparation avec sa famille.
Ses fines lèvres remuaient légèrement alors qu'il tournait les pages pour les lires les unes après les autres. Son livre était déjà bien entamé: il en était déjà à plus de la moitié alors que c'était un ouvrage plutôt épais, contenant au moins six-cent pages. De plus, il ne l'avait commencé que tard la veille avant de dormir.

" - L'avancé de cet homme se fit tant en silence que ni l'ombre ni la Mort n'auraient pu le dépasser. Il regarda une dernière fois par dessus son épaule, fixant d'un oeil vide son doux village qui s'embrasait.
'Les êtres humains sont avides de pouvoirs et sont individualistes. Mais chaque homme, chaque femme, chaque enfant a pourtant sa raison d'être, bien que certains ne l'ait pas encore trouvée ou l'ignore, ne l'acceptant pas. Chacun doit suivre son but, bon ou mauvais soit-il. Chaque personne a deux façades, mais ce qui fait la différence entre un homme bien et un homme mauvais, c'est tout simplement la décision de montrer la partie qu'il désire.' C'est ce qu'il s'était souvent affirmé. Et à présent, il avait trouvé son but: venger sa famille et son petit village des pilleurs, mettant à l'écart sa bonne façade pour extérieuriser sa mauvaise. Et il ferait tout pour ça décidant de...- " lu t-il à haute voix, d'un souffle.

Nausikaa marqua une pose et bascula la tête en arrière doucement contre le tronc de l'arbre. Ses yeux se fermèrent un instant puis s'ouvrirent de nouveau pour scruter les brides de lumière qui s'infiltrait à travers l'épais feuillage qui lui servait d'ombrelle. Il semblait peser les mots dont il venait de s'ennivrer. Ensuite, son attention se porta à nouveau sur le livre. Là où il s'était arrêté, il posa une feuille en guise de marque page et il ferma le gros ouvrage. Du bout des doigts, il admira la couverture. C'était la troisième fois qu'il lisait ce livre.

" J'ai beau l'avoir lu plusieurs fois, il me fait toujours autant d'effet." murmura t-il tout bas, admirant les moindres détails du manuscrit.

Il poussa un petit soupir tant il avait aimé ces phrases, mais il préféra arrêter là, afin de mieux déguster ce qui s'offrait à lui.
Mais une chose était sûre: si quelqu'un venait s'approcher de lui, il ne l'aurait pas entendu, tant il était attiré par son bien: la beauté de la lecture.

C'était une belle journée en Alagaësia. Une journée tellement innocente, tellement douce. Il était vrai finalement que la nature était belle, les elfes avaient surement raison sur ce point. La bêtise humaine dépassait Luna, et elle avait l'impression dans être elle même victime. Elle marchait alors dans un chemin, sa besace tenant avec une sangle posée sur son épaule. Ses cheveux et ses yeux noirs ressortaient de sa peau pâle, légerement hâlée par le soleil. Elle ne réflechissait pas vraimment à ce qu'elle faisait, elle avançait, ses pensées prenaient contrôle sur elle. Sa silhouette délicate laissait derrière elle une ombre, son symbole. Les Ombres n'était pas tous des horreurs. Car si elle, Luna, était une ombre, elle avait une sensibilité, ce que beaucoups oubliaient. Ses bras nus se balançait au rythme lent de ses pas, et les bijoux en or de Séléna teintaient à ses poignets.
Elle réfléchissait à où elle allait dormir le soir venu, quand sa rêverie fut accompagnée d'une voix. Attirée par le récit que faisait parvenir à ses oreilles cette voix, elle dévia de son chemin. Guidée par le son, elle s'approchait doucement, les feuilles craquantes sous ses pieds. Tout en faisant cela, elle écoutait les paroles. Il lui semblait connaitre ce livre. C'est donc une floppée de souvenir qui recommençait à lui serrer le coeur. S'appuyant sur un arbre de ses mains fines, elle écouta la silhouette masculine. Fermant les yeux, on n'aurait su dire si elle savourait ces mots, ou si elle réflechissait où elle les avait entendu ou lu. Quand l'homme eu finit, elle ne put s'empêcher d'avancer encore. De sorte, elle se tenait devant lui, son genou legerement deplié et son buste un minimum penché.
Elle essaya de se souvenir le titre de se merveilleux ouvrage, mais ses souenirs fuyaient, comme si ils le faisaient exprès.
Pourtant, le jeune homme venait de remarquer sa présence, et semblait avoir entendu ses pensées.

