Au bord du désert.

Un jeune homme marchait lentement, il avait la tête inclinée vers le bas, vers la terre sèche et aride. Des petits grains de sables s'envolaient lentement, mais pourtant, le désert n'était toujours pas visible, même si le seul paysage environnant, était un endroit sec, des craquements dans la terre, et jamais une seule goutte d'eau. Les vieilles bâtissent elfiques lui manquait, surtout sa maison, sa mère lui préparant un repas des plus goûteux tandis qu'en ces instants, c'est plutôt de la nourriture diététique qu'il prenait. Le jeune homme était habillé d'une veste étrangement bleue, des rayures sur les bords étaient jaunes, son t-shirt aux manches longues noirs donnait un aspect étrange. Son pantalon en cuir noir ne laissant pratiquement pas voir ses chaussures était attaché par une ceinture elle aussi faite de cuir et de couleur noir. Le jeune demi-elfe se nommait Aythern Alficìon. Il avait dix sept ans, c'était un garçon aux cheveux bruns, les yeux rouges-ocres. Un visage beau, des lèvres finement dessiner, il avait l'inteligence et la puissance d'un elfe. S'effleurant son torse, il sentit une légère gène au niveau de son tatouage de naissance. C'était plutôt une marque, laissant paraître d'une couleur noir foncé, deux mains et au centre, une sphère lumineuse.
Il avait reçu des informations sur une jeune femme, belle, et elle aussi intelligente qui était soit disant en fuite. Il n'avait pas vraiment compris l'histoire enchaînant cette jeune femme, mais tout ce qu'il voulait savoir, c'était juste si c'était oui ou non sa soeur. Si la réponse était négative, il partirait probablement à Gil'Ead. Le demi-elfe s'était fait il y a quelques jours, attaquer par d'étranges assassins qui le prenaient pour une garçon d'une prophétie, c'était complètement pathétique ! Il n'était juste qu'un demi-elfe à la recherche de sa soeur, ayant peut être simplement quitter son village avec tristesse, mais il voulait absolument retrouver sa soeur.
*C'est étrange, cela fait deux jours que je ne trouve âme qui vive... ce n'est pas normal... Il a du se passer quelque chose ici !*
Aythern continua sa marche, il devait se rendre à l'évidence, personne ne se trouve ici. Pourtant, plus il avançait, plus sa marque le gênait, même plutôt dire, lui faisait un peu mal.

Saïrena était à cheval à la frontière du désert du Hadarac. Elle avait eut besoin de se souvenir, se rappeller de ce qu'elle avait vécu deux ans plus tôt. Assise en amazone sur la selle, elle fixait l'horizon d'un regard indifférent et mystérieux. Habillée d'une robe quelque peu élégante qui bougeait au gré du vent, elle ne se tenait que partiellement, confiante. Cela faisait trois jours qu'elle arpentait la lisière du désert sans même tenter d'y pénétrer. Et si les gardes étaient encore là-bas ? La jeune fille ne tenait pas à prendre ce risque futile. Plus de six ans qu'elle s'était échappée de chez elle, alors qu'elle n'avait pas atteint l'âge d'une adulte.
Son parcours avait été quelque peu mouvementé mais rien de grave à ses yeux. Après tout, elle n'avait peur de rien. A quoi bon être effrayé par quelque chose ? Cela était d'un dérisoire... Refoulant ses pensées, la magicienne reprit soudain connaissance, sentant un vent du désert caresser sa peau. Ses cheveux, d'un noir corbeau, flottaient agilement dans l'air. Peut-être était-il temps de s'arrêter. Le cheval qui la supportait inlassablement depuis deux semaines commençait déjà à s'épuiser. Il était loin d'être sa meilleure affaire. En effet, pour cinquante gallions, cette monture semblait déjà essoufflée. Par sûr qu'il tienne encore la route... Tant pis, il faudrait alors continuer à pied.
*- J'en ai assez... Non mais franchement, qu'est-ce qui m'a prit de venir ici ? se demanda-t-elle en soupirant. Je n'ai nullement l'intention de risquer ma peau pour ces gens. Je ferrais mieux de rebrousser chemin.*
Après cette pensée, Saïrena tira sur les rênes de son cheval qui l'obligea à changer de direction afin de s'éloigner de cet endroit. A peine eut-elle fait cela que l'animal équin fut effrayé par une ombre au loin. Ne cherchant pas à savoir ce qui se passait, il se cabre, faisant ainsi tomber sa cavalière qui se croyait seule. Avant qu'elle ne puisse réagir, le cheval s'éloigna au galop.
*- Encore un qui va se perdre... Pfff tant pis pour lui. Il commençait à m'agacer.*
Puis, voulant savoir ce qui avait mis la bête dans cet état, la magicienne leva les yeux pour apercevoir, au loin, un jeune homme qui semblait perdu dans ses pensées. Habilement et sans un bruit, Saïrena se releva, observant avec attention celui qui lui faisait face. Il semblait plus jeune qu'elle et il était pourtant déjà musclé et beau. Ses yeux, d'une couleur, particulière, semblaient néanmoins préoccupés par autre chose que ce qui se passait devant. De plus, il avait les oreilles pointus, ce qui signifiait qu'il devait s'agir d'un elfe. Hésitant l'espace d'un instant, la jeune femme finit par s'avancer discrètement. Lorsqu'elle fut face à l'étranger, elle croisa les bras et le fixa d'un air troublant.
- Eh toi ! Tu viens de faire peur à mon cheval. Je peux savoir ce que tu fais dans le désert tout seul ? C'est pas un endroit pour les jeunes comme toi.

