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 Mydraïa Elesnar [Validée]

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4 participants
AuteurMessage
Mydraïa E. Elrist
Magicien(ne) de l'Empire
Mydraïa E. Elrist


Féminin Nombre de messages : 41
Localisation : Es-tu si certain de vouloir me trouver ?
Statut | Rang | Clan : Maître mage | Soeur de Valendil | Empire
Votre Dragon | Arme : Aucun et c'est bien | Ethgrì Andlat et deux dagues jumelles
Age du personnage : Une centaine d'années
Date d'inscription : 13/07/2012

Mydraïa Elesnar [Validée] Empty
MessageSujet: Mydraïa Elesnar [Validée]   Mydraïa Elesnar [Validée] Empty13.07.12 2:04

Mydraïa Elrist

    Mydraïa Elesnar [Validée] Avamydraia

      • Nom: De son vrai nom Elesnar, mais préfère se faire appeler Elrist du nom de sa mère
      • Prénom : Mydraïa
      • Sexe :


      • Âge du personnage :25ans d’apparence pour une centaine d’années de vie
      • Clan rejoint :Empire
      • Race :Elfe devenue ombre dès la naissance


>>> Aspect physique
.
    • Physionomie :
    La jeune femme possède une taille standard de par ses origines. Elle mesure environ un mètre soixante-seize. Sa peau est d’un blanc pâle, à peine bronzée. Pourtant, elle est loin de virer au blanc cadavérique, gardant une légère touche rosée au niveau des joues. Ainsi elle ressemble à une poupée de porcelaine fragile et délicate. Ce grand astre céleste incandescent a peu d’effet sur elle, ce qui explique la couleur terne de son corps. Toutefois elle n’attrape pas facilement de coup de soleil, sûrement grâce au sang magique qui la parcourt.
    Pour sa taille, elle possède une carrure ni trop carrée, ni trop fluette. On ne peut pas la considérer alors comme enveloppée ou maigre. Elle se situe dans le juste milieu, ce qui lui offre une silhouette mince. En tant que femme, elle a hérité d'atouts avantageux et d'un corps plutôt séduisant : ventre plat, fesses bombées, silhouette élancée. Sa poitrine à la rondeur suffisante lui a déjà permit plus d'une fois d'obtenir ce qu'elle désirait. Toutefois, elle n’égale pas les véritables elfes et leur beauté filiforme qu’elle trouve d’ailleurs bien trop fade. Malgré ses origines, elle ne garde de la race elfique que ses oreilles pointues. Derrière ces jolies formes, des muscles bien taillés sont admirablement dissimulés. Ses jambes fines de mannequin sont capables de courir durant des heures sans la moindre crampe. Ses bras, eux, à force de tenir des armes et à pratiquer le combat rapproché, ont finit par acquérir des muscles fermes qu'il ne faudrait pas sous-estimer. Mydraïa a ainsi un corps svelte et athlétique qui fait sa force. Elle reste néanmoins désavantagée de par sa force physique, l’esprit qui l’habite ne lui ayant pas légué une puissance surhumaine. Elle est capable de tenir tête à un elfe de par ses origines mais serait désavantagée dans un combat au corps à corps face à un autre ombre. Faiblesse qu’elle pallie grâce à sa magie.
    Elle possède des traits fins angéliques qu'elle tient de sa mère, une femme charmante. Le visage de forme ovale, elle arbore des lèvres souriantes dont le sourire n'est jamais bon signe. Tantôt sourire amusé, cela peut tout aussi bien se transformer en sourire méprisant qui fait froid dans le dos. Son nez, lui, est fin et peu allongé, sans pour autant être écrasé. Disons qu'on ne le remarque pas, comme s'il était si bien adapté à sa tête qu'on n'y faisait pas attention.
    Son visage est entouré de mèches blanches comme neige. Toutefois les cheveux en dessous sont, eux, noirs comme les ténèbres. Ces mèches couleur corbeau restent pourtant assez bien dissimulées. Ses cheveux sont dispersés en deux étages. Ceux de devant lui arrivent à la base du cou. Mais derrière, ils tombent jusqu’en bas des épaules. Ses cheveux sont très épais, lui donnant une abondante crinière blanche. Quant à ses yeux ils sont d’un bleu acier, presque gris. Son regard est très troublant et inquisiteur. Elle n’a pas peur de regarder les gens droit dans les yeux, ce qui met mal à l’aise la plupart de ses interlocuteurs.
    La seule irrégularité de son corps se situe au niveau de la hanche gauche. C’est une cicatrice causée par une épée, cette même épée qu’arbore présentement la guerrière. Il s’agit en réalité du souvenir d’une défaite cuisante face à son maître. Ce dernier, lors d‘un combat d‘entraînement, lui enfonça sa lame dans la chaire, réalisant une entaille de six centimètres de longueur pour trois de profondeur. Elle s’étend en diagonale du bassin jusqu’en haut de la hanche, formant une ligne sinueuse à l’opposé du nombril. Malgré ses talents en magie, Mydraïa refuse de soigner cette plaie afin de se rappeler de la leçon qu’elle tira de cette blessure : ne jamais montrer la moindre pitié envers ses ennemis.
    Outre cette vilaine plaie, elle n’a aucune marque témoignant de sa vie de mercenaire. Elle a aussi les oreilles percées depuis de nombreuses années. A l’auricule droit, elle a glissé un anneau serti d’un rubis flamboyant. Ce bijou ne la quitte jamais, même lorsqu’elle combat. Il est néanmoins assez discret et n’est visible que lorsque ses cheveux se soulèvent.

    • Vêtements :
    Mydraïa est très souvent habillée en tenue de voyage et de combat. A Urû’Baen on la reconnaît aisément. Le haut est un corset de cuir recouvert d’un plastron léger en fer dont le col est parsemé de décoration alambiquées. Le dit col se termine au niveau de la poitrine. Sur ses bras en partant de la moitié du biceps, elle a des manches en tissus enlacées par un élastique. Elles se terminent en recouvrant partiellement le dos de sa main. Sur ses épaules est disposée une encolure faite de fourrure qu’elle a elle-même confectionné. Puis les poils font place aux plumes au niveau de sa nuque. Ce sont des plumes brunes provenant d’aigles qu’elle a abattu lors de ses fréquentes parties de chasse. Un ceinturon en cuir brun formé de deux sangles qui s’entrecroisent enserre sa taille. A cette ceinture sont annexées quelques pochettes où Mydraïa conserve accessoirement quelques remèdes et gemmes d’énergie en cas de souci. Sur le côté gauche, elle garde ses dagues coincées solidement entre les sangles. Puis, du côté opposé pend le fourreau de son épée Ethgrì Andlat. Donc en toute logique, elle est gauchère. Pour finir, sa tenue se termine sur un pantalon serré lui aussi en cuir. A ses pieds, elle met des bottes de marche afin d’être à l’aise. Dans le quotidien, Mydraïa n’est donc pas réellement féminine. Ses missions l’empêchent d’arborer des tuniques splendides au risque de les déchiqueter. Toutefois, elle n’en a cure. Cette tenue lui permet d’être à l’aise dans ses mouvements et c’est tout ce qu’elle désire. Malgré tout, sans que cela soit volontaire, elle garde une prestance certaine dans ses vêtements de voyage. Même un habit de combat ne parviendrait pas à amputer sa grâce innée.

    Néanmoins lorsque la situation le requiert, elle peut mettre des robes bien qu’elle n’en soit pas friande. Ses couleurs prédominantes sont le noir et le doré avec pourtant une tendance préférentielle pour le rouge sang. Cette couleur la fascine. A cela s’ajoute des chaussures à talonnettes. La plupart du temps, elle s’habille de la sorte lors des réunions ou durant des soirées organisées par ses supérieurs. Toutefois, il faut savoir que ces réceptions ont le don de l’ennuyer ; elle fera tout pour ne pas y assister. Dès lors, voir la guerrière en tenue de femme reste un évènement rarissime.