Le jeune homme avait vaguement entendu des pas, au loin, derrière ses songes. Son regard légèrement bordeau était encore rivé sur la couverture alors qu'une jeune femme lui faisait face. Nausikaa l'avait laissée s'approcher, aussi furtive qu'un animal sauvage qui souhaite découvrir quelque chose de nouveau.
Un éclat argenté brilla alors du cou du jeune homme et du dessus de son sourcil gauche. Ses mains ses glissèrent sur les bords du livre: il semblait vraiment tenir à cet ouvrage et le respecter beaucoup.

" - La Croisade d'un Dernier Destin - de Dricht LOD. " fit-il d'une voix douce, comme s'il avait deviné la question de Luna.

Nausikaa tendit chaleureusement le livre en examinant la jeune fille se trouvant devant lui d'un oeil perçant, sans sourire. Elle était relativement à son goût. Elle était belle, et sa chevelure brune cascadait gracieusement sur ses épaules. Sa couleur profonde presque iréelle rappelait fortement son regard noir et intense. Sa beauté était-elle, qu'il se demanda presque si elle était vraiment humaine.
Quant à lui, ses cheveux noirs, légèrement en épis et barrant son visage à certains endroits, contrastait beaucoup avec son manteau blanc et ses compagnons.

" Je suppose que vous vous demandiez quel était le titre du livre, à en croire votre regard." ajouta t-il calmement, avec une petite moue presque classe.

Une oreille blanche se dressa en direction du jeune homme, et Nëss ouvrit les yeux. Ses yeux rouge fixèrent un instant le jeune homme avant de dériver sur l'inconnue. Lorsqu'il aperçut cette jeune femme, Nëss se releva et se faufila silencieusement jusqu'à son maître: il semblait s'inquiéter pour lui, et préférer être là, près de lui, si jamais.
Les yeux marrons aux reflets violacés ne lachaient pas l'inconnue. Les bijous dorées de Luna s'opposaient parfaitement aux bijous argentés de Nausikaa.
Dans un coin des vêtements de la jeune femme, aussi petit soit-il, le jeune homme aperçut une petite insigne qu'il reconnu: le blason de l'Empire. Il leva rapidement un sourcil avant de porter à nouveau son attention sur la jolie fille. Par sécurité et politesse, il ne préféra rien dire sur ce qu'il avait vu, bien que ceci lui brûlait la langue.

" Ce livre est peu connu pourtant..." dit-il, sans vraiment attendre d'interlocuteur.

Une petite brise se souleva et fit firevolter gracieusement les cheveux noir d'encre des deux jeunes gens, en silence.

Tout en approuvant d'un signe de tête les informations que lui donnait le jeune homme, elle l'examina de très près. Ses formes, ses couleurs, rien échappait à l'oeil curieux de la jolie jeune fille. Les yeux sombres de l'homme accrochaient avec ceux de Luna, si profonds, que l'on n'en voyait pas la source. Elle fit un pas pour s'approcher et pris le livre d'un air méfiant. L'homme avait l'air charmant, mais elle savait faire attention aux apparences, et elle redoutait un quelquonc piège. Retournant et tournant les pages du livres avec précaution, elle l'examina un moment, toujours avec une pointe de méfiance. "La Croisade d'un Dernier Destin". Elle pensait se souvenir d'où elle avait lu ce livre en entendant le titre, pourtant, ses doutes persistaient. Il y avait pourtant un indice. Le nom de Dricht Lod lui disait bien quelque chose. Un nom familier en quelque sorte. C'est en trouvant une phrase en ancien language dans un commentaire de l'auteur, qu'elle se rapella une salle grande, où les murs étaient tapissés d'étages où reposaient des centaines de livres. Certains étaient très épaix, d'autre ressemblaient seulement à des cahiers. Elle se souvenait d'avoir passé du temps dans cette salle, étant enfant. Puis c'est un vieil homme sympathique qui revint dans sa mémoire. Il avait des cheveux gris, broussailleux, et des petites lunettes étaient posés sur son nez. Son nom : Dricht Lod. Il rigolait bien avec Luna, et lui lisait des passages de ses livres. Il n'était pas très connu, mais la jeune fille savourait ses mots, comme si elle savourait un bon dessert.
Revenant à ses esprits, Luna fit un léger mouvement de tête afin de chasser son passé. Elle regarda l'homme, les yeux pétillants :

- Dricht était un homme honorable, je l'ai connu quand j'avais six ans...