Aythern Alficìon se sentit directement viser après avoir entendu une voix féminine. Il se retourna et fit face à une jeune femme, brune, belle, mais qui semblait de mauvaise humeur pour une raison quelconque. Lui aussi croisa instinctivement les bras, mais rapidement, il se passa une main dans les cheveux. Effleurant de nouveau sa marque de naissance, il cru recevoir un violent coup de couteau qui le fit soudainement perdre l'équilibre. Il le reprit directement et fit signe que rien ne s'était passé. Un vent sableux passa entre les deux personnes, finalement, n'était-ce pas la description du vieil homme du village ? Le jeune demi-elfe s'avança tout en parlant avec une voix très haute pour pouvoir couvrir les bruits de la natures étrangement morts.
-Excusez moi d'avoir effrayé votre cheval. Ce n'était pas mon intention, mais il se trouve que justement, une question me tourne autour depuis votre apparition ! Moi, on comprendrait pourquoi je suis ici, mais pas une femme de votre envergure. Donc je vous retourne la question ! Et avec un merci d'avance, qui êtes-vous ?
Un sourire aux lèvres, il se rappela des leçons d'un des elfes de son village qui lui avait appris la technique pour lire dans les pensées ! Très difficile à réaliser, il ne préféra pas la faire, surtout quand la flémardise d'utiliser ce don permet de semer des tensions. Repensant brièvement à son cheval aux couleurs magnifiques, il se demanda s'il était aussi bien traité au village. Il avait payé un jeune homme pour s'en occuper, des menaces ont été faites, s'il n'a pas tenu sa promesse, il le regrètera ! Mais dévisageant cette belle femme postée devant lui, il tendit l'oreille pour l'écouter.
*Espérons qu'elle ne mente pas..., a vrai dire, j'étais loin d' elle, pourquoi le cheval a-t-il prit subitement peur sans réellement me voir et surtout sans m'entendre ? Mais bon... écoutons ce qu'elle va dire.*

Saïrena fronça légèrement les sourcils lorsqu'il lui demanda de lui révéler son nom. Et puis quoi encore ? N'étant pas du genre à se dévoiler pour un rien, elle se contenta tout d'abord de lever les yeux au ciel sans pour autant qu'on puisse y déceler un quelconque agacement. De plus, cet inconnu, à part son manque de gêne singulier, était assez étrange. Chanceler de cette façon n'était guère courant. La jeune fille haussa alors les épaules, tournant les talons. Ce n'était pas son problème après tout. Il avait fait peur à son cheval, un point c'est tout. Néanmoins, pour une raison qui lui échappa, la magicienne lui répondit d'un air calme et d'une neutralité totale.
- Mon nom ne te servirait à rien, répondit-elle avec un sourire amusé. Ne serais-tu pas un peu curieux par hasard ? En tout cas ne t'en fais pas, une femme de mon envergure a tout à fait sa place ici. Enfin... Allez je veux bien faire un marché avec toi. Je te donnerais mon nom si tu me dévoiles le tien en premier lieu.
Pendant qu'elle parlait, Saïrena ressentait un picotement incessant au niveau son épaule. Rien de bien désagréable, cela lui arrivait fréquemment. Cependant, pour une fois, cette sensation durait plus longtemps. Etait-ce ce garçon qui provoquait ce léger malaise passager ? Non... Sûrement pas. Préférant ne pas y porter attention, la jeune femme passa à son tour une main dans ses cheveux: tic qu'elle avait depuis son enfance. Un silence commençait déjà sournoisement à s'installer. Ne supportant pas cela, la nomade reprit la parole, ne cherchant pas à laisser le temps à l'étranger de lui répondre. Bah... Il le ferrait plus tard.
- En tout cas, si tu veux savoir, ici c'est un endroit que je connais mieux que personne. Par contre toi... Tu pourrais te perdre sans un guide, souligna-t-elle. Ah moins que ce ne soit ton intention, tu ferrais mieux de trouver rapidement un nomade pour t'aider. Je ne tiens pas à avoir une mort par déshydratation sur la conscience tu vois.
Il fallait avouer que ce n'était pas le genre de Saïrena que de faire dans la délicatesse. Les cours de politesse ne faisant pas partie de son éducation, elle n'y allait jamais de main morte. Toutefois, elle savait constamment garder un calme sans pareille. Cela donnait souvent une impression étrange à ses interlocuteurs, mais rien de grave. Quand elle vivait encore chez son père, personne n'avait été choqué par son comportement. En tout cas... A ce qu'on savait.