>>> Aspect psychologique
.
    • Psychologie : Ce que l'on remarque le plus chez Mydraïa, c'est son caractère bien trempé. Douée d'une forte personnalité, elle fait ce qu'elle veut quand elle veut. Si elle a décidé quelque chose, elle le ferra sans même se soucier de l'avis des autres. Et il est ainsi difficile de lui faire entendre raison car elle n'est pas prête de changer son opinion pour les beaux yeux de quelqu'un. Dès lors, la guerrière ne supporte pas qu’on la contredise. Elle est très loyale envers ses convictions qu'elle n'est pas prête d'abandonner. Elle n’a cependant aucun but particulier, si ce n’est de vivre comme elle l’entend. Elle sait s'imposer quand il le faut. Cela lui permet de bénéficier d'une âme de meneuse qu'elle ne met jamais à profit. Commander ne l'intéresse pas, elle préfère rester seule plutôt que de s'enticher d'un bataillon duquel elle devrait s'occuper. Mydraïa est ainsi une femme solitaire et très indépendante. Elle effectue toujours ses missions en solo, ne supportant pas qu'on lui mette des bâtons dans les roues. Elle considère ses éventuels associés comme une gêne à éviter le plus possible. User de la violence n'est pas un problème. Cependant, si cela s‘avère nécessaire, My' cherchera à discuter avec ses interlocuteurs ou futurs ennemis. Elle usera d'arguments convaincants qu'elle choisira avec soin. Et si, à l'inverse, cela ne marche pas, tuer ne lui causera aucun remord. Pour une femme dans ce monde de brute, il est primordial de se montrer insensible. C’est du moins de cette façon que la jeune femme voit l’Alagaësia. Pourtant, elle restera toujours posée, n'ayant même pas besoin de hausser la voix pour se faire entendre. Il n'est pas si facile de l'énerver, du moins en apparence. Très entêtée, elle ne se laisse jamais marcher sur les pieds et déteste qu'on la rabaisse à cause de sa féminité. Répondant du tac au tac, elle possède une forte répartie qui lui permettra d'être très sèche quand on s’amuse à la titiller.

    C'est une femme froide et qui ne tient pas du tout à changer. Elle se montre indifférente et inflexible. De plus, elle se fiche totalement de son entourage, un brin égoïste. Elle n’apporte aucune importance au sort des autres. C’est une femme sans pitié qui n’hésitera pas à exécuter ses adversaires de sang froid. C’est une tueuse née dont il faut vraiment se méfier. Quand elle n’est pas occupée par une mission pour le compte de l’Empire, la fille Elesnar s’attèle à approfondir ses connaissances sur l’ancien langage. Ce dialecte est la base même du monde magique et c’est pourquoi elle lui accorde la plus grande attention. Elle pourrait volontiers passer des heures ainsi, le nez plongé dans les parchemins d’Urû’Baen. Elle aime s’améliorer en magie, considérant que son niveau ne sera jamais assez bon. Elle aime se surpasser, atteindre ses limites afin de constamment les repousser. Il est important pour elle de ne pas se contenter de ses acquis, lui permettant encore et encore de se perfectionner dans l’art des Anciens. Sa curiosité est sans limite.

    A côté de cela, Mydraïa est un peu moqueuse. Toutefois, ses plaisanteries douteuses s’avèrent très discrètes, ce qui empêche la plupart de ses interlocuteurs de s’en apercevoir. Elle joue dans la finesse, bien que parfois cela lui échappe aussi, pouvant se montrer plutôt mauvaise intentionnellement. Elle n’est pas très bavarde non plus. Elle ne supporte pas de parler pour ne rien dire. Cependant, si vous arrivez à attiser sa curiosité, elle sera plus encline à engager la conversation. Sur cet aspect, elle ressemble un peu à un chat-garou si l’on puis dire. Seuls les êtres doués d’intérêts méritent son attention. A côté de ça, la sorcière n’est pas hypocrite pour deux sous. Au passage, elle déteste l’hypocrisie, trouvant cela fort déplaisant et inutile. Elle ne comprend pas comment les autres peuvent s’abaisser à ces viles mesquineries. Quand elle n’apprécie pas une personne, elle n’essayera pas de passer par quatre chemins pour le lui faire savoir. C’est une femme directe qui ne cache jamais ce qu’elle pense de son entourage. Si elle n’aime pas quelqu’un, à quoi bon le lui cacher ? Cette subtilité lui échappera toujours… L’ombre est aussi assez arrogante. A force d’entendre qu’elle était quelqu’un d’unique en son genre, elle a finit par le croire dur comme fer et a tendance à mépriser la race humaine. Elle garde néanmoins un certain respect pour ses supérieurs et les personnes qu’elle considère comme étant plus fortes. Elle accepte les ordres qu’on lui donne sans rechigner s’ils proviennent d’une personne qu’elle reconnaître comme son supérieur ou son égal. Mydraïa n’a donc en réalité pas grand-chose d’une elfe dans son comportement, n’ayant jamais vécu parmi ses semblables.


    • Particularités :
    Mydraïa aime se balader seule la nuit, éclairée seulement par la lueur pâle des étoiles et de la lune. Dans l’obscurité, elle se sent plus proche de sa véritable nature d’ombre. Sentir le vent agiter ses cheveux lui plaît beaucoup. C’est donc un oiseau nocturne que vous pouvez croisez à n’importe quelle heure. Il lui arrive encore de chasser de temps à autre avec un arc. Sa tunique de voyage en est une preuve. C’est le seul moyen qu’elle a trouvé pour évacuer convenablement son stress. Toutefois, il est vivement déconseillé de la déranger durant une partie de chasse. Si par malheur vous tombez dans son champ de vision, il est recommandé de prendre ses jambes à son cou. Pas qu’elle vous prenne pour du gibier non : elle sera juste énervée d’être interrompue, surtout si vous faites fuir sa proie par la même occasion. La guerrière n’est toutefois pas une experte au tir à l’arc. Elle s’en sert uniquement pour la chasse. Là où elle excelle, c’est en magie. Elle peut aussi se défendre grâce à ses dagues, mais ce sont là ses seules armes. L’épée qui pend à sa hanche ne sort quasiment jamais de son fourreau. Elle a aussi la fâcheuse manie de secouer la tête pour enlever les mèches de son front. Un tic qu’elle-même ne supporte pas mais qu’elle ne peut pas s’empêcher de faire.

>>> Biographie
.
    • Histoire :

    La nuit venait d’envelopper le ciel de son épais manteau sombre. La lune, ronde et lumineuse, se penchait malicieusement au-dessus des maisonnées endormies. Les rues étaient désertées, comme si toute la ville se savait interdite de sortie. Personne ne voulait se risquer à mourir de froid en mettant un pied dehors. C'était de loin la soirée la plus froide de toute l'année. Tout semblait paisible. Et soudain, un hurlement strident vint transpercer la tranquillité qui s’annonçait. Ce cri provenait d’une maison recluse, un peu en contrebas du reste de la cité. Un filet de fumée s’échappait de la cheminée encore allumée. A travers les carreaux, la lueur d’une chandelle trahissait l’agitation qui ébranlait la demeure Elesnar. Depuis l’extérieur, on voyait les ombres se mouvoir dans des gestes saccadés qui soulignaient l’empressement des matrones. Car c’est dans cette même maison qu’une jeune elfe était en train de donner la vie. Hélas, l’enfant tardait à naître. Même la magie ne parvenait à estomper les douleurs de la parturiente qui s’évertuait à achever le travail. Allongée sur un lit, le front ruisselant de sueur, elle tenait fermement la main de son amant. Ce dernier ne pouvait que se contenter d’assister aux souffrances de sa promise alors qu’elle manquait de lui écraser les doigts. Deux heures s’écoulèrent où seuls les gémissements de la future mère s’ajoutaient au brouhaha causé par les sages-femmes. Enfin, après cette éprouvante expérience, deux enfants finirent par voir le jour. Petits, la peau rosie, ils avaient les yeux fermés. Ç’aurait du être un évènement merveilleux. Deux jumeaux chez les elfes, cela relevait du miracle ! De plus, il s’agissait d’un garçon et d’une fille. Mais leur poitrine se soulevait à peine, témoignant de leurs difficultés à respirer. Une matrone longiligne, comme la plupart des elfes, tenait les deux poupons lovés dans le creux de ses bras. Avec un air désolé, elle se tourna vers le père.