" Ce doit être mon écrivain favoris, mais rares sont les librairies où je puisse trouver ses ouvrages, ce qui est d'ailleurs bien dommage. Il vaut tellement mieux que la plupart des écrivains actuels."

Les lèvres du jeune homme s'étirent en un fin sourire en coin. La jeune femme semblait savoir ce qu'elle affirmer, et paraissait presque le connaître. En plissant les yeux, Nausikaa fouilla au plus profond de son regard noir, comme pour y chercher la clé à ses questions ou pour savoir d'où venait cette certitude avancé par Luna. Du coin de l'oeil, il observait la jeune fille manier le livre; il faisait attention à ce qu'elle ne l'abime pas. Soudain, après avoir fait craquer son cou, le jeune homme se releva silencieusement. Il étira ses muscles et son corps un instant en faisant un petit bruit de quiétude que tout le monde fait lorsqu'il va bien.
Ses yeux violines arpentairent de part et d'autre la silhouette de la jeune femme, comme pour déterminer d'où elle venait, ce qu'elle faisait ici et tout autre chose encore. Après un petit silence, il s'inclina en avant en prenant délicatement la main de Luna, sur laquelle il déposa un petit baiser.

" Nausikaa Silver pour servir, gente demoiselle." fit-il respectueusement.

Ses yeux se levèrent tandis qu'il tenait toujours sa main et était encore incliné.

" Puis-je connaître votre nom ? Je n'aime ne pas savoir à qui je parle. Me comprenez vous, j'espère." demanda t-il de façon galante.

Il était plus grand que Luna, mais la jeune fille en imposait tout autant. Nëss se releva, restant derrière les jambes de son maître, sans lacher Luna du regard. Nausikaa inspecta un instant autour d'eux: mieux vaut être sûr que personne n'était sur le point de les agresser soudainement.

Le livre toujours dans une main, l'autre prise par le dénomé Nausikaa, Luna lui souria chaleureusement. Elle répondit poliment :

- Je vous comprend tout à fait. Luna Mil'énor, magicienne obscure de l'empire.

Ses yeux ressplendissaient de dizaines d'étoiles dorées. On aurait put dire une nuit d'été dans son regard. Elle avait pris, tout en parlant, la main de Nausikaa et la lacha subitement quand elle s'en rendit compte. Elle n'était vraimment pas habituée à ce genre d'affinité avec un inconnu. Mais elle en savait déjà long sur les gouts du jeune homme, et ses gouts lui plaisait... Ils avaient donc de bonnes raisons de faire connaissance. Elle resta un moment là, fixant le visage de Nausicaa, et se rendit compte qu'elle le fixait justement depuis un bon bout de temps. Elle s'excusa précipitament :

- Désolé, je suis un peu trop curieuse.

Ses pomettes se relevèrent pour laisser un jolie sourire. Ses cheveux noirs et bouclés se rabattaient sur son visage à cause de la brise. Ceux de Nausikaa traversait son visage, et cela lui donnait un petit air... Enfantin. Mais très mignon. Luna lui redonna le livre.

HJ : Sorry pas d'idées. :s

" Enchanté demoiselle Luna."

Nausikaa retint un petit rire lorsqu'elle s'excusait de l'inspecter ainsi. Le fait qu'elle fasse partie de l'Empire ne lui posait aucun problème puisqu'il n'était encore pour personne. Il reprit délicatement le livre, tourna un instant le dos à Luna afin de ranger soigneusement le livre dans son sac. Ensuite, il lui fit à nouveau face.

" Ne vous en faites pas, je suis pareil. J'ai examiné les gens pour savoir à qui j'ai affaire."