Aythern se sentait vexer, lui aussi fronça les sourcils. Recroisant de nouveau ses bras, il lança un regard noir à cette femme qui se prenait pour une personne connaissant parfaitement cet endroit ! Il fit craquer ses doigts avec une lenteur qui donnait une envie de meurtre. Il eu une pensée pour son village, il trouva étrange de ne pas les avoir revu depuis un certains temps, depuis deux ans. Il se passa une nouvelle fois sa main droite dans ses cheveux et commença à répliquer d'un ton catégorique :
-Je suis un demi-elfe, que crois-tu ? Que je suis un enfant qui pourrait se perdre constamment et que par hasard je prendrais la même route plusieurs fois sans m'en rendre compte ? Et que dès que je vois un mirage, je cours vers cette eau invisible ? Je ne suis pas de ce genre là. Depuis deux ans que je suis parti, et d'accord pour le marché. Je me nomme Aythern Alficìon. Fils d'une elfe et d'un humain parjure. Veux-tu savoir quelque chose d'autre sur moi ?
D'un coup, sa marque de naissance le lança un coup étrange au niveau du torse, reculant d'un pas avec une légère grimace et un hoquet de surprise, il sentit une chose étrange. Les yeux rouges d'Aythern commencèrent à briller d'un rouge sang. Quelques secondes passèrent, la couleur des yeux redevint normal, ou plutôt ils ne brillaient plus. Il entendit un bruit étrange, tournant sa tête, un brouillard noir, ou plutôt une fumée... Enfin c'était étrange, cette chose bougeait d'une façon irrégulière, c'était comme il y a quelques jours avec les ... assassins.
*Oh... il va falloir ...*
-Les présentations se feront plus tard, je ne sais pas ce qu'on ses hommes, mais nous allons devoir nous batre, sauf si tu veux courir, je te laisse le choix !
Se préparant, d'un claquement de doigt, son bâton de feu apparu avec quelques petites étincelles. La flamme éternelle brûlait toujours d'une couleur flamboyante, ressemblant même au rouge des yeux d'Aythern. Le bruit de pas, le souffle de leur respiration, leurs cris étaient disctinct à une distance incroyable pour le jeune demi-elfe. Il vit que la jeune femme était restée, elle voulait se battre pensa-t-il. Aythern avança d'un pas, mais reprenant tout de suite une pose de combat, il se concentra pour laisser partir son énergie vers la nature.Soudainement, un bruit étrange raisonna :
-Ceux sont eux !
Aythern sentait sa colère lui monter au fond de lui, du plus profond de son âme de demi-elfe. Mais tendant soudainement son bras droit vers les cibles qui étaient encore loin, un vent très chaud arriva vers eux. Une forme étrange, qui devenait de plus en plus visible prenait une teinte rouge, un oiseau fonçait vers eux avec une vitesse fulgurante. Tout de suite après, Aythern tourna sur lui même pour retendre son bras et lancer des sphères de feu qui malgré la distance, faisaient beaucoup de dégâts.
-Et bien, voilà une belle présentation non ? J'espère que nous allons réussir ce combat, ils ont l'air un peu puéril d'expérience... Au faite, toi aussi tu as eu des problèmes avec eux ? Au faite, j'aime bien tutoyer.

Saïrena ne fit aucun geste lorsqu'elle vit la silhouette des assassins se découper au loin. Elle n'avait pas eut le temps de répliquer quoi que ce soit à ce Aythern, ce qui était gênant. Comment avait-il dit qu'il s'appelait ? Alficìon... Comment cela pouvait-il être possible ? Ils avaient le même nom de famille ! De plus, son père faisait, selon lui, partie de l'Empire. N'était-ce pas son propre cas ? Malheureusement, la jeune femme n'avait guère le loisir de répondre à ces questions qui envahissaient son esprit. Des hommes approchaient et, apparemment, semblaient décidés à ne pas les laisser tranquille.
D'un geste léger de la main, la magicienne fit à son tour apparaître son bâton tout en observant la manière dont se débrouillait Aythern. Pas mal du tout... Le feu devait être sa spécialité. La façon avec laquelle il se battait était tout à fait intéressante. Peut-être que plus tard, s'ils en sortaient tout les deux indemnes, elle pourrait observer avec plus d'attention ses techniques. Mais pour le moment, Saïrena devait concentrer ses pensées sur autre chose. Comme par exemple... Le combat peut-être. Formant un cercle avec son bâton qu'elle faisait tournoyer, elle créa une bourrasque de vent qui, poussée par la brise du désert, prit de l'amplitude.
- Il n'y a pas à dire, c'est le moment rêvé pour faire connaissance, finit-elle par avouer contre son gré. En tout cas un marché est un marché. Saïrena Alficìon... C'est comme ça qu'on me nomme.
Au fur et à mesure, les assassins s'approchaient d'eux, évitant certains de leurs sorts avec une facilité frustrante. Peut-être fallait-il augmenter la puissance. Rien de bien gênant. Sans plus attendre, la nomade lança une nouvelle attaque. Le vent changea subitement de direction pour venir les envelopper, prenant au passage le sable sous leurs pieds. Tel un bouclier, les bourrasques vinrent les entourer. Profitant de ce moment de répit, Saïrena se tourna vers Aythern, le fixant d'un air grave.
- Tu les connais ? Demanda-t-elle simplement en premier lieu. Puis-je savoir comment ? Ces hommes m'ont moi-même attaqués il y a de cela trois semaines. Tu es vraiment...
Avant qu'elle ne puisse terminer sa phrase, une flèche parvint à traverser le bouclier de fortune, venant se planter entre les deux jeunes gens. Aussitôt, la magicienne stoppa sa magie et les assassins en profitèrent pour se ruer vers eux, lame à la main. Fronçant légèrement les sourcils et sans un mot, la nomade frappa le premier avec son bâton d'un geste bien placé entre les omoplates. Sous la vivacité du coup, l'homme tomba à terre. Enervés de voir une femme frapper leur acolyte, les autres accélérèrent l'allure. Les coups fusaient de toute part. Ils étaient cinq. Un nombre malheureusement assez important, il fallait l'avouer. Alors que Saïrena s'apprêtait à user d'un nouveau sort dont elle avait la connaissance, l'un des assassins prit la parole, un sourire de satisfaction aux lèvres.
- Vous ne pourrez pas nous échapper cette fois. Et plus la peine de parcourir les quatre coins de l'Alagaësia, vous nous facilitez la tâche. Nous allons vous empêchez de parvenir à vos fins...
Pourquoi ce genre de personnes racontaient toujours ce qui les poussaient à agir ? Perte de temps futile. Profitant de ce moment d'inattention, Saïrena en profita pour lancer dans sa direction une série d'éclairs. Rien de méchant, une chance pour lui. L'assassin ne parvint pas à les éviter et fut projetés en arrière.
- Tu parles trop, répliqua Saïrena de manière laconique.