    « - Ils respirent à peine. Ils ont eu de la chance de ne pas être morts durant le travail cependant… Ils ne survivront pas longtemps. »

    Irindel Elesnar écarquilla les yeux en entendant la réponse de la femme. Son épouse, quant à elle, s’était écroulée de fatigue une fois son œuvre achevée. Elle dormait à poings fermés, incapable de fournir le moindre effort supplémentaire. L’elfe se leva d’un bond. La colère se lisait sur son visage creusé par les cernes.

    « - Comment ? Après tout ce que vous avez fait, vous n’êtes pas capable de les sauver ?
    - Il a des choses que la magie ne peut régler. Vous le savez tout autant que moi, souligna la matrone désemparée.
    - Je refuse de laisser mes enfants mourir sans qu’ils aient pu goûté aux joies de la vie ! »

    Sur ce, l’homme empoigna les deux bambins qui étaient recouverts d’une épaisse couverture. La sage-femme en fût surprise mais ne résista pas. Elle connaissait la frustration d’un père face à la cruelle vérité. Toutefois, elle savait que rien ne sauverait ces deux jumeaux. Irindel avait beau être un sorcier hors-pair, ses compétences ne lui permettraient pas de ramener ses enfants à la vie. C’est pourquoi elle ignora le claquement furieux de la porte lorsque le paternel quitta la chambre à coucher. Retournant à ses occupations avec les autres sages-femmes, elle se mit en tête de nettoyer les draps ensanglantés.
    Pendant ce temps, le magicien s’était précipité dans son bureau. Les nourrissons toujours calés contre son torse, il se mit à fouiller parmi les parchemins qui jonchaient le pupitre. Les papiers volaient dans la pièce. La colère se lisait sur le visage d’Irindel. Il traversait le bureau d’un pas lourd. Ses pieds ne faisaient que tourner en rond, encore et encore, jusqu’à ce que l’abattement le gagne. La matrone avait raison, il n’existait aucun remède miracle. Aucune formule ne pourrait sauver les deux garnements qu’il tenait fermement contre lui. Ses jambes se dérobèrent. Alors qu’il s’écroulait, ballotant au passage les enfants, il tomba nez à nez avec un manuscrit qui traînait là. Sûrement l’avait-il envoyé valdinguer durant sa crise de rage. Alors qu’il lisait le titre, ses iris bleutés s’illuminèrent d’espoir. Cependant, dans ce regard, on pouvait aisément remarquer que la raison s’était envolée. Sans attendre plus longtemps, alors que la vie quittait les nourrissons, le sorcier ouvrit le livre à la volée. Il en feuilleta rapidement les pages avant d’arriver au chapitre qui allait -il le croyait- résoudre la totalité de ses problèmes : La Création d’un Ombre.

    « - Grâce à cela, je vais vous sauver, murmura-t-il à l’adresse des enfants. »

    Et sans attendre, l’elfe entama le rituel. Il déposa les deux bambins sur le sol gelé et s’attela à réunir le matériel dont il aurait besoin. Cela ne lui prit pas longtemps. En un rien de temps, tout était prêt. L’empressement l’avait poussé à s’activer. Irindel prit le livre entre ses doigts noueux et commença à réciter l’incantation écrite sur les pages fines. Sa voix résonnaient avec les accents de la magie. Profonde, impénétrable, elle avait pourtant quelque chose d’angoissant. Les mots secs que le sorcier prononçaient avaient des allures mauvaises. C’est cette tirade qui alerta la matrone à l’autre bout de la maisonnée. Inquiète de la réaction du père, elle vint frapper à la porte.

    « - Monsieur Elesnar ? Tout va bien ? »

    Aucune réponse précise ne lui vint. Cela ne fit qu’accroître ses craintes. La sage-femme répéta sa question une seconde fois, puis une troisième. Mais rien ne semblait perturber le monologue qui se continuait à l’intérieur du bureau. L’elfe se mit à frapper de toutes ses forces, totalement paniquée. La voix d’Irindel l’angoissait. Tout son être frissonnait de dégoût. Or, elle eût beau tambouriner contre le bois, ce dernier ne céda pas. A croire que quelques enchantements y avaient été déposés. Le sorcier ne souhaitait pas être interrompu, continuant son discours sur la même intonation. Puis… plus rien. Un silence de plomb, encore plus effrayant. Cela dura trois bonnes minutes, durant lesquelles la matrone retenait son souffle. L’oreille aux aguets, elle entendit subitement des petits cris aigus émaner de la pièce où s’était enfermé le père. Une nouvelle fois elle tenta de faire céder le verrou de la porte. Etonnement, elle ne rencontra aucune résistance cette fois-ci. Le bureau saccagé se dévoila sous ses yeux ébahis. Malgré tout, ce n’était pas tant le désordre qui la choqua, mais plutôt le corps inanimé qui était étendu sur le plancher. Il s’agissait ni plus ni moins d’Irindel. Et à ses côtés, toujours serrés dans leur couverture parme, les deux nourrissons pleuraient. Ils avaient retrouvé leur vitalité, braillant à plein poumons. L’elfe en fut sidérée. Néanmoins elle s’empressa de récupérer les enfants afin de les mettre en sûreté. Quoi qu’ait tenté le sorcier, il avait échangé sa vie contre celle de ses chérubins. Aux yeux de la sage-femme, c’était tout ce qu’il y avait à conclure de cet incident. Bien qu’ébranlée par la mort soudaine du paternel, elle se pencha vers les deux bambins qu’elle tenait. Elle leur trouvait quelque chose de changé, bien qu’étant incapable de savoir pourquoi. Ces gamins lui inspiraient une grande méfiance. Faisant fi de ses impressions, elle leur chuchota :

    « - Votre père s’est sacrifié pour vous. Soyez en fiers mes petits. »

    Elle était loin de se douter de la vérité. La matrone ne pouvait savoir que le sorcier avait transformé ces deux jumeaux en ombres. Ni la couleur de leurs cheveux blancs comme neige, ni l’éclat bleuté de leurs yeux ne trahissaient leur nouvelle nature. Dans un élan d’amour irréfléchis, Irindel avait transformé ses enfants en créatures des ténèbres, scellant un destin qui serait noyé dans le sang…
    La sage-femme pénétra de nouveau dans la chambre. Celinda, leur mère, se réveilla quelques instants plus tard à cause des cris de ses petits. Ces derniers étaient couchés non loin d’elle, ce qui lui arracha un sourire satisfait. Elle tendit ses bras fébriles vers sa progéniture qui piaillait. Elle les contempla un instant. Qu’ils étaient beaux. C’est avec les yeux larmoyants qu’elle enfouit son visage dans le tas de plaids qui les recouvraient. Puis, levant un visage rayonnant, elle s’adressa à ses bambins.

    « - Toi, dit-elle à l’adresse du garçon, je t’appellerai Valendil. J’espère que tu seras un elfe vaillant, courageux et digne. Quant à toi… »

    Elle inclina sa tête vers la petite fille : le portrait craché de son frère.

    « - Tu te nommeras Mydraïa. Je souhaite de tout mon cœur que tu deviennes belle, douce et joyeuse. Il faut absolument que votre père vous voient, s’exclama-t-elle à l’adresse de la petite assemblée. »

    Instinctivement Celinda parcourut la pièce du regard. Elle fut surprise de n’y croiser que les matrones. Elle se tourna donc vers elles sans se départir de sa bonne humeur.

