seule avec goliath

Emeraude se baladait avec Goliath dans les montagnes dont l’ombre bienfaisante remplissait à la fois son cœur et son âme. Les animaux s’endormaient un à un, rentrant dans leurs tanières qui commençaient à s’assombrir. Elle sécha ses larmes et regarda devant elle la lumière du soleil levant, elle ne savait pas ce qu’elle devrait faire, sa sœur ne lui disait pas tout, elle le savait et elle ne pouvait pas le supporter, bien sûr, elle non plus, elle ne lui disait pas tout mais elle savait parfaitement que sa décision était inébranlable et irréprochable du fait qu’elle la protégeait en lui cachant la vérité. Goliath, la crinière au vent dans la brume du soir, poussa un hennissement suraigu et tourna la tête vers elle, ses yeux brillaient d’un éclat pur et doux qui lui remonta le moral immédiatement.
Elle se remémora la promesse faite au dragon et les mots lui revinrent en tête :
** Tu vient de te lier à moi par la force de la promesse non-déniable, tu ne sais pas encore ce en quoi elle consiste mais dès que tu me verra, tu comprendra et si tu ne le fait pas, tu verra ta vie arriver à une fin**
Emeraude avait alors décidé de devenir une guerrière pour ce qui contait le plus au monde pour elle : Goliath, sa sœur, Ambroise, et les montagnes qui entouraient son endroit de naissance. Les montagnes… Les tornades sévissant souvent dans le quartier nord de la « belle enneigée » avaient forgé son caractère et les heures de marche libres et naturelles avaient fait d’elle la plus intelligente tête de mule au monde.
Elle se souvint, les cheveux d’un noir de geai qui retombaient sur le visage angélique, les yeux bleu marin, d’une beauté rare et ce nez, ce nez qui faisait penser au museau d’un loup tant il était droit. Ambroise…
Une soudaine envie lui prit la gorge, un lac se trouvait près de la clairière où elle s’était allongée, elle avait une envie folle de se retrouver submergée par l’eau qui lui rafraîchirait les idées et lui permettrait sûrement de retrouver son activité physique d’antan si elle le faisait tous les jours.
Revêtue des cieux, elle s’avança sur le grand rocher, se mit en position de méditation et invoqua les esprits de la forêt la force emplit son corps pendant près de deux heures, puis, la transe commençant à retomber, elle se leva, écarta ses bras au ciel étoilé, comme pour l’enlacer et, le vent soufflant sur sa poitrine dénudée, elle plongea, le sentiment de vol pénétra en elle par le gouffre béant de son esprit enfin libéré du chaos de la vie terrienne sur ces routes poussiéreuses, la forêt d’émeraude et le lac d’une pureté limpide volaient avec elle, l’accompagnant dans le moindre de ses mouvements… le saut de l’ange est tout de même la meilleure façon de se libérer.
Elle toucha enfin l’onde et, son corps s’y enfonçant, la pureté vint en elle et dès l’ors, elle ne pu s’empêcher de se laisser tomber plus loin et plus loin encore dans la fraîcheur. Sous le ciel étoilé, Emeraude se souvient encore et encore, elle resta là, allongée dans l’eau, jusqu’au première lueurs de l’aube, à cet instant, elle rentra voir sa sœur.