Aythern s'était arrêté pour admirer la belle jeune femme en train de se battre avec une finesse et une majestueusité incroyable. Mais il revint vite à son sérieux, reprenant en bonne main son bâton de feu éternel. Faisant lui un dessin ressemblant à une flamme, un souffle de feu encercla un des assassins qui cria de douleur et de souffrance.
-On ne vous a jamais dit de ne pas vous attaquez à une femme et à plus jeune que vous ? Ingrâts vas !
Après avoir finit sa phrase, le vent brûlant s'estompa, laissant l'assassin tomber par terre, avec un gémissement étrange, sa voix s'arrêta et il devint inerte, ayant une couleur plutôt noir sur son visage. Voulant faire comme la jeune nomade, il se retourna instinctivement, donnant un violant coup de bâton aux rotules de l'assassin qui ne put l'éviter. Il tomba sèchement par terre avant de recevoir une boule de feu encerclant son corps entier pour ne retrouver que des vulgaires cendres noirs et une dagues étrangement griffée non loin de ces cendres. Puis repensant au nom de famille de cette femme, il se répéta plusieurs fois sa phrase, Saïrena était un jolie nom, mais avoir le même nom de famille que lui, cela le fit rester figer, paralyser sur place durant quelques secondes. Aythern reprit son combat de plus belle pour créer une zone étouffante, ne laissant pas rentrer l'air pour laisser respirer un des assassins. Il était en train d'agonisé, par terre, à genoux, les larmes aux yeux, perlant et s'abandonnant à la terre.
Il leva brusquement son bâton de feu éternel vers le ciel, créant quelques petites étincelles bleutées. C'est alors que vers l'assassin qui était en train d'agonisé, une sorte de créature visqueuse, faite de lave s'approchait de lui. Rampant lentement, doucement vers, un nouveau cri de douleur ainsi que d'autres larmes perlèrent sur son visage. Une grimace de rage, de colère et de terreur gagnait sur cet homme.
-Il ne faut pas s'attaquer à un plus petit que soit, il est toujours plus intéligent ! Enfin normalement... répondit-il avec un sourire narquois. Au faite, enchanté Saïrena.

Saïrena ne prit pas tellement en compte la dernière remarque d'Aythern. Être enchanté d'une rencontre, c'était constamment ce qu'on racontait. La plupart du temps, simplement par politesse... En tout cas, ce jeune garçon était plutôt du genre bavard. Bah... Il se battait bien, c'était l'essentiel ! Au moins il n'était pas un poids pour la magicienne. Celle-ci, sans trop se fouler, se battait contre les deux derniers hommes. L'un d'eux, un peu trop imprudent, était déjà marqué d'une belle entaille que lui avait causé le poignard de la jeune femme. L'autre, un peu plus en retrait, lançait quelques flèches qui rataient constamment leur unique cible. Il fallait avouer, les gens qui avaient envoyés ces assassins ne s'étaient pas foulés. Sûrement pensaient-ils que des amateurs puissent venir à bout de deux magiciens élémentaires. Car apparemment, tout comme elle, Aythern était un magicien élémentaire. Sa maîtrise du feu en était un parfait exemple. Perdue dans ses pensées, la nomade se battait sans trop prendre conscience de ce qu'elle faisait. De toute façon, à quoi bon se concentrer sur un combat si ennuyeux ? Toutefois, son attention fut attirée par les cris d'agonies d'un des hommes dont s'occupait Aythern. Il fallait l'avouer, il n'y allait pas de main morte. Mieux valait ne pas se retrouver contre lui en tant qu' adversaire. Même si cela aurait été une expérience tout à fait amusante, ce n'était pas la priorité actuelle de Saïrena.
Alors qu'elle était en train d'y réfléchir, une flèche finit par se loger dans son épaule. Sans même pousser un grognement de douleur, la jeune femme délogea l'arme d'un coup sec. La plaie se mit à saigner de façon superficielle. Un mot en ancien langage et voilà, tout était terminé. Néanmoins, lorsque la pointe de la flèche quitta son épaule droite, une impression lancinante vint perturber Saïrena. Aucun doute, cela provenait sûrement de son tatouage. Celui-ci avait la forme d'un croissant de lune bordé d'une sphère d'un noir profond. Jamais la jeune femme ne sut d'où provenait cette marque et ne s'en souciait guère. Cependant, l'impression devint plus claire et désagréable, donnant à la magicienne l'impression qu'on s'amusait à lui planter des aiguilles, la chair à nue.
*- Qu'est-ce que... Eut-elle à peine le temps de penser.*
Aussitôt, profitant de son manque d'attention d'une seconde, l'assassin qui lui faisait face la frappa violemment d'une gifle. Sous le choc, Saïrena tomba à terre, ses cheveux cachant un regard aussi noir que les ténèbres elles-mêmes.
- Tu vois que nous pouvons venir à bout d'eux, lança l'homme à son compagnon archer. Nous aurons au moins celle-ci, c'est déjà pas mal. Il sera content de l'apprendre.
Pensant la victoire à portée de main, il s'approcha de sa victime, un sourire mauvais aux lèvres. Lorsqu'il fut enfin près de la magicienne, il se pencha afin de la prendre dans ses bras et l'emmener loin du champ de bataille. Toutefois, il n'en eut pas l'occasion... Feignant un malaise, Saïrena lui donna aussi un coup dans les jambes, faisant ainsi basculer son adversaire. Ne perdant plus un instant, la jeune fille se releva et pointa son bâton sur la gorge de l'homme qui semblait effrayé.
- Que tu crois... Se contenta-t-elle de dire avant de laisser échapper une nuée d'éclairs sur le cou de l'assassin qui mourut aussitôt. Je te donne l'honneur d'achever le dernier, déclara-t-elle à l'adresse d'Aythern en s'éloignant du cadavre.