    « - Où est Irindel ? »

    _____________

    « -Mydraïa, ne t’éloigne pas de moi ! Valendil, veux-tu bien lâcher ça s’il-te-plaît ?
    - Oui maman, répondit la petite qui s’exécuta en trottinant. »

    Quatre ans s’étaient écoulés depuis la disparition de leur père. Toutefois, les deux enfants Elesnar avaient bien grandit. Malgré le fait qu’ils ne soient que de faux-jumeaux leur ressemblance était frappante. La même pâleur, la même chevelure nacrée… Il était impossible de ne pas leur trouver un lien de parenté. Ils ne se séparaient presque jamais, bien qu’il leur arrivât de se battre comme n’importe quel enfant. Leur complicité était impressionnante. Malgré la guerre qui avait débuté peu avant leur naissance, les deux gamins vivaient une vie agréable. Ils ne se souciaient pas des problèmes qui les entouraient. Ils n’avaient pas conscience de la misère grandissante autour d’eux, et qui finissait aussi par les frapper. Energiques et remuants, ils attiraient aussitôt l’attention des passants. Leur mère, quant à elle, ne possédait pas la même vitalité. Les quelques années passées l’avaient minée. Son teint livide et les joues creusées témoignaient de la difficulté qu’elle avait à joindre les deux bouts. Ses enfants demandaient beaucoup trop d’attention pour une seule personne. De plus, la mort précipitée de son époux n’avait rien arrangé. Toutefois, seule Celinda connaissait les raisons de son décès. En voyant grandir ses deux petits, elle avait remarqué chez eux quelque chose de différent. Et ce n’est qu’après avoir eu le courage de pénétrer dans le bureau de son amant qu’elle avait découvert le livre grand ouvert relatant la fabrication d’un ombre. A partir de cet instant elle avait comprit pourquoi ses enfants avaient miraculeusement survécu face à la grande faucheuse. Cependant, et même si sa conscience l’implorait de se méfier, elle aimait toujours ses deux garnements. Néanmoins, l’amour n’était pas suffisant pour subvenir à leurs besoins. La pauvreté qui frappait la ville allait bientôt les anéantir. Voilà donc ce qui les amenait ce matin devant la grande place d’Ilia Fëon, rebaptisée Urû’Baen sous le joug récent de Galbatorix.

    « - Dis, pourquoi il y a autant de monde aujourd’hui ? Demanda Mydraïa en tirant sur le vêtement de l‘elfe. C’est le marché ?
    - Non… Pas exactement. Tu verras ma chérie. »

    Devant les paroles vagues de sa mère, la petite fit la moue. Elle détestait qu’on ne lui dise pas les choses en face. Sa curiosité sans limite nécessitait constamment des réponses. Elle alla donc se réfugier chez son frère tandis qu’ils zigzaguaient entre les citadins. La plupart étaient humains, et rares étaient les elfes encore restants à la capitale. Voilà bien quelque chose que la jeune enfant ne parvenait pas à saisir. Où étaient passés les représentants du Beau Peuple ? Pourquoi étaient-ils partis ? Elle avait beau poser inlassablement ces questions à sa mère, celle-ci ne répondait jamais. Comme lorsque Mydraïa lui parlait de son mari. Dans ces moments Celinda se murait dans le silence le plus complet, et cela pouvait durer une journée entière.
    Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes qu’ils arrivèrent à destination. La petite famille se planta derrière une file d’attente, main dans la main. De sa position, la petite ombre constata que d’autres parents accompagnaient de jeunes enfants en pleurant. Eux aussi faisaient la queue, ou se tenaient dans les bras comme lors d’adieux déchirants. Mydraïa fronça les sourcils, ne voyant pas où tout cela devait les mener. Si ce n’était pas jour de marché… Pourquoi les gens étaient-ils rassemblés sur la grande place ? Et pourquoi y avait-il tant de larmes à couler sur les joues des adultes ? Ce ne fut qu’une fois leur tour arrivé que l’enfant arrêta de se torturer l'esprit avec ces interrogations silencieuses. Deux soldats encadraient une table de bois posée là par négligence. Et appuyé contre la planche de bois, un soldat tenait un papier et une plume à la pointe noircie entre ses mains gantées. Son heaume était posé sur le bord droit, témoignant de son appartenance à l’armée que formait petit à petit le nouveau tyran. Sans prendre la peine de cacher son agacement il leva la tête vers Celinda.

    « - Vous avez un enfant à enrôler ? Nous prenons les garçons qui sont au moins âgés de sept ans.
    - J’ai un garçon robuste… mais il n’est âgé que de quatre ans. Serait-il possible de le prendre tout de même ?
    - Hors de question. Il sera dissipé, incapable de se concentrer. Nous ne voulons pas jouer les gouvernantes. C’est un camp pour forger les futurs soldats de Galbatorix madame.
    - Ecoutez, c’est un enfant de sang elfique. Il saura montrer son utilité.
    - Non, un point c’est tout. »

    L’elfe s’avança, posant une main sur la table bancale. Dans son regard pouvait se lire toute la détresse d’une femme seule, rongée par le chagrin.

    « - C’est aussi un ombre, dit-elle à voix basse afin de ne pas être entendue par les autres. Il saura montrer son utilité en temps et en heure. »

    Cette révélation sembla faire hésiter le capitaine. Il se mit à tapoter la planche du bout de sa plume, les lèvres pincées. Apparemment, l’idée d’avoir un ombre dans leurs rangs n’était pas pour lui déplaire.

    « - C’est d’accord, mais que cela reste entre nous. Maintenant déguerpissez avant que je ne change d’avis. »

    Celinda acquiesça et se décala de la file, ses deux enfants contre elle. Alors qu’elle s’abaissait devant Valendil pour lui expliquer ce qui allait se passer, Mydraïa elle observait les passants sans trop se préoccuper de la conversation entre sa mère et son frère. Après tout, elle ne se méfiait pas beaucoup. Tout ceci n’avait pas une grande signification pour elle. Ce ne fut que lorsque la petit vit un soldat emmener Valendil qu’elle réagit. Tournant instinctivement la tête, elle se rua vers son jumeau afin de le rejoindre et éloigner ce garde vicieux. Mais sa mère fut plus rapide. Agrippant le bras de la gamine, elle l’empêcha de s’interposer. Ce fut donc avec désolation que l’ombre vit son frère s’en aller, et ce pour une période qu'elle considérait comme l'éternité. Elle eût beau se débattre, griffer et s’époumoner, Celinda tint bon. Usant de sa force tout en profitant du jeune âge de Mydraïa, elle tira sa fille loin de la grande place. Elle-même regrettait déjà son geste, mais à quoi bon ? Son fils était parti désormais. Sans en ajouter plus, les deux femmes rentrèrent dans leur petite maisonnée.

    _____________

    Le printemps venait de se montrer. Il avait tardé avant de succéder à l’hiver cette année encore. A cause de leurs conditions de vie désastreuses, Mydraïa s’était depuis longtemps adonnée à la chasse malgré les réticences de sa mère. C’était le manque de nourriture qui avait finit par faire céder l’elfe, au grand plaisir de sa fille. Cette dernière n’avait pas le même respect pour la vie que sa génitrice. Chasser ne lui provoquait aucun remord. De plus, elle était devenue assez grande maintenant pour se débrouiller seule dans la plaine. Elle était âgée de vingt-trois années, ce qui était encore très jeune aux vues de ses origines. Aujourd’hui, elle revenait après trois jours de traque dans la vaste plaine qui entourait Urû’Baen. Dans sa besace ballotaient quatre lièvres et quelques perdrix abattues durant son voyage. Elle aurait pu en ramener plus si ces chiens de fantassins ne lui avaient pas taxé ses maigres récoltes à l’entrée de la ville. L’ombre avait vu son butin être amputé de moitié sans qu’elle puisse y faire quoi que se soit : sa mère lui avait interdit de se battre avec les soldats de Galbatorix. Qui sait quel sort ils pourraient leur réserver en échange de cet affront. Mydraïa s’en tenait donc aux recommandations de sa mère bien que l’envie de corriger ces rustres la démangeait à chaque heure de la journée. L’atmosphère qui régnait dans la capitale était de plus en plus insupportable. Désormais, les deux elfes faisaient partie des rares représentantes de leur espèce. Le reste des maisons pullulait d’humains grossiers et exacerbants. Vêtue d’une simple tenue en lin et de bottes en cuir, l’adolescente traversa la cité crasseuse. Les ruelles étroites qu’elle parcourait étaient remplies d’eau croupie, ce qui lui donnait la nausée. Même après tout ce temps, elle ne parvenait pas à se faire à cette odeur écœurante. Pour l’atténuer, elle se pinça le nez avec ses doigts, son arc et son carquois posés sur son épaule gauche. Il lui fallut quelques minutes avant d’enfin arriver chez elle. Sur le pas de la porte, sa mère attendait patiemment sa venue. La jeune fille ne s’en formalisa pas. Elle tendit d’un geste sec sa besace à sa génitrice afin qu’elle se charge de dépecer les animaux piégés à l’intérieur. Une fois de plus, Celinda réprima une grimace de dégoût. L’idée de devoir manger de la viande pour survivre n’arrivait toujours pas à s’ancrer dans son esprit. Toutefois elle se fit violence et prit le sac tandis que Mydraïa s’engouffrait à l’intérieur de la maisonnée.
    A peine entrée elle se dirigea vers le bureau de son père. Là au moins, la jeune fille était certaine de ne pas être importunée. Contrairement à sa mère elle s’y sentait bien, comme si elle était liée à cette partie de la maison. Elle était loin de se douter que c’était ici même qu’elle était devenue une ombre. En réalité, sa génitrice n’évoquait jamais son père. De ce fait, elle ignorait même son nom. Pour l’elfe, ce n’était qu’un étranger avec qui elle avait un lien de parenté, rien de plus. Néanmoins, elle aimait déambuler dans le bureau et y lire le contenu des bibliothèques. Beaucoup de manuscrits parlaient de la magie, ce qui l’intéressait énormément. Et malgré les interdictions de sa mère, Mydraïa lisait souvent les livres se trouvant à sa portée. Elle y apprenait beaucoup de choses. Sa soif de savoir était sans fin. Il lui fallait toujours plus, encore et encore. A peine finissait-elle un ouvrage qu’elle en commençait un autre. Il lui arrivait parfois de passer ses journées enfermée dans le bureau lorsque la nourriture était encore présente.