Il s'approcha d'elle, se mit à sa droite et passa son bras autour de son épaule, passant derrière la tête de Luna. Cela aurait très bien pu surprendre, c'était si brusque. Il la tourna ensuite vers la plaine verdoyante qui s'étendait devant eux.

" Puisqu'à présent, personne ne peut plus rien savoir sur les autres...En voyant se paysage, nous ne pouvons croire que nous sommes en guerre, mais pourtant..." ajouta t-il.

Il baissa la tête afin que ses yeux trouvent ceux de Luna.

" Qui vous dit que je n'essayerai pas, immédiatement, de vous poignarder droit dans le coeur ?" demanda t-il oralement sans vraiment attendre de réponse.

Il avait dit cette dernière phrase avec un air si sombre qu'il semblait ne pas mentir. Mais juste après, ses lèvres s'étirèrent en un petit sourire furtif qui disparut aussitôt, disant bien que ce n'était qu'une plaisanterie. Nausikaa sentait le parfum subtile de Luna: il y avait un ton épicé derrière une pointe de sucré. Il n'aurait su dire si c'était un parfum, ou la douce odeur de la jeune fille. Son regard admira ensuite le ciel azuré.

" Dricht...J'aurai tant voulu le connaître." fit-il pour lui même.

Son attention se porta de nouveau sur Luna qu'il enlaçait toujours amicalement. C'est à cause de cette manière d'être que les gens trouvaient qu'il ne manquait pas d'air.

" Avouez moi, Luna. Vous n'êtes pas totalement humaine, je me trompe ?" demanda t-il.

Il n'était pas sûr de ce qu'il avançait, il avait juste une sensation. Après tout, il n'était pas magicien, il pourrait donc facilement se tromper.

Elle se laissa faire, à sa propre stupéfaction. La main chaude de Nausikaa sur son épaule lui donnait une nouvelle sensation de bien être. C'était comme-ci, elle avait été sortie de l'eau après une noyade prolongée. Ses yeux s'illuminèrent de malice et elle rejeta la tête en arrière avec un rire doux. Elle répondit :

- Effectivement, je suis Ombre, mais... elle fixa intensement Nausikaa. Mais j'espere que vous n'avez pas trop de préjugés sur notre race.

Elle se retourna face à lui, très près de son corps. Posant un doigt sur la poitrine du jeune homme, elle ajouta :

- Mais je me ferais un plaisir de les effacés.

Son sourire en coin voulait tout dire, finalement. Qui lui disait que Nausikaa n'allait pas la tuer ? Personne en effet. Mais elle se sentait bien avec lui, et quelque chose, une alchimie peut-être lui enlevait toute sa méfiance. C'était certes dangeureux, mais elle préferait prendre le risque. Elle lui adressa d'un air malin :

- Et qui te dis que je ne te brulerais pas sur place, là tout de suite ?

HJ : De plus en plus nul. xD

HJ: ne t'en fais pas xD ! je trouve ça marrant

Nausikaa étouffa un rire. Il tenait toujours Luna lorsqu'elle lui annonça qu'elle n'était pas humaine.

" Oh ! Vous savez...Moi et les préjugés...! " lui avait-il répondu d'un air amusé en balançant son bras libre comme s'il jetait un déchet derrière lui. "Il y a bien dês êtres humais plus bêtes qu'un pigeon, ou plus cruel que le pire des tyrans. Avoir des préjugés seraient vraiment déplacé et trahirait alors la fierté débile et humaine."

Puis, la jeune fille fit volte face, s'approchant encore plus de lui. Elle était plutôt petite à côté de Nausikaa, mais sa taille restait néanmoins respectable. Elle était si proche qu'il pouvait presque la sentir respirer. Après la question oratoire de Luna, le jeune homme laissa le temps s'écouler un instant. Il la fixa profondément, un petit sourire en coin, mais avec un certain mystère apparant sur son visage barré de cheveux noir.
Puis, après quelques minutes de silence dans les brises de vent, Nausikaa posa les mains sur la taille de l'Ombre et s'approcha doucement d'elle, comme s'il voulait l'embrasser. Il s'arrêta à quelques centimètres de ses lèvres, le regard un peu plus remplit de mystère et d'inconnu.