Aythern esquissa un sourire éphémère qui disparu en quelques secondes à peine. Il observa le dernier homme, le jeune demi-elfe fit lentement bouger ses lèvres, ne laissant même pas un son partir de sa bouche. Aussi rapidement que la lumière, l’homme tomba dans un craquement sinistre par terre, les yeux injectés de sang, ses mains semblaient rouges de chaleur. Il avait avec une extrême puissance, brûlé l’homme de l’intérieur, ce qui lui était arrivé de le faire une ou deux fois dans sa pauvre existence. Tournant les talons vers Saïrena, il fit un signe de la tête assez voyant pour montrer son remerciement de lui avoir laissé le dernier homme à achever. Un objet étrange était disposé par terre, c’était comme un collier, intégré avec une pierre de couleur émeraude. Des endroits du collier laissaient paraître un serpent avec la gueule ouverte, on remarquait parfaitement les crocs de l’animal sauvage. Le prenant avec une extrême attention, il souffla doucement sur la pierre. Une légère brume jaunâtre orangée s’envola non loin d’Aythern. Le laissant finalement tomber avec un bruit à peine entendu, il tourna le dos à ce collier étrangement beau et envoûtant. Il se rapprocha doucement de cette fille, un éclair de questions frappa son esprit, le faisant même perdre l’équilibre. Mais secouant vulgairement sa tête, avec ses cheveux qui flottaient dans un sens irrégulier, il dit d’un ton un peu humoristique et gêné :
-Tu te bas super bien, j’en ai connu peu des magiciennes de ton style et surtout avec ta puissance. Mais au faite, tu n’as pas répondu à ma toute première question si je me rappelle bien… Que fais-tu dans cet endroit déconseillé pour moi, toi ou toute autre personne ? Et surtout, ils n’étaient pas venus que pour moi, j’ai bien entendu « Ce sont eux ! ». Qu’est-ce qu’il te voulait sachant qu’il y a quelques jours, moi aussi je me suis fais attaqué par eux.
Aythern se laissa un instant de répit pour respirer, mais finalement, il ne reprit pas cours de sa phrase et laissa à Saïrena, le pouvoir de répondre comme bon lui semblait. Les nuages qui, selon le vent, semblaient aller vers le désert, étaient au plus bas ses temps-ci. Il examina de loin les corps qui étaient par terre, de façon inerte, souvent avec une position désagréable, ils étaient tous morts.
*C’est étrange, nous avons le même nom de famille, nous nous sommes fait attaquer par les mêmes assassins il y a quelques jours pour moi, et quelques semaines pour elle. Je crois que j’ai enfin trouvé la femme que je recherchais…*
Aythern se passa une main dans les cheveux, ce qui fit tomber un peu de poussière par terre, mais un nouveau vent sableux en remit de plus belle. Le demi-elfe se mit à sourire, mais il préféra garder ses pensées pour lui-même jusqu’au moment venu, mais n’était-il pas précisément présent ce moment ? Il se gratta rapidement le menton à peine rasé, et esquissa un nouveau sourire.