    « - Mydraïa, viens m’aider à déplumer ces perdrix, hurla sa mère depuis la cuisine. »

    L’intéressée poussa un grognement avant de s’exécuter. Elle rejoignit sa mère et ensemble, elle s’attelèrent à préparer le repas de ce soir. Hélas les oiseaux n’avaient que la peau sur les os. Elles firent donc revenir leur chaire dans un bouillon et se mirent à table. Comme toujours, elles ne décrochèrent pas un mot. Depuis le départ de Valendil, les deux elfes s’étaient éloignées. Bien qu’elle ne gardât aucun souvenir vivace de son frère, l’ombre en voulait à Celinda pour l’avoir confié aux soldats. Elles se parlaient à peine. Toutefois, aujourd’hui faisait exception à la règle. Tout en plongeant sa cuillère dans le potage, l’épouse Elesnar s’adressa à son enfant :

    «- J’aimerais que tu prépares tes affaires pour ce soir. Nous partons.
    - Où ça ? Répondit sèchement l’adolescente. Cela doit bien faire vingt ans que tu n’as pas quitté la ville. 
    - Les choses changent. Je te demande juste d’être prête avant la tombée de la nuit. Nous quittons Urû'Baen, et ce pour toujours. »

    Sous la surprise, Mydraïa lâcha le bol qu’elle engloutissait sans gêne. Or elle se garda de faire le moindre commentaire en voyant le regard sérieux de sa mère. Bien qu’intriguée, elle se leva de table afin de s’exécuter. Cette brève conversation lui avait coupé l’appétit. En quelques minutes, leurs maigres effets personnels furent rassemblés devant le pas de la porte. L’ombre n’avait pas grand-chose à emmener, si ce n’est ses armes ainsi que quelques vêtements et provisions. Celinda refusait de lui donner les raisons de ce changement soudain. Cependant la jeune fille se doutait que le chagrin qui fissurait peu à peu le cœur de sa mère y était pour beaucoup. Peut-être le remord qui était ancré en elle était-il trop grand à supporter. L’adolescente n’était pas fâchée non plus de quitter Urû’Baen et son quotidien ennuyant. Une nouvelle vie s’offrait à elle, une nouvelle chance, et elle était bien décidée à la saisir.

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    Les paysages se défilaient avec la même monotonie que d’habitude. L’ombre avait l’impression de les connaître par cœur. Elle avait parcourût tant de fois la vallée de Palencar qu’elle en avait perdu tout son charme. Cela faisait plusieurs jours que elle et sa mère se dirigeaient vers Ceunon. Cela devait bien faire un an qu’elles ne s’étaient pas retrouvées aussi proches du Du Weldenvarden. Mydraïa ressentait une sorte d’excitation à l’idée de rejoindre la terre de ses ancêtres. Même si elle savait que jamais elle ne pourrait y pénétrer, c’est là-bas qu’elle se sentait le plus en sécurité. Comme si la forêt l’appelait, elle et sa génitrice. Hélas, le Beau Peuple ne risquait pas de leur réserver un accueil très chaleureux. Mydraïa étant une ombre, les portes du Du Weldenvarden leur étaient fermées. Les elfes les auraient chassé avant même qu’elles n’atteignent leurs frontières boisées. Les deux femmes devaient donc se contenter de Ceunon, à défaut de pouvoir s’approcher plus de la forêt. Toutefois, dans leur bêtise, les hommes les craignaient tout autant. Pour marchander, elles étaient donc obligées de couvrir leurs oreilles d’un foulard. Comme ces êtres inférieurs pouvaient se montrer stupides. Plus le temps passait et plus l’ombre exécrait les humains. Sept ans qu’elles parcouraient l’Alagaësia et aucun village ne s’était montré assez clément pour leur offrir un toit. Au final, quitter la capitale s’était avéré être une grossière erreur.
    De son côté, Celinda semblait épuisée de leur errance incessante. Son visage émacié témoignait de la difficulté qu’elles avaient à survivre. La jeune femme, quant à elle, s'était beaucoup amaigrie. Elle flottait dans ses vêtements usés et la faim lui tiraillait constamment l'estomac. Une année de plus et elles ne tiendraient pas. Toutefois, de par la malédiction qui la hantait, la fille Elesnar ne pouvait mourir aussi facilement. Elle s’avérait bien plus résistante que sa pauvre mère. Ainsi, c’était peu à peu elle qui s’était occupée de la totalité des tâches éprouvantes. Monter le campement, chercher le bois pour le feu, chasser… C’était à elle de se charger de ça. Toutefois, même son instinct de survie ne pouvait pas faire tout le travail. Ses compétences au tir à l’arc n’étaient pas excellentes et finalement, la jeune fille s’aidait beaucoup de la magie. Cela faisait plusieurs années qu’elle avait mis en application les connaissances recueillies dans les livres de son père. Elle s’était alors avérée étonnement douée dans la maîtrise de l’Ancien Langage. Et même si sa mère ne cessait de la réprimander vis-à-vis de la magie et de son coût, elle n’écoutait toujours pas.
    Alors qu’elle pensait à tout cela, Mydraïa fut tirée de ses rêveries. Elles venaient d’arriver à Ceunon. La ville était solidement gardée : elles allaient devoir se montrer convaincantes afin de pouvoir rentrer. Barrant la route de sa mère d’un geste du bras, l’adolescente s’avança vers les portes scellées de la ville. Elle rabattit le capuchon de sa cape avant que les gardes ne l’aperçoivent.

    « - Hé ho, y a-t-il quelqu’un pour nous ouvrir ? »

    Rapidement une sentinelle émergea derrière les remparts. Son casque en fer vissé sur le crâne, il se pencha pour observer les nouveaux arrivants.

    « - Et pourquoi est-ce que je devrais vous laisser entrer ? Répliqua-t-il avec véhémence.
    - Nous ne sommes que de simples voyageuses en quête d’un toit pour la nuit. Nous ne vous importunerons pas très longtemps, juste le temps de refaire nos réserves de nourriture.
    - Bien… Je pense qu’on peut se le permettre. Dépêchez-vous d’entrer avant que ces sales elfes n’arrivent ! »

    La mine grave, Mydraïa poussa sa mère vers les portes qui s’ouvraient lentement devant elle.