" Tu n'oserais pas..." souffla t-il d'une voix et d'un air charmeur. " Et même si tu osais, alors la dernière de mes visions aurait été quelque chose de beau...Mais si ça se trouve, j'ai d'autres tours dans mon sac..."

L'attitude de Nausikaa pouvait être surprenante, mais malgrés ça, il y avait toujours quelque chose de respectueux dans ses gestes ressemblant à du flirt. Il s'écarta ensuite de la jeune fille et lui tourna le dos.

" Si tu désirais vraiment me faire du mal, alors, tu n'as qu'à en profiter tant que je ne te fais face. Ou tu l'aurais déjà fait et n'aurais donc pas pris la peine de venir m'adresser la parole."

Par dessus son épaule, il tira légèrement la langue en fermant un oeil en direction de Luna. Cela n'était pas de la provocation, cela ressemblait plus à une attitude d'un petit garçon heureux ou qui, en tout cas, n'était pas triste.

Luna regarda Nausikaa faire, et elle souria de plus belle. Leurs proximités, leurs souffles, cela lui donnait une impression de bonheur. La bouche de Nausikaa était si prêt de celle de la jeune femme qu'elle éclata de rire quand il s'éloigna. Elle ne s'approcha pas tout de suite du jeune homme, le laissant parler. Son air charmeur l'amusait beaucoup, et le jeu du chat et la souris encore plus. S'approchant de lui, elle tira son poignard et passant le bras autour du cou de Nausikaa, elle lui mit l'arme sur la gorge. Elle controlait parfaitement son geste, et elle savait que Nausikaa connaissait la plaisanterie. Un air d'amusement dans la voix, elle ajouta :

- Tu dis avoir plusieurs tours dans ton sac ? Lequel vas-tu utiliser pour te sortir de là ?

Elle n'esperait aucune réponse, et elle ne rangea pas son couteau, histoire de prolonger le scénario qu'ils avaient mit au point. Elle s'était mise sur la pointe des pieds pour murmurer la phrase dans l'oreille du vagabond, et le fait qu'il soit plus grand qu'elle ne la dérangeais nullement.

- Alors Nausikaa Silver ?

Ses bras nus chauffait au soleil, et les cicatrices des soldats du roi la marquait encore. Le bracelet de serpent qui s'enroulait autour de son poignet contrastait avec la lame argentée de son couteau.

Le jeune homme se laissa approcher, ayant deviné la plaisanterie; il l'avait déjà fait et son grand père le lui avait déjà faite. Il savait que Luna, pour l'instant ne ferait rien. Un poignard se brandit devant sa gorge et luisa au soleil. La jeune femme était sur la pointe des pieds, le temps qu'elle lui souffle à l'oreille quelques mots. Un petit rire sortit ensuite de la bouche de Nausikaa. Nëss s'apprêta à bondir, mais son maître lui fit un petit signe de la main qu'il connaissait et qui signifiait que rien n'était dangereux pour l'instant.
Il porta sa main sur celle de Luna qui tenait l'arme et l'approcha encore plus de sa gorge, donnant presque l'impression que la lame s'enfonçait dans son cou.

" Sauf que mon sac n'est pas là." plaisanta t-il.

Il donna un petit coup de tête en direction de ses affaires.

" Il est là-bas. Comment veux-tu que je te montre ce que je cache dedans ?" ajouta t-il en prenant l'air un peu idiot, bien que son intelligence brillait dans ses yeux.

Luna ne bougea pas.

" C'est un bien joli couteau que vous tenez la mademoiselle." rajouta t-il en lança un regard à la lame qui brillait contre sa peau.

" Vous m'étonnez mam'zelle Luna."

Luna eut un sourire forcée et tout en enlevant l'arme, elle ajouta :

- Et je n'ai pas finit de vous étonnez monseigneur.

Elle lui tourna le dos et s'approcha de l'arbre. Le loup de Nausikaa étant à côté d'elle, elle s'arrêta un instant et lui fit signe de la suivre. La jeune femme s'asseya, dos contre l'arbre, à la place qu'utilisait Nausikaa auparavant. Le loup l'avait bien suivit, et était venu se coucher à côté d'elle, elle avait toujours eu le tact avec les bêtes "sauvages". Elle gratifia l'animal d'une caresse et reporta son attention sur Nausikaa. La jeune fille fit tournoyer le couteau dans ses mains, la lame rejetant des reflets dorés autour d'eux.