Saïrena soupira faiblement, sûrement en signe de mépris. Il ne lui arrivait jamais de ne pas poser de questions ? Levant les yeux au ciel, elle aperçut à son tour les nuages et esquissa un sourire à peine perceptible. Les bras croisés, elle baissa la tête et le vent changea de direction, envoyant le sable dans une autre direction. S'il y avait bien une chose à laquelle la jeune femme ne s'était pas habituée, c'était bien ça: les grains de sable dans les yeux. C'était tellement gênant ! Passant rapidement une main dans ses cheveux, elle fixa Aythern d'un air troublant et pourtant calme. Toutefois, elle resta silencieuse, lui faisant explicitement qu'elle ne voyait aucune raison de lui donner ces informations. Quel curieux ! Cependant, il y avait bien une chose qui l'intriguait elle aussi. Le fait qu'ils soient tous les deux attaqués n'était pas une pure coïncidence, ce serait trop beau. La magicienne, faisant mine de ne pas apporter d'importance à l'elfe, tourna les talons. Après un temps de réflexion tout à fait honorable, elle se décida enfin à répondre. C'était bien la première fois chez elle.
- Hum... Pour te répondre clairement, je n'en ai aucune idée. Ces gens m'ont agressés il y a de cela trois semaines, c'est exact. Il semblerait qu'ils en aient contre nous. La raison... Je n'en ai pas la moindre idée.
Tournant la tête vers pour observer Aythern, Saïrena esquissa un léger sourire amusé. Dans sa main droite, elle tenait toujours aussi fermement son bâton. D'un geste ample, elle le fit disparaître afin d'être plus libre dans ses mouvements. La douleur à son épaule droite s'était atténuée mais elle était malheureusement encore présente. Etrange... D'ordinaire ce genre de crise ne durait pas plus de cinq minutes. Depuis que le jeune elfe était là, cette impression était encore plus forte que d'habitude. Bizarre, c'était le mot juste. Ne voulant pas partager ses craintes, la nomade reprit la parole, comprenant que si elle lui disait quelque chose, cela ne lui attirerait pas d'ennuis. Toutefois... Etait-elle réellement obligée de tout dévoiler ? Pas sûr.
- En tout cas si j'étais dans le coin c'est parce que j'ai à faire ici. Je connais le désert comme personne alors ne t'en fais pas, j'ai tout à fait ma place. Donc je retourne la question, qu'est-ce que tu fais au Hadarac ? Demanda-t-elle d'un air aussi sérieux qu'à l'ordinaire.
Il fallait l'avouer, cette histoire prenait un étrange tournant. Mais pour rien au monde, la jeune femme n'aurait partagé ses pensées. C'était totalement contre ses principes. Être froide, sérieuse, grave. Voilà comment elle était. Personne n'avait jamais réussit à lui faire avouer le cours de ses pensées. Cet elfe n'allait pas être le premier.

Aythern lui aussi fit disparaître son bâton de feu éternel, mais c'était avec un claquement de main qui avait raisonné un peu plus au loin. Il esquissa d'autres sourires qui venaient dans un rythme irrégulier. Le jeune demi-elfe se passa une nouvelle fois sa main droite dans ses cheveux bruns. Il osait affronter de temps en temps le regard pénétrant et magnifique de la belle Saïrena. Sa beauté était incroyable, sa puissance était majestueuse, et valait mieux ne pas parler de son intelligence. Mais préférant se concentrer sur les raisons de son inquiétude, ou plutôt de sa joie, il esquissa un dernier sourire et finit par parler avec un peu de bégaiement.
-Il faut que tu sache, j'ai été mit au courant par mon père qu'une jeune fille, était justement ma soeur... enfin plutôt, ma demi-soeur. Et justement, je trouve que c'est étrange que nous ayons le même nom de famille et que... nous nous sommes fait attaquer par les assassins qui voulaient nous tuer tous les deux !
Il s'avança vers elle, prenant la main droite de la jeune fille. Mais n'ayant touché que quelques secondes, un éclair lumineux les frappa. La marque d'Aythern le brûla, lui fit très mal. Il tomba à genoux, mais il se retenait de crier ou de lancer des injures, il laissait son mal à l'intérieur de lui. Se passant ses mains au niveau de sa tête, il ne sentit qu'une seule larme perler ses joues. Mais finalement, plus les secondes passaient, plus la douleur diminuait lentement. Il avait l'impression de voir Saïrena entourée de quelque chose noir, plutôt une brume noir, une fumée ou bien une ombre, c'était étrange. Il ne voyait pas correctement et il préférait garder ses yeux fermés pour une raison inexplicable. Aythern lui, était entourée d'une lumière, son tatouage s'illuminait, ou simplement la sphère qui était comme illuminée justement. Une chose semblait frapper son esprit, il ne comprenait pas. Finalement, un cri rauque raisonna dans cet endroit perdu. Il se mit à quatre patte par terre, levant sa tête au ciel, criant toujours. Des souvenirs étranges parcheminèrent son esprit, puis cependant, il tomba par terre, inconscient durant plusieurs minutes.
Quelques minutes plus tard, il reprit conscience, il se réveilla avec un mal de tête incroyablement insupportable, ce qui est normal. Aythern se frotta quelques secondes son front. Lorsqu'il se releva, il épousseta ses vêtements. C'était étrange, il effleura sa marque qui pour une fois, ne le gênait pas. Il avait toujours des souvenirs mais cette fois si, c'était pas les siens, il voyait des images rapides et quasiment impossible à comprendre de Saïrena. Lui jetant des regards appeurés, il sentit ses yeux qui changeaient de couleur, ils viraient vers un rouge beaucoup plus sanglant que d'habitude. Son corps, il le maîtrisait, mes son esprit, sa magie n'était plus la même, quelque chose avait changé, c'était étrange.
-Saïrena, tu vas mieux ? Qu'est-ce que c'était ? ...