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    « - Où sont passées les feuilles de tabac ? S’enquit la jeune femme tout en farfouillant entre les pots.
    - A côté de l’onguent contre les brûlures sur la deuxième étagère. Tu devrais le savoir depuis le temps. »

    Cette dernière remarque fut ponctuée d’un soupir de lassitude. Mydraïa plissa les yeux en signe d‘agacement. Si sa mère n’était pas satisfaite, elle n’avait qu’à venir les chercher toute seule ces fichus sachets de feuilles ! Néanmoins elle garda le silence tout en apercevant l’objet de ses recherches. Dans un bol translucide, de petits sacs remplis de tabac s’empilaient les uns sur les autres. Elle en attrapa sept et s’empressa de revenir dans le salon. Elle avait fêté ses cinquante-et-un ans l’hiver dernier et pourtant, elle gardait l’apparence d’une jeune fille de seize ans tout au plus. Sa beauté grandissait de jour en jour. Avec ses yeux bleutés, presque gris, et sa chevelure de neige elle ressemblait à une princesse venue d’un quelconque pays piégé dans la glace. A cause de cela, elle avait interdiction de s’aventurer dans le village de Melia. Qui sait ce que les hommes auraient pu lui faire. Pour sa part, Mydraïa n'avait pas peur du tout, elle s'en fichait d'ailleurs. Elle se contentait donc de s’occuper autour de leur petite demeure à quelques kilomètres du hameau. Car enfin, après des années de vagabondage, la famille brisée avait fini par trouver un refuge. Elles s’étaient installées dans une vieille maison abandonnée qui se trouvait à proximité de Melia au sud de l’Alagaësia. Les villageois n’osaient pas venir les voir. Des bruits couraient sur les deux femmes, à juste titre. Seule une personne avait assez de courage pour leur rendre visite. Et c’était pour cette dite personne que l’ombre était allée chercher ces feuilles de tabac. Tout en arrivant dans la salle, Mydraïa aperçut la carrure imposante de Quost Fenelgon. C’était un demi-elfe dont le physique ressemblait plus à celui des hommes que celui des elfes, ce qui lui permettait de passer plus ou moins inaperçu à Melia. Ses cheveux blonds tombaient en bataille sur son front, dissimulant de grands sourcils broussailleux toujours froncés. Sa peau était basanée à cause du soleil qui s’abattait sur cette région. Au village, il était forgeron. D’un air indifférent, la jeune elfe lui tendit les sept sachets qu’elle tenait dans le creux de sa main.

    « - Ce sera tout ? Demanda Celinda d’une voix douce. Votre stock d’herbes médicinales n’est pas encore épuisé ?
    - Non ne vous inquiétez pas. Notre guérisseur a encore de quoi faire pour le mois à venir. Et c’est bien grâce à vous qu’il peut en trouver. Maintenant, les villageois peuvent être soignés dès qu’ils en ont besoin.
    - Ils auraient trop peur d’aller le voir s’ils savaient d’où proviennent les remèdes, fit remarquer Mydraïa, la voix gorgée d'ironie.
    - C’est pour ça que nous les gardons dans l’ignorance. J’ai déjà eu assez de mal comme ça à convaincre Ymerion d’accepter votre aide, rétorqua Quost en soupirant. D’ailleurs en parlant de ça, voici quelques légumes en échange de ces feuilles.»

    Le forgeron retira la besace qu’il avait gardé accrochée à son épaule et la posa sur la table basse. A l’intérieur, on pouvait apercevoir quelques pommes de terre et quelques navets. Celinda le gratifia d’un large sourire, comme à chaque fois qu’il leur donnait de quoi manger. L’ombre, quant à elle, détestait l’idée de devoir dépendre de Quost. Elle était trop fière pour accepter la nourriture des autres, et c’est pourquoi elle répondit par un soupir dédaigneux. Le demi-elfe n’en tint pas rigueur, comme à chaque fois. Il se contenta de prendre les sachets et s’éclipsa par la petite porte d’entrée par laquelle il était obligé de se baisser. Lorsqu’il eût disparu, sa mère se tourna vers Mydraïa, agacée devant le comportement insensible de sa fille.

    « - Tu pourrais te montrer un peu plus agréable avec lui. Je n’apprécie pas ton comportement. Après tout, c’est grâce à Quost-vodhr que nous pouvons manger à notre faim. S’il ne nous avait pas défendu, les villageois nous auraient chassé depuis longtemps.
    - Et moi je ne supporte pas quand tu l’appelles comme ça, avoua l’elfe avant de s’éloigner, frigide. Depuis maintenant vingt-huit longues années tu lui manges dans la main et ça me répugne. Tu n‘as aucune fierté. »

    Depuis qu’elles avaient repris un semblant de train-train, les années d’errance qui les avaient rapproché s’étaient dissipées. Ce rythme ne convenait pas à l’ombre qui avait besoin de bouger, se défouler. Ici, elle n’avait pas même de quoi lire et elle n’espérait pas pouvoir se procurer un manuscrit sur la magie. Melia n’était qu’un petit village sans importance où les marchands ne passaient que deux fois par an. C’en était risible. De tous les endroits imaginables, il avait fallut que ce soit là qu’elles trouvent leur salut. Depuis, Mydraïa s’était renfermée sur elle-même. Elle se suffisait à aider sa mère pour remplir leurs réserves d’herbes médicinales et chasser lorsque le besoin s’en ressentait. Toutefois, un grand vide prenait place dans son cœur. Il lui manquait de l’action, du sang. L’ombre le savait pertinemment : Celinda faisait tout pour l’éloigner de la guerre qui faisait rage. Elle craignait sûrement que le côté mauvais de sa fille ne ressorte encore plus si elle goûtait aux joies des combats. Déjà, elle remarquait que plus sa progéniture grandissait, plus elle se montrait froide et indifférente à ce qui l’entourait. Cela lui minait le moral, comme si leur long périple ne l’avait pas déjà assez ravagée. Celinda était aux portes de la mort, mais Mydraïa ne semblait pas même le constater. La plaie que renfermait son âme ne cessait de se rouvrir constamment. Elle n’était plus que l’ombre de celle qu’elle avait été avant la mort d’Irindel. L’éloignement de sa fille ne faisait que la faire souffrir d’autant plus, jusqu’à l’épuisement…

    Trois ans après cette dispute anodine, jour pour jour, Celinda finit par pousser son dernier souffle. Le chagrin de perdre peu à peu tous les êtres qui lui étaient chers avait finit par avoir raison d’elle. Même si elle n’avait jamais essayé de comprendre sa mère, l’ombre prit la peine de l’enterrer dignement, comme le voulait la tradition elfique. Sur la tombe de l’elfe, elle enfouit une graine de pommier afin que ce dernier puisse nourrir les prochains propriétaires de leur frêle maisonnée. Car Mydraïa refusait d’y rester. Debout devant la terre fraîchement retournée, elle fixait l’horizon sans décrocher le moindre mot. Dans son dos elle sentit une présence se rapprocher lentement. Toutefois, la fille Elesnar ne daigna pas se retourner. L’inconnu s’arrêta à quelques mètres d’elle, projetant son ombre allongée sur l’elfe.

    « - Mydraïa, il est temps de partir, déclara Quost, apparemment assez mal à l’aise. Tu dois venir avec moi. Ta mère aurait aimé que je te protège.
    - Je n’ai pas besoin de toi. Je me suffis très bien à moi-même.
    - Avec tes petites compétences en chasse ? Laisse-moi rire, tu serais une pauvre mercenaire sans avenir. Je peux t’offrir bien plus et tu le sais.
    - Et qu’ai-je à y gagner ? Tu m’apprendras à forger des épées peut-être ? Ne me fais pas rire.
    - Je t’enseignerai l’escrime, je ferai de toi une arme vivante. N'est-ce pas ce que désirais ?»

    À ces derniers mots, l’ombre inclina son regard glacé en direction du demi-elfe, le fixant avec une intensité nouvelle.