- Montre moi ces fameux tours, maintenant qu'aucune arme ne te retiens. Moi, je suis prête.

Elle mit une main au dessus de ses yeux pour lui faire de l'ombre et attendit la démonstration du vagabond.

Le jeune homme se mit à rire puis se tourna vers Luna. Il fut étonné de voir Nëss lui obéir.

"Maudit loup ! Traître ! Quand tu vois une belle fille, tu ne te retiens pas ! Quoique, tu as bon goût."

Le loup glapit en guise de réponse. Nausikaa secoua doucement la tête puis s'approcha de la jeune fille avant de s'accroupire devant son sac. Il fit mine de chercher quelqu'un chose et en sortit un petit objet brillant. Ses yeux se rivèrent dans ceux de l'Ombre; elle était juste à côté de lui. Ensuite, il s'approcha à nouveau d'elle, un genou au sol, et lui prit délicatement la main. Du bout des doigts, il ouvrit sa paume et posa au milieu un pièce.

" C'est une pièce en argent, on ne peut plus banale."

Avec des gestes fluides des doigts et des mains, il donna l'impression d'invoquer quelque chose d'une façon très gracieuse alors que son regard était rivé sur la pièce. Puis soudain, il releva les yeux vers Luna et la pièce donna l'air de fondre. La matière argenté brilla un instant puis se mit à danser dans la paume de la jeune femme, comme un petit serpent qu'on hypnotise. C'est un spectacle très poétique.

" L'argent et moi, c'est comme si on était fusionnel." fit t-il à voix basse sans lacher Luna du regard.

Et d'un coup, il claqua des doigts, et en une fraction de seconde l'argent se matérialisa en un couteau, qu'il attrapa rapidement et posa sur la gorge de Luna et en prenant appuie sur l'arbre à l'aide de son autre main., le tout à une vitesse impressionnante.
Il se pencha, passa la tête à côté de celle de Luna et souffla mystérieusement à son oreille.

" Et il m'obéit."

Luna ne rougit pas à la remarque du jeune homme, elle caressa seulement le doux poil de l'animal. Elle regarda attentivement Nausicaa sortir de son sac, quelque chose qui ressemblait à une pièce. Elle regarda le sortilège s'executer dans sa main, et elle dut bien avouer qu'elle était bleuffé. En tant qu'ombre, elle aimait tout savoir sur la magie, et le maniement de l'acier, elle ne connaissait pas. Ses yeux se remplirent d'envie de savoir, mais aussi de poesie. Le jeune avait des gestes hyptnotiques, et Luna était sous le charme du tour réalisé avec surement, beaucoup d'entrainement. Quand le couteau lui donna un leger frisson contre la gorge, elle souria lentement. C'était étrange, le fait qu'il la tenait là, devant lui. Elle monta les yeux vers ceux de Nausicaa et chuchota elle aussi :

- N'enlève surtout pas le couteau, et approche.

Il savait ce que ça voulait dire, il le savait et Luna attendait sagement qu'il execute l'ordre qu'elle lui donnait.

Le jeune homme leva un sourcil en décochant un petit sourire. Il savait qu'elle cachait quelque chose, mais il était très curieux et avide d'aventure. Ses yeux la reluquèrent un instant comme pour deviner ce qu'elle allait faire.

" Je ne suis pas magicien, juste un manipulateur d'argent." expliqua t-il.

Il s'approcha, avec une certaine méfiance; il savait qu'elle allait faire quelque chose pour retourner la situation à son avantage, mais autant lui faire plaisir.
Quand son visage fut proche de celui de la jeune fille, il lança un coup d'oeil à ses lèvres avant de porter toute son attention sur le regard noir de Luna.

" Aurais-tu des tendances de dominatrice ?" demanda t-il, l'air amusé et ténébreux mais légèrement charmeur.

Par instinct et sécurité, il resserra les jambes: on ne sait jamais comment réagissent les femmes après tout. A cette pensée, une sourire moqueur apparut sur son visage. Cela lui aurait presque donné l'air d'un enfant si ses cheveux sombres de barraient pas sa figure d'une ombre.