Saïrena n'avait pas eut le temps de répondre qu'un mal inexplicable l'avait envahit. Ouvrant à peine les yeux pour observer Aythern, elle sentait son corps se parcourir de convulsions violentes. Ne pouvant supporter cette douleur, la jeune fille fut contrainte de s'agenouiller sur le sol, portant ses mains à sa tête. Son tatouage était entouré d'un halo d'ombre. Une brume d'un noir profond l'entoura, la cachant aux yeux d'Aythern qui était déjà évanoui. La bouche crispée, elle se retenait de crier. Malgré la souffrance, elle parvenait à se contrôler, se refusant à montrer un quelconque signe de faiblesse.
Une voix s'insinua dans son esprit, lui susurrant des paroles quasiment incompréhensibles. Toutefois, cela avait un effet apaisant sur la magicienne qui finit par fermer les yeux. Au fur et à mesure, elle parvint à oublier la douleur qui lacérait son épaule. La sphère tatouée sur sa peau perdit de sa lueur. Comprenant qu'elle n'avait plus rien à craindre, la nomade abaissa ses mains et leva les yeux vers les ombres qui l'entouraient. Elles semblaient suspendues par le temps, brouillant la vue de la prisonnière de ce bouclier. La voix qui continuait inlassablement de rallier Saïrena à sa cause devenait de plus en plus menaçante. Etrangement, la jeune femme eut l'impression de l'avoir déjà entendue quelque part, comme un souvenir qu'elle s'était promis de ne jamais oublier.
Soudain, cet instant fut brisé par l'écho des paroles d'Aythern. Apparemment, il ne semblait pas avoir remarqué ce qui entourait Saïrena. Une chance. Prise au cours, la magicienne forma un geste précipité du bras qui fit se dissiper les brumes ténébreuses. Avec difficulté, elle se releva alors, ignorant le mal de tête qui l'assaillit aussitôt. Sa respiration s'accéléra ainsi que les battements de son coeur. Etait-ce de la peur qu'elle ressentait ? Sûrement pas ! Reprenant son calme et sa froideur habituelle, la jeune femme tourna la tête vers le demi-elfe qui lui avait adressé la parole. Elle lui répondit avec une pointe de mépris, comme si elle l'accusait d'être la cause de cet événement singulier. Toutefois, ce n'était simplement qu'une image qu'elle se donnait. Ce jeune elfe, qui était d'une puissance époustouflante, n'avait sûrement pas provoqué délibérément cet incident désastreux.
- Tu... Oui ça va. Mais ne t'approche plus de moi c'est compris ? Lui répliqua-t-elle, grave. Tu te fais des illusions mon pauvre. Je ne suis pas ta demi-soeur, tu m'entends ? Je... Ne tiens pas à comprendre. Ce genre de choses nous dépassent et je vais l'oublier. Tu ferrais mieux d'en faire autant avec moi. Alors va à la recherche de ta soit-disant demi-soeur, elle doit t'attendre.
Sans en ajouter plus, Saïrena fit volteface et commença à s'éloigner. Néanmoins, elle s'immobilisa aussitôt, entendant de nouveau cette voix qui lui murmurait quelque chose d'à peine audible. Malheureusement, la jeune femme ne parvenait pas à comprendre la moitié de ce qu'on lui disait. Toutefois, elle en saisit l'essentiel. Rebroussant chemin, elle fit de nouveau face à Aythern, le fixant d'un regard aussi calme que sérieux.
- Qui es-tu vraiment toi ? Demanda-t-elle en posant ses mains sur ses hanches, attendant une réponse claire. Tu te bats extrêmement bien pour un elfe et je l'avoue... Le fait que tu connaisses ces assassins est quelque peu intriguant. Cependant, il ne sert à rien de tirer des conclusions trop hâtives. Je ne suis pas ta soeur, et ça, tu vas devoir te le rentrer dans la tête. Alors ? Ajouta-t-elle, posant ses mains sur ses hanches.

Aythern allait lui aussi partir, tourner les talons pour retourner auprès du village lorsque Saïrena voulait rebrousser son chemin. Pourtant, le jeune élémentaliste de feu se rappela ses actions, ou plutôt ses sorts, il en avait utilisé un dont il n'avait jamais. C'était comme une combustion intérieur, il brûlait de l'intérieur de son coeur. Il exprima une grimace tout en se rappelant l'horreur que pouvait ressentir l'assassin. Mais il esquissa un léger sourire lorsque sa soit disante "demie-soeur" revint. D'ailleurs, tout était demi chez lui ? Il était un demi-elfe, il avait une demie-soeur qui ne voulait pas le prendre en tant que tel.
-Je ne le nierais pas, tu es ma demie-soeur, et j'espère que tu l'accepteras, car crois-tu que c'est normal qu'on est le même nom de famille ? Je pense que nous avons le même père non ? Et puis sache que de se faire attaquer par des assassins qui disent : "Ce sont eux." tandis que nous nous connaissons même pas, ils devaient savoir que nous allions nous rencontrer ! Pourquoi ? Comment ? Moi même ses questions me dépassent ! Alors écoute moi bien Saïrena, je crois que notre passé va remonter à la surface, et toi aussi tu devras avouer que tu es ma soeur, j'ai passé deux ans à ta recherche, alors tu pourrais au moins faire semblant d'être contente. J'ai peut être l'air d'un gamin mais j'ai plus de sagesse que toi, je suis un demi-elfe, je suis plus jeune je comprends, mais j'ai été élevé en tant qu'elfe. Mais rappel moi pourquoi toi tu as eu cette brume noir ? Nous sommes liés ! Alors pourquoi nier la vérité ?
Aythern avait parlé avec un ton fort, distinct et amer, il n'avait pas apprécié la stupidité et la façon puéril de Saïrena. Il était agacé et cela ce voyait clairement. Il lançait régulièrement des regards noirs à cette femme qu'il considérait intelligente, mais il semblerait que sa peur soit celle de la vérité. Il se passa une main dans ses cheveux bruns. Ils flottaient lentement dans les airs par le vent berceur et enchanteur.
-Pourtant moi aussi je trouve que tu te bas avec une extrème puissance et intelligence, mais une stupidité te tourne autour, tu ferais mieux de l'écarter au plus vite. Sache que tu as un potentiel incroyable, tu sais t'en servir et tu le sais. Mais ton problème c'est de nier la vériter. Comprends donc que je suis ton frère un point c'est tout. Toutefois, ce qui me gène, c'est que je sens que notre histoire ne vas pas s'arrêter à une simple discution et tout ce qui suit, il n'est pas normal de ce faire attaquer par des assassins... Surtout que eux, étaient au courant de notre lien, j'en suis sur... Des choses difficiles vont s'annoncer je pense.
Il s'éclaircissa sa voix et reprit de plus belle :
-D'ailleurs, pour répondre à ta question, je suis simplement un demi-elfe, mais le simplement n'est pas le mot juste pour ses assassins... maintenant, réponds à mes questions je t'en pris.