    _____________

    La chaleur qui régnait dans le champ était écrasante. Le vent estival était aussi suffoquant qu’une brise du Hadarac. Même respirer était un supplice tant Mydraïa était épuisée. Son front dégoulinait de sueur et de nombreuses coupures entaillaient sa tunique d’entraînement. Elle haletait, ses deux iris bleutés rivés sur son opposant. Dans sa main, elle tenait une épée simple en fer qui était abîmée par les coups répétés qu’elle avait reçu. Ses doigts étaient recouverts de cloques et d’ampoules éclatées, ce qui faisait couler un mince filet de sang sur ses poignets tremblants. Pourtant l’ombre ne s’en inquiétait pas. Elle ignorait les blessures qui meurtrissaient son corps musclé et agile. Sans lâcher le pommeau de son épée, elle cracha un peu de liquide rougeâtre qui éclaboussa l’herbe jaunie sous ses pieds. Quost, quant à lui, la toisait de son habituel regard satisfait. Ce sadique aimait voir son apprentie dans cet état, il aimait la pousser à bout. Aujourd’hui encore il y était parvenu, et c’est donc avec un plaisir pervers qu’il se délectait de cette vision. L’homme prévenant qu’il était se transformait toujours lors de leurs duels qui n’avaient rien d’amicaux. Il devenait grossier, sec et exaspérant. L’elfe le haïssait pour ça. Tout ce qu’elle désirait, c’était voir ce vulgaire demi-elfe ramper à ses pieds. Si elle avait pu user de sa magie, elle l’aurait fait en un rien de temps. Hélas, le forgeron lui interdisait de se servir de ses pouvoirs. Elle devait le battre « à la loyale », sans utiliser ses ruses de magicienne. Tout ça pour la muscler et entretenir son corps. Malgré les cinq ans passés aux côtés de Quost, elle s’avérait encore incapable de le battre à tous les coups. Cet homme était fort, ce qui la frustrait d’autant plus. Mydraïa resserra alors l’étreinte qu’elle exerçait sur son épée et repartit à la charge. Mais une fois de plus, elle rata sa cible.

    « - Alors qu’attends-tu ? La questionna Quost afin de l’énerver. Nous n’avons pas toute la journée devant nous.
    - La ferme. »

    Cette fois, c’en était trop ! Elle voulait donner une bonne leçon à cet arrogant personnage qui l’agaçait tant lors de leurs combats. Elle chargea de nouveau et réussit à surprendre son adversaire. A partir de là, ils enchaînèrent les bottes ainsi que les différentes techniques apprises quelques années plus tôt. C’était sa dernière chance de battre le forgeron, et l’elfe ne voulait pas la rater. Elle mit toute son énergie dans ce combat, comme s’il s’agissait du dernier qu’elle aurait à tenir. Et enfin, grâce à sa persévérance, une faille se dessina petit à petit dans la garde de son opposant. Mydraïa n’hésita pas un seul instant. Bloquant l’épée de Quost avec la sienne, elle le poussa violemment avec son coude, frappant contre son sternum. Le pauvre bougre en eût le souffle coupé et fut projeté contre le sol dur et poussiéreux. Pointant son épée sur le demi-elfe, la jeune femme le regardait avec un sourire mesquin. Cette fois, elle avait réussi à avoir le dessus ! Elle était fière d’elle. Et alors qu’elle s’apprêtait à proposer son bras pour aider Quost à se relever, celui-ci réagit d’une toute autre manière. D’un geste brusque il tendit sa lame vers l’ombre et lui enfonça l’arme dans la hanche. Ne s’arrêtant pas là, il prit soin d’exécuter un trait sinueux avec son épée. Même si elle ne risquait pas de mourir, l’elfe hurla de douleur. Elle en lâcha son arme et tomba à genoux, les mains plaqués contre la plaie béante. Pendant ce temps, le forgeron s’était relevé et la regardait de son habituel regard désappointé.

    « - Ne t’avais-je pas dit de t’assurer que ton adversaire était désarmé ou mort avant de relâcher ta concentration ? Tu n’écoutes jamais ce que je te dis ! »

    Mydraïa ne répondit pas. Elle avait les dents serrées, le souffle coupé mais se jura une chose : jamais plus elle ne commettrait cette erreur, que se soit contre Quost ou non.

    _____________

    Pendant encore trente-et-une années interminables, Mydraïa resta auprès du demi-elfe. Lorsqu’ils ne s’entrainaient pas, elle lui donnait un coup de main dans la forge. Il lui arrivait aussi de mettre en application les enseignements de sa mère pour trouver des herbes qu’elle cédait à contre-cœur au guérisseur de Melia. Le reste du village l’évitait autant que possible, mais elle s’en fichait. Elle ignorait ces vulgaires humains qui avaient peur pour un rien. Plus le temps passait et plus l’ombre dénigrait cette race qui avait le don de l’ennuyer. Elle préférait passer ses journées loin de leur agitation, se baladant à travers la plaine. Il lui arrivait de ne pas revenir avant plusieurs jours, ce qui mettait Quost dans une colère noire. Toutefois, l’elfe ne lui accordait pas une grande importance. Elle vivait sa vie comme elle l’entendait, se fichant éperdument de ce que l’on pouvait penser d’elle. Les réprimandes du forgeron ne lui faisaient plus aucun effet. Même s’il s’évertuait à vouloir faire d’elle une épéiste hors-pair, elle se contentait d’hausser les épaules. L’escrime ne l’intéressait pas. Pour la jeune femme, confier sa vie entière à un vulgaire morceau de métal était ridicule. Elle devait varier ses connaissances. Mydraïa voulait assouvir sa curiosité sur la magie, dénigrant les entraînements fastidieux de son maître qui se faisaient de plus en plus rares. Elle y assistait uniquement pour qu’il arrête de la harceler comme il savait si bien le faire.
    Malgré ses compétences limitées à l’épée, l’ombre se montra plutôt douée avec des dagues. Elle pouvait les lancer, s’en servir au corps à corps. Cela palliait le manque de force évident dont elle faisait preuve. Pour une ombre, elle ne possédait pas une grande force physique. Heureusement, son sang elfique venait rattraper cette faute. Si elle pouvait ainsi tenir tête à un elfe ou un demi-elfe sans problème, elle serait rapidement dépassée face à quelqu’un de sa race. Même la fille Elesnar ne pouvait l’expliquer. A croire que l’esprit qui l’habitait s’était vu retirer une partie de sa force. Toutefois elle n’en tenait pas rigueur. La puissance brute n’était pas ce qu’elle préférait de toute façon. Mydraïa se contentait de ses compétences. Toutefois, celles-ci n’étaient jamais convenables à ses yeux. Il lui fallait plus de connaissances, de maîtrise. Et finalement, Quost ne lui suffisait plus. Après tant d’années passées à ses côtés, il ne lui était plus d’aucune utilité. C’est pourquoi, un jour, l’elfe vint à sa rencontre. Le demi-elfe était en train de confectionner une ribambelle d’épées, sûrement sur ordre de l’actuel souverain Samaël. Lorsque la jeune femme pénétra dans la forge, il ne lui adressa pas même un regard. Il ne quittait pas le marteau avec lequel il frappait le métal chauffé posé sur l’enclume.

    « - Tiens, tu as décidé de faire acte de présence aujourd’hui ? Grommela-t-il. Où étais-tu passée durant cette semaine ? Ymerion commence à manquer d’herbes, j’espère que tu en as ramené.
    - Non. Qu’il se débrouille tout seul. »

    Cette réponse eût le mérite de faire réagir Quost. Alors qu’il s’apprêtait à abattre son outil, il s’immobilisa et inclina sa tête vers son interlocutrice. Cette dernière restait de marbre. Elle n’accordait plus aucune importance aux sauts d’humeur de son maître.

    « - Puisque tu es là, autant que tu te rendes utile au village. Sinon les habitants de Melia ne supporteront plus ta présence. Ils sont constamment à deux doigts de te chasser tellement tu les effraies. Tu ne devrais pas les pousser à bout, ils savent ce que tu es.
    - Ce n’est pas grave. De toute façon mon séjour ici s’achève. 
    - Comment ça il…? »

    Ce ne fut qu’à cet instant que Quost remarqua les bagages qui se bousculaient à l’entrée de la forge. Et posée au-dessus des sacs se trouvait l’épée Ethgri Andlat, vestige de la famille Elesnar. Cette même épée qu’il avait récupéré à la mort de Celinda et avec laquelle il avait blessé son apprentie lors de leurs combats.

    « - Tu comptes vraiment prendre cette épée avec toi ? S’enquit le forgeron en haussant les sourcils.
    - Elle appartient à ma famille. Je préfère la garder avec moi plutôt que de la savoir entre tes mains bourrues.
    - Comme tu veux… »

    Le demi-elfe soupira devant l’air farouche de l’ombre. Lâchant le marteau qu’il conservait dans ses mains gantées, il s’éloigna un peu de Mydraïa. Il se mit à farfouiller dans une pile d’épées, ce qui surprit son apprentie. Il lui fallut quelques bonnes minutes avant de tenir un coffret en bois. Sans un mot il revint vers la jeune femme qui le regardait avec méfiance. Avec des gestes précautionneux il ouvrit le coffre et découvrit deux dagues splendides. A en croire leur finesse, la demoiselle supposa qu’elles étaient de fabrication elfique. Comment Quost s’était-il retrouvé en possession de ces armes magnifiques ? Apparemment, la question se lût sur le visage de l’elfe car le forgeron déclara :

    « - J'ai hérité de ces dagues il y a longtemps après la mort de ma propre mère. C’était une elfe elle aussi. Et je veux que tu les prennes. Elles te seront plus utiles qu'à moi.»

    Mydraïa hésita. Elle avait toujours gardé une certaine distance avec le demi-elfe, même si elle pouvait dire qu’elle « l’appréciait » de temps à autres. Toutefois, elle abaissa sa garde et prit les deux dagues qu’il lui offrait. Elles étaient merveilleuses, avec leur lame dentelée. D’un bref « merci », l’ombre remercia son maître qui l’avait hébergé et prit sous son aile durant tout ce temps. Mine de rien, il avait été comme le père qu’elle n’avait jamais connu, bien qu’elle se refusât à l’admettre. Quittant la forge, la jeune femme attrapa les baluchons qui l’attendaient à l’extérieur. Elle ne se retourna pas pour faire ses adieux à Quost. Quel intérêt ? Tout avait déjà été dit entre eux, ce fut du moins ce que pensait l’elfe tout en dirigeant vers la sortie du village. Quel soulagement de savoir qu'elle n'aurait plus jamais besoin d'y remettre les pieds !

    _____________

    Errance… Voilà quelque chose qu’elle connaissait bien. L’ombre n’avait aucune attache, aucun but en particulier. Elle se contentait de vagabonder ici et là, louant parfois ses services en tant que mercenaire. Mine de rien, elle arrivait toujours à trouver un peu de clientèle. Grâce à cela elle avait affermit ses compétences avec les dagues de Quost ainsi qu'en magie grâce à ses recherches. Elle effectuait toujours ses missions en solo, ne supportant pas qu’on la dérange durant son travail. Toutefois, même cette vie de bohème en perpétuel renouvellement ne parvenait pas à combler les attentes de Mydraïa. Après dix ans à jouer les âmes vagabondes, il lui manquait toujours quelque chose qu’elle ne parvenait pas à définir. Les esprits qui la hantaient depuis sa naissance ne lui étaient d’aucune aide. Ils ne cessaient de la tourmenter, lui rappelant ce vide qui grandissait dans son cœur. Et la jeune femme avait beau les chasser, ils revenaient constamment à la charge. C’était la première fois qu’ils se montraient autant présents et envahissants. A croire qu’ils voulaient la pousser quelque part, lui faire changer ce rythme qui ne lui convenait pas. Mais la bretteuse ne les écoutait pas, comme d’habitude. Elle se contentait de suivre son instinct. Les esprits, quant à eux, voyaient les choses tout autrement. Et pour faire comprendre à leur hôte ce qu’ils désiraient, ils décidèrent de la harceler par d’atroces cauchemars. A chaque fois, Mydraïa se réveillait en sursaut. Elle y voyait des brides de son passé oublié, des images d’un frère dont elle ne gardait pourtant aucun souvenir une fois éveillée. Ce ne fut qu’après un mois que l’ombre comprit. Ce qui lui manquait : c’était le jumeau qu’elle avait perdu. Et les esprits, pour une raison qu’elle ignorait, désiraient qu’elle le retrouve. Mais comment pouvait-elle s’y prendre ? Elle ne savait même pas si… Valendil -elle avait mis un certain temps pour se rappeler son nom après toutes ces années- était encore en vie. Si elle devait en avoir le cœur net, l’Empire saurait répondre à ses questions. C’est pourquoi après avoir pesé le pour et le contre, elle décida d’abandonner cette vie d’errance qu’elle chérissait tant. Elle devait mettre de côté sa solitude afin de trouver des réponses à ses questions. C’est donc avec une assurance redoublée qu’elle prit le chemin d’Urû’Baen, prête à tout pour obtenir ce qu’elle cherchait.

    Pour elle, il ne fut pas difficile de rentrer dans les rangs de l’armée. En tant qu’ombre elle fut étonnement bien accueillie. Toutefois, par pure sécurité, Mydraïa prit soin de donner un autre nom que le sien. Elle utilisa celui de sa mère défunte : Elrist. Grâce à cela elle pourrait aisément chercher des indices sans éveiller les soupçons. Elle intégra la caste des magiciens de l’Empire, supervisé par l’effrayant Salem. Rapidement, elle apprit à le respecter pour ses pouvoirs hors du commun. À partir de là, sa nouvelle vie pouvait commencer.


    • Famille :
    Valendil Elesnar est son frère disparu depuis maintenant de nombreuses années. Lorsqu’ils ont été séparés, les deux enfants n’avaient que quatre ans. Mydraïa ne garde aucun souvenir de lui, si ce n’est ceux que sa mère a accepté de lui transmettre. Autrefois, ils se ressemblaient énormément bien qu’ils ne soient que des faux-jumeaux. L’ombre garde l’espoir de retrouver ce frère qu’elle a perdu de vue. Elle espère que l’Empire saura lui donner les informations qu’elle cherche tant. Qu’il soit mort ou vif, elle souhaite simplement connaître la vérité sur ce qui lui est arrivé.

    Son père, quant à lui, est mort dès leur naissance. C’était un elfe aux talents de sorcier. Quand sa progéniture mourante vit le jour, il tenta de la sauver en invoquant des esprits trop puissants pour lui. Cet élan d’affection eût seulement pour conséquence de condamner ses enfants à être prisonniers des esprits maléfiques qui submergèrent leurs jeunes consciences. Et le sorcier, quant à lui, mourût de la tâche trop ardue pour un seul et unique homme. La magie l’emporta dans les tréfonds de l’enfer pour avoir créé deux ombres. Mydraïa ne connait rien de lui, ni son nom, ni sa personnalité. Comme si son père n’avait jamais existé.

    Sa mère répondait au doux nom de Celinda Elesnar. La pauvre était rongée par le ch


Dernière édition par Mydraïa le 17.07.12 3:10, édité 4 fois
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Azael
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MessageSujet: Re: Mydraïa Elesnar [Validée]   Mydraïa Elesnar [Validée] Empty13.07.12 9:17

Le vava est trop beau Mydraïa Elesnar [Validée] 2774444739
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MessageSujet: Re: Mydraïa Elesnar [Validée]   Mydraïa Elesnar [Validée] Empty13.07.12 13:02

Merci beaucoup ^^. Voilà présentation mise à jour.
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MessageSujet: Re: Mydraïa Elesnar [Validée]   Mydraïa Elesnar [Validée] Empty13.07.12 14:45

Bienvenue ! Bravo, j'adore ta prez ^^ Au plaisir de rp plus tard avec toi, ombre !
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MessageSujet: Re: Mydraïa Elesnar [Validée]   Mydraïa Elesnar [Validée] Empty13.07.12 16:27

Merci Glandiel contente qu'elle te plaise !
Par contre la dernière partie ne veut pas rentrer... alors je la pose là.

>>> Question subsidiaire
.
    • Comment avez-vous connu le forum ? :Grâce à un ami

    • Quelque chose à ajouter ? :[Code bon : Elenoy]

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Elenoy
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MessageSujet: Re: Mydraïa Elesnar [Validée]   Mydraïa Elesnar [Validée] Empty13.07.12 16:31

Bien en tout cas tout me semble correct. Je valide de ce pas !
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MessageSujet: Re: Mydraïa Elesnar [Validée]   Mydraïa Elesnar [Validée] Empty

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