Saïrena l'écoutait parler, les bras croisées, dans un silence le plus complet. Lorsqu'il eut enfin terminer, elle resta cloitrée dans le mutisme qu'elle avait adopté. Les yeux rivés vers ce jeune garçon qui se prétendait être son frère, elle finit par laisser échapper un soupir d'agacement. Tout ce qu'il disait ne la concernait désormais plus, ce n'était pas ses affaires. Qu'il cherche sa soeur tout seul, ils n'avaient rien en commun. Il s'emportait facilement, sûrement à cause de l'élément qu'il avait choisit et elle, était totalement différente. Pourquoi pensait-il qu'ils avaient un quelconque lien familial ? Cela n'avait aucun sens, c'était certain. Passant rapidement une main dans ses cheveux, la jeune femme finit par prendre la parole, ce qui n'annonçait rien de bon pour Aythern.
- Ecoute moi bien... Mon père est un homme de l'Empire riche et puissant. Crois-tu réellement qu'il serait tombé amoureux d'une pauvre elfe ? Demanda-t-elle d'une voix lente, les sourcils légèrement arqués. Tu n'es pas mon frère, tu n'as rien à voir avec moi d'ailleurs. Si ces assassins nous recherche, c'est que notre destin est lié, tout simplement. Ne va pas chercher plus loin veux-tu ? J'en serais extrêmement... Contrariée, répliqua-t-elle en insistant sur le dernier mot.
Sans en ajouter plus, la magicienne tourna de nouveau les talons, fixant l'horizon d'un air las. Où pouvait bien être parti ce stupide cheval ? Être effrayé par une ombre... Il fallait l'avouer, c'était un vrai froussard celui-là. Et dire que la nomade allait devoir retourner en ville ! Là-bas, sa tête était placardée un peu partout et des hommes l'attendaient, envoyés par son père. Ce n'était pas gagné d'avance, c'était peu de le dire.
Préférant retourner à l'instant présent, Saïrena soupira de nouveau à l'adresse d'Aythern, lui faisant explicitement que cette discussion l'ennuyait. La voix qui l'avait interpellée s'était désormais tus, préférant sûrement la laisser se débrouiller seule. Eh bah ça fait toujours plaisir... Toutefois, la jeune femme ne se sentait pas abandonnée pour autant. Sans qu'elle ne le remarque, des ombres brumeuses se mirent à tournoyer autour d'elle, formant une danse particulière et envoûtante pour quiconque l'apercevait. Au bout d'un long moment de silence, la magicienne finit par reprendre la parole, préférant mettre les choses au clair avec le jeune elfe.
- En tout cas, tu ferrais mieux de partir. La nuit va bientôt tomber, dit-elle en regardant le soleil descendre lentement dans le ciel, c'est dangereux. Rentre au Du Weldenvarden, les elfes ne sont en sécurité que dans cette forêt. Ici, tu es bien démuni sans nature autour de toi autre que du sable, souligna-t-elle en tournant la tête vers Aythern, un sourire mystérieux aux lèvres. En tout cas, au revoir. Je n'ai pas envie de m'éterniser dans le coin.

Quatre jours s'étaient écoulés depuis, qu'ils avaient perdu de vue les montagnes, il arrivèrent au bord du désert et entamèrent leur longue traversée, maintenat une allure rapide, mais sans aller trop vite pour ne pas épuiser les chevaux, il avalèrent une longue distance en peu de temps. Après avoir eu toute la journée un ciel de plomb toute la journée, la nuit arriva ainsi qu'un froid violent. Le lendemain ils prirent la route à 4h pour profiter de la fraicheur pour avancer plus rapidement et confortablement. Les sable recouvrait tout, le paysage était toujours le même, denant l'impression de ne pas avancer. Mais les deux voyageurs tenait bon et les chevaux avançaient toujours d'un bon